Des tomates transgéniques contre la sécheresse

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par zejarda » 23 Déc 2005, 12:45

il me semble que l'on peux "forcer" les plans à faire plus de racine, en évitant d'arroser ces plans en début de croissance, surtout lorsque le climat n'est pas trop chaud. Si l'on arrose dés le début en surface, les racines du plan et donc plus tard de la plante resteront en surface. Dès que les températures monteront, les premières couches du sol ou sont les racines se seicheront, et la plante souffrira.

Mais si il metent un peu de gènes pour les pays ou il fait chaud tout de suite, c'est tant mieux.
zejarda
 
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Message par canardos » 23 Déc 2005, 17:01

voila un autre exemple de l'utilité de futurs ogm qui n'auraient pas été conçus simplement pour permettre l'utilisation de pesticides à haute dose comme la grande majorité des ogm actuels:

a écrit :

Des gènes pour l'agriculture dans la mer Morte
Marc Mennessier Le figaro
[20 décembre 2005]

RÉPUTÉE jusqu'ici pour ses vertus relaxantes ou curatives, notamment contre certaines maladies de peau, la mer Morte pourrait bientôt devenir un «important réservoir de gènes» destinés... à l'agriculture.

Trois chercheurs de l'université d'Haïfa (Israël) viennent en effet d'identifier l'un des gènes qui permet à un champignon filamenteux, Eurotium herbariorum, de survivre dans cet enfer salin jusqu'à 300 mètres de profondeur (1). De quoi envisager la possibilité de concevoir des plantes transgéniques capables de pousser dans des sols arides à forte teneur en sel lesquels représentent des millions d'hectares à l'échelle de la planète.

Baptisé EhHOG, ce fameux gène commande la synthèse de l'enzyme MAPK impliquée dans l'osmorégulation des levures et de la plupart des eucaryotes (organismes mono ou pluricellulaires dont le noyau est délimité par une membrane, à la différence des bactéries qui en sont dépourvues). Autrement dit, elle permet à E. herbariorum de ne pas se déshydrater, de retenir suffisamment d'eau à l'intérieur de ses cellules en dépit du taux de salinité extrême de la mer Morte (340 grammes par litre, soit dix fois plus que la moyenne des océans). Mieux : l'adaptation du champignon à ce milieu hostile est telle qu'il s'avère incapable de vivre dans une eau un tantinet plus diluée !

Eviatar Nevo et ses collègues ont ensuite inséré le gène EhHOG dans le génome de levures de boulanger (Saccharomyces cervisiae) qu'ils ont soumis à des conditions d'environnement extrêmes : salinité élevée (chlorure de sodium et de lithium), mais aussi milieu oxydant (eau oxygénée), températures chaudes (+ 42 °C) et froides (- 30°C). Comparées au témoin, les levures modifiées se sont montrées beaucoup plus tolérantes vis-à-vis de l'ensemble de ces situations de stress.

Champignon et levure

Pour les auteurs, les séquences du gène EhHOG «sont très probablement le produit d'une très forte pression de sélection due à l'hypersalinité de la mer Morte qui s'est progressivement accrue depuis soixante-dix mille ans, particulièrement au cours des quinze mille dernières années».

Il est également remarquable de constater que ce gène fonctionne aussi bien chez deux espèces, un champignon et une levure, relativement éloignées sur le plan de l'évolution. Du fait de cette «conservation», Eviatar Nevo et ses collègues soulignent «l'opportunité qu'il peut y avoir d'introduire EhHOG dans les génomes d'autres eucaryotes pour améliorer leur tolérance au stress».

D'autres travaux doivent cependant être conduits pour s'assurer que le transfert du gène fonctionne de manière stable chez les végétaux qui font appel à un autre mécanisme d'osmorégulation que les levures.

«Une telle application est d'un intérêt majeur, compte tenu de la désertification et de la salinisation croissante de notre planète, du besoin d'améliorer les cultures et d'augmenter la production de nourriture pour vaincre la faim dans le monde», concluent les chercheurs. De quoi débaptiser un jour la mer Morte ?

(1) Comptes-rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS) du 19 décembre 2005.
canardos
 
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Message par Apfelstrudel » 23 Déc 2005, 21:17

Salut au camarade canardos :wavey:

Dans le dernier numéro de la revue de l'AFIS, il y a un article qui parle d'un autre projet d'OGM pour du riz qu'on essaie de faire produire de la vitamine A, ce qui permettrait de pallier à des carences en cette vitamine très fréquentes dans les pays pauvres, et qui causent la mort de 3000 enfants par jour. Mais la pudeur des militants anti-OGM ne les empêche pas de pousser des hauts cris contre cet espoir de progrès, prétendant qu'il y a d'autres solutions, mais n'en donnant bien sûr aucune.
Il n'est pas (encore ?) sur le site, mais je peux essayer de le scanner si il y a quelqu'un que ça intéresse.
Apfelstrudel
 
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Message par Sterd » 23 Déc 2005, 21:31

(Apfelstrudel @ vendredi 23 décembre 2005 à 21:17 a écrit : Salut au camarade canardos :wavey:

Dans le dernier numéro de la revue de l'AFIS, il y a un article qui parle d'un autre projet d'OGM pour du riz qu'on essaie de faire produire de la vitamine A, ce qui permettrait de pallier à des carences en cette vitamine très fréquentes dans les pays pauvres, et qui causent la mort de 3000 enfants par jour. Mais la pudeur des militants anti-OGM ne les empêche pas de pousser des hauts cris contre cet espoir de progrès, prétendant qu'il y a d'autres solutions, mais n'en donnant bien sûr aucune.
Il n'est pas (encore ?) sur le site, mais je peux essayer de le scanner si il y a quelqu'un que ça intéresse.

