manuel universel d'éducation sexuelle

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par Louis » 20 Mai 2004, 00:25

désolé, je publierais la réponse complete demain matin, normalement ! mais le début, c'est qu'un bon gros lion ne devrait pas avoir de probleme particulier pour y arriver ! quand a la raison de cette frénésie sexuelle de la lionne, "c'est social" (décidément, le "mouvement social" est mis a toute les sauces par les militants de la ligue!)
Louis
 
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Message par faupatronim » 22 Juil 2004, 10:32

Pendant 2 semaines dans le figaro, des extraits de ce bouquin à la fois drôle et instructif...

(Le Figaro a écrit :BIOLOGIE Pou travesti, lionne volage, mouche manipulatrice, «LeFigaro» publie une série sur les moeurs débridées du règne animal, analysées par le Dr Tatiana

Les bêtes de sexe sous le microscope


Fabrice Nodé-Langlois
[20 juillet 2004]

Son livre s'est vendu comme des petits pains au Royaume-Uni. Aux Etats-Unis, il a été utilisé au lycée comme en fac de biologie. Il est déjà traduit en neuf langues, dont le japonais, le chinois et le hongrois. Certes, le sujet peut sembler éculé. Pensez, la sexualité chez les animaux. Mais il est en même temps inépuisable. Et surtout abordé ici de façon originale, drôle et rigoureuse à la fois.

Pendant deux semaines, Le Figaro va publier des extraits du Manuel universel d'éducation sexuelle à l'usage de toutes les espèces selon le Dr Tatiana (1). Pour montrer l'incroyable diversité de la sexualité dans le monde animal, et accessoirement végétal, l'auteur, Olivia Judson, a imaginé le personnage du Dr Tatiana, sexologue à laquelle s'adressent l'abeille comme l'éléphant, le pou des éponges comme la mante religieuse.


Si Olivia Judson a assurément le goût de la mise en scène – sa mère, anglaise, adorait les canulars, son père, américain, a été critique théâtral pour Time –, cette séduisante jeune femme de 34 ans est avant tout une scientifique. Olivia quitte l'Angleterre pour passer sa licence à Stanford en Californie. «Au début, je voulais faire de la physique.» En 1989, lors d'un séisme à San Francisco, son livre de physique glisse et tombe dans la poubelle. Un signe ! Ce sera la biologie. A Oxford, Olivia se spécialise dans le comportement des oiseaux auprès de son directeur de thèse aujourd'hui disparu, Bill Hamilton. «C'est à l'université que j'ai découvert l'évolution. L'évolution n'est pas enseignée à l'école. Il n'y a aucun fil conducteur dans l'enseignement scolaire de la biologie, c'est désastreux», déplore la jeune femme, de son débit rapide.


Le personnage du Dr Tatiana a jailli lors d'une soirée entre amis. Dans une de ces conversations animées dans la cuisine, en allant chercher une bière au frigo, s'est élaborée l'histoire d'une reine d'abeille qui consulte un sexologue. C'est ainsi qu'est né le Dr Tatiana – le nom sonnait bien, pour parler de sexe –, émule du Dr Ruth qui aurait pour clientèle toutes les espèces de la création. Le Dr Tatiana est apparu une première fois sous la plume d'Olivia Judson dans les colonnes du très sérieux hebdomadaire britannique The Economist, où la biologiste a fait un temps ses armes de journaliste scientifique.


L'idée d'en faire un livre s'est imposée. «Naïvement, je croyais qu'un livre se ferait en six mois.» La gestation durera quatre longues années, ponctuées de périodes de doute. Car si Olivia souhaitait divertir, elle se voulait irréprochable sur le plan scientifique. En 2000, l'apprenti écrivain quitte son appartement londonien pour s'installer dans le midi de la France, à l'hôtel – «ça me revenait moins cher». Elle passe cinq mois dans le petit village de Sommières, où elle reprend tout de zéro. C'est que le projet éditorial est ambitieux : chaque lettre au Dr Tatiana doit pouvoir être lue séparément, mais une cohérence d'ensemble structure le propos, beaucoup moins anecdotique qu'il n'y paraît. Pour atteindre son objectif, le Dr Judson a fait un peu d'observation, mais s'est surtout transformé en rat de bibliothèque. Sa bibliographie sélective de plus de sept cents références est d'ailleurs disponible sur simple demande au Seuil.


