clonage therapeutique et cellules souches

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 20 Sep 2006, 04:48

dans le Monde:

a écrit :

[center]Cellules souches : promesses et controverses[/center]

LE MONDE | 19.09.06 |

Aux confins de la biologie, de la médecine et de la morale, c'est l'un des chapitres les plus passionnants de la science contemporaine qui, publication après publication, colloque après colloque, s'écrit sous nos yeux.

L'identification, la culture et la maîtrise des cellules souches humaines permettront-elles d'assurer le développement d'une médecine régénératrice, capable de proposer des traitements efficaces, susceptibles de guérir de multiples affections dégénératives aujourd'hui incurables ?

 

Ces entités cellulaires, potentiellement capables de se transformer et de se différencier pour donner des éléments identiques à ceux qui constituent les tissus du corps humain, représentent-elles, comme le postulent aujourd'hui de nombreux biologistes et industriels, une forme d'eldorado thérapeutique ?

Si tel était le cas, que vaudront demain les arguments de ceux qui, pour des raisons philosophiques ou religieuses, s'opposent à ce que l'on détruise des embryons humains pour obtenir ces précieuses cellules ? Au-delà des enthousiasmes actuels, quelle est la longueur du chemin qui reste à parcourir avant que l'on parvienne à démontrer que les promesses d'aujourd'hui ne sont pas, en définitive, une forme d'illusion quant aux capacités humaines à corriger le vivant ?

Deux colloques internationaux, récemment organisés, l'un à Paris et l'autre à Rome, ont permis de mieux saisir la nature et la portée de ces questions qui nourrissent autant de promesses qu'elles alimentent de controverses.

Le premier a eu lieu du 6 au 8 septembre, sous l'égide de l'Académie nationale des sciences ; le second du 15 au 17 septembre à l'initiative de l'Académie pontificale pour la vie - organisme dépendant du Vatican -, de la Fondation Jérôme Lejeune et de la Fédération internationale des associations médicales catholiques.

Quai de Conti, sous les ors de l'Institut de France, on a prêché pour le développement rapide des travaux dans ce domaine en pleine mutation, mais sans aucun triomphalisme. Quelques jours plus tard, à deux pas du Vatican, on a réaffirmé avec force, à l'attention des scientistes, la nécessité absolue de respecter certaines frontières, à commencer par celle qui veut que la vie humaine commence au moment précis où le spermatozoïde franchit la membrane de l'ovocyte, avant que deux patrimoines héréditaires - l'un masculin, l'autre féminin - ne se fondent pour créer une personne potentielle.

En l'état actuel des données scientifiques et des convictions de l'Eglise catholique, un compromis semble impossible à trouver. Parce qu'elles posent à nouveau les antiques questions inhérentes à la définition et au statut de l'embryon humain, les cellules souches viennent relancer avec une nouvelle violence les controverses qu'avaient en leur temps déclenché la contraception hormonale ou la procréation médicalement assistée. Du moins les cellules souches embryonnaires.

Car on a généralement tendance à réduire le chapitre de la future médecine régénératrice à ces cellules, alors que d'autres voies sont d'ores et déjà ouvertes. Comme les cellules souches présentes dans les organismes humains vivants (cellules souches "adultes") et celles présentes dans le sang du cordon ombilical, au moment de la naissance. Ces dernières sont, pour l'heure, les premières et les seules, à avoir fait la preuve indiscutable d'une efficacité thérapeutique dans différentes formes de leucémies infantiles.

En pratique, le très vif intérêt porté par la communauté internationale des biologistes aux cellules souches embryonnaires humaines tient au fait que ces dernières semblent être dotées d'une très grande plasticité (les spécialistes parlent ici de "totipotence"), une propriété dont ne disposeraient pas les cellules souches de cordon et encore moins les cellules souches "adultes".

Le gouvernement britannique devait annoncer, lundi 18 septembre, la mise en fonctionnement de la première banque publique au monde de cellules souches embryonnaires humaines destinées à faciliter le développement des recherches dans ce domaine.

Le principe d'une telle structure avait été adopté, en 2003, par le Medical Research Council. Cette banque stockera des échantillons de toutes les lignées de cellules souches constituées au Royaume-Uni, ainsi que certaines cellules souches d'origine américaine ou australienne.

La Grande-Bretagne dispose d'ores et déjà des lignées de cellules souches différenciées en six types de tissus de l'organisme humain. Cette banque devrait permettre à de nombreuses équipes de médecins et de biologistes britanniques de travailler dans ce domaine sans avoir à créer elles-mêmes ces lignées cellulaires. Par ailleurs, des équipes espagnoles, israéliennes et turques ont demandé à avoir accès aux cellules souches de la banque britannique. Mais rien n'est toutefois définitivement acquis et les incertitudes scientifiques alimentent d'autant la controverse.

La possibilité de créer des mammifères à partir de la technique du clonage complique un peu plus ce paysage. Cette performance, dont on est encore loin d'avoir tiré toutes les leçons, ne date que de dix ans, mais a d'ores et déjà totalement bouleversé la donne. Elle laisse penser que des embryons humains conçus à partir de la technique du clonage pourraient, un jour prochain, devenir des formes de réservoirs biologiques à visée thérapeutique.

Le Royaume-Uni, la Belgique et la Suède ont adopté des dispositions législatives autorisant de telles expériences, mais une majorité des pays de l'Union européenne s'y opposent formellement.

En France, la loi de bioéthique de 2004 pose le principe de l'interdiction de toute recherche sur ces cellules souches embryonnaires humaines, tout en autorisant, à titre dérogatoire et pour une période de cinq ans, des travaux conduisant à la destruction d'embryons fécondés in vitro et ne s'inscrivant plus dans le cadre d'un projet parental.

Cette même loi punit de sept ans d'emprisonnement et d'une amende de 100 000 euros les biologistes qui entreprendraient de créer, pour obtenir des cellules souches, un embryon humain à partir de la technique du clonage à visée thérapeutique par transfert nucléaire.

La situation pourrait toutefois rapidement évoluer, comme en témoignent les conclusions d'une mission parlementaire confiée, en janvier, par le premier ministre Dominique de Villepin au professeur Pierre-Louis Fagniez, spécialiste de chirurgie digestive à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne) et député UMP de ce département.

Dans son rapport intitulé "Cellules souches et choix éthiques", le professeur Fagniez recommande, contre toute attente - compte tenu des convictions de son parti et de celles affirmées par le président de la République, Jacques Chirac - la légalisation prochaine du clonage thérapeutique (Le Monde du 28 juillet).

Cette mission parlementaire a procédé à de nombreuses auditions de personnalités dont certaines ne cachent nullement qu'elles sont formellement opposées à une légalisation de la pratique des recherches à partir des cellules souches embryonnaires humaines. Le rapport du professeur Fagniez expose notamment les arguments de Christine Boutin, députée (UMP) des Yvelines, ou d'André Vingt-Trois, archevêque de Paris.

Ce dernier y rappelle notamment que Jacques Chirac s'était déclaré opposé à la légalisation du clonage à visée thérapeutique, en 2001, cette technique pouvant induire le développement d'un commerce d'ovocytes humains. Il souligne aussi que pour l'Eglise catholique "l'embryon humain, à quelque stade de son développement qu'on le prenne, est un être engagé dans un processus continu, coordonné et graduel depuis la constitution du zygote jusqu'au petit enfant prêt à naître".


Contrairement à celle de 1994, la loi française de bioéthique de 2004 accepte le principe des destructions embryonnaires à visée thérapeutique. S'oriente-t-elle pour autant de manière irréversible vers l'adoption d'un dispositif autorisant, dès 2009, la création d'embryons humains par clonage à des fins non reproductrices ?

Dans une démocratie véritable, cette question devrait figurer en tête de celles qui sont soumises aux candidats de la prochaine élection présidentielle.



Jean-Yves Nau

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Lexique

L'Académie pontificale pour la vie.

Fondée par le pape Jean Paul II en 1994, cette institution du Vatican a pour objet premier d'étudier les questions éthiques soulevées par l'avancée de la biologie dans le champ de la pratique médicale.

A ce titre, de la même manière que l'Académie pontificale des sciences, elle entretient, au-delà des convictions philosophiques et religieuses, des échanges avec de nombreuses personnalités de la communauté scientifique et médicale internationale.


La position de l'Académie des sciences.

Dans le cadre du colloque international sur la thérapie cellulaire régénérative, organisé du 6 au 8 septembre à Paris, Nicole Le Douarin, secrétaire perpétuelle honoraire de l'Académie, a souligné que les recherches sur les cellules souches adultes devaient aller de pair avec celles qui étaient menées sur les cellules souches embryonnaires.

Nicole Le Douarin a par ailleurs mis en garde les différents participants contre les espoirs excessifs auxquels pourrait donner lieu l'enthousiasme de certains scientifiques.

Selon elle, la route est encore longue avant la mise en place des thérapies espérées grâce à ces cellules souches pluripotentes ou totipotentes.

canardos
 
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Message par canardos » 20 Sep 2006, 04:56

la position des curetons:

a écrit :


Mgr Elio Sgreccia, spécialiste de bioéthique et président de l'Académie pontificale pour la vie


[center]"Il faut parvenir à une prohibition mondiale de la conservation par congélation"[/center]
LE MONDE | 19.09.06 | ROME ENVOYÉ SPÉCIAL


Accueillant dans sa résidence de Castelgandolfo les participants à un congrès international organisé à Rome, du 14 au 16 septembre, sur les aspects scientifiques et éthiques des travaux sur les cellules souches humaines, Benoît XVI a exprimé, samedi 16 septembre, l'opposition radicale de l'Eglise catholique aux recherches, aujourd'hui en plein développement, sur des cellules souches embryonnaires humaines.

 

Ce congrès était organisé sous la triple égide de l'Académie pontificale pour la vie, de la Fondation Jérôme Lejeune et de la Fédération internationale des associations médicales catholiques.

Dans un entretien au Monde, Mgr Elio Sgreccia, spécialiste de bioéthique et président de l'Académie pontificale pour la vie, expose les raisons qui font que le Vatican s'oppose de manière "frontale et définitive" aux recherches sur les cellules souches embryonnaires, tout en appelant au développement des recherches sur les cellules souches humaines d'origine somatique ou présentes dans le cordon ombilical au moment de la naissance.

Il appelle aussi à une "prohibition mondiale" de la conservation par congélation des embryons humains. Pour le Vatican, cette mesure permettrait d'engager le dialogue quant au possible avenir des dizaines de milliers d'embryons humains aujourd'hui conservés par congélation à travers le monde et ne faisant plus l'objet d'un projet parental.


Quelles conclusions tirez-vous du colloque que vous avez organisé ?


Les résultats présentés et les recherches en cours plaident clairement en faveur du développement des recherches sur les cellules souches présentes dans les organismes adultes et dans le sang du cordon ombilical. Identifier ces cellules, les cultiver et les multiplier avant de les réinjecter commence à être possible. On peut d'ores et déjà étudier la stimulation de ces cellules au sein même de l'organisme humain, sans les prélever.

Pour notre part, nous avons choisi de soutenir de la manière la plus efficace possible le développement de tous ces travaux, d'encourager la recherche au service de la vie.


Peut-on dire que la science vient ici au service de vos convictions ?


De fait, la découverte de l'existence, dans chacun de nos organismes ou dans le sang du cordon ombilical, de cellules dotées de telles potentialités thérapeutiques est, à nos yeux, un véritable miracle.


Existe-t-il une opposition, à la fois frontale et définitive de la hiérarchie de l'Eglise catholique, à la possible utilisation de cellules souches embryonnaires humaines à des fins thérapeutiques ?


Oui. Il existe aujourd'hui une opposition "frontale et définitive" à des recherches scientifiques visant à travailler sur des cellules souches qui ne peuvent être obtenues qu'après la destruction d'un embryon humain. Nous nous devons de défendre celui-ci, cet embryon doté de toutes les potentialités de la vie humaine. Nous ne pouvons adopter d'autres démarches.


Il y a quelques jours, vous avez condamné les travaux d'une équipe américaine annonçant qu'elle était parvenue à produire des cellules souches embryonnaires humaines sans pour autant détruire des embryons (Le Monde des 25 et 30 août). Pourquoi ?
Pour deux raisons. La première est que ces chercheurs ont en réalité détruit les embryons sur lesquels ils avaient mené leurs travaux. Ceux-ci mériteraient d'ailleurs d'être éclaircis.

Ensuite, parce que nous avons des raisons de croire que la cellule prélevée sur un embryon de huit cellules est totipotente.

En d'autres termes, elle pourrait, en se développant, donner un embryon puis un enfant. Nous ne pouvons donc l'accepter. Et de plus, sur le fond, tout cela se pratique dans le contexte de la procréation artificielle que nous contestons.


Vous préférez donc que les dizaines de milliers d'embryons congelés qui ne s'inscrivent plus dans un projet parental soient détruits plutôt qu'utilisés à des fins médicales et scientifiques ?

La congélation est, en elle-même, une offense à la dignité. Quelle que soit la solution adoptée, elle sera mauvaise. Nous devons parvenir à une prohibition mondiale de la conservation par congélation avant de réfléchir au devenir des embryons actuellement congelés.

Si tel n'était pas le cas, ce serait un encouragement donné à la pratique de la congélation des embryons humains. Pour ce qui est de l'adoption comme alternative à la procréation artificielle, nous pensons que le désir d'un enfant génétiquement issu d'un couple n'est pas un désir absolu et, plus généralement, qu'il n'est pas possible de donner satisfaction à tous les désirs du monde. Il n'y a pas un droit à "avoir un enfant", dans la mesure où un enfant n'est pas un objet mais bien un sujet, un don.



canardos
 
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Message par canardos » 11 Oct 2006, 07:12

dans le figaro:

a écrit :

[center]L'Écosse veut produire des cellules souches embryonnaires[/center]

Édimbourg PIERRE KALDY. Publié le 10 octobre 2006

[center]Création d'un centre écossais de production de cellules souches embryonnaires destinées à l'homme, alors que le reste de l'Europe y est globalement opposé. [/center]

« NOUS ALLONS produire des lignées de cellules souches embryonnaires humaines directement utilisables pour la recherche clinique chez l'homme », a annoncé le 27 septembre le Dr Paul de Sousa à l'occasion du lancement du Roslin Cells Center à Édimbourg. Le nom de Roslin est devenu célèbre après l'annonce spectaculaire du clonage de la brebis Dolly au Roslin Institute en 1996.

Les cellules souches embryonnaires intéressent beaucoup les chercheurs pour deux raisons : leur capacité à s'autorenouveler qui permet d'en disposer à volonté et surtout leur potentiel à donner une foule de tissus différents, avantage considérable quand on veut mieux comprendre les mécanismes de ces différenciations et pouvoir un jour régénérer les tissus lésés chez l'homme.

Contraintes européennes pour la productionL'Écosse fait le pari que ces cellules seront un jour un nouvel outil thérapeutique. Elle est le premier pays à se lancer dans la fabrication de cellules souches embryonnaires qui respectent les conditions de « bonnes pratiques de fabrication » requises pour les traitements médicamenteux. Jusqu'à présent, trois obstacles rendaient cet objectif inaccessible.

D'abord, les cellules souches dérivées de cellules embryonnaires humaines étaient cultivées en présence de cellules nourricières et dans des milieux d'origine animale, ce qui excluait leur transplantation chez l'homme. Grâce aux recherches faites notamment à l'Institute of Stem Cell Research (ISCR) de l'université d'Édimbourg, plusieurs facteurs ont récemment été isolés qui permettent maintenant de cultiver ces cellules seules et dans un milieu synthétique.

Ensuite, pas moins de sept directives européennes imposent des contraintes à la production de cellules pour des essais cliniques chez l'homme. « Nos lignées cellulaires, produites dans des conditions standardisées, seront les premières au monde à respecter la réglementation européenne », a précisé Paul de Sousa nommé pour diriger le Roslin Cells Center. Enfin, les quelque trois cents lignées de cellules souches embryonnaires produites dans une vingtaine de pays de par le monde sont de qualité très inégale : « Nous tenterons d'obtenir des lignées issues d'une seule cellule embryonnaire, ce qui les rendra plus homogènes et permettra peut-être d'éviter les dérives qui font que des cellules anormales finissent par prendre le dessus lors de la culture, un phénomène qui exclut leur utilisation ultérieure chez l'homme », ajoute Paul de Sousa.

Le Roslin Cells Center, issu d'une collaboration entre le service national de transfusion sanguine écossais et l'université d'Édimbourg, pourrait produire sa première lignée de cellules souches embryonnaires dès 2007. « La lignée sera distribuée à tous les laboratoires publics qui en feront la demande et nous négocierons les droits sur ses éventuelles applications thérapeutiques », indique Paul de Sousa. Cette annonce fait suite à celle de la mise au point de lignées de cellules souches embryonnaires utilisables chez l'homme, par deux sociétés : ES Cell International à Singapour qui les distribue déjà et Geron basée en Californie qui a l'intention de procéder aux premiers essais cliniques l'an prochain sur des patients ayant des lésions de la moelle épinière.

La création du Roslin Cells Center avec des fonds entièrement publics fait partie d'un projet beaucoup plus vaste de valorisation de la recherche sur les cellules souches engagé par la région d'Édimbourg au travers d'un réseau de laboratoires publics et d'une société australienne, Stem Cell Sciences.

canardos
 
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Message par canardos » 11 Oct 2006, 07:17

dans le Figaro:

a écrit :

[center]Le cri d'alarme d'un chercheur français[/center]

Propos recueillis par P. K. . Publié le 10 octobre 2006

Jacques Hatzfeld, spécialiste des cellules souches humaines, déplore le retard pris en France dans le domaine.
Entretien avec le directeur CNRS du laboratoire de biologie des cellules souches humaines à Villejuif.



Des lignées de cellules souches embryonnaires humaines ont-elles déjà été établies en France ?

Non, nous aurions pu le faire depuis deux ans. Mais il a fallu attendre un an après le vote de la loi de bioéthique de 2004 pour que le décret d'application permettant d'établir de nouvelles lignées pluripotentes dites « embryonnaires » soit promulgué et un an supplémentaire (2006) pour que les premières autorisations soient accordées par l'Agence de biomédecine.


Combien de laboratoires en France maîtrisent la technologie pour le faire dans de bonnes conditions avec des molécules uniquement humaines ?

Un seul, et c'est le nôtre. Malheureusement, les chercheurs qui ont mis au point ces méthodes de cultures dans notre laboratoire et ont montré leur intérêt pour étudier les gènes du développement ne trouvent actuellement de travail qu'à l'étranger, le CNRS n'ayant créé aucun poste sur les cellules souches embryonnaires. Aucune proposition sérieuse n'est faite pour permettre le rapatriement de chercheurs français travaillant dans ce domaine aux États-Unis, en Angleterre ou ailleurs. Rien n'est fait pour remplacer les chercheurs qui partent à la retraite dans ce domaine, et ils sont nombreux. L'embryologie française, autrefois renommée, est en train de disparaître. Or les cellules souches embryonnaires sont les seules cellules qui permettront de comprendre plus de la moitié du génome humain dont on ne connaît pas encore la fonction. C'est un enjeu énorme pour la biologie humaine moderne. Ce n'est pas en étudiant la mouche ou le poisson que l'on comprendra tous les gènes du développement humain. Encore moins avec les cellules souches adultes humaines. C'est un véritable cri d'alarme que j'envoie au CNRS s'il ne veut pas se déconsidérer dans l'avenir.

canardos
 
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Message par canardos » 15 Nov 2006, 14:57

dans Futura Sciences:

a écrit :

[center]Pour faire un point sur les cellules souches[/center]


Extrait du BE Etats-Unis N°54 - Ambassade de France aux Etats-Unis, le 15/11/2006


Dans le but de s'organiser pour contrer le battage médiatique fait autour des recherches sur les cellules souches, des spécialistes se sont réunis à l'Université Rockfeller de New York.

Ils ont tenté d'offrir un regard objectif sur les obstacles à surmonter avant que les cellules souches embryonnaires humaines puissent être utilisées en thérapie. La New York Stem Cell Foundation, initiée par deux mères d'enfants diabétiques, a organisé le premier colloque annuel portant sur les applications de la recherche en matière de cellules souches.

Le transfert nucléaire reste une méthode prometteuse mais elle s'avère dangereuse et périlleuse :

1. d'une part, du point de vue éthique :

- le transfert de noyau implique l'insertion d'un noyau dans un ovocyte ;
- les dons d'ovocytes doivent être spontanés et gratuits alors que le protocole de multi-ovulation comporte des risques.

L'établissement de lignées de cellules souches embryonnaires humaines nécessite jusqu'à présent l'utilisation d'embryons (éventuellement détruits). Les scientifiques axent donc leurs principaux efforts sur des modèles murins afin de contourner les problèmes éthiques. Ainsi, Robert Lanza de la société Advanced Cell Technologies à Worchester dans le Massachusetts tente de mettre au point une méthode établissant des lignées cellulaires en parallèle du diagnostic pré-implantatoire (stade 6-8 cellules), mais l'efficacité est très faible, de l'ordre de 2%.

L'équipe de Gianpero Palermo du Weill Medical College à New York travaille, quant à elle, sur des embryons plus âgés lorsque la masse cellulaire interne est composée de 20 à 25 cellules. Le pourcentage de succès est de 25% (4 lignées pour 16 blastocystes) et les embryons sont épargnés grâce à l'utilisation modérée de trypsine qui ramollit la consistance du blastocyste. De plus, les scientifiques ont vérifié l'implantation et la survie des embryons. Les tests sont statistiquement encourageants puisque 54% des embryons modifiés donnent naissance à des souris (contre 62% pour le groupe contrôle) et les souris nées par la suite semblent ne pas avoir de problèmes de santé particuliers.

2. d'autre part, en matière de difficultés techniques :

- les cellules souches ne sont pour l'instant pas suffisamment maîtrisées pour une éventuelle application de cette méthode en clinique. Utilisant un modèle de Parkinson chez le rat, des chercheurs de l'University of Rochester Medical Center de New York ont implanté des cellules souches différenciées en moto-neurones dopaminergiques. Après 8 semaines, chacun des 6 rats traités avait retrouvé ses fonctions motrices. Cependant, l'article publié dans Nature Medecine précise que seule 20% des cellules sont fonctionnelles, tandis que les autres cellules se sont divisées de manière incontrôlées. Cette expérience montre que des progrès sont à faire pour éliminer les cellules indifférenciées qui restent un risque potentiel pour l'organisme;
- pour conclure ce volet sur les problèmes d'ordre technique, John Gearhart, chercheur à l'Université Johns Hopkins de Baltimore précise que l'approbation par la FDA risque d'être vraiment tortueuse. La FDA lui aurait déclaré que "si 3000 cellules sont injectées en un site donné, nous voulons connaître le devenir de chacune". La mise sur le marché de cellules aptes à réparer le corps humain est donc dans l'immédiat une utopie...

Le message qui émane des discussions sur le potentiel thérapeutique des cellules souches embryonnaires est qu'il reste des années de recherche. La recherche fondamentale reste encore l'étape prédominante. Ali Brivanlou de l'Université Rockfeller déclare se concentrer actuellement sur les mécanismes qui sont derrière cette pluripotence en étudiant la régulation des gènes au cours du développement des cellules souches.

Les exemples de potentielles utilisations ne manquent pas.

A ce jour, les premières applications réelles seraient l'étude et la compréhension des maladies génétiques via l'établissement de lignées cellulaires spécifiques. Ces lignées ne devant pas être intégrées dans l'organisme, elles nécessitent seulement une caractérisation précise mais pas d'approbation par la FDA.

Le diabète fait partie du répertoire des maladies susceptibles d'être soignées par la technologie des cellules souches. Douglas Melton, spécialiste du diabète à Harvard a précisé les difficultés de régénérer un pancréas. Deux voies existent pour obtenir des cellules bêta ; soit à partir de cadavres humains, soit à partir des cellules souches embryonnaires humaines. Ce dernier procédé est pour l'instant très nettement insuffisant puisque qu'une cellule sur un million se différencie pour devenir une cellule bêta.

Pour la régénération cardiaque, les cellules souches ont un certain potentiel mais les recherches sont seulement au point dans des boîtes de Pétri. Kenneth Chien, du centre de recherche cardiovasculaire du Massachusetts General Hospital précise d'ailleurs qu'avec les nombreuses études liées aux problèmes cardiaques, la population pense que les problèmes sont résolus. Il s'avère cependant qu'aucun essai clinique utilisant les cellules souches cardiaques n'a encore été lancé sur ce sujet. En effet, plus de 40 tests cliniques ont été débutés, mais la majorité d'entre eux utilise les cellules de moelle osseuse d'un patient qui lui seront réinjectées plus tard. De plus, seuls 5% des patients cardiaques sont des candidats appropriés pour l'injection de cellules souches et aucune cellule souche endogène, dans le coeur lui-même, n'a encore été identifiée.

Le traitement de maladies neurodégénératives par les cellules souches semble également bien lointain. Kevin Eggan d'Harvard désire utiliser le transfert nucléaire pour étudier la sclérose amyotrophique latérale. En différenciant les cellules dans de multiples conditions, il espère identifier des molécules qui interféreraient avec la maladie. Actuellement, la reprogrammation de ces noyaux reste l'étape majeure et critique. Cette alternative présentée à l'origine comme une solution pour contourner les problèmes d'ordre éthique liés à l'utilisation de l'embryon reste à confirmer.

