Economie d'énergie et énergies renouvelables

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 12 Mai 2007, 14:35

a écrit :

[center]La capacité mondiale de l'éolien devrait doubler d'ici 2010[/center]

AFP | 11.05.2007 | 

La capacité totale de production d'énergie éolienne devrait plus que doubler d'ici 2010 pour atteindre 149,5 gigawatts, selon un rapport publié vendredi par le Conseil mondial de l'énergie éolienne.

Rien qu'au cours de l'année 2006, la capacité globale de production installée a été portée à plus de 74 GW, soit une croissance de 25%, indique le Conseil, qui représente les industries du secteur et leurs instances représentatives.

L'Europe reste à ce jour largement en tête et le sera toujours à la fin de la décennie mais dans une moindre mesure, selon les projections: en 2006, elle représentait 51% du marché annuel de l'éolien contre 72% en 2004 et sa part devrait être réduite à 44% en 2010 avec une capacité totale de production de 82 GW (contre 48 GW actuellement).

Sur cette même période 2006-2010, c'est l'Asie - Inde et Chine - qui devrait connaître le plus fort taux de croissance annuelle de ce secteur (28,3%) pour atteindre 29 GW de capacité installée (contre 10,7 GW en 2006), juste derrière l'Amérique du nord, deuxième marché régional derrière l'Europe, dont les capacités de production devraient croître de 24,6% par an en moyenne jusqu'à 31,6 GW en 2010 (contre 10,7 GW en 2006).

L'Afrique, note le rapport, reste le continent le plus mal équipé malgré l'émergence de deux leaders, l'Egypte et le Maroc. Le continent pourrait atteindre, avec les quelque développements attendus dans d'autres pays africains et du Moyen-orient, 900 mégawatts au total d'ici 2010.


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Message par canardos » 13 Mai 2007, 06:44

sur l'exploitation de l'énergie des vagues:

a écrit :

[center]Nageoire de requin pour produire de l'électricité[/center]

LE MONDE | 12.05.07 |

Une nageoire de requin mécanique pour produire du courant électrique ! Le concept inventé par Tim Finnigan, Canadien installé en Australie, est plutôt original. Adepte de la biomimétique - consistant à copier le monde animal et végétal -, le fondateur de BioPower Systems, par ailleurs professeur d'ingénierie marine à l'université de Sidney, a mis au point deux systèmes sous-marins de conversion d'énergie. "Pour produire de l'électricité à partir des vagues, sans grosse structure, le plus efficace était d'observer les systèmes qui survivent le mieux dans l'océan", explique-t-il.

Le Biostream, inspiré des nageoires caudales du thon et du requin, est une structure en acier et matériaux composites. Cette "queue artificielle", pouvant être fixée jusqu'à 45 m de profondeur, pivote sur 3600 en fonction des courants. Ses mouvements sont transmis à un générateur magnétique, qui les transforme alors en courant électrique. Même procédé pour le Biowave, qui reproduit la forme du kelp, une algue géante, mais qui exploitera, lui, les mouvements des vagues et sera installé plus près des côtes. Dans les deux cas, le courant produit est transmis via un câble sous-marin jusqu'au continent. Un Biowave de 25 m de hauteur devrait permettre de produire 1 MW. Un Biostream de 18 m de long devrait produire autant.

BioPower Systems prévoit de commercialiser 3 modèles, à 500 kW, 1 MW et 2 MW. "Cela pourra fonctionner comme un parc, en réseau, avec des dizaines de dispositifs reliés par le même câble, pour produire 100 MW", prévoit M. Finnigan.

Principal avantage, selon le concepteur, par rapport à d'autres systèmes marémoteurs : ces structures s'adaptent aux conditions extérieures. En cas de fortes vagues, le Biowave pourra se replier sur le sol, en mode sécurité. Autre atout, son impact réduit sur l'environnement, puisqu'il est invisible de l'extérieur et ne représente a priori pas de danger pour les animaux marins. Il pourrait en outre être compatible avec la circulation maritime de bateaux de petite taille.

Des mini-prototypes sont actuellement testés en Tasmanie. Le premier essai en milieu naturel à grande échelle est prévu en 2008, et BioPower Systems espère commercialiser ses produits fin 2009. Les marchés visés par M. Finnigan sont ceux prêts à investir dans des énergies alternatives : l'Europe de l'Ouest et le continent américain.



Sydney (intérim)


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Message par canardos » 19 Mai 2007, 20:55

dans le Figaro:

a écrit :

[center]Des techniques nouvelles soufflent sur l'éolien[/center]

De notre envoyée spéciale à la Guadeloupe CAROLINE DE MALET.
Publié le 19 mai 2007

Les concepts d'éoliennes collent désormais davantage aux besoins, de plus en plus différenciés selon les pays.

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QUE CEUX qui n'ont pas envie ­de voir la France recouverte d'éo­lien­nes traditionnelles à trois pales juchées en haut d'un mât se rassurent : un tel scénario ­ne semble pas près de se concrétiser. Pour la simple et bonne raison qu'éolienne est de moins en moins synonyme de produit standardisé. Il faut se rendre à l'évidence : les besoins ne sont pas identiques en Afrique, sur une île ou pour un particulier vivant en France métropolitaine. « N'imposons pas à tout le monde ce que nous avons fait chez nous » : tel est précisément le credo de Marc Vergnet, fondateur et président du groupe Vergnet, leader français de la fabrication d'éoliennes.


À destination des pays des zones cycloniques, comme à la Guadeloupe et dans les Antilles françaises, ce dernier a eu l'ingénieuse idée de proposer des éoliennes rabattables. Tel le roseau de Jean de La Fontaine, qui plie mais ne rompt pas, l'éolienne du constructeur hexagonal se rabat au sol 24 heures avant l'arrivée d'un typhon. Si le surcoût est de l'ordre de 10 ou 15 %, le jeu en vaut la chandelle, car les éoliennes du fabricant Vestas qui étaient implantées en Nouvelle-Calédonie ont été détruites entièrement lors du passage du cyclone Erica en mars 2003. Cette caractéristique technique facilite également la maintenance des machines, deux fois par an au minimum, et en limite les coûts.


Le design d'une éolienne peut également varier selon les moyens logistiques du pays d'accueil. Car « pour installer une éolienne traditionnelle tripale sur mât tubulaire, il faut disposer d'une grue gigantesque, ce dont peu de pays disposent », explique Éric Dupuy, responsable de la zone Caraïbes pour le développeur de projets éoliens Aérowatt. Aussi les éoliennes en treillis, qui sont livrées en pièces détachées dans des conteneurs standards, facilitent-elles le transport et le montage et permettent-elles de créer de l'emploi local.


Des installations coûteuses pour les pays les plus pauvres


La plupart des machines sont fixées dans le sol avec 180 mètres cubes de béton. Or les pays en développement n'ont pas toujours les moyens de s'offrir ce matériau, qui coûte entre 600 et 800 euros le mètre cube. Nombre d'entre eux préfèrent donc opter pour un mât haubané, qui requiert seulement 15 mètres cubes de béton.


Autre grand critère de différenciation entre machines : la puissance. « Aujourd'hui, le foncier se fait rare. Notre objectif est de le rentabiliser au maximum avec des machines de plus en plus puissantes », explique l'entrepreneur Jacques Gaddarkhan, magnat du BTP et de l'audiovisuel avec sa société Royal Caribbean, qui se lance dans l'éolien. Entre 1990 et 2003, la puissance unitaire des éoliennes Vergnet a été multipliée par 55. Mais, alors que l'entreprise met la dernière touche à son futur modèle de 1 MW, elle ne s'adresse pas à la même clientèle que les constructeurs qui travaillent sur des marchés plus mûrs. Sur ces derniers, en Europe ou ailleurs, la puissance moyenne est comprise entre 2 et 3 MW. « En Chine, où le besoin est avant tout de trouver une large palette de sources d'énergie permettant de répondre à l'augmentation très rapide de la consommation, le besoin réside en priorité dans les grandes éoliennes puissantes qui pourront être installées sans problème dans les zones désertiques où il y a de la place, comme la Mongolie », explique Marion Lettry, responsable de l'éolien au Syndicat des énergies renouvelables.


Rien à voir avec les besoins d'un particulier qui veut installer une éolienne dans son jardin. Le phénomène, très développé à l'étranger, démarre tout juste en France. Car les procédures demeurent complexes et l'investissement de départ important, pour une source d'énergie qui reste d'appoint, puisqu'elle n'est pas continue. À l'inverse, les éoliennes urbaines intégrées aux immeubles, comme celles que commercialise Cap EnR, ont le vent en poupe. « Mais les technologies ne sont pas encore mûres », estime Marion Lettry.


Pour cette dernière, « l'éolien va être utilisé pour maîtriser d'autres technologies. Cela représente beaucoup d'avenir et peu d'acteurs ». En ce domaine, Marc Vergnet a été pionnier. À ses débuts, comme ingénieur agronome en Afrique, il a inventé des pompes adaptées au monde rural, notamment des pompes à eau fonctionnant à l'énergie éolienne. Aujourd'hui, ce chantre de l'innovation entend développer des éoliennes alimentant des petites usines de dessalement d'eau de mer. Qui cohabiteront peut-être demain avec de puissantes fermes éoliennes offshore.



et, toujours dans le Figaro:

a écrit :

[center]Cerfs-volants, ailes ou rotors sur toits : les projets les plus fous se multiplient[/center]

C. DE M. et C. V..
Publié le 19 mai 2007

De nouvelles technologies voient le jour pour élargir le champ d'utilisation de l'énergie du vent.


CERFS-VOLANTS.

Un des reproches souvent faits aux éoliennes est leur faible puissance, compte tenu de la place qu'occupe une ferme. La société italienne Sequoia Automation a mis au point un nouveau concept, qui permettrait de produire autant d'énergie qu'une tranche de centrale nucléaire. Le Kite Wind Generator part du principe que les vents en altitude sont plus puissants et plus réguliers que ceux qui sont proches du sol. Le principe est simple : un manège porte des bras pivotants sur lesquels sont accrochés de très grands câbles reliés à des sortes de cerfs-volants très légers, en fibre de carbone, qui montent jusqu'à mille mètres. En tournant, le tout permet de produire jusqu'à 1 GW, contre 2 ou 3 MW pour une éolienne classique. De quoi faire tomber les coûts de production entre 6 et 12 euros par mégawatt, soit de cinq à dix fois moins que ceux du gaz ou du pétrole et quinze fois moins que les éoliennes classiques, avance Massimo Ippolite, le président de Sequoia. Pour l'instant au stade de prototype, le produit doit encore faire ses preuves.


ÉOLIENNES URBAINES.

Pour être implantée en ville, une éolienne se doit de n'émettre ni bruit ni vibration. C'est précisément le cas du StatoEolien conçu par le bureau d'études basé à Perpignan Gual Industrie. Conçue pour être installée sur le toit des immeubles, cette éolienne à axe vertical (et non horizontal comme l'éolienne traditionnelle à pales) canalise le vent sur un rotor mobile. Une fois convertie, l'énergie peut être réinjectée sur le réseau. « Le produit peut fonctionner sous tous types de vents, même violents, jusqu'à 45 mètres par seconde, explique son inventeur, Georges Gual. Et c'est plus souvent le cas qu'on ne le pense en ville, car les couloirs créés par les dépressions peuvent doubler la vitesse du vent. » Dès que sa technologie sera au point, dans quelques semaines, un premier exemplaire sera installé dans une ville bretonne, puis sans doute sur des immeubles de l'Opac à Paris.


UN CARGO TIRÉ PAR UNE AILE.

Avant la fin de l'année, un cargo de 10 000 tonnes de la compagnie allemande Beluga Shipping sera doté d'une grande aile de 160 m2. Un cerf-volant qui « devrait permettre de réduire de 10 à 15 % la consommation de carburant du navire sur une année », explique Stephan Wrage, directeur et fondateur de la société SkySails, installée à Hambourg. Mais pourquoi un cerf-volant, et non une voile classique ? D'après Wrage, les avantages sont nombreux : le système est compact et ne gêne pas les manutentions sur les ponts encombrés des navires. À surface égale, une aile de cerf-volant fournit de trois à cinq fois plus de puissance qu'une voile classique, en partie grâce aux vents plus forts en altitude, mais surtout grâce à la vitesse que l'on peut donner à l'aile en lui faisant décrire des « huit » dans l'air. Autre avantage, le bateau ne gîte pas, même par vent fort. Le fonctionnement totalement automatique du dispositif de largage et de récupération du cerf-volant a été prouvé en mer cette année. En 2008, le premier yacht hybride, à moteur et à cerf-volant, devrait sortir des chantiers 30 Metres Plus Yachts à La Rochelle.

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Message par canardos » 15 Juin 2007, 17:39

dans Cordis nouvelles:

a écrit :

[center]Exploiter les vagues[/center]

[Date: 2007-06-14]


Les partenaires d'un projet financé par l'UE ont élaboré une nouvelle houlomotrice, qui atteint d'après eux de meilleures performances que les autres systèmes de production d'énergie par les vagues. Afin de mettre le système à l'épreuve, le consortium du projet construit actuellement un prototype grandeur nature au large des côtes de Norvège.

Ce projet ne pouvait arriver à un meilleur moment. À l'heure où la menace du changement climatique se fait de plus en plus pressante, avec le risque potentiel d'une crise énergétique, les politiques européens attestent un intérêt croissant pour le renforcement de la part d'énergies propres et renouvelables dans le bouquet énergétique de l'Europe.

Le générateur Seawave Slot-Cone (SSG) est une houlomotrice fondée sur le principe du débordement des vagues, qui utilise au total trois réservoirs superposés. L'eau récupérée dans les réservoirs s'écoule ensuite à travers une turbine à plusieurs étages pour produire de l'électricité.

La conception à trois niveaux permet de profiter à la fois de l'arrivée de vagues importantes, qui produisent l'énergie maximale, et de vagues plus faibles, qui assurent une production énergétique continue. «Notre concept a l'avantage d'utiliser pleinement l'éventail complet des vagues, ce qui garantit un degré élevé d'efficacité et une génération ininterrompue d'énergie», a déclaré Monika Bakke, de Wave Energy AS, le chef de file du projet WAVESSG, à CORDIS Nouvelles.

Un autre atout de la houlomotrice tient à ce qu'il n'exige qu'une seule turbine. «Normalement, pour qu'un système mette à profit les vagues de différentes puissances, une turbine devrait être installée dans chaque bassin [réservoir]», explique Mme Bakke. «Le problème inhérent à l'installation de plusieurs turbines réside dans le va-et-vient de la houle. L'écart entre les arrivées de vagues a pour effet que la turbine, puis le générateur s'arrêtent. Le système est alors déconnecté du réseau électrique.» Le système breveté par le consortium du projet met simplement en oeuvre une roue de turbine ordinaire pour les trois réservoirs. «En conséquence, aussi longtemps que l'un des bassins produit de l'énergie, la houlomotrice reste connectée au réseau», indique Mme Bakke.

Au terme d'essais rigoureux en laboratoire, les partenaires du projet sont aujourd'hui prêts à expérimenter la houlomotrice dans un environnement réel. Ils ont débuté les travaux pour intégrer une houlomotrice de démonstration dans la jetée d'un port à Kvitsoy, une petite île (520 habitants) au large de la Norvège. Après avoir étudié les vagues à cet endroit, les partenaires du projet ont adapté la houlomotrice de façon à exploiter trois tailles de vagues (1,5 mètre, 3 mètres et 5 mètres).

Le consortium estime que la houlomotrice pourrait produire 200 000 kilowatts/heure par an, ce qui correspondrait à l'approvisionnement nécessaire à dix ménages sur l'île. «Cela ne représente pas beaucoup d'énergie, mais c'est dû à ce que la source de production est limitée», commente Mme Bakke. «Si on intègre le système dans un brise-lames de 500 mètres, on peut s'attendre à produire 20 gigawatts/heure par an», ce qui suffirait à alimenter quelque 4 000 ménages en électricité.

Outre la fourniture d'une énergie économique, la houlomotrice offre l'avantage de pouvoir être intégrée dans les infrastructures de brise-lames et remplir ainsi deux fonctions. «95 % du coût de l'installation de démonstration sont consacrés au béton du brise-lames et l'installation du dispositif dans un brise-lames le rend donc plus compétitif», clame Mme Bakke.

Parmi les autres avantages cités par le consortium du projet figurent la fiabilité élevée du système et le faible nombre de pièces mobiles qui lui permet de résister à des conditions météorologiques de tempête. La houlomotrice pourrait également être associée à des mécanismes de production d'eau douce et à des infrastructures de stockage d'hydrogène pour la production d'électricité pendant les périodes où la mer est plus calme.

À l'instar d'autres technologies énergétiques nouvelles, telles que l'énergie éolienne, d'aucuns s'inquiètent toutefois de l'impact que ces dispositifs pourraient avoir sur l'environnement. Le bruit et les changements de la structure des sédiments marins ne sont que deux exemples de ces interrogations. Afin d'y répondre, le consortium réalisera une étude du risque environnemental dans le cadre de ses travaux. Mme Bakke est persuadée que la houlomotrice n'aura qu'un impact restreint, comparable à celui d'un brise-lames ordinaire, et que le bruit de la turbine n'atteindra pas un seuil susceptible de nuire à la faune et flore marine.

Si les conditions climatiques sont favorables, la houlomotrice et la centrale électrique devraient être fonctionnelles d'ici à l'été 2008. Bien que le projet pilote doive encore se poursuivre pendant sept ans, Mme Bakke a la certitude que le projet pourra, après une année déjà, fournir des chiffres concrets sur la quantité d'énergie que le système peut produire.

