L'autisme mieux compris ?

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 20 Jan 2012, 18:36

enfin voila ici la reponse de Sophie Robert, la réalisatrice du "MUR" aux psychanalystes, où elle fