Néandertal et homo sapiens

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 18 Jan 2007, 10:45

je crois convidado que tu dis des choses justes mais que tu confonds deux choses...

autant à l'interieur d'une meme espece, le volume du cerveau ne veux rien dire, car de toutes manière, il y a toujours à peu pres le meme nombre de neurones dans le cortex, et tout dépend de la manière dont le cerveau s'est autoprogrammé par l'éducation l'experience et la culture, autant on est fondé de s'appuyer sur la constatation de l'augmentation du volume cérébral des differents groupes d'homo erectus pour constater une tendance à l'hominisation...

de meme on est fondé à constater que les comportements significatifs de capacités d'abstraction, de projection dans le temps, comme les rites funéraires et l'art, n'apparaissent que chez les deux groupes d'homo les plus évolués, sapiens et neanderthal, ceux qui ont les plus gros cerveaux en moyenne.

maintenant il n'y a pas de liaison mécanique entre la taille du cerveau et l'évolution des cultures et de la technique, et la, tu as bien raison.

homo sapiens existe en afrique depuis 200 000 ans au moins, avec la meme capacité cranienne qu'aujourdh'hui. Mais sur ces 200 000 ans d'existence, il a fallu attendre 100000 ans pour que ses techniques et sa culture fassent un bond qualitatif par rapport aux autres groupes d'homo vivant dans le monde (art, représentation de la mort, techniques) et que sapiens africain commence à se répandre dans le monde et à remplacer progressivement les homo erectus et les neandertals dont la technique était restée mousterienne (voir définition du Mousterien ICI).

pendant 100 000 ans au moins, les sapiens neanderthals, et erectus ont vécu simultanément avec grossomodo les memes techniques sans que les potentialités de sapiens lui procurent un avantage évolutif...il fallait d'abord qu'il accumule une base culturelle et technique...
canardos
 
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Message par roudoudou » 18 Jan 2007, 11:01

a écrit :Mais vu les conclusions qui tirent quelques uns de ces spécimènes ont est en droit de penser que des cons il y en a partout.

Voila les travers de la méthode déductive. Ce n'est pas forcement parce qu'on à plus de place dans la tronche qu'on est plus capable de s'en servir.


Salut Convidado :-P

Donc vue tes conclusions voui des cons dans la société, il y en a partout et bien malheureusement ils sont encore beaucoup trop nombreux à mon gout encore en 2007.

D'accord avec le poste à canardos bon je vais au travaille j'espère ne pas me faire encore insulté par convidado d'ici ce soir.??????? ;)
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Message par canardos » 18 Jan 2007, 16:50

voila un article (en anglais malheureusement) paru dans "human evolution"de janvier 2007 .

cet article traite de la disparation des neanderthals avec un titre un peu provocateur "qui a tué les néandertals" qui ne correspond pas au contenu de l'article.

les auteurs reprennent la thèse d'une strategie de subsistance un peu plus efficace pour sapiens que pour neanderthal. neanderthal se cantonnait au gros et moyen gibier chassé de pres...sapiens, plus polyvalent et omnivore mangeait davantage de petit gibier , de mollusques, de poissons, de plantes...il savait chasser de loin avec des projectiles et outils variés, d'ou un moins grand nombre de blessures graves, et diversifier son alimentation en fonction du milieu ce qui permettait de limiter les famines quand le gros gibier se faisait rare.

en concurrence dans un milieu aux ressources limités, l'avantage apporté par cette strategie de subsistance plus efficace suffit à expliquer le remplacement de neanderthal par sapiens en quelques centaines de générations au plus, la période de "tuilage" entre les deux groupes ayant duré entre 6000 et 10000 ans selon les régions

Who_Killed_the_Neanderthals.pdf
canardos
 
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Message par jeug » 18 Sep 2007, 21:44

Et on revient à la théorie de la compétition dans cet article de Sciences et Avenir
a écrit :Disparition des Néandertaliens : le climat n’est pas coupable
NOUVELOBS.COM | 13.09.2007 | 16:06

Comparaison entre les squelettes d’Homo neandertalensis et d’Homo sapiens. (Photo: K. Mowbray, Reconstruction: G. Sawyer and B. Maley, ©: Ian Tattersall)
Les causes de la disparition des hommes de Neandertal, il y a 30.000 ans environ, demeurent inexpliquée. Plusieurs questions font régulièrement l’objet de débats par publications scientifiques interposées : les changements climatiques de la dernière période glaciaire ont-ils eu raison des hommes de Neandertal? Les Homo sapiens ont-il provoqué la fin des Néandertaliens ? Les deux espèces se sont-elles rencontrées, métissées ?

Pour retenir ou écarter l’une ou l’autre de ces hypothèses, il faudrait déjà avoir une idée claire de la chronologie. Or c’est loin d’être le cas : plusieurs dates ont été proposées pour la fin des Néandertaliens. Les chronologies s’appuient en grande partie sur les datations au carbone 14, un isotope radioactif dont la vitesse de désintégration est connue. Cependant, pour la période qui nous intéresse, celle qui a vu disparaître les Néandertaliens en Europe, les correspondances entre l’âge radiocarbone et les années calendaires sont entachées par une forte incertitude, expliquent Chronis Tzedakis, de l’Université de Leeds (GB) et ses collègues.

Ces chercheurs proposent aujourd’hui dans la revue Nature une nouvelle approche pour évaluer l’impact des changements climatiques sur les Néandertaliens. Ils ont fait directement correspondre les datations au carbone 14 des fossiles néandertaliens avec celles de sédiments marins prélevés dans le bassin de Cariaco, au Venezuela. De minuscules créatures présentes dans ces sédiments marins, les foraminifères, gardant la mémoire des variations climatiques, l’équipe de Tzedakis a pu faire coïncider avec précision les dates proposées pour la disparition des Néandertaliens avec les changements climatiques.

«D’après nos travaux, aucun événement climatique n’est la cause de la fin des hommes de Neandertal » explique dans un communiqué Katerina Harvati, de l’Institut d’anthropologie Max Planck de Leipzig (Allemagne). Que l’on fixe leur disparition autour de 32.000 ans (âge radiocarbone) avant le présent, 28.000 ans ou 24.000 ans –une hypothèse très controversée- le climat ne peut pas être tenu pour responsable, concluent les chercheurs.

Même en admettant que les Néandertaliens aient vécu dans la région de Gibraltar jusqu’à il y a 24.000 ans, au moment où les calottes glaciaires s’étendaient progressivement au nord, il est plus probable qu’ils aient souffert d’une compétition avec d’autres populations que des changement climatiques, concluent Tzedakis et ses collègues.

Cécile Dumas
Sciences et Avenir.com
(13/09/07)
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Message par canardos » 10 Nov 2007, 09:05

des nouvelles du front du neandertal qui décidément fait couler beaucoup d'encre ces temps ci....

pour commencer:


a écrit :

[center]L'homme de Neandertal, ce rouquin au teint pâle[/center]

LE MONDE | 26.10.07 |

Quelle tête pouvait-elle avoir, cette autre humanité ? Face à Homo neanderthalensis, Homo sapiens reconnaissait-il un presque semblable ou un irrémédiable étranger ? Cette question - une des plus intrigantes posées par la paléo-anthropologie - trouve, vendredi 26 octobre dans la revue Science, un premier élément de réponse.

Selon des analyses d'ADN ancien menées par des chercheurs espagnols, italiens et français, l'homme de Neandertal pouvait être roux et pâle, d'une pigmentation assez semblable à celle rencontrée aujourd'hui dans les populations du nord de l'Europe.

Les néandertaliens ne sont pas les ancêtres des hommes actuels. Il y a environ 400 000 ans, ils colonisent, depuis l'Afrique, l'Europe et l'Asie centrale alors sous un climat très rigoureux. Ils disparaissent sans descendance il y a environ 25 000 ans. Pourquoi ? Cela est débattu, mais l'arrivée il y a 40 000 ans d'un nouveau venu africain, Homo sapiens, n'y est sans doute pas étrangère.

