La CGT discute ici politique, pas science ni pédagogie.
a écrit :
Cette théorie, datant des années 1970, affirme que, si le sexe homme ou femme est défini biologiquement, l’identité sexuelle, c’est-à-dire la masculinité et la féminité, est aussi une construction socioculturelle.
Si la théorie en question s'occupe de construction socio-culturelles, qu'est ce qu'elle vient foutre en SVT plutôt qu'en SES, c'est à dire en "sciences sociales" ? Et encore une fois, les programmes sont très sobres sur ce point, le problème pour moi vient de certains manuels et de la manière dont ceux qui ont une approche complètement constructiviste en sciences humaines [= tout n'est que représentations sociales] y voient une brèche pour leurs propres billes.
Tout ce débat est complètement foireux et confus, avec des cathos qui croient en Adam et Eve qui viennent se poser en défenseurs de la science, et des sociologues [un peu charlatans je pense] qui viennent donner des leçons sur ce qu'il faudrait enseigner en biologie. C'est complètement obscurci par des considérations politiques de part et d'autre, il faut essayer de faire la part des choses.
Comme le disait Jean Rostand au tout début de l'affaire Lyssenko :
"Ne tombons pas dans le ridicule de politiser les chromosomes »
Et la "théorie du genre", c'est vague. La CGT en reste à un bon vieux "le sexe c'est biologique, mais le genre c'est plus compliqué parce que ça inclut aussi beaucoup de construction sociale" [ce qui me semble très raisonnable]
Oui mais la CGT est en retard d'un train constructiviste, comme le montre cet article de la revue Sciences Humaines qui fait le point sur la question pour ceux qui n'y connaissent rien :
http://www.scienceshumaines.com/les-gender...s_fr_27748.htmlDans ce gloubiboulga, je lis :
a écrit :
Mais si le genre est d'emblée pensé comme une construction sociale, il n'en est pas de même du sexe, vu comme une donnée naturelle ou plus probablement « impensée ». C'est l'historien Thomas Laqueur qui démontrera le caractère construit historiquement du sexe et de son articulation avec le genre. Dans La Fabrique du sexe (1992), il met en évidence la coexistence (voire la prédominance du premier sur le second) de deux systèmes biologiques. Ainsi, pendant longtemps, le corps était vu comme unisexe et le sexe féminin était un « moindre mâle » tandis que nous serions passés au XIXe siècle à un système fondé sur la différence biologique des sexes.
Une fois le sexe devenu tout aussi culturel que le genre, la sexualité devient aux yeux des chercheurs l'objet d'une nouvelle réflexion.
Donc, c'est comme ça, maintenant, le sexe ce n'est plus de la biologie non plus, c'est aussi une réprésentation culturelle. C'ets cela que les Elsa Dorlin and co veulent voir développer dans des cours de bio....
Encore une fois, tout serait mieux si on laissait les cours de SVT faire de la bio, les cours de SES faire des sciences sociales (et éventuellement présenter les différentes acceptions de la théorie du genre, les confronter et les débattre, on est pas en sciences dures, là), et les formations sur la sexualité traiter de la question des sexualités.
Je note aussi ça dans le communiqué de la CGT :
a écrit :
Les récentes déclarations tendent à faire l’amalgame entre orientation sexuelle et identité de genre
OK, donc faut pas faire l'amalgame entre identité de genre et orientation sexuelle, ce sont deux choses très distinctes (j'ai pas trop d'idées là dessus, mais il me semble aussi)
Mais alors, le sigle LGBT avec lequel la CGT jargonne ici [ils sont là aussi un peu en retard par rapport à mes potes du NPA : maintenant, il faut dire LGBTI pour inclure les Intersexe] ne fait-il pas un amalgame en mêlant homosexualité et transexualité ? :whistling_notes: