
« Connais ton ennemi et connais-toi toi-même; eussiez-vous cent guerres à soutenir, cent fois vous serez victorieux »
Sun Tzu, l’Art de la guerre.
(dédicace spéciale pour Caupo)
Je vous propose d’ouvrir un fil de présentation de cette « théorie scientifique » très en vogue au niveau mondial, le "comportementalo-cognitivisme", qui a été évoqué, peut-être de façon trop allusive dans les fils autours de la « psychanalyse », tout d’abord au sujet des « thérapies comportementales », qui n’en sont qu’un des aspects.
Une grande difficulté de départ dans la présentation est qu’il s’agit d’avantage d’un faisceau de théories et de pratiques largement divisées, sinon chapellisées, et rien de moins, dans les faits, qu’une « science » unifiée.
Et que certains parlent à l’envers de « cognitivo-comportementalisme »… c’est un long à taper, j’emploierai le terme « comcog ». En 2005, il se décline par exemple sous les formes de la Programmation Neuro-Linguistique (PNL), l’Analyse Transactionnelle (AT), le Développement Personnel (DP)… école de Palo Alto...et bien d’autres… qu’en cherchant sur internet on trouve sans peine.
Suffit-il de le revendiquer pour être une science de l’Homme scientifique ? Suffit-il de fournir des résultats, et de quels résultats s'agit-il ? Et surtout, que vise une évaluation ? Ce sont ces questions qu’au travers de ce débat, nous pourrions examiner ensemble, si c’est possible.
C’est donc de l’origine historique, de la construction et du déploiement de cette théorie, et des applications pratiques…et toujours forcément évaluables, dans le passé et maintenant, issus de ce mouvement « scientifique » dont il pourrait être question sur ce fil.
De plus, on ne peut l’ignorer, car il est très présent, sous de multiples formes, dans les sociétés des pays impérialistes avancés.
En effet, ses domaines d’application sont extrêmement variés : psychiatrie, psychothérapie, pédagogie, rééducation de déviants, marketing, publicité, thérapie d’entreprise en fonction des besoins des travailleurs (situations de stress) ou des patrons (coaching…), ressources humaines... Partout où il y a de la « communication », de la « comm. » (avec un malade, un élève, un client, un employé, un ouvrier, un consommateur…) etc.. et , tout ça qu’elle s’adresse à des « individus » ou à des « groupes ». Il est indéniable qu’il a produit et produit encore, sous certains aspects, certains « résultats ».
La « performance » toujours quantifiable de ses outils, sa culture du « résultat », du « chiffre », de « l’évaluation » et du « profit » à portée de main en font une technique attrayante… pour beaucoup.
Aujourd’hui, sa vision de l’homme, en phase avec notre époque, et parallèlement le « succès » de ses applications thérapeutiques, pédagogiques ou autres (voir la publicité) ont poussé certains « neuroscientifiques » à se l’approprier, tout en prétendant le confirmer ou le corriger pour l’affermir, grâce à une meilleure connaissance du fonctionnement du cerveau humain. Disons juste que certains sont toujours très, ou trop pressés de faire parler des images cérébrales, des lésions, ou des modifications des équilibres electrochimiques, en somme de fournir du sens à une manifestation observable, et surtout d'en dégager une application concrète immédiate si possible.
Le cognitivo-comportementalisme a existé bien avant l’imagerie du cerveau et les avancées récentes de la neurologie, de la chimie et de la stimulation electrique ou de la chirurgie « fine »du cerveau, et il a changé parfois de nom (behaviorisme).
Aujourd’hui, il se déclare très attentif aux avancées de l’anatomo-physiologie fonctionnelle du cerveau, dont il prétend être le seul à même d’interpréter « scientifiquement » les résultats. Globalement donc, le comcog se trouve donc, sinon en accord complet, du moins en phase avec certains résultats de ce que certains ont nommé « les neurosciences », qui sont elles-mêmes bien difficiles à circonscrire. Mais sa force tient aussi à ce que la nature scientifique a horreur du vide, et qu’en face, il n’existe que des choses qui ne rentrent plus dans les nouveaux cadres instaurés par ceux qui ont pris le pouvoir théorique (et social ?) sur toutes les autres « sciences de l’homme », issues d’autres traditions, qu’elles portent sur l’individu comme sur la société.
Cependant, pour y voir clair, il faudrait en chercher le début autour des années 1860. Il est issu d’un spectre très large de « sciences » de « théories » et de « mesures » (ou de « malmesures » ?) qui ont été élaborées des deux côtés de l’Atlantique au tournant du XIX ème et du XX ème siècle.
William James et sa philosophie du « pragmatisme » vont établir une des premières assises théoriques (c’est toujours la référence fondatrice de cette psychologie). Une philosophie au demeurant guère dérangeante socialement, puisqu’elle préserve la croyance en Dieu.
Ici :
http://mper.chez.tiscali.fr/auteurs/James.html
et là en anglais :
http://www.emory.edu/EDUCATION/mfp/james.html
Puis en France, les expérimentations de Pierre Janet, puis les statistiques de Binet sur le Quotient Intellectuel dans les années 1900 verront apparaître les premières « évaluations »… dans le domaine de l’esprit, d’autres les rejoindront dans cette histoire inaugurale du testing au cours du XX ème siècle.
(Au passage, Binet disait : « l’intelligence, c’est ce que mesurent mes tests… » vaste programme…)
S’il peut être intéressant de l’analyser, c’est qu’aujourd’hui c’est exactement cette façon de voir et d’expliquer le psychisme humain en interaction avec son environnement qui pénètre, au travers de ses différentes applications dans tout un tas de domaines. Car c’est nécessairement en même temps, une façon de faire. Et c’est elle qui contribue à façonner les nouveaux fonctionnements de tous les lieux où l’on est confronté à tous types de rapports humains en général, en hôpital psychiatrique, chez nombre de ceux qui exercent comme « psychothérapeutes » à un titre ou à un autre, un peu dans les IUFM et dans quelques écoles, et bien sûr dans beaucoup d’entreprises, surtout celles où il y a de grandes concentrations de travailleurs, et sans oublier les hypermarchés au passage... C’est une théorie qui est nécessairement en lien avec une pratique, et cette pratique particulière que nous voyons à l’œuvre dans l’histoire et sous nos yeux est justement ce qui a donné et donne encore son contenu, et sa force actuelle, à cette théorie.
Ce n’est pas rien : c’est une théorie globale, une « science » du psychisme, des comportements humain et de toute forme de lien à l’autre qui est proposée, et c’est même une science sociale en dernier ressort. C’est en fait le projet d’élaboration d’une science totale de l’homme qui est clairement annoncé, et qui viendrait en finir définitivement avec toutes autres formes de représentations périmées et cataloguées d’archaïques, même s’il doit attendre encore un peu son aboutissement définitif. C’est en tous cas ce que pensent la plupart de ceux qui sont le plus engagés dans la recherche en neurocomcog.
Il prétend avoir une base parfaitement scientifique voire « matérialiste ». Et il avance des preuves chiffrées pour convaincre de ses avancées. Mais qu’en est-il exactement ? Et si on essayait de bien comprendre ?
Est-on d’accord pour examiner tout ceci à partir de l’histoire et du présent ? Le mieux est donc de donner la parole aux « comcogs » :
Plusieurs articles produits par eux-mêmes.
Une histoire du cognitivisme :
http://www.upsy.net/spip/article.php3?id_article=7
Une définition :
http://www.uqac.ca/~pminier/act1/cognit.htm
et le schéma :
http://www.uqac.ca/~pminier/cognit/
Un article plus théorique :
http://www.dan.sperber.com/indiv-f.htm
(Intéressant car l’auteur caractérise bien théoriquement le comcog comme un « mécanisme » et un « individualisme » social). Je recommande particulièrement.
Une explication simple des psychothérapies « comcog » basée sur la « science de la pensée ».
http://www.rvd-psychologue.com/therapie_2.php3
Un exemple d’application pédagogique pour les profs de maths et de « sciences ».
http://www.epfl.ch/CPD/Enseignants/PDF/abc6.pdf
Et enfin au service des entreprises :
http://www.cegos-formation.com/inter/appli...y_id=2005077001
Voilà pour aujourd'hui.
SVP : si on répond trop du tac au tac, ça peut rendre trop difficile voire impossible la discussion, on s’en tient à une phase « présentation », et on essaye de comprendre ce qu’ils veulent dire.
Toutes les contributions pour enrichir notre connaissance de cette « théorie scientifique » sont donc attendues.
Sun Tzu, l’Art de la guerre.
(dédicace spéciale pour Caupo)
Je vous propose d’ouvrir un fil de présentation de cette « théorie scientifique » très en vogue au niveau mondial, le "comportementalo-cognitivisme", qui a été évoqué, peut-être de façon trop allusive dans les fils autours de la « psychanalyse », tout d’abord au sujet des « thérapies comportementales », qui n’en sont qu’un des aspects.
Une grande difficulté de départ dans la présentation est qu’il s’agit d’avantage d’un faisceau de théories et de pratiques largement divisées, sinon chapellisées, et rien de moins, dans les faits, qu’une « science » unifiée.
Et que certains parlent à l’envers de « cognitivo-comportementalisme »… c’est un long à taper, j’emploierai le terme « comcog ». En 2005, il se décline par exemple sous les formes de la Programmation Neuro-Linguistique (PNL), l’Analyse Transactionnelle (AT), le Développement Personnel (DP)… école de Palo Alto...et bien d’autres… qu’en cherchant sur internet on trouve sans peine.
Suffit-il de le revendiquer pour être une science de l’Homme scientifique ? Suffit-il de fournir des résultats, et de quels résultats s'agit-il ? Et surtout, que vise une évaluation ? Ce sont ces questions qu’au travers de ce débat, nous pourrions examiner ensemble, si c’est possible.
C’est donc de l’origine historique, de la construction et du déploiement de cette théorie, et des applications pratiques…et toujours forcément évaluables, dans le passé et maintenant, issus de ce mouvement « scientifique » dont il pourrait être question sur ce fil.
De plus, on ne peut l’ignorer, car il est très présent, sous de multiples formes, dans les sociétés des pays impérialistes avancés.
En effet, ses domaines d’application sont extrêmement variés : psychiatrie, psychothérapie, pédagogie, rééducation de déviants, marketing, publicité, thérapie d’entreprise en fonction des besoins des travailleurs (situations de stress) ou des patrons (coaching…), ressources humaines... Partout où il y a de la « communication », de la « comm. » (avec un malade, un élève, un client, un employé, un ouvrier, un consommateur…) etc.. et , tout ça qu’elle s’adresse à des « individus » ou à des « groupes ». Il est indéniable qu’il a produit et produit encore, sous certains aspects, certains « résultats ».
La « performance » toujours quantifiable de ses outils, sa culture du « résultat », du « chiffre », de « l’évaluation » et du « profit » à portée de main en font une technique attrayante… pour beaucoup.
Aujourd’hui, sa vision de l’homme, en phase avec notre époque, et parallèlement le « succès » de ses applications thérapeutiques, pédagogiques ou autres (voir la publicité) ont poussé certains « neuroscientifiques » à se l’approprier, tout en prétendant le confirmer ou le corriger pour l’affermir, grâce à une meilleure connaissance du fonctionnement du cerveau humain. Disons juste que certains sont toujours très, ou trop pressés de faire parler des images cérébrales, des lésions, ou des modifications des équilibres electrochimiques, en somme de fournir du sens à une manifestation observable, et surtout d'en dégager une application concrète immédiate si possible.
Le cognitivo-comportementalisme a existé bien avant l’imagerie du cerveau et les avancées récentes de la neurologie, de la chimie et de la stimulation electrique ou de la chirurgie « fine »du cerveau, et il a changé parfois de nom (behaviorisme).
Aujourd’hui, il se déclare très attentif aux avancées de l’anatomo-physiologie fonctionnelle du cerveau, dont il prétend être le seul à même d’interpréter « scientifiquement » les résultats. Globalement donc, le comcog se trouve donc, sinon en accord complet, du moins en phase avec certains résultats de ce que certains ont nommé « les neurosciences », qui sont elles-mêmes bien difficiles à circonscrire. Mais sa force tient aussi à ce que la nature scientifique a horreur du vide, et qu’en face, il n’existe que des choses qui ne rentrent plus dans les nouveaux cadres instaurés par ceux qui ont pris le pouvoir théorique (et social ?) sur toutes les autres « sciences de l’homme », issues d’autres traditions, qu’elles portent sur l’individu comme sur la société.
