Enseigner la préhistoire.

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par Barnabé » 26 Jan 2004, 13:55

a écrit : La sélection oriente donc les espèces vers de plus d'indépendance vis à vis de la nature. Par exemple, il a des différences entre des animaux qui attendent patiemment leurs proies (araignées) et dépendent totalement de l'arrivée de celles-ci et les animaux qui chassent et qui n'attendent pas l'arrivée éventuelle d'une proie. Bref, la sélection naturelle pousse les espèces vers de plus en plus d'autonomie vis à vis de la nature. C'est en ce sens, que je parle de progrès. Et c'est en ce sens qe je dis que l'homme est, pour le moment, l'espèce la plus évoluée, car il est de moins en moins dépendant de la nature (il cultive, il élève...)

Le problème c'est que quand il apparait, homo sapiens sapiens n'est pas un cultivateur ni un éleveur, cela c'est un produit de l'évolution ... sociale qui intervient bien longtemps après l'émergence de l'espèce.
Et alors dire que l'homme a été selectionné parce que potientiellement il pouvait développer les les moyens de productions n'a pas de sens (ou alors on retombe dans le finalisme).
Barnabé
 
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Message par Barnabé » 26 Jan 2004, 14:40

Mais le contrôle même partiel de la nature n'est pas le produit de l'évolution biologique, c'est le produit de l'évolution social. Les premiers hommes avaient un contrôle très faible de la nature.
Barnabé
 
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Message par Nadia » 26 Jan 2004, 15:12

L'Homme plus adapté à son milieu que les autres animaux ?
Quel milieu ? Pas en Europe en tout cas, il y fait trop froid. Dans les climats tropicaux ou équatoriaux plus probablement, là où la température ne descend pas trop en dessous de 20 degrés la nuit.
En tant qu'animal, il est adapté pour courir dans la savanne et grimper aux arbres, mais ne peut pas se défendre à mains nues contre un lion. Il faut donc relativiser un peu.


Je peux donner des exemples d'animaux "complexes" très très dépendants de leur milieu. Le koala est un animal assez stupide pour ne pouvoir se nourrir que de feuilles d'eucalyptus. Et encore, peut-être que d'une seule espèce d'eucalyptus. Est-il moins "développé" que ces cousins grizzlis ? Par contre, un koala coincé en haut d'un eucalyptus est parfaitement aadapté à son milieu. C'est l'un des rares animaux capables de boulotter des feuilles d'eucalyptus.
Nadia
 
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Message par Barnabé » 26 Jan 2004, 15:21

a écrit :  Je dis juste, qu'il me semble que l'homme représente le dernier maillon dans l'évolution des espèces, en sens qu'il est le plus indépendant de la nature. Tellement indépendant, qu'il controle celle-ci partiellement.


Entendons nous bien, je ne nie pas que l'humanité se développant, l'homme a tout un tas d'avantages sur les autres espèces en terme d'indépendance vis-à-vis du milieu, de domestication de la nature (bien que tout cela de manière relative et pas absolue). Le problème arrive quant on assimile cela au progrès de l'évolution naturelle, et que l'on assimile "être adapté" (du point de vue de la sélection naturelle) avec "être indépendant du milieu". C'est prendre un avantage social pour un avantage sélectif.
Et le problème c'est que cela ne permet pas de combattre les conceptions erronées de l'évolution. Si l'on dit que l'évolution naturelle est orientée vers l'indépendance de la nature, on retombe très vite dans la téléologie. L'évolution s'oriente vers un de ses effets secondaires. Si on dit simplement qu'une fois que l'homme est apparu, il a pu s'émanciper partiellement mais plus que toute autre espèce des contraintes de la nature, c'est vrai mais on est en deça de la question "hasard/nécessité". Un relativiste pourra très bien dire: "l'homme est apparu par hasard, et une fois qu'il est apparu il est devenu dominant parce qu'il a pu s'extraire d'un certain nombre de contraintes naturelles".
Le seul moyen de combattre le relativisme et le recours au hasard, et d'étudier le fonctionnement même de l'évolution, de comprendre ses lois. Et dans ces lois, l'indépendance de la nature n'a pas une place privilégiée par rapport aux autres moyens d'adaptation. Par contre ces lois produisent, parmi pleins d'autres choses, nécessairement des espèces pourvu d'un système nerveux de plus en plus complexes, elle produisent aussi la bipédie, la possibilité du langage articulée ... bref toutes les caractéristiques biologiques de l'homme. Mais cette nécessité doit se trouver dans les mécanismes même de la variabilité et de la sélection des espèce, pas dans les effets de ces variations.
De même quand on étudie l'évolution des sociétés, on trouve la nécessité de la révolution dans les lois profondes du fonctionnement des sociétés (contradiction entre le développement des forces productives et les structure sociales et économiques). On n'aurait pas idée de dire que les sociétés s'orientent vers par exemple la pollution. Et pourtant, aucune société n'a plus pollué que la société capitaliste, et c'est même une nécessité (le produit conjoint du développement de l'industrie, et d'une organisation de la production basée uniquement sur le profit). Mais si quelqu'un nous disait que l'évolution des sociétés est orienté vers le plus de pollution (et que du coup il faut faire machine arrière), nous lui dirions tout de suite qu'il confond la cause et l'effet. Et bien du point de vue de l'évolution biologique, prendre la complexité, ou l'indépendance vis-à-vis du milieu, ou la polyvalence, comme moteur de l'évolution relève du même type de confusion.
Barnabé
 
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Message par Nadia » 26 Jan 2004, 15:21

"La lutte pour l'existence entraine forcément une sélection dans laquelle les individus les plus aptes survivent au détriment des individus les moins aptes."

Oui, plus ou moins, mais tant que les espèces moins aptes réussissent à vivoter et à se reproduire, elles subsistent.

Les conditions des milieux changeant, parfois très brusquement, eh bien cette sélection est à recommencer à chaque fois.

Et dans un milieu donné, il n'y a pas qu'une seule façon d'y vivre (et être sélectionné dans le temps). En bio, on étudie surtout la diversité des êtres vivants, leurs adaptations spécifiques à tel ou tel machin.
Nadia
 
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