Depuis la sortie du livre, Olivia Judson enchaîne vacances et voyages de promotion pour son «manuel». Elle tourne actuellement une version de son oeuvre adaptée pour la chaîne de télévision britannique Channel 4. «Je n'avais pas autant ri depuis des années, ce tournage, c'est le mariage d'un documentaire avec le Rocky Horror Picture Show.»

Toujours rattachée à l'Imperial College de Londres, elle prépare avec des collègues deux publications scientifiques, l'une sur l'évolution du code génétique, l'autre sur une modélisation du comportement sexuel.

Bien sûr, au fil des interviews au sujet de son livre, les questions indiscrètes voire grivoises sont récurrentes. Les effets de son livre sur sa vie intime ? «J'aime penser que je fais partie d'un Kama Sutra cosmique !»


Son espèce préférée ? La bonellie verte (qui fera l'objet de la dernière chronique dans la série du Figaro). Chez ce ver marin, le mâle est 200 000 fois plus petit que sa femelle. Un record ! Et ce n'est pas tout : alors que le sexe semble tellement déterminant pour l'identité de chacun, la bonellie naît asexuée, et c'est sa première rencontre qui déterminera si le ver devient mâle minuscule ou femelle géante. La sexualité du dauphin («il semble vraiment s'amuser») fait cependant davantage fantasmer Olivia que les moeurs de la bonellie.


Au-delà de l'aspect anecdotique de l'inventaire des pratiques en vogue dans l'Arche de Noé, Olivia a découvert que l'étude de la sexualité a considérablement changé au cours des dernières décennies. C'est seulement dans les années 1970, explique la biologiste, que les scientifiques se sont aperçus que les femelles de nombreuses espèces ont beaucoup de partenaires. La conception anthropomorphique traditionnelle du mâle polygame et de la femelle soumise est ébranlée. Cela semblait logique, dans le cadre de la sélection naturelle, que les mâles veuillent répandre leur semence, donc leurs gènes, partout. Ce n'est que dans les années 90 que la science, grâce à la génétique, a démontré le bénéfice que les femelles tirent de la polygamie. «Sur le terrain, ce n'est pas toujours facile de distinguer deux mâles. Les analyses génétiques ont montré que les femelles infidèles ont plus de descendants et en meilleure santé. Beaucoup de scientifiques ne sont toujours pas conscients de cette réalité : les femelles sont volages.»


Olivia Judson se défend de tout propos moral à usage humain bien que, par provocation, elle aime dire qu'elle se sent «libérée» grâce à son livre. Pour elle, la vie est une perpétuelle guerre des sexes dans laquelle mâles et femelles n'ont pas les mêmes intérêts. Cependant, si ces conflits d'intérêts allaient trop loin, cela conduirait à l'extinction des espèces. Et si personne n'y trouvait son compte – voire du plaisir –, il y a longtemps que la sexualité aurait disparu de la planète au profit par exemple du clonage.

(1) Editions du Seuil, 328 pages, 21 euros.

faupatronim
 
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Message par faupatronim » 22 Juil 2004, 10:36

(Le Figaro @ 21 juillet 2004 a écrit :SEXUALITÉ Les conseils du Dr Tatiana

Huit milliards de spermatozoïdes pour le mérion

«Chère Docteur Tatiana, je suis une femelle de mérion splendide (1). L'état de mon mari me préoccupe : il ne cesse d'aller chez le médecin parce qu'il est persuadé de ne pas produire assez de spermatozoïdes. Pourtant, il en décharge 8 milliards lors de chaque coït.»

Prochain article : Lionnes nymphomanes


Chez le médecin, dites-vous ? A mon avis, votre compagnon n'est aucunement un hypocondriaque, mais tout simplement un menteur. Ses prétendus rendez-vous médicaux ne sont qu'un piteux prétexte pour dissimuler son infidélité. Le mérion splendide est réputé pour sa propension aux aventures extraconjugales. Permettez-moi de vous donner un truc : il est facile de savoir quand un mérion splendide s'en va draguer, car il prend dans son bec un pétale rose qu'il offrira à sa partenaire. Pourquoi précisément rose ? Parce que cela fait joli, contrastant avec les plumes d'un bleu irradiant, quand il les déploie devant elle. Cependant, la vraie question reste de savoir pourquoi un tel oiseau, pas plus grand que ma main, doit chaque fois éjaculer plus de 8 milliards de spermatozoïdes. Chez l'être humain, ce nombre est d'environ 180 millions, ce qui d'ailleurs ne laisse pas de surprendre : pourquoi tant de spermatozoïdes pour un seul petit oeuf ?


En fait, la quantité de spermatozoïdes est à peu près corrélée à leur capacité de pénétrer un oeuf. Pour un arbre, par exemple, la quantité de pollen qu'il dégage dépend pour une large part de la façon dont il sera répandu. Prenons l'exem ple des figuiers. Pour certaines espèces de figuiers, la pollinisation est assurée par de vertueux petits hyménoptères, de la famille des agonidés, qui s'active à recueillir et à répartir le pollen. Ces figuiers-là peuvent se permettre de ne fournir que peu de pollen. Mais d'autres figuiers sont obligés de s'en remettre à des agonidés plus paresseux, telles les guêpes, qui se contentent de se frotter contre les fleurs, et ils n'ont d'autre choix que de produire beaucoup de pollen.


On considère que deux facteurs contribuent à une importante production spermatique dans les espèces où les femelles sont plutôt faciles d'accès.


Le premier est celui que les biologistes appellent «compétition spermatique», et il est exact que les spermatozoïdes des différents mâles se disputent la fécondation des oeufs. Il est clair que les mâles qui produiront le plus de spermatozoïdes seront les mieux placés pour féconder les oeufs de la femelle. Et, si le nombre de spermatozoïdes a une base génétique, au fil du temps, les succès répétés des mâles les plus prolifiques entraîneront un accroissement du nombre de spermatozoïdes.


Le second facteur censé produire un nombre élevé de spermatozoïdes est qu'une incroyable proportion de ceux-ci meurt à l'intérieur des voix génitales féminines. Cette incroyable hécatombe est connue depuis plus de trois cents ans, mais nous ne disposons toujours pas d'une explication théorique convaincante. Une idée plausible serait qu'ainsi s'opérerait une sélection des meilleurs spermatozoïdes ; une autre que cette résistance féminine viserait avant tout à se protéger contre toute infection.


Les mérions splendides vivent en couple et élèvent ensemble leurs rejetons. Cela ne les empêche pas d'avoir un comportement sexuel extrêmement libre, et la plupart des femelles ont au moins un amant. Evidemment, cela exaspère la compétition entre spermatozoïdes. Il est fréquent qu'aucun des oisillons du nid n'ait pour père celui qui l'élève.






Cette lettre est extraite du Manuel universel d'éducation sexuelle, à l'usage de toutes les espèces, Le Seuil (328 p., 21 €). Biologiste diplômée des universités de Stanford (Etats-Unis) et d'Oxford (Grande-Bretagne), journaliste scientifique, l'auteur, Olivia Judson (Le Figaro du 20juillet 2004), a créé le personnage du docteur Tatiana, sexologue universel, afin de partager avec le grand public l'étonnante diversité de la sexualité dans le monde animal et de décrypter les mécanismes de l'évolution.


(1) Le mérion splendide, Malurus splendens de son nom savant, est un oiseau surtout connu en Australie.
faupatronim
 
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Message par faupatronim » 22 Juil 2004, 10:58

(canardos @ jeudi 22 juillet 2004 à 11:49 a écrit : faupatronim tu va aussi te faire traiter d'obsedé sexuel par nadia....

C'est déjà fait depuis longtemps :-P
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Message par Nadia » 22 Juil 2004, 11:03

(canardos @ jeudi 22 juillet 2004 à 11:49 a écrit : cela dit le mérion splendide me semble une espece bien sympathique...
:-P

a écrit : Il est fréquent qu'aucun des oisillons du nid n'ait pour père celui qui l'élève.
:-P
A l'heure où on nous dit qu'il est super important de savoir qui sont ses parents (et surtout qui est le père) ! :roll:
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