Pour Lorenz Studer du Memorial Sloan-Kettering Cancer Center à New York, entre le travail restant pour caractériser les cellules souches et les efforts déployés pour comprendre les maladies, les thérapies fondées sur des cellules souches embryonnaires humaines s'inscrivent en filigrane. Développer ces technologies est très exigeant, puisque les cellules doivent remplir de nombreuses caractéristiques : stables, pures, saines, avoir prouvé leur efficacité, capables de se multiplier et prévisibles dans leur développement.

Allen Spiegel, doyen du collège de médecine Albert Einstein de l'université Yeshiva de New-York, s'est exprimé à ce sujet en disant qu'il est plus facile d'envoyer un homme sur la lune que de soigner n'importe quelle maladie avec les cellules souches !

Par Brice Obadia, Hedi Haddada & Sophia Gray

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Message par canardos » 23 Nov 2006, 19:30

la technique "éthique" pour obtenir des cellules souches embryonnaires qui était censé épargner les embryons pour plaire aux religieux et obscurantistes de toud poils ennemis de l'avortement et qui avait été annoncée en aout 2006 (voir un peu plus haut dans ce fil, semble bien avoir &t& une simple fraude scientifique....

c'est que ça peut rapporter des subventions le soutiens des curés....

a écrit :

[center]Une nouvelle affaire sur les cellules souches[/center]

LE MONDE | 23.11.06 |

Quel crédit faut-il accorder au sérieux des travaux publiés dans les revues scientifiques de réputation internationale et à leurs capacités d'expertise ? Une totale confiance dans la majorité des cas. Reste que les recherches sur le clonage et les cellules souches ont été entachées de trop de fraudes et d'erreurs. Après l'affaire du biologiste sud-coréen Hwang Woo-suk, c'est l'Américain Robert Lanza qui doit faire amende honorable, moins pour fraude scientifique que pour mensonge et inexactitudes.

Il y a trois mois la revue britannique Nature publiait un article signé d'un groupe de biologistes de la société américaine Advanced Cell Technology (ACT), dirigé par Robert Lanza. Cette équipe annonçait qu'elle avait mis au point une technique permettant d'obtenir des lignées de cellules souches embryonnaires humaines à partir d'une seule cellule prélevée dans un embryon de dix cellules fécondé in vitro. Et ce, sans détruire l'embryon utilisé, ce qui n'est habituellement pas le cas.

Cette publication eut, alors, un très large écho, car elle ruinait le principal argument des opposants à l'utilisation des cellules souches embryonnaires pour qui la destruction de l'embryon ne peut être acceptée, fût-ce à des fins thérapeutiques. Or, l'équipe de Robert Lanza reconnaît, mercredi 22 novembre, dans Nature ne pas avoir exactement réussi cette première. La revue publie donc une version corrigée de l'étude publiée le 23 août.

Le docteur Lanza et ses collaborateurs expliquent, aujourd'hui, qu'ils ont prélevé non pas une, mais bien plusieurs cellules sur chacun des seize embryons qui leur avaient été offerts par des centres de lutte contre la stérilité. A partir de ce matériau, ils ont bien produit des lignées de cellules souches, mais les embryons ont été détruits du fait de ces manipulations. En d'autres termes, cette équipe n'est en rien parvenue à réaliser le progrès dont elle se targuait il y a trois mois.

CE N'EST PAS LA PREMIÈRE FOIS

Dans l'addenda publié par Nature, les chercheurs d'ACT reconnaissent avoir seulement cherché à prouver qu'il était en principe possible de créer des lignées à partir d'une seule cellule prélevée sur un embryon qui en contenait entre huit et dix. Mais, "pour réduire le nombre d'embryons utilisés", ils ont renoncé à leur objectif initial tout en laissant entendre qu'ils l'avaient atteint.

Pour quelles raisons ? La revue française La Recherche rappelle, dans son numéro de novembre, les "énormes enjeux économiques" de ce secteur et souligne que celui qui réussira à produire des cellules souches labélisées éthiques "gagnera le jackpot". En appui à ses dires, le mensuel relève que quelques heures avant la publication, le 23 août, de l'article des chercheurs d'ACT "la valeur des actions de la société avait quadruplé."

Ce n'est pas la première fois que le docteur Lanza et ACT annoncent un progrès qui ne se confirme pas. Fin 2001, les mêmes ont affirmé avoir créé - grâce au clonage thérapeutique - trois embryons humains qui se seraient développés jusqu'à être formés de six cellules. Cinq ans plus tard, cette "première" n'a jamais pu être reproduite.

Jean-Yves Nau


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Message par canardos » 23 Nov 2006, 19:44

dans Science et Avenir:

a écrit :

[center]Des cellule souches cruciales pour le cœur [/center]

Des chercheurs américains ont identifié deux populations de cellules souches cardiaques qui permettront peut-être un jour d’aider le cœur humain à réparer ses blessures. Ces cellules maîtresses, isolées à partir de cellules souches embryonnaires de souris, donnent naissance aux trois principaux types de cellules du cœur, montre l’équipe de Kenneth Chien (Harvard Medical School, USA). Une seconde équipe, dirigée par Stuart Orkin (HHMI, USA), a identifié des cellules qui donnent naissance aux cellules cardiaques musculaires et aux cellules des parois des vaisseaux sanguins.

Cette découverte montre qu’une seule cellule maîtresse donne naissance à plusieurs types de cellules cardiaques, contrairement à ce qu’on supposait, expliquent les chercheurs. Cela signifie qu’il sera plus simple de réparer les différents tissus du cœur lorsqu’ils sont abîmés, suite à un infarctus, par exemple. Contrairement à d’autres parties du corps humain, le cœur panse difficilement ses plaies.

Il reste beaucoup de travail à faire avant de savoir si ces cellules maîtresses pourront être utilisées chez l’homme. Les chercheurs projettent de les identifier à partir de cellules embryonnaires humaines et d’étudier en détail leur développement. Il est notamment important de savoir ce qui pousse ces cellules souches à se différencier en tel ou tel type de cellules cardiaques.

Ces travaux sont publiés sur le site de la revue Cell et paraîtront dans l’édition de décembre.

Cécile Dumas
(23/11/06)



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Message par canardos » 06 Déc 2006, 22:36

dans Science et Avenir

a écrit :

[center]L’Australie autorise le clonage thérapeutique[/center]

| 06.12.2006 |


Le parlement australien a voté en faveur du clonage d’embryon humain à des fins thérapeutiques, levant une interdiction décidée en 2002 sur ces recherches. Les chercheurs australiens seront donc autorisés à créer un embryon humain grâce au transfert de noyau d’une cellule somatique dans un ovule énucléé, et à créer des lignées de cellules souches à partir de cet embryon. L’implantation de ces embryons chez un animal ou un être humain est interdite.

Le Premier ministre australien John Howard était contre cette loi autorisant le clonage thérapeutique. Le Sénat l’avait adoptée le mois dernier, il restait à la Chambre des représentants de se prononcer. A l’issue de débats animés et passionnés, les députés ont voté librement, sans consigne de parti. Tous les camps politiques étaient divisés par cette question.


A l’heure actuelle, peu de pays autorisent le clonage thérapeutique. En Europe il n’est autorisé qu’en Grande-Bretagne, en Suède et en Belgique. Aux Etats-Unis la législation varie selon les Etats mais quoi qu’il en soit il ne peut pas être financé par des fonds publics fédéraux. Plusieurs pays d’Asie, comme Singapour ou la Corée du Sud, autorise le clonage à des fins thérapeutiques.


Cette technique est loin d’être maîtrisée. Le Pr Hwang était le seul à avoir annoncé la création de cellules souches à partir d’embryons humains clonés –jusqu’à ce que la fraude soit avérée.

Cécile Dumas

(06/12/06)

canardos
 
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Message par canardos » 07 Déc 2006, 16:21

dans le Figaro:

a écrit :

[center]Le débat sur le clonage thérapeutique relancé[/center]

MARTINE PEREZ. Publié le 07 décembre 2006

Un rapport de l'Office parlementaire des choix scientifiques et technologiques réclame que soient autorisés le clonage thérapeutique et la recherche sur l'embryon.


ALORS que l'Église vient de se lancer à corps perdu dans un combat contre la recherche sur l'embryon à l'occasion du prochain téléthon le 8 et 9 décembre prochain, les recommandations du rapport de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques rédigé par Alain Claeys député PS de la Vienne, à la demande de Jean-Louis Debré, président de l'Assemblée nationale et présenté hier, risque de mettre de l'huile sur le feu et d'élargir le débat. Outre la recherche sur l'embryon, ce texte adopté mardi soir à l'unanimité des députés et sénateurs de l'Office prône d'autoriser le clonage thérapeutique qu'il préfère appeler désormais « transposition nucléaire ». Il demande que soit révisée dès 2007, sans attendre l'échéance prévue en 2009, la loi de bioéthique pour y faire figurer ces autorisations.

La thérapie cellulaire est un concept plein de promesses théoriques, qui nécessitent d'être confirmées par un programme de recherches expérimentales. L'idée est que l'on pourrait « réparer » les malades atteints d'affections graves non curables (Alzheimer, Parkinson, diabète....) en leur greffant des cellules saines en lieu et place de celles qui sont malades. Ou trouver ces cellules saines ? L'embryon contient des cellules dites souches capables d'être transformées en toutes sortes de cellules (cardiaques, neurones, pancréatiques...), qui pourraient être regreffées une fois transformées. Par ailleurs, le clonage (ou transposition nucléaire, qui consiste à insérer le noyau d'une cellule dans un ovocyte) pourrait permettre d'obtenir des embryons humains, dont on prélèverait ensuite des cellules souches. Enfin existent chez l'adulte des cellules souches plus difficiles à extraire et aussi dans le sang du cordon ombilical. Selon une enquête parue dans The Economist et citée par ce rapport, il existe pour l'instant 140 « produits cellulaires » en développement pour des affections diverses, quasiment tous au stade d'études cliniques et qui doivent donc faire la preuve de leur efficacité. La médiatisation de ces thérapies ne repose pas encore sur des succès thérapeutiques patents.


Organisation d'un débat national


En France, la loi de bioéthique de 2004 interdit la recherche sur l'embryon, en assortissant cette interdiction d'un régime dérogatoire, et bannit le clonage thérapeutique. D'autres pays ont des législations plus souples, comme la Grande-Bretagne, qui autorise ces deux activités, ou encore les États-Unis, qui n'acceptent que les financements privés. Hier l'Australie a voté un projet de loi favorable au clonage thérapeutique. « Aujourd'hui, au Japon, à Singapour, en Corée du Sud, ces recherches très dynamiques sont au coeur de la stratégie du développement de ces pays qui profitent des atermoiements européens et américains, soutient le rapporteur Alain Claeys. Le législateur doit concilier trois principes, le respect de la personne, celui de la liberté du chercheur qui doit savoir quelle limite la société entend fixer à son activité, le droit du malade à avoir l'espoir de voir un jour sa souffrance atténuée. »


Après une analyse des enjeux, des défis, des limites actuelles de la recherche, le rapport fait une série de propositions. Outre la recherche sur l'embryon, il recommande donc d'autoriser la transposition nucléaire « qui devient indispensable pour permettre à la France de rester dans le concert des grandes nations participant à la recherche scientifique », ajoute le député. Il propose d'ailleurs qu'un débat national sur ce sujet soit organisé par l'Agence de biomédecine qui est chargée de l'évaluation de la loi bioéthique, avec l'Office parlementaire des choix scientifiques. Par ailleurs, l'autorisation de la transposition nucléaire suppose que l'on dispose d'ovocytes féminins, très difficiles à obtenir. Le rapport suggère toute une série de mesures afin qu'un tel don se fasse dans des conditions parfaitement éthiques, comme le consentement préalable et éclairé, la gratuité, le remboursement des frais, l'anonymat des donneuses (voir encadré). Et réclame une action internationale en faveur de la réglementation du don d'ovocytes afin d'empêcher « l'exploitation du corps des femmes, notamment dans les pays en voie de développement ».


Ce rapport parlementaire assez novateur dans ses multiples propositions, porte sur des questions déterminantes pour l'avenir de la recherche. Mais si le débat mérite d'être mené à l'échelle nationale, il peut et doit être serein : pour l'instant personne n'a encore pu réussir un clonage humain et l'intérêt des cellules souches embryonnaires humaines reste encore à démontrer.

canardos
 
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Message par canardos » 07 Déc 2006, 16:24

toujours dans le Figaro à propos de ce rapport parlementaire:

a écrit :

[center]Le rapport parlementaire suscite des réactions contrastées[/center]

SOPHIE DE RAVINEL ET JEAN-MICHEL BADER. Publié le 07 décembre 2006

Scientifiques et catholiques en opposition.


LES RECOMMANDATIONS de ce rapport de réviser rapidement les lois de bioéthique doivent en réalité être scindées, pour la partie rela­tive au débat actuel sur la recherche embryonnaire et le transfert nucléaire (clonage thérapeutique). « Une clef essentielle pour comprendre le calendrier, c'est de lier ce rapport à celui, rendu public en juillet dernier, du parlementaire Pierre Louis Fagniez (UMP), sur le même thème », confirme un chercheur français, « Alain Claeys, saisi en 2004 par le président de l'Assemblée, Jean-Louis Debré, aboutit à des conclusions assez proches et pour les deux députés, c'est une manière de préparer 2009 ». C'est l'année où devraient être révisées à nouveau les lois de bioéthique.

Premier consensus : il faut en finir avec le régime d'interdiction dérogatoire actuel des recherches sur l'embryon. Ce qu'Alain Claeys nomme des dispositions de loi « très fortement teintées d'hypocrisie ». Pierre Louis Fagniez abonde en ce sens : « Il fallait ouvrir la discussion, supprimer ce régime dérogatoire » n'autorisant qu'au coup par coup et seulement pour cinq ans ces recherches. Axel Kahn (Institut moléculaire Cochin) va plus loin : dans le texte révisé en 2004, « l'interdiction dérogatoire constitue une habileté tactique originale, mais surtout une invention sémantique retenue comme solution pour contourner les députés ayant des convictions religieuses. La recommandation d'Alain Claeys est légitime d'arrêter cette hypocrisie et d'autoriser ces recherches sur l'embryon dans des conditions précises ».


Un avis loin d'être partagé par tous. « Ces recommandations en disent long sur les risques législatifs à l'issue des présidentielles », constate Tugdual Derville, délégué général de l'Alliance pour les droits de la vie (ADV), un catholique engagé depuis de longues années dans une action de sensibilisation au respect de la vie. « Elles vont accroître la pression et manifestent plus encore la gravité des enjeux. » Les catholiques engagés dans ces questions bioéthiques sont nombreux à craindre ce que Tugdual Derville qualifie de « fuite en avant ». « On a légalisé l'expérimentation sur embryon d'une façon que l'on disait exceptionnelle, et, dès maintenant, on veut généraliser cette transgression », regrette-t-il.


Sur le transfert nucléaire destiné à créer des embryons pour la recherche, les avis sont globalement de... prendre le temps de la réflexion et du débat. Pierre Louis Fagniez estime qu'« à la lumière des données nouvelles, il n'y avait pas d'urgence, pas de risque de prendre du retard ». Plusieurs chercheurs, dont Axel Kahn, estiment eux aussi qu'il faut « tranquillement préparer 2009 en débattant. La pression est en effet retombée dans la course au clo­nage, avec la chute du Coréen Hwang, convaincu de fraude scientifique ».

canardos
 
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