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Message par canardos » 06 Déc 2007, 11:42

a écrit :

[center]Les îles Orcades se préparent à devenir l'eldorado européen de l'énergie marine[/center]

LE MONDE | 05.12.07 |
ILES ORCADES (GRANDE-BRETAGNE) ENVOYÉ SPÉCIAL


En cette saison, le Fall of Warness n'est pas le lieu le plus hospitalier qui soit. Ce détroit situé entre Eday, une des 67 îles des Orcades (archipel qui coiffe l'Ecosse), et un îlot colonisé par les phoques, accueille pourtant un étrange monstre marin : deux piliers plantés au beau milieu des flots, travaillés sans relâche par le courant et surmontés d'une plate-forme jaune à laquelle, tel un oeil cyclopéen, se trouve suspendue une massive turbine.

L'OpenHydro - c'est son nom et celui de l'entreprise irlandaise qui l'a conçu - est un des prototypes de transformation de l'énergie marine en électricité venus se frotter aux dures conditions des îles Orcades. Malgré leur position géographique excentrée et seulement 20 000 habitants, celles-ci ont une grande ambition : devenir un "centre d'excellence" mondial pour les énergies renouvelables, selon Gareth Davies, un consultant qui préside un forum rassemblant les acteurs locaux intéressés par cette perspective.

Les Orcades se découvrent une richesse insoupçonnée : "Nous avons les vents les plus puissants, les marées les plus fortes, les vagues les plus hautes", se réjouit Gareth Davis. Alex Salmond, le premier ministre régional écossais, n'a pas hésité à qualifier le détroit qui sépare l'archipel de l'Ecosse, le Pentland Firth, d'"Arabie saoudite de l'énergie des marées". Le site recèlerait un quart du potentiel de toute l'Europe dans ce domaine.

Alors que certains, dont la France, piétinent, l'Ecosse s'intéresse à l'énergie marine depuis quelques années déjà. Le précédent gouvernement (travailliste) avait commandé, en 2003, un rapport concluant que 10 % de l'électricité écossaise pourrait, à terme, être produite par les vagues et les courants. Il évoquait une puissance de 1 300 mégawatts, équivalente à celle de certains réacteurs nucléaires.

Rien de tel pour l'instant : "Nous en sommes probablement là où l'éolien en était il y a vingt ans", estime Neil Kermode, directeur du Centre européen pour l'énergie marine (EMEC). Ce centre d'essai est unique au monde. Financé pour l'essentiel par des organismes publics, il s'est installé en 2003 à Stromness, sur l'île principale des Orcades.

Il met deux sites équipés de systèmes de mesures à la disposition des entreprises désireuses de tester leurs prototypes : le Fall of Warness pour l'énergie des courants, et Billia Croo, sur la côte ouest de l'île, pour les vagues. Sur chacun de ces sites, plusieurs câbles sont immergés. Dans les deux ans qui viennent, neuf prototypes doivent venir s'y brancher afin d'être mis à l'épreuve en conditions réelles. Tous n'y survivront pas.

"A ma connaissance, il existe aujourd'hui, de par le monde, une cinquantaine de projets de prototypes utilisant l'énergie des vagues, et environ vingt-cinq pour l'énergie des courants", dit Neil Kermode. De l'avis général, il faudra au moins encore cinq années pour que le secteur mûrisse et qu'un modèle technologique et économique se dessine. "On est un peu comme aux débuts de l'automobile, analyse Olivier Dubrule, directeur du centre de recherche de Total à Aberdeen. Il y a des inventeurs un peu partout, mais pas encore de design qui l'emporte."

Le Pelamis, un "serpent de mer" composé de tubes articulés actionnés par le mouvement des vagues, a cependant pris un peu d'avance sur ses concurrents : le Portugal, autre pays en pointe dans l'énergie marine, en a commandé trois qui devraient bientôt entrer en exploitation. Le Pelamis a été testé à Stromness. C'est encore là, dans ce modeste port jadis spécialisé dans la pêche au hareng, que débarquent chercheurs, ingénieurs et investisseurs attirés par l'émergence d'une énergie du futur.

Total a ainsi pris une participation dans Scotrenewables, une entreprise locale qui développe un projet d'hydrolienne actionnée par les courants. Le groupe français soutient aussi le Centre international de technologie insulaire (ICIT), rattaché à l'université écossaise de Heriot-Watt. Les chercheurs y travaillent sur l'interaction entre vagues et courants, mais aussi sur l'impact environnemental qu'aura l'extraction de l'énergie marine : ralentissement des courants, cohabitation avec les espèces animales, effets sur les fonds marins... Il n'y a décidément pas d'énergie parfaite.

Gilles van Kote

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