force des ouragans et réchauffement

[canardos]

Le jeudi 01 février 2007

[center]Le réchauffement serait à l'origine des ouragans violents[/center]

AP Paris


Pour la première fois, le GIEC estime qu'il y existe «probablement» un lien entre les ouragans plus violents observés dans le monde, comme Katrina en 2005, et le réchauffement climatique mondial, a rapporté jeudi un participant aux discussions de Paris.

Lors de négociations marathon sur la rédaction de son rapport attendu vendredi, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat s'est mis d'accord sur une formulation jugeant que l'augmentation de la puissance des ouragans et cyclones depuis 1970 peut «probablement» être attribuée au réchauffement climatique provoqué par les activités humaines, selon un participant qui a requis l'anonymat, les discussions se poursuivant à huis clos.

Les experts ont noté que la hausse du nombre d'ouragans plus violents diffère selon les régions du globe, mais jugent que le changement climatique a une influence sur les tempêtes qui ont frappé le continent américain.

Jusqu'ici, le GIEC s'était refusé à établir un lien, estimant en 2001 qu'il ne disposait pas de suffisamment de preuves. Mais il avait déjà prévenu que dans l'avenir, le réchauffement climatique allait provoquer des ouragans plus violents.

Le GIEC se démarque aussi nettement de la récente déclaration de l'Organisation météorologique mondiale, qui a contribué à sa fondation. L'OMM, après un débat houleux, avait jugé en novembre dernier qu'elle ne pouvait pas lier les ouragans passés au réchauffement climatique.

Le débat divise la communauté scientifique, qui s'accorde pourtant largement sur le fait que le réchauffement de la planète est causé par l'homme et qu'il constitue un danger.

Pour Kerry Emanuel, un chercheur du MIT (Massachusetts Institute of Technology) aux États-Unis, et qui a été l'un des premiers à publier des études sur l'impact du réchauffement sur les ouragans, le GIEC prend une position «assez forte». «Je crois que nous avons vu un signal assez clair dans l'Atlantique», explique-t-il. La puissance accrue des dépressions tropicales est si clairement liée à la surface de l'eau qu'il ne peut guère y avoir de doute sur le lien avec la température de la surface de l'eau».

C'est pourtant ce que conteste depuis longtemps Christopher Landsea, un chercheur du Centre national des ouragans aux États-Unis. Il n'a pas voulu commenter la décision du GIEC, mais renvoyait à la déclaration de l'OMM.