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Le jeudi 25 janvier 2007
[center]La peste pulmonaire atténuée par l'absence d'une protéine[/center]
Agence France-Presse Washington
La virulence du germe de la peste pulmonaire, fatale en quelques jours, est atténuée en l'absence d'une certaine protéine, une découverte qui pourrait donner un temps précieux pour traiter et sauver les victimes, selon une étude publiée jeudi aux États-Unis.
La rapidité de l'intervention est essentielle pour combattre efficacement cette infection qui tue en trois ou quatre jours et que des bioterroristes pourraient potentiellement utiliser, expliquent les auteurs de cette recherche parue dans la revue Science du 26 janvier.
La bactérie responsable de la peste pulmonaire, Yersinia pestis, est vulnérable aux antibiotiques mais le temps que cette infection, dont les symptômes ressemblent à ceux d'une grippe, soit identifiée, «il est trop tard pour commencer le traitement», précise le Dr William Goldman, professeur de microbiologie moléculaire à l'école de médecine Washington de l'Université de St Louis et principal auteur de cette étude.
«La peste pulmonaire est préoccupante parce qu'elle survient rarement de façon naturelle - une de ces rares épidémies s'est produite au Congo en 2005 - et aussi en raison de son usage potentiel par des bioterroristes», ajoute-t-il.
Utilisant des souris de laboratoire à qui ces chercheurs ont inoculé une peste pulmonaire similaire à celle touchant les humains, ils ont découvert que l'Yersinia pestis paraissait utiliser une protéine, qui a la propriété de dissoudre les caillots de sang, pour se répandre plus rapidement dans les poumons et la rate.
Les auteurs de cette recherche espèrent que les laboratoires pharmaceutiques pourront bientôt entamer des recherches pour parvenir à neutraliser cette protéine. «Ceci nous donnerait assez de temps pour utiliser des antibiotiques qui sauveraient des patients touchés par la peste pulmonaire», relève le Dr Goldman.
La bactérie Yersinia est très connue pour avoir causé la peste noire au Moyen-Age en Europe dont les historiens estiment qu'elle a tué un tiers de la population du continent.