Cependant, pour y voir clair, il faudrait en chercher le début autour des années 1860. Il est issu d’un spectre très large de « sciences » de « théories » et de « mesures » (ou de « malmesures » ?) qui ont été élaborées des deux côtés de l’Atlantique au tournant du XIX ème et du XX ème siècle.
William James et sa philosophie du « pragmatisme » vont établir une des premières assises théoriques (c’est toujours la référence fondatrice de cette psychologie). Une philosophie au demeurant guère dérangeante socialement, puisqu’elle préserve la croyance en Dieu.
Ici :
http://mper.chez.tiscali.fr/auteurs/James.html
et là en anglais :
http://www.emory.edu/EDUCATION/mfp/james.html
Puis en France, les expérimentations de Pierre Janet, puis les statistiques de Binet sur le Quotient Intellectuel dans les années 1900 verront apparaître les premières « évaluations »… dans le domaine de l’esprit, d’autres les rejoindront dans cette histoire inaugurale du testing au cours du XX ème siècle.
(Au passage, Binet disait : « l’intelligence, c’est ce que mesurent mes tests… » vaste programme…)
S’il peut être intéressant de l’analyser, c’est qu’aujourd’hui c’est exactement cette façon de voir et d’expliquer le psychisme humain en interaction avec son environnement qui pénètre, au travers de ses différentes applications dans tout un tas de domaines. Car c’est nécessairement en même temps, une façon de faire. Et c’est elle qui contribue à façonner les nouveaux fonctionnements de tous les lieux où l’on est confronté à tous types de rapports humains en général, en hôpital psychiatrique, chez nombre de ceux qui exercent comme « psychothérapeutes » à un titre ou à un autre, un peu dans les IUFM et dans quelques écoles, et bien sûr dans beaucoup d’entreprises, surtout celles où il y a de grandes concentrations de travailleurs, et sans oublier les hypermarchés au passage... C’est une théorie qui est nécessairement en lien avec une pratique, et cette pratique particulière que nous voyons à l’œuvre dans l’histoire et sous nos yeux est justement ce qui a donné et donne encore son contenu, et sa force actuelle, à cette théorie.
Ce n’est pas rien : c’est une théorie globale, une « science » du psychisme, des comportements humain et de toute forme de lien à l’autre qui est proposée, et c’est même une science sociale en dernier ressort. C’est en fait le projet d’élaboration d’une science totale de l’homme qui est clairement annoncé, et qui viendrait en finir définitivement avec toutes autres formes de représentations périmées et cataloguées d’archaïques, même s’il doit attendre encore un peu son aboutissement définitif. C’est en tous cas ce que pensent la plupart de ceux qui sont le plus engagés dans la recherche en neurocomcog.
Il prétend avoir une base parfaitement scientifique voire « matérialiste ». Et il avance des preuves chiffrées pour convaincre de ses avancées. Mais qu’en est-il exactement ? Et si on essayait de bien comprendre ?
Est-on d’accord pour examiner tout ceci à partir de l’histoire et du présent ? Le mieux est donc de donner la parole aux « comcogs » :
Plusieurs articles produits par eux-mêmes.
Une histoire du cognitivisme :
http://www.upsy.net/spip/article.php3?id_article=7
Une définition :
http://www.uqac.ca/~pminier/act1/cognit.htm
et le schéma :
http://www.uqac.ca/~pminier/cognit/
Un article plus théorique :
http://www.dan.sperber.com/indiv-f.htm
(Intéressant car l’auteur caractérise bien théoriquement le comcog comme un « mécanisme » et un « individualisme » social). Je recommande particulièrement.
Une explication simple des psychothérapies « comcog » basée sur la « science de la pensée ».
http://www.rvd-psychologue.com/therapie_2.php3
Un exemple d’application pédagogique pour les profs de maths et de « sciences ».
http://www.epfl.ch/CPD/Enseignants/PDF/abc6.pdf
Et enfin au service des entreprises :
http://www.cegos-formation.com/inter/appli...y_id=2005077001
Voilà pour aujourd'hui.
SVP : si on répond trop du tac au tac, ça peut rendre trop difficile voire impossible la discussion, on s’en tient à une phase « présentation », et on essaye de comprendre ce qu’ils veulent dire.
Toutes les contributions pour enrichir notre connaissance de cette « théorie scientifique » sont donc attendues.