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[center]La croissance des surfaces cultivées en OGM s'est ralentie en 2005[/center]
LE MONDE | 12.01.06 |
La progression des surfaces cultivées en OGM (organismes génétiquement modifiés) s'est ralentie en 2005, selon les statistiques publiées mercredi 11 janvier par l'Isaaa (International Service for the Acquisition of Agri-biotech Applications) : elle a été de 11 %. Les rapports précédents de l'organisme indiquaient 20 % en 2004, 15 % en 2003, 12 % en 2002 et 19 % en 2001. L'Isaaa est une fondation américaine qui compte parmi ses contributeurs les grandes firmes agrochimiques mondiales (Monsanto, Syngenta, DuPont, Novartis, etc.). Malgré son manque de neutralité, ses statistiques sont les seules à donner une image de la place des OGM dans le monde.
Selon ce document, 21 pays ont cultivé des OGM sur 90 millions d'hectares — un chiffre à comparer, par exemple, à la superficie cultivée en agriculture biologique, qui est de 26 millions d'hectares, selon l'Ifoam (International Federation of Organic Agriculture Movements). Les Etats-Unis restent la terre d'élection des OGM, avec 55 % des surfaces transgéniques cultivées, suivis par l'Argentine (19 %) et le Brésil (10 %). Ce pays a connu une croissance très importante en 2005, passant de 5 à 9 millions d'hectares cultivés en OGM.
La culture transgénique ne concerne que peu de plantes : le soja représente 60 % de la surface cultivée, le maïs 24 %, le coton 11 % et le colza 5 %. De même, les caractères transgéniques concernés se résument à deux : la résistance à des herbicides, pour 71 % des surfaces, et la résistance aux insectes, pour 18 %.
Selon Clive James, principal chercheur de l'Isaaa, l'avenir des OGM dépend de la Chine : "Quand elle les aura acceptés, ce que je crois qu'il arrivera, les OGM se répandront dans toute l'Asie", a-t-il déclaré, mercredi 11 janvier, lors d'une téléconférence de presse.
La vision optimiste de l'Isaaa est contestée par l'Association internationale des Amis de la Terre, qui publie un rapport critique à l'occasion des dix ans de la commercialisation des OGM. "Ces dix années ont montré que la sûreté des OGM ne peut pas être assurée et que ces cultures ne sont ni moins chères ni de meilleure qualité", indique Nnimmo Bassey, des Amis de la Terre du Nigeria, dans un communiqué. Pour l'association, la croissance des OGM découle en grande partie des "stratégies agressives de l'industrie biotechnologique".
Cette controverse intervient alors que Monsanto vient d'annoncer des résultats en forte hausse : sur le premier trimestre de l'année fiscale 2006, son bénéfice net a atteint 59 millions de dollars, contre une perte de 40 millions un an plus tôt, le chiffre d'affaires trimestriel s'établissant à 1,4 milliard de dollars.
Hervé Kempf