les cultures d'OGM

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 13 Jan 2006, 07:52

dans le Monde:

a écrit :

[center]La croissance des surfaces cultivées en OGM s'est ralentie en 2005[/center]

LE MONDE | 12.01.06 |


La progression des surfaces cultivées en OGM (organismes génétiquement modifiés) s'est ralentie en 2005, selon les statistiques publiées mercredi 11 janvier par l'Isaaa (International Service for the Acquisition of Agri-biotech Applications) : elle a été de 11 %. Les rapports précédents de l'organisme indiquaient 20 % en 2004, 15 % en 2003, 12 % en 2002 et 19 % en 2001. L'Isaaa est une fondation américaine qui compte parmi ses contributeurs les grandes firmes agrochimiques mondiales (Monsanto, Syngenta, DuPont, Novartis, etc.). Malgré son manque de neutralité, ses statistiques sont les seules à donner une image de la place des OGM dans le monde.

  Selon ce document, 21 pays ont cultivé des OGM sur 90 millions d'hectares — un chiffre à comparer, par exemple, à la superficie cultivée en agriculture biologique, qui est de 26 millions d'hectares, selon l'Ifoam (International Federation of Organic Agriculture Movements). Les Etats-Unis restent la terre d'élection des OGM, avec 55 % des surfaces transgéniques cultivées, suivis par l'Argentine (19 %) et le Brésil (10 %). Ce pays a connu une croissance très importante en 2005, passant de 5 à 9 millions d'hectares cultivés en OGM.

La culture transgénique ne concerne que peu de plantes : le soja représente 60 % de la surface cultivée, le maïs 24 %, le coton 11 % et le colza 5 %. De même, les caractères transgéniques concernés se résument à deux : la résistance à des herbicides, pour 71 % des surfaces, et la résistance aux insectes, pour 18 %.

Selon Clive James, principal chercheur de l'Isaaa, l'avenir des OGM dépend de la Chine : "Quand elle les aura acceptés, ce que je crois qu'il arrivera, les OGM se répandront dans toute l'Asie", a-t-il déclaré, mercredi 11 janvier, lors d'une téléconférence de presse.

La vision optimiste de l'Isaaa est contestée par l'Association internationale des Amis de la Terre, qui publie un rapport critique à l'occasion des dix ans de la commercialisation des OGM. "Ces dix années ont montré que la sûreté des OGM ne peut pas être assurée et que ces cultures ne sont ni moins chères ni de meilleure qualité", indique Nnimmo Bassey, des Amis de la Terre du Nigeria, dans un communiqué. Pour l'association, la croissance des OGM découle en grande partie des "stratégies agressives de l'industrie biotechnologique".

Cette controverse intervient alors que Monsanto vient d'annoncer des résultats en forte hausse : sur le premier trimestre de l'année fiscale 2006, son bénéfice net a atteint 59 millions de dollars, contre une perte de 40 millions un an plus tôt, le chiffre d'affaires trimestriel s'établissant à 1,4 milliard de dollars.

Hervé Kempf

canardos
 
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Message par canardos » 15 Jan 2006, 20:36

dans Futura Sciences à propos des essais en champs que les antiogm dévastent et qui servent justement paradoxalement à mesurer et à éviter les croisements des OGM avec des plantes non génétiquement modifiées de la meme famille que ces antiOGM disent vouloir empecher:

a écrit :

[center]Plantes génétiquement modifiées  la réalité du terrain sur la contamination[/center]

Source : RDT Info, le 14/01/2006


Une large partie de l'opposition "militante" aux OGM s'est focalisée sur l'impact des cultures transgéniques sur les autres productions agricoles ainsi que sur l'environnement botanique naturel. De quels outils dispose-t-on pour empêcher la contamination génétique "en champ"? Zoom sur le projet européen Sigmea, une recherche phare sur cette épineuse question.

Différentes stratégies peuvent être imaginées pour minimiser le flux des gènes. Il est possible, par exemple, d’envisager des pièges ou des barrières à pollen en bordure de culture, ou encore de définir des distances d’isolement efficaces. Une autre piste est de ne faire cohabiter que des variétés dont la période de floraison n'est pas la même, afin que le pollen OGM ne puisse féconder les pistils non OGM. On peut, à cette fin, adopter des stratégies de calendriers d'ensemencements culturaux. Mais comment agir au mieux selon le type d'endroit ?

Pour étudier la coexistence en champ, les chercheurs du projet Sigmea mettent avant tout à profit l’impressionnante quantité de données expérimentales déjà produites par la recherche européenne en matière de flux de gènes. "C’est pour cela que nous regroupons 44 participants issus de 12 pays européens, soit la quasi totalité des groupes qui ont étudié ces problématiques sur notre continent, commente Jeremy Sweet, du National Institute of Agricultural Botany (NIAB) britannique, coordinateur administratif de Sigmea.Ceci nous permettra de mettre sur pied une sorte de super base de données européenne". Ce projet est soutenu par l'Union à hauteur de 2,5 millions d'euros.

Les études déjà menées ont porté sur d’innombrables sujets : distances franchies par le pollen, effets sur les plantes apparentées, stratégies pour réduire le flux, etc. Les chercheurs vont également passer au crible divers travaux menés notamment en Australie, au Canada et aux États-Unis. Ces trois pays ont néanmoins des agrosystèmes très différents des nôtres et les résultats sont donc souvent difficilement extrapolables.

Modéliser les flux de gènes

Ces données, complétées par de nouvelles études de terrain, doivent aboutir à des outils de modélisation des flux de gènes qui dépendent de nombreux facteurs, dont le principal est la nature même des cultures. L’accent portera principalement sur le colza et le maïs, et dans une moindre mesure sur la betterave et la pomme de terre.

Le type d'exploitation représente un autre élément important. "Il existe un monde de différence entre les gigantesques cultures d’Allemagne de l’Est ou de la Beauce française et les toutes petites exploitations, inférieures à un hectare en moyenne, de Pologne orientale, rappelle Jeremy Sweet. En outre, dans ce type de régions, les parcelles qui peuvent dépendre de fermes de grande taille sont souvent dispersées et imbriquées sur d'autres propriétés."

C’est pourquoi la modélisation de cette diversité agricole permettra d'estimer de quelle manière on peut gérer ces coexistences. Plus les parcelles sont petites et forment des puzzles, plus les échanges de gènes sont importants – au point qu’il semble parfois inenvisageable de faire cohabiter des cultures OGM et non OGM. L’objectif des chercheurs est de développer un outil permettant de définir, selon la culture et le paysage agricole, jusqu’à quel seuil de production OGM l’existence de filières séparées reste "physiquement" possible.

Question d'échelle

Les problèmes d’échelle constituent un autre défi à relever pour Sigmea. La plupart des résultats actuellement disponibles portent sur de petites parcelles, et il n’est pas facile de savoir dans quelle mesure ils sont extrapolables à des unités plus grandes. Vu la défiance envers la culture d’OGM, seules quelques études, réalisées dans un petit nombre de pays – notamment en Espagne – ont porté sur des unités de 10 à 50 hectares. "Nous avons donc modélisé ces flux, précise Jeremy Sweet. Le cercle vicieux, c’est qu’en l’absence de validation en champ nous ne savons pas si nos modèles sont justes…". Ces validations pourraient néanmoins être réalisées à l’aide de marqueurs moléculaires permettant de faire les études de flux avec des plantes non OGM.

Les équipes de Sigmea abordent également d'autres domaines, tels la détection de terrain et la législation. Dans le premier cas, il s'agit de mettre au point des outils directement utilisables par l’exploitant – autrement dit simples, rapides, fiables et bon marché, ce qui n’est pas le moindre des défis. Quant aux questions juridiques, elles s'annoncent également sensibles. Le droit, même s’il est influencé par les directives européennes, n'est pas identique dans les différents États membres. Or, certaines frontières sont particulièrement fluides (France/Belgique, Allemagne/Autriche) au point que des exploitants y possèdent souvent des terres des deux côtés de la "barrière".





Etude de la dispersion du pollen du colza dans un champ circulaire de 105 m de diamètre à partir d'une parcelle centrale de colza transgénique résistant à la phosphinotricine de 9 m de diamètre.

Crédits : INRA/Michel Renard




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Message par canardos » 18 Jan 2006, 14:31

dans le Monde:

a écrit :

[center]Attendu depuis 2002, le projet de loi sur les OGM est divulgué par une députée[/center]

LE MONDE | 18.01.06 |


La transparence", invoquée, mardi 17 janvier, par la ministre de l'écologie Nelly Olin lors de la présentation de ses voeux à la presse, s'applique-t-elle aux plantes transgéniques ? Avec difficulté : c'est grâce à une parlementaire, la députée PS des Deux-Sèvres, Geneviève Gaillard, qu'est rendu public, mercredi 18 janvier, le projet de loi sur les organismes génétiquement modifiés (OGM).

Ce projet de loi, attendu de longue date, a été obtenu "par des voies détournées", indique Mme Gaillard, qui s'étonne par ailleurs du secret qui l'a entouré. "Pour la loi sur l'eau, les associations et les partenaires ont pu travailler sur le texte en amont." Mais là non. Mercredi matin, le ministère de la recherche confirmait les grandes lignes du projet dévoilé, précisant qu'il serait présenté en conseil des ministres le 8 février, après examen, le 2 février, par le Conseil d'Etat. "Des ajustements et des modifications seront encore possibles", affirme le ministère.

Ce texte vise à transcrire en droit français la directive européenne 2001-18 relative aux OGM, ce qui aurait dû être fait en octobre 2002. Du fait de ce retard, la France a été condamnée par la Cour européenne de justice en juillet 2004. Et, le 20 décembre 2005, la Commission de Bruxelles a envoyé à Paris ses "derniers avertissements écrits".

PRINCIPE DE PRÉCAUTION

Le "Projet de loi relatif aux organismes génétiquement modifiés" prévoit la création d'un conseil de la biotechnologie, qui se substituera à diverses commissions existantes et évaluera les risques des OGM. Ce conseil, composé de deux sections — scientifique, d'une part, économique et sociale de l'autre — procédera aux "analyses des conséquences sociales et économiques" de la dissémination des OGM.

En ce qui concerne la transparence, le texte se préoccupe surtout de protéger le "caractère confidentiel" des informations communiquées par les producteurs d'OGM à l'administration. Parmi celles qui devront être rendues publiques ne figurent pas les analyses toxicologiques menées sur les animaux. Dans son état actuel, le texte laisse donc entendre qu'elles pourraient être confidentielles. Or, certaines d'entre elles, rendues publiques grâce à un arrêt de la justice allemande, semblent indiquer que des OGM soulèvent des problèmes biologiques chez les rats.

Le projet de loi prévoit aussi le cas de la contamination des cultures biologiques ou conventionnelles par ces produits. Mais la responsabilité est reportée sur les exploitants, et non sur les producteurs d'OGM. Un "fonds de garantie" devrait être créé qui serait alimenté par une taxe. Quant aux peines requises à l'encontre des faucheurs, elles sont alourdies même si des jugements récents ont reconnu "l'état de nécessité" invoqué par eux.

Mme Gaillard, qui a participé à la mission parlementaire sur les OGM dont le rapport a été publié au printemps, est très critique. "Ce texte, souligne-t-elle, ne mentionne pas le principe de précaution. De surcroît, il n'y a rien sur l'information des maires, des citoyens. Tout est renvoyé à des décrets, c'est-à-dire à l'administration, comme nombre d'autres points." Mais, proteste le ministère, "nous avons repris beaucoup de propositions de la mission".

Hervé Kempf

canardos
 
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Message par canardos » 19 Jan 2006, 08:20

je reviens sur le projet de loi gouvernemental pour remarquer que ce projet prévoit qu'en cas de "contamination", c'est à dire de croisement avec des plantes non OGM dans le voisinage, l'agriculteur dont les cultures auront été "contaminées" pourra se faire indemniser par les agriculteurs ayant planté des OGM, mais pas par les industriels ayant produit des OGM.

Monsanto ne paiera rien en tout état de cause,.....et Libération trouve ça tres bien!

a écrit :

Agriculture. Le projet de loi sur les cultures transgéniques sera présenté en Conseil des ministres le 8 février.
[center]Le champ de bataille de la législation sur les OGM[/center]

Par Laure NOUALHAT
jeudi 19 janvier 2006

Planter des cultures transgéniques en plein champ induit forcément une dissémination d'organismes génétiquement modifiés (OGM) dans l'environnement, via les insectes ou le pollen. Que faire pour maîtriser au mieux cette pollution ? Cela devrait être l'objet du projet de loi divulgué hier par la fédération France Nature Environnement (FNE) et la députée PS des Deux-Sèvres Geneviève Gaillard. Or, pour les associations, le texte n'est pas du tout à la hauteur des enjeux. Présenté en Conseil des ministres le 8 février, il vise à transcrire la directive européenne relative «à la dissémination volontaire d'OGM dans l'environnement» en droit français.

Le projet de loi part du principe que les cultures non OGM peuvent coexister avec des cultures OGM à condition qu'un seuil de contamination soit accepté, probablement celui qui s'applique déjà à l'étiquetage des produits alimentaires, c'est-à-dire 0,9 %. «La pollution de l'environnement est donc anticipée, normalisée, déplore Lylian Le Goff, en charge du dossier biotechnologies à FNE. Or cette pollution représente une menace pour la biodiversité, l'indépendance de l'agriculteur et la liberté de choix du consommateur.»

Si la directive européenne mentionne souvent le principe de précaution, sa transposition française l'ignore superbement alors que celui-ci avait été introduit dans la charte de l'environnement française adoptée en 2005. En outre, le texte ne fait pas référence aux critères d'évaluation des risques, et prévoit la création d'un comité des biotechnologies «sans aucune garantie de pluralisme et d'indépendance».

D'après le ministère de l'Agriculture, 492,8 hectares de cultures transgéniques sont déjà plantés en France. Sans cadre législatif, impossible pour les exploitations traditionnelles ou bio de demander réparation pour des préjudices liés à la pollution par les OGM. A cet effet, le projet de loi prévoit la création d'un fonds d'indemnisation abondé par les exploitants, mais pas du tout par les industriels, fabricants d'OGM. Demander aux agriculteurs d'indemniser leurs collègues aux champs contaminés pourrait bien les dissuader de planter des OGM. C'est sans doute la meilleure bonne idée du texte!

canardos
 
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Message par canardos » 19 Jan 2006, 10:56

trois nouveaux maïs OGM autorisés en Europe par la Commission Europeenne:

sur le site CORDIS de l'UE

a écrit :

[center]L'UE approuve trois lignées de maïs génétiquement modifié[/center]

[Date: 2006-01-16]


Le 13 janvier dernier, la Commission européenne a autorisé l'utilisation de trois lignées de maïs génétiquement modifié. Des trois, deux (GA21 et MON863) peuvent à présent être employées comme aliments et ingrédients alimentaires, tandis que la troisième (MON863x810) peut à présent être utilisée pour l'importation et la transformation industrielle. La culture de ces lignées de maïs est interdite en Europe.

Cette autorisation met fin à un moratoire de six mois sur les produits génétiquement modifiés imposé en mai 2004 par l'UE. Les décisions prises sur ces produits portent le nombre total de souches génétiquement modifiées approuvées par l'UE à 9.

Les trois lignées de maïs peuvent seulement être utilisées en accord avec les règles communautaires d'étiquetage et de traçabilité. Dès lors, tout produit les contenant devra mentionner clairement s'il contient des ingrédients génétiquement modifiés.

Monsanto a salué la décision de l'UE. Son vice-président pour la production de cultures aux Etats-Unis, Ernesto Fajardo, a déclaré: "Ces décisions sont de grandes nouvelles pour les plus de 200 producteurs de semences et dizaines de milliers d'agriculteurs américains qui cultivent des hybrides de maïs améliorés grâce à la biotechnologie."

Eric Gall, conseiller politique sur les OGM pour Greenpeace, s'est dit extrêmement préoccupé par le fait que la production de telles souches de maïs pourra "contaminer" les souches organiques et a ajouté que "Greenpeace s'inquiète notamment de la sûreté du maïs MON863, qui a occasionné des problèmes de santé chez les rats."

La décision de la Commission a été prise à la suite des demandes d'autorisation introduites par le producteur de maïs Monsanto. Le maïs GA21 est résistant à l'herbicide Roundup, le maïs MON863 est modifié de façon à résister à la chrysomèle des racines du maïs et le MON863x810 contient un gène de résistance à la chrysomèle des racines du maïs et à certains autres insectes.

Le GA21 et le MON863 sont les deux derniers OGM à être autorisés par le règlement relatif aux nouveaux aliments (258/97) qui, depuis le 18 avril 2004, a été remplacé par le règlement 1829/2003 concernant les denrées alimentaires et les aliments pour animaux génétiquement modifiés. Le MON863x810 est la quatrième lignée génétiquement modifiée à être autorisée par la directive 2001/18 relative à la dissémination volontaire d'OGM dans l'environnement.

La Commission a déclaré avoir pris cette décision après avoir constaté l'absence d'une majorité au sein du Conseil en faveur ou en défaveur de cette autorisation.

canardos
 
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