débat en allemagne sur le nucléaire

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 29 Août 2006, 07:24

il y a un débat en Allemagne sur l'arret des centrales nucléaire. j'ai l'impression au vu des chiffres que les énergies renouvelables ne servent que de cache sexe et d'alibi à la multiplication des centrales au charbon, choix tres bon marché et qui a fait de l'allemagne ces dernières années un des pays de l'UE, avec le Danemark qui ont le plus accru les dégagements de CO2 et qui globalement produisent le plus de gaz à effet de serre par kx produit et par habitant....


dans Libération:

a écrit :

Energie. Débat au sein du gouvernement sur un arrêt précipité des centrales nucléaires.
L'Allemagne éprise de courant propre



Par Nathalie VERSIEUX

QUOTIDIEN : Mardi 29 août 2006 - 06:00
Berlin de notre correspondante

La polémique sur le nucléaire repart en Allemagne. Le ministre de l'Environnement d'Angela Merkel, le social-démocrate Sigmar Gabriel, a réclamé hier un arrêt plus rapide que prévu des plus vieilles centrales nucléaires du pays, notamment celle de Brunsbüttel, près de Hambourg, dont la fermeture est programmée en 2009. De son côté, le ministre de l'Economie, le très conservateur Michael Gloss, estime nécessaire de revenir sur la sortie du nucléaire décidée, dans son principe, par le gouvernement Verts-sociaux-démocrates de Gerhard Schröder.
D'après la législation, la dernière des dix-sept centrales doit fermer aux environs de 2020. S'appuyant sur de récentes études, le ministre estime que, même dans l'hypothèse d'un baril à 102 dollars en 2030, le renchérissement du prix du pétrole ne serait pas suffisant pour rendre la plupart des énergies renouvelables compétitives. Du coup, si l'Allemagne persiste à fermer ses centrales, la part du charbon dans la production d'électricité pourrait passer à 61 %, contre 47 % à l'heure actuelle. «Cela signifie davantage d'émissions de CO2», souligne le ministre.

Choix entre plusieurs tarifs 

Le scénario du retour au nucléaire, on s'en doute, ne convainc pas les experts favorables au développement des énergies renouvelables. «Le courant d'origine nucléaire ne sera pas forcément aussi bon marché à l'avenir, assure ainsi Frank Marten, chercheur à l'Institut de Wuppertal sur l'environnement, l'énergie et le climat. Il pourrait augmenter du fait des travaux à entreprendre sur certaines centrales pour renforcer leur sécurité. Le coût de ces travaux pourrait atteindre 1 000 à 1 500 euros par kilowatt de capacité.»

De quoi renforcer l'attractivité des énergies renouvelables, très populaires auprès de l'opinion publique. Déjà, la plupart des fournisseurs d'électricité proposent à leurs clients le choix entre deux ou trois tarifs, selon qu'ils optent pour du courant d'origine nucléaire, fossile ou énergies renouvelables. Dans ce dernier secteur, de nombreux projets sont en cours. «Les Länder soutiennent activement les énergies renouvelables , constate Frank Merten : l'éolien au Nord, où l'industrie joue un grand rôle en termes d'emplois ; la biomasse et la photosynthèse au Sud.»

Le courant «propre» représente quelque 10 % de la consommation dans le pays. On est loin de l'objectif affiché au début du siècle par le ministre vert de l'Environnement de Gerhard Schröder (Jürgen Trittin voulait que 60 % du courant produit par les centrales soient fournis par des éoliennes d'ici à 2030). Mais la croissance de cette activité se poursuit, avec un fort potentiel pour les éoliennes offshore. L'Allemagne, n° 1 mondial en terme d'énergie éolienne, a en effet pris du retard dans ce domaine par rapport à d'autres pays, tels que le Danemark. Un premier champ offshore, baptisé Baltic 1, devrait voir le jour au large de la presqu'île de Darss en ex-RDA, dans le Land de Mecklenbourg-Poméranie : 21 éoliennes d'une puissance cumulée de 54 mégawatts produiront assez d'électricité pour approvisionner 57 000 foyers.

Le lancement de Baltic 1, dont la construction devrait démarrer fin 2007, sera une première outre-Rhin. Seules 3 des 18 000 éoliennes allemandes (6,8 % de la consommation d'électricité) ont les pieds dans l'eau. «Les éoliennes offshore présentent l'avantage de ne pas dénaturer le paysage , précise Frank Merten. L'inconvénient majeur porte sur l'éloignement du site de production par rapport aux principaux foyers de consommation : les grandes villes sont en général loin des côtes et les frais de transport élevés. Sans compter les coûts d'entretien dans l'eau salée.»

Quotas sur les biocarburants 

En ex-RDA toujours, dans le Brandebourg, le gouvernement régional mise sur les biocarburants. Un projet de loi, adopté la semaine dernière en conseil des ministres à Berlin, oblige les groupes pétroliers à respecter des quotas conformément aux réglementations européennes : chaque entreprise devra réaliser en 2009 au moins 5,7 % de ses ventes avec des biocarburants (6 % en 2010). Dès l'an prochain, un quota d'au moins 4,4 % est instauré pour le biodiesel (mélangé au gazole) et d'au moins 2 % pour le bioéthanol (mélangé au supercarburant). Un quart déjà des biocarburants produits en Allemagne provient du Brandebourg. Malgré ces progrès, les énergies propres doivent faire face au puissant lobby industriel allemand, favorable, comme les conservateurs, au développement du nucléaire.

canardos
 
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Message par fourmi_rouge » 29 Août 2006, 07:59

(txi @ mardi 29 août 2006 à 08:47 a écrit :Chose qu'on ne répète jamais assez : les champions des énergies "propres" et buccoliques sont les plus gros pollueurs. Une chose que n'évoquent jamais les ayatollahs verts.

Pourquoi tant de haine...?
Le nucléaire pose de nombreux problèmes et les écolos "buccoliques" tentent d'apporter des solutions. Qu'elles soient en partie irréalistes car elles ne posent pas la question de qui décide dans la société capitaliste, ca n'est pas une raison de les mépriser :dry:
fourmi_rouge
 
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Message par Dolmancé » 29 Août 2006, 14:49

http://org.eea.europa.eu/documents/newsreleases/GHG2006-en

Les Allemands sont à -17,5% de réduction de CO2 et ça fait belle lurette que les danois ont abandonné les aides à leur programme éolien (quand l'extreme droite est arrivée au pouvoir... les régimes autoritaires préfèrent les grosses centrales centralisée c'est bien connu)

Pour la défense de la société techno-industrielle allemande, il faut bien avouer qu'il avait prévu de passer au gaz, mais pour des questions d'ordre social (la gauche allemande ne veut pas s'aliéner le lobby du charbon) et stratégique (pas confiance en Poutine), ils risquent fort de tourner casaque.

Ce précédant choix étant à la limite justifié, en prenant en compte l'extraction et l'acheminent une centrale nucléaire dégage autant de CO2 par kWh qu'une centrale à gaz... Vous pensez vraiment que l'uranium n'a ni besoin ni d'être enrichi, ni besoin d'être extrait et qu'il apparait magiquement dans le réacteur ?! :hinhin:

En plus j'ai été gentil, je n'ai pas pris en compte le stockage des déchets pendant des millions d'années (Ok, les nucléophiles s'en fichent ils vont tous balancer en Albanie) et le fait que le réseau électrique nécessite d'être adapté aux centrales nucléaires (forcément une centrale nucléaire on peut pas l'arréter et la démarer à la demande comme une centrale au gaz d'où plus de gaspillage...)...

Pour donner un repère : un français (75% nucléaire) consomme presque deux fois plus d'électricité par an qu'un autre européen...

(cf ucte)

Si un pays sans nucléaire dégage un peu plus de CO2 par kWh qu'une nucléocratie mais que dans le même temps la nucléocratie a besoin de deux fois plus de kWh pour le même service, c'est l'atome qui sera la solution la plus polluante...

Ceci dit puisque ni l'atome, ni le gaz, ni le pétrole, ni le charbon (propre? ah ! ah ! ah !) ne sont à terme des solutions valables tout celà montre bien qu'il ne pourra pas y avoir de solutions technologiques au déréglement climatique...

Allez encore un argument pour la décroissance !
Dolmancé
 
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Message par canardos » 29 Août 2006, 15:03

tu soutiens angal merckel,dolmancé et son tout charbon....ça ne m'étonne pas vraiment.

sur le site Euractiv:

a écrit :

[center]Le plan sur les quotas de CO2 montre l’appétit de l’Allemagne pour le charbon[/center]

Résumé:

Selon les chercheurs et les ONG, les plans allemands visant à exclure les centrales électriques de la deuxième phase du système européen d'échange de quotas d'émissions pourraient enfermer l’Allemagne dans le cercle vicieux de la très polluante industrie du charbon pour de nombreuses années.



Le 28 juin 2006, le gouvernement allemand a présenté à la Commission européenne son plan d’allocation pour la seconde phase du système européen d'échange de quotas d'émissions de CO2 (ETS) couvrant la période 2008-2012 (voir EurActiv 30 June 2006).

L'ETS est la politique phare de l'UE pour lutter contre le changement climatique et atteindre ses objectifs de Kyoto de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 8% d'ici 2012. Du fait de la taille importante de son économie, le plan allemand s’engage à réduire de 21% les émissions de CO2. Celles-ci sont actuellement de 17% inférieures à celles de 1990, l’année de référence dans le protocole de Kyoto.

Enjeux:

Selon Christian Egenhofer, chercheur au Centre for European Policy Studies (CEPS) à Bruxelles, les exemptions que l’Allemagne compte accorder, durant la seconde phase du système européen d'échange de quotas d'émissions, vont provoquer la construction de nouvelles centrales au charbon plus propre. Mais M. Egenhofer a également prévenu que que cela pourrait aussi provoquer de fortes émissions de charbon pendant de nombreuses années.

Selon le projet de plan national d’allocation, qui a été présenté à la Commission le 28 juin 2006, toutes les nouvelles centrales électriques construites entre 2008 et 2012 seront exemptées des restrictions sur les émissions de CO2 pendant une période de 14 ans (EurActiv 30 June 2006).

Selon M. Egenhofer, l’exemption permettra des investissements dans des centrales au charbon plus propre, qui sont pour le moment trop chères mais qui deviendront alors viables économiquement, permettant ainsi au pays de faire face à la hausse de la demande d’électricité.

« Pour les allemands, c’est une mesure rationnelle visant à sécuriser les approvisionnements », a déclaré M.Egenhofer. « Le cocktail énergétique actuel est parfait: un tiers gaz, un tiers charbon, un tiers nucléaire. C’est donc un choix délibéré. »

Le système européen d'échange de quotas d'émissions a tendance à favoriser l’électricité produite à partir du gaz naturel car elle émet moins de dioxyde de carbone. Le charbon, d’un autre côté, produit plus de CO2, ce qui veut dire que les centrales devront acheter plus de droits d’émissions pour pouvoir fonctionner. Les prix de ceux-ci vont donc augmenter, poussant éventuellement vers la sortie le charbon comme source d’électricité.

Selon M. Egenhofer : « si vous laissez le marché agir sans entrave, il se dirigera vers le gaz. Tout ce gaz viendra de Russie et provoquera donc une dépendance importante. Encore une fois, le cocktail énergétique allemand pourrait, à terme, ne plus être le même».

L’Allemagne fait-elle donc le bon choix en demandant que les nouvelles centrales fonctionnant au charbon soient exclues de l’ETS ?

« C’est un choix à double tranchant » selon M. Egenhofer. « Dans le court terme, cela permet de mettre en place une technologie plus propre pour le même combustible. Si vous donnez une exemption de 14 ans, vous garantissez une viabilité économique aux investissements. Cependant, [les Allemands] prennent le risque de sortir de la course si l’on regarde au-delà du protocole de Kyoto ».