FAIBLE ENSOLEILLEMENT

De deux échantillons osseux de néandertaliens vieux de 50 000 et 43 000 ans, retrouvés en Italie et en Espagne, les chercheurs sont parvenus à extraire du matériel génétique ancien. Ils y ont découvert la séquence de MC1R, le gène qui code (dans les populations actuelles) pour les cheveux roux et le teint laiteux. "Ce n'est pas surprenant, dit la paléontologue Silvana Condemi (CNRS), coauteur de ces travaux. La peau pâle est un trait d'adaptation aux latitudes où l'ensoleillement est faible : elle favorise la synthèse de vitamine D, qui se produit lors de l'exposition au soleil."

La découverte de ce gène de dépigmentation chez les néandertaliens soulève la question - très débattue - d'une hybridation entre ces derniers et Homo sapiens. Les roux ont-ils hérité de ce trait à la suite d'"unions" entre ces deux humanités ?
"A priori non, répond Mme Condemi. Le gène identifié sur les deux fossiles comporte une mutation qu'on ne retrouve pas chez les humains modernes, ce qui plaide en faveur de deux évolutions séparées, sans mélanges." Confrontées à des climats semblables, les deux espèces ont donc évolué de la même façon.
Certains clichés, qui ont la vie dure, vont aussi devoir être revus. Homo sapiens "est souvent représenté dans les livres pour enfants comme un grand blond conquérant, alors que l'homme de Neandertal, parce qu'il est censé être archaïque, est représenté petit, râblé et hirsute avec une pigmentation plus sombre, s'amuse le paléoanthropologue Pascal Picq (Collège de France). Un certain racisme affleure dans cette vision qui, on le voit avec ces travaux, n'a absolument aucun fondement."

Stéphane Foucart

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Message par canardos » 10 Nov 2007, 09:17

on continue....c'était parfois un roux, mais il était bavard....

a écrit :

[center]Le Néandertalien était doté du même gène du langage que l'homme moderne[/center]

AFP – 18/10/2007
WASHINGTON (AFP) -

Les Néandertaliens, ancêtres les plus proches de l'homme moderne, éteints mystérieusement il y a moins de 30.000 ans, étaient aussi pourvus du gène-clé pour acquérir le langage, selon des travaux de chercheurs européens publiés jeudi aux Etats-Unis.

Cette découverte ouvre la possibilité que l'homme de Neandertal qui a divergé avec les humains modernes, l'homo sapiens, il y a plus de 300.000 ans, avaient les capacités génétiques pour parler, selon les auteurs de cette étude parue dans la revue américaine Current Biology.

Ce gène, appelé FOXP2, est le seul connu à ce jour qui joue un rôle essentiel dans la formation de régions du cerveau liées à l'apprentissage du langage. En outre, les personnes ayant une anomalie dans ce gène éprouvent des difficultés pour apprendre à parler, explique Johannes Krause, un anthropologue de l'Institut Max Planck à Leipzig (Allemagne), un des co-auteurs de cette recherche.

"Il n'y a aucune raison de penser que les Néandertaliens ne pouvaient pas parler", relève-t-il.

La version humaine du FOXP2 diffère de celle des chimpanzés en deux endroits, notent aussi ces scientifiques.

Les anthropologues avaient précédemment fait valoir que l'homme de Neandertal était doté des caractéristiques anatomiques nécessaires pour parler comme les terminaisons nerveuses des muscles de la langue indispensables pour former des sons.

Si cette découverte génétique vient renforcer la possibilité que les Néandertaliens pouvaient parler, il n'en demeure pas moins que d'autres gènes encore inconnus pourraient aussi jouer un rôle important pour le langage chez l'homme moderne, souligne Johannes Krause.

Il faudra alors analyser de nouveau les échantillons d'ADN (acide désoxyribonucléique, clé de l'hérédité) néandertalien pour faire une comparaison avec celui de l'homo sapiens.

Ces chercheurs ont récupéré les échantillons d'ADN de Néandertaliens dans des fossiles retrouvés dans une cave dans le nord de l'Espagne.

Les Néandertaliens ont vécu en Europe, au Proche-Orient, en Asie occidentale et même en Sibérie méridionale, selon une récente découverte.

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Message par canardos » 10 Nov 2007, 09:21

le contact avec sapiens s'est traduit pour neandertal par une perte progressive de sa diversité génétique....logique...réduction de population....isolement progressif des differents groupes...

a écrit :

[center]La diversité génétique des hommes de néandertal[/center]

Communiqué du CNRS juin 2006

Un groupe de chercheurs dirigé par Catherine Hänni du laboratoire Paléogénétique et évolution moléculaire (CNRS, École Normale Supérieure de Lyon) a déchiffré la plus vieille séquence néandertalienne jamais analysée. En la comparant à l'ADN fossile de 9 spécimens de Néandertaliens plus récents déjà déchiffrés depuis 1997, leurs résultats permettent d'en savoir plus sur la diversité génétique des hommes de Néandertal et sur les relations qu'ils auraient pu entretenir avec les hommes modernes durant leur cohabitation. Ils sont publiés dans Current Biology du 6 juin 2006.

La découverte des premiers fossiles Néandertaliens date de 1856. Pourtant, aujourd'hui encore, les relations qu'ont pu entretenir les hommes de Néandertal avec les hommes modernes durant leur cohabitation en Europe sont au cœur des débats les plus animés : y a t-il eu métissage ou l'homme de Néandertal s'est-il éteint sans descendance ?

Depuis 1997, les méthodes d'analyse de l'ADN fossile ont permis de déchiffrer une petite partie de l'information génétique de 9 spécimens de Néandertaliens. Les séquences obtenues pour l'ADN mitochondrial ne semblent trouver aucun équivalent parmi nos contemporains, qu'ils soient européens, africains, amérindiens ou asiatiques. Ainsi, il n'y a guère de trace d'un supposé métissage.
La séquence déchiffrée par l'équipe de Catherine Hänni a été obtenue à partir d'une molaire d'enfant datant de 100 000 ans, provenant de la grotte de Scladina en Belgique. Compte tenu de son grand âge, la séquence se limite à une courte région de 123 nucléotides de long. Pourquoi avoir choisi particulièrement ce spécimen, si vieux ? À l'époque, seuls les Néandertaliens vivaient en Europe. L'information obtenue permet donc de se faire une idée de la diversité génétique des Néandertaliens avant tout contact avec l'homme moderne. Or, les séquences néandertaliennes déjà connues correspondaient globalement à la période où les Néandertaliens cohabitaient avec les hommes modernes. Par comparaison avec la nouvelle séquence néandertalienne, elles permettent donc d'estimer l'impact que le contact avec les hommes modernes a eu sur le génome des Néandertaliens.

Cette analyse a permis tout d'abord de confirmer que du point de vue de leur ADN mitochondrial, les Néandertaliens sont plus proches entre eux qu'ils ne le sont de nous, et ce indépendamment de leur cohabitation avec l'homme moderne. Ils sont donc bien nos lointains cousins et non pas nos aïeux directs. Mais alors que les séquences néandertaliennes déjà connues se ressemblaient beaucoup, la séquence de Scladina a montré plus de différences. Une partie de la diversité génétique des hommes de Néandertal n'avait donc pas été observée à partir des échantillons plus récents. Il est probable que la chute démographique qui a accompagné les Néandertaliens jusqu'à leur extinction ait contribué à éroder toute une part de leur diversité.

Références :
« Revisiting neandertal diversity with a 100,000 year old mtDNA sequence » ; Ludovic Orlando, Pierre Darlu, Michel Toussaint, Dominique Bonjean, Marcel Otte et Catherine Hänni. Current Biology, 6 juin 2006



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Message par canardos » 10 Nov 2007, 09:25

et le neandertal est allé jusqu'en sibérie...au moins...

a écrit :

[center]La longue marche des hommes de Neandertal vers l'est[/center]

Par Par Vilem BISCHOF AFP - Dimanche 30 septembre 2007

PARIS (AFP) - Les Néandertaliens ont vécu aussi en Asie centrale et en Sibérie, à 2.000 kilomètres de la région que l'on considérait comme une limite jamais franchie par ces hommes préhistoriques, révèle une étude publiée dimanche en ligne par la revue Nature.

Jusqu'à présent, les restes les plus orientaux d'hommes de Neandertal étaient ceux d'un garçon de 8 à 10 ans découverts en 1938 enterré à Techik-Tach, en Ouzbékistan. Il existait, certes, des fossiles provenant de sites situés encore plus à l'est, mais leur caractère fragmentaire ne permettait pas de savoir s'il s'agissait bien de Néandertaliens ou d'hommes modernes.

Cet obstacle est aujourd'hui largement surmonté par les progrès fulgurants des techniques d'analyse génétique qui permettent d'obtenir des indications inédites à partir d'échantillons minuscules (de l'ordre de 0,2 gramme) prélevés sur les précieux fossiles sans les endommager.

Le généticien Svante Pääbo, de l'Institut Max Planck d'anthropologie évolutionnaire à Leipzig (Allemagne), et ses collègues, annoncent avoir résolu cette énigme au terme d'une étude comparative fondée sur des échantillons d'ADN (acide désoxyribonucléique, support de l'hérédité) extraits d'ossements d'hommes de Neandertal d'origines géographiques différentes.

Cette étude de l'ADN mitochondrial (molécules qui produisent l'énergie cellulaire et transmises essentiellement par la mère) a montré que les fragments d'individus adultes, remontant à entre 37.500 et 43.700 ans, trouvés dans la grotte Okladnikov, dans les monts de l'Altaï, à plus de 2.000 kilomètres à l'est de Techik-Tach, étaient bien ceux de néandertaliens.

Paradoxalement, l'enfant enterré par les siens à Techik-Tach était plus apparenté aux hommes de Neandertal de la grotte Scladina à Sclayn, en Belgique (où une mâchoire d'enfant vieille de 100.000 ans a été trouvée en 1993), qu'à ceux qui ont vécu à Okladnikov.

Longtemps considérés comme adaptés uniquement au rude climat de l'Europe glaciaire, on imaginait qu'en cas d'un réchauffement, les hommes de Neandertal migraient vers les steppes du nord, en suivant les mammouths et autres rhinocéros laineux.

La découverte, en 2006, près d'Abbeville (nord de la France), des vestiges d'un "atelier de boucherie" où ces hommes dépeçaient leur gibier il y a 125.000 ans, en plein milieu d'une ère interglaciaire au cours de laquelle il faisait plus chaud qu'aujourd'hui, a révélé que ces "Esquimaux" de la préhistoire appréciaient alors le soleil picard.

A la lumière des dernières découvertes, certains scientifiques admettent désormais que les hommes de Neandertal, dont l'existence n'était attestée jusqu'ici qu'en Europe, au Proche-Orient et en Asie occidentale, ont bien pu profiter d'une telle période clémente, étendue sur plusieurs millénaires, pour entreprendre une longue marche vers l'est.

Pour l'équipe Pääbo, même s'il est évidemment nécessaire de poursuivre les investigations, "leur présence inattendue en Sibérie méridionale pose la question de leur présence possible encore plus loin vers l'est, en Mongolie et en Chine".

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Message par canardos » 13 Nov 2007, 15:18

a écrit :

Neandertal raconté par ses poils
Retour sur la découverte du gène de la rousseur chez deux individus.



Recueilli par CORINNE BENSIMON
Libération mardi 13 novembre 2007

Le 26 octobre dernier, soit approximativement trente mille ans après la disparition du dernier des néandertaliens, on apprenait que certains de ces individus préhistoriques avaient le gène du poil roux et de la peau blanche. La nouvelle a de quoi frapper les esprits tant on se représente volontiers ces hommes, disparus dans des circonstances obscures, arborant une peau sombre comme une caverne et velue comme un singe. Est-ce là un détail croustillant, un de plus dans l’odyssée de l’espèce ?

Fruit de l’analyse de l’ADN de deux néandertaliens par une équipe internationale de spécialistes de cette population humaine, cette découverte a été publiée dans l’hebdomadaire américain Science, l’une des revues connaissant la plus forte audience dans le monde scientifique.

Qu’apporte-t-elle donc à notre connaissance de ce mystérieux Homo neanderthalensis ? Nous dit-elle quelque chose de la grande énigme de ses rapports avec la lignée humaine qui lui a survécu, à savoir la nôtre ?

Silvana Condemi, paléoanthropologue au CNRS et spécialiste de Neandertal, est cosignataire de cette découverte.

A quelle question espériez-vous répondre en vous associant à cette étude génétique ?

J’ai longtemps travaillé à élucider les origines de Neandertal. Ce qui m’intéresse à présent, c’est de connaître cette population dans sa diversité. Cette population était-elle très homogène, ou au contraire très diverse ? La question est importante si on veut savoir qui était Neandertal et comment il a évolué dans l’espace et le temps. Or la génétique, à travers l’étude des variations d’un même gène, peut compléter l’étude des fossiles.

Les néandertaliens se sont étendus sur un territoire très vaste pendant une longue durée, affrontant de grandes variations climatiques. On n’en trouve pas en Afrique, mais en Europe – sur une aire qui va du Portugal à l’Ouzbékistan –, en Asie, au Proche-Orient et peut-être même en Sibérie. Les plus vieux fossiles découverts à ce jour ayant l’ensemble des caractères typiques des néandertaliens ont 130 000 ans ; les plus récents, 30 000 ans. Fait remarquable, ils ont traversé une période interglaciaire chaude où l’on a vu des hippopotames dans les eaux du Rhin, ainsi qu’une longue glaciation qui fit descendre les températures bien au-dessous de 10 °C.

On s’interroge donc sur l’impact de ces changements climatiques sur la sélection des caractères de Neandertal, son évolution et sa diversité. L’étude des néandertaliens nous montre que les caractères les plus typiques de cette population ont persisté durant les périodes froides et les périodes tempérées, et qu’elle était autochtone d’Europe. La découverte de ce gène de rousseur confirme son adaptation aux latitudes nord.

En quoi est-ce un avantage, quand on vit au nord, d’être roux ?

Quand il y a peu de soleil, la peau claire est un avantage, car elle réfléchit la lumière et facilite ainsi la synthèse de la vitamine D. Mais cette découverte ne dit pas que tous les néandertaliens étaient roux. L’analyse a porté sur l’ADN du noyau cellulaire de deux individus néandertaliens : l’un, dont j’ai fait l’étude, a été découvert à côté de Vérone en Italie et est vieux de 50 000 ans ; l’autre, âgé de 43 000 ans, a été découvert en Espagne.

L’analyse a révélé la présence d’une mutation particulière du gène qui contrôle la pigmentation caractéristique des roux chez l’homme moderne. On retrouve cette forme de gène en deux endroits différents à près de 10 000 ans d’écart. C’est le signe que le trait roux faisait partie intégrante de la palette des possibles.

L’homme moderne et celui de Neandertal peuvent être roux. Est-ce la preuve qu’il y a eu mélange entre les deux populations ?

Non, au contraire. La rousseur chez l’homme moderne est due à une mutation différente de ce même gène de pigmentation. Il semble donc qu’ils ont acquis ce trait indépendamment l’un de l’autre. Pour élucider l’énigme de leurs rapports, ou non-rapports, il y a encore beaucoup à faire.

On en saura plus l’an prochain quand l’ADN de Neandertal aura été séquencé et qu’on pourra le comparer à celui de l’homme. Ce gène de rousseur est seulement le deuxième identifié chez Neandertal. Le premier est un gène considéré comme fondamental pour l’acquisition du langage.

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