comment un parasite manipule son hôte

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 04 Avr 2007, 19:57

a écrit :

[center]Les frappes chirurgicales d’un parasite[/center]

Lorsqu’un rat est infecté par le parasite de la toxoplasmose, il perd le réflexe de fuir l’odeur de l’urine de chats. Ce comportement anormal est dû à l’action ciblée du parasite, expliquent des chercheurs.

Le parasite de la toxoplasmose a déjà une célèbre réputation de manipulateur capable de modifier le comportement des rats qu’il infecte pour qu’ils se fassent dévorer par les chats, chez lesquels le Toxoplasma gondii se reproduit. Fort habile, le parasite agit avec précision sur le rat afin de ne changer que ce qui sert son dessein, expliquent des chercheurs de l’Université de Stanford (USA).

Le parasite se reproduit en deux temps. Sa reproduction sexuée se passe dans les intestins des chats et des œufs sont excrétés par le félin. D’autres animaux, notamment des rongeurs, sont à leur tour infectés lorsqu’ils ingèrent les œufs. Toxoplasma gondii persiste chez ces rongeurs sous forme de kystes et sont cycle de reproduction s’achève lorsque cet hôte est mangé par un chat.

De précédents travaux ont montré que les rats infectés ne fuient pas l’odeur de l’urine de chat, risquant ainsi de se jeter dans la gueule du félin. Pour s’assurer que ce comportement était bien lié à l’action du parasite, et non aux effets secondaires de l’infection, l’équipe d’Ajai Vyas a soumis des rats infectés de façon chronique à différents tests.

Les biologistes ont ainsi pu vérifier que le système olfactif du rat fonctionnait normalement lorsqu’il s’agissait de détecter une odeur inhabituelle dans la nourriture. De même son système d’apprentissage –via l’hippocampe- est toujours valide. Les réactions des rats au stress, leur succès auprès des partenaires, leur croissance et leur poids, tout cela est normal.

L’infection ne semble donc pas affecter leur survie –sauf sur un terrain, celui qui permet au parasite d’achever sa reproduction. Ajai Vyas et ses collègues concluent donc qu’il s’agit bien d’un cas de manipulation du comportement par le parasite. Les kystes de T gondii sont d’ailleurs deux fois plus nombreux dans l’amygdale –un zone du cerveau associée aux émotions et à la peur- que dans le reste du cerveau, notent les chercheurs. L’action du parasite sur le système nerveux du rat serait donc bien ciblée.

Ces travaux sont publiés cette semaine dans les Proceedings of the National Academy of Sciences.

Cécile Dumas
Sciences et Avenir.com
(03/04/07)

canardos
 
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Message par Crockette » 04 Avr 2007, 20:08

je me demandais si les ragondins n'étaient pas touchés aussi par ce parasite..
Crockette
 

Message par canardos » 04 Avr 2007, 20:27

effectivement...et comme Google est mon ami, j'ai trouvé une thèse de 2005 dont voici ub extrait du résumé :

a écrit :

Aurélien DUMETRE

[center]Contribution à la détection de Toxoplasma gondii dans l’environnement et dans des réservoirs animaux[/center]


Université Université de Limoges
Ecole Doctorale ED n°258 Science - Technologie - Santé 
Faculté Faculté de Médecine
Equipe d'accueil  Institut d'Epidémiologie neurologique et de Neurologie Tropicale (EA3174) 

Date de soutenance 4 octobre 2005
 
La toxoplasmose est une anthropozoonose d’importance médicale et vétérinaire, due au protozoaire Toxoplasma gondii. Les oocystes, émis par les félins, ont un rôle central dans la transmission du parasite en contaminant les animaux d’élevage, les végétaux et l’eau consommés par l’homme.

Au cours de ce travail, nous avons développé deux approches pour préciser la circulation des oocystes dans l’environnement : (i) la détection des oocystes dans l’eau par une nouvelle méthode, la séparation immunomagnétique (IMS), et (ii) la recherche du parasite dans des réservoirs animaux soumis à une infection par les oocystes (animaux d’élevage et sauvages).

.....

Cinquante prélèvements d’eaux de surface, prélevés dans des contextes épidémiologiques particuliers, ont été analysés par filtration, IMS-4B6, IFI, bioessai et PCR en temps réel. Aucun toxoplasme n’a été mis en évidence avec certitude. Parallèlement, l’analyse de 639 sérums d’animaux d’élevage et sauvages montre, chez quatre espèces potentiellement soumises à une infection par les oocystes en Limousin, une séroprévalence de 20,6% à 59,1% chez les ovins, de 27,5% chez les bovins, de 18,5% chez le poulet de plein air et de 20,4% chez le ragondin. Des toxoplasmes, de génotype II, ont pu être isolés.

....


canardos
 
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