« D’un point de vue économique, c’est un non-sens » selon M. Egenhofer.  « Si vous souhaitez réduire les émissions de CO2, il faut se diriger vers des énergies plus pauvres en carbone. Si l’on s’équipe de nouvelles installations fonctionnant au charbon, elles peuvent être très efficaces mais elles gardent un taux d’émission de CO2 important, ce qui peut conduire tout droit dans une impasse. C’est un risque. »

Positions:

Angelika Zahrnt, Présidente de BUND, un groupe de pression écologiste affilié à l’association des Amis de la Terre, a accusé le gouvernement allemand de privilégier l’industrie charbonnière par rapport aux problèmes environnementaux. « Le ministre allemand de l’environnement, Zigmar Gabriel, a utilisé le système européen d'échange de quotas d'émissions comme un moteur secondaire pour la construction de nouvelles installations fonctionnant au charbon. Cela donne aux centrales électriques un nouveau permis de détruire l’environnement. Il est totalement contradictoire de promouvoir de plus grands efforts pour protéger le climat et d’agir dans le sens opposé l’instant d’après. Ce sont les générations futures qui hériteront de ce problème de pollution ».

Selon les estimations de la branche allemande de Greenpeace, selon le nouveau plan allemand d’allocation, les installations gazières recevront à peine la moitié du montant total de droits d’émissions destinés à celles fonctionnant au charbon. L’organisation dénonce le plan allemand comme étant « une catastrophe écologique », étant donné que les centrales au gaz rejettent 365g de CO2/KWH d’électricité produite contre 750g pour les centrales au charbon.


canardos
 
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Message par canardos » 29 Août 2006, 15:11

à titre d'info, voila les caractéristiques energetiques de la france et de l'allemagne en 2005

source ambassade d'allemagne:

Energie Allemagne France
Production nette d’électricité (en TW/h) 529 547,6
% d’énergie fossile 57 10
% d’énergie hydroélectrique 10 12
% d’énergie nucléaire 30 78
% d’autres énergies 3 0
Emissions de CO2 par combustion 841,7 562,6
(en millions de tonnes 2003)
canardos
 
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Message par Dolmancé » 29 Août 2006, 15:18

a écrit :Emissions de CO2 par combustion 841,7 562,6


Population : 82 millions 60 millions

Emission par habitant : 10,2 t / 9,4 t


Elle a l'air super utile la solution nucléaire ! :hinhin:
Dolmancé
 
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Message par canardos » 29 Août 2006, 15:39

la donnée qui compte c'est la pollution par térawatt produit:

allemagne:

841,7 millions de tonnes de CO2 pour 529,5 terawatts, soit 1,59 millions de tonnes de CO2 par terawatt

france:

562,6 millions de tonnes de CO2 pour 547,6 terawatts, soit 1,023 millions de tonnes de CO2 par terawatt


sacré difference.....

quand aux terawatts nucléaires c'est encore plus simple, c'est 0 tonne de CO2 par terawatt produit


et évidemment je n'ai pas évoqué les pluies acides liées au charbon....
canardos
 
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Message par Inna » 29 Août 2006, 16:07

(txi @ mardi 29 août 2006 à 08:47 a écrit :
a écrit :qui a fait de l'allemagne ces dernières années un des pays de l'UE, avec le Danemark qui ont le plus accru les dégagements de CO2 et qui globalement produisent le plus de gaz à effet de serre par kx produit et par habitant....


Chose qu'on ne répète jamais assez : les champions des énergies "propres" et buccoliques sont les plus gros pollueurs. Une chose que n'évoquent jamais les ayatollahs verts.

dans ce cas il faudrait faire rentrer en compte les statistiques concernant le recyclage et les preoccupations ecologiques des pouvoirs publics et de l'ensemble de la population. On peut aussi parler de tout ce qui est développement des transports en commun et pistes cyclables, etc. Et je crois que la France n'a aucune leçon a donner dans ce(s) domaine(s).
Inna
 
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