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a écrit :
[center]Un mathématicien se sert de ses équations pour déboulonner quelques mythes sur les tsunamis.[/center]
par Charles-Philippe Giroux
Le 15 mars 2006 – Le tsunami qui a dévasté l’Asie du Sud-Est le 26 décembre 2004 a mis du vent dans les voiles de la carrière de Walter Craig. Déjà passionné par les vagues et les océans, le mathématicien de l'Université McMaster, à Hamilton, a instantanément annulé les conférences prévues à son agenda pour se plonger dans l'étude du phénomène.
Le chercheur a présenté ses analyses mathématiques le mois dernier au congrès de l’Association américaine pour l’avancement de la science, à St Louis, au Missouri. Ses travaux déboulonnent plusieurs mythes à propos des tsunamis, dont l’idée que la marée se retire particulièrement loin avant l'arrivée de la première lame.
«Cela ne se produit que la moitié du temps», dit-il. Cela dépend de la longueur d'onde et de la partie de la vague – le creux ou la crête – qui touche le littoral en premier.
De plus, ce sont la longueur et la largeur des vagues, bien plus que leur hauteur, qui déterminent la puissance d’un tsunami.
Le 26 décembre 2004, les vagues qui se sont écrasées sur les rivages du Sri Lanka, par exemple, ne faisaient qu’un mètre de haut au milieu de l’océan. Mais chaque vague mesurait 1200 kilomètres de long, d’où l’immense force de frappe du tsunami.
Et la première vague d'un tsunami n’est pas nécessairement la plus grosse, contrairement aux idées reçues. «En Asie du Sud-Est, sept lames majeures ont frappé la côte à des intervalles d’environ une demi-heure, dont la première n'était que de taille moyenne.»
Un tsunami dangereux ne se présente qu'une fois tous les 30 ans. En attendant, souligne Walter Craig, ses travaux pourraient permettre de concevoir des immeubles plus résistants aux vagues et de développer des systèmes d'alertes plus précis.