Je suis tout a fait d'accord que les arguments des anti-OGM confinent à l'obscurantisme (et je suis gentil). En revanche, ce riz doré (c'est son nom commercial je crois) est seulement un argument humanitaire de Monsanto, genre "mais non les OGM c'est pas que pour vendre plus de Roundup".
N'oublie pas que le beurre, qui doit être une des meilleures sources de vitamine A disponible, est jeté à la poubelle par tonnes dans les pays de l'UE pour cause de surproduction, pendant que effectivement des enfants carencés deviennent aveugles.
Si mes souvenirs sont exacts, la quantité nécessaire de riz doré à ingurgiter pour equivaloir la teneur d'une tartine de beurre en vitamine A doit avoisiner les 30 kilos.
Sterd
 
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Message par canardos » 23 Déc 2005, 21:37

seulement le probleme c'est qu'il est plus simple et plus sur d'ajouter de la vitamine A dans les constituants du riz que consomment les populations d'Afrique et d'Asie du Sud que de compter sur l'envoi régulier et en bon état de conservation de stocks de beurre CEE.

apfelstrudel ton article m'interesse......
canardos
 
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Message par Sterd » 23 Déc 2005, 21:40

(canardos @ vendredi 23 décembre 2005 à 21:37 a écrit : seulement le probleme c'est qu'il est plus simple et plus sur d'ajouter de la vitamine A dans les constituants du riz que consomment les populations d'Afrique et d'Asie du Sud que de compter sur l'envoi régulier et en bon état de conservation de stocks de beurre CEE.

apfelstrudel ton article m'interesse......

Tu as raison, seulement si on se place dans ce système pourri. Mais d'un point de vue global, c'est parfaitement absurde.
Sterd
 
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Message par canardos » 23 Déc 2005, 21:42

ça d'accord....

vite la mondialisation socialiste!
canardos
 
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Message par Apfelstrudel » 24 Déc 2005, 16:53

Voilà l'article dont je parlais, dans Science et pseudo-sciences de décembre :

a écrit :Carte blanche à... Louis-Marie Houdebine

Le riz doré : un projet emblématique

Plusieurs centaines de millions de personnes dans le monde souffrent de carences en vitamine A à des degrés divers. Ces personnes tombent aveugles, notamment 500 000 enfants par an, puis dépérissent et souvent meurent. C'est le cas pour 3000 enfants par jour. Il est admis que cette carence alimentaire provient d'une insuffisance de nourriture mais surtout d'un mauvais équilibre alimentaire. Pour y remédier, plusieurs solutions ont été envisagées et aucune n'a donné véritablement satisfaction ni n'a été effectivement mise en oeuvre. La distribution de vitamine A  obtenue par synthèse chimique est peu réaliste et cette solution ne s'est pas imposée. L'addition de vitamine A à des aliments de base comme le riz a fait des débuts encourageants non suivis d'un développement pourtant prometteur.

Une solution originale imaginée il y a 10 ans va peut-être se concrétiser. Elle consiste à ajouter au riz des gènes capables de diriger la synthèse des b-carotènes, qui sont des précurseurs de la vitamine A. La première tentative a été faite par un industriel qui a abandonné, considérant que les taux de vitamine A étaient trop faibles pour être exploitables et que le projet était de toute façon peu rentable. L'idée a été reprise par des chercheurs suisses financés par l'Union Européenne et par la Fondation Rockefeller. Ceci a permis d'obtenir des variétés de riz contenant des quantités de vitamine A suffisantes pour diminuer les carences des consommateurs démunis. Le protocole a été étendu à des variétés locales qui commencent à être cultivées en Inde et aux Philippines. Rien n'est toutefois connu sur les effets réels sur la santé qu'apporte, en pratique, ce riz.

Une amélioration très importante vient d'être apportée au procédé. Deux gènes doivent être transférés au riz. Une recherche systématique menée par une entreprise semencière, Syngenta, a pu montrer que l'un des deux gènes, celui codant pour la phytoène synthétase, était beaucoup plus actif lorsqu'il provenait du màis plutôt que du dahlia. Ceci permet au riz de contenir jusqu' 23 fois plus de b-carotène que celui du groupe suisse. Ce taux correspond à 37 µg de provitamine A par gramme de riz. Une quantté de riz de 72 grammes consommée pendant un seul repas suffit donc en principe pour apporter la moitié des 300 µg de vitamine A que chacun doit absorber quotidiennement. Ce succès est le résultat d'une recherche académique accompagnée d'un développement industriel. Chacune des deux parties a ainsi fait ce que l'on attendait logiquement d'elle.

Rien ne parait s'opposer à la culture en masse de variétés de riz doré adaptées à différentes régions du monde. Les licences des 32 brevets dont dépend l'exploitation du riz doré et qui sont détenus par des industriels ainsi que des universités ont été accordées gratuitement aux inventeurs suisses. Syngenta s'engage de son côté à mettre gracieusement ses variétés de riz doré à la disposition des agriculteurs dont les revenus annuels sont inférieurs à 10 000 $. Ces semences seront la propriété définitive des agriculteurs qui en auront donc le libre usage.

Ce projet est emblématique à plus d'un titre. C'est le premier projet qui concerne vraiment l'amélioration nutritionnelle d'une plante via des modifications génétiques. Il a par ailleurs été imaginé et réalisé dans le but de subvenir à des besoins cruellement insatisfaits d'un nombre considérable de défavorisés. Cela n'empêche pas les opposants aux OGM de dénoncer ce projet avec une particulière vigueur pour la simple raison que ce riz est un OGM. Une controverse accompagnée d'une surenchère dure depuis des années. Elle porte sur la quantité de riz que devraient avaler les pauvres affamés pour espérer absorber suffisamment de vitamine A. Les chiffres annoncés avec force vont du kilo à la dizaine de kilos par jour alors que personne ne sait encore vraiment quelles quantités de riz seront nécessaires car il faut tenir compte du degré de conversion par le consommateur de la provitamine A produite par la plante en vitamine A active. Dans les débats, le zèle d'un opposant aux OGM peut se mesurer par le nombre de kilos de riz doré à consommer qu'il annonce. Ces propos sont généralement accompagnés d'affirmations péremptoires indiquant qu'il existe d'autres sources de vitamine A disponibles et inoffensives celles-là. Ces discours ne nous apprennent jamais comment ces denrées miraculeuses seront mises dans un avenir prévisible à la disposition de ceux qui en ont besoin.

Le plus surprenant est peut-être qu'une des associations les plus opposées aux OGM a investi plus d'argent pour faire une contrepublicité au riz doré que ce qu'a coûté jusqu'à maintenant le développement du projet. Ces conclusions sont le fruit d'une réflexion menée par un chercheur, Ingo Potrykus, responsable du projet suisse ainsi que d'un écologiste, Klaus Ammann, qui est directeur du jardin botanique de l'université de Bern et dont les commentaires sur les biotechnologies sont bien connus. Selon les estimations de ces deux chercheurs, le projet de recherche coûte, depuis une décennie, 240000 dollars par an. A cela, il faut ajouter que le développement sur le terrain, qui est en cours, revient à 3 millions de dollars par an. La campagne contre le riz doré, quant à elle, coûte 12 millions de dollars par an. Le fait que les opposants retardent le développement du projet n'est, en pratique, pas neutre. En effet, si l'on admet que le riz a doré peut apporter ce que l'on attend de lui, le retard au développement du projet est responsable de la mort de plus de 60 000 enfants par an. Par ailleurs, dans le numéro 3380 (août 2004) de la revue World Bank Discussion, il est rapporté que l'Asie économiserait 15,2 milliards de dollars par an si elle pouvait bénéficier du riz doré.


Je suis bien d'accord avec Sterd qu'il ne faut pas croire au désintéressement des entreprises capitalistes, mais quand un progrès pointe son nez, on ne va pas non plus cracher dessus sous prétexte qu'il va aussi permettre à des entreprises de faire des profits.
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Message par canardos » 02 Jan 2006, 23:45

encore un OGM utile...

a écrit :

[center]Un gène, deux céréales[/center]

19 oct 2005.  La recherche de gènes de résistance aux maladies constitue un enjeu majeur de l'agriculture, en particulier dans les pays en développement.

  Cependant, les gènes conférant individuellement une résistance (les plus simples à manipuler et donc les plus utilisés) sont pour la plupart spécifiques d'une espèce et il existe des maladies pour lesquelles aucun gène de ce type n'a pu être identifié chez les plantes hôtes. C'est notamment le cas d'une bactériose du riz causée par Xanthomonas oryzae.

Afin de contourner le problème, une équipe de l'Université d'Etat du Colorado est donc allée chercher chez le maïs ce qu'elle ne trouvait pas chez le riz.

Bien que X. oryzae ne soit responsable d'aucune maladie chez le maïs, les chercheurs ont montré que le gène Rxo1de cette céréale apporte une résistance contre différents pathogènes, y compris X. oryzae. Après avoir isoler Rxo1, Scot Hulbert et ses collègues ont voulu savoir si ce gène pourrait fonctionner chez le riz, dont la divergence avec le maïs remonte à quelques 50 millions d'années.

Les expériences qu'ils ont menées se sont révélés encourageantes puisque le transfert de Rxo1 chez le riz a permis d'enrayer la multiplication des bactéries X. oryzae.

Cette réussite démontre la possibilité de recourir au transfert de gènes de résistance entre espèces éloignées pour le contrôle de maladies spécifiques.

(PNAS / S&T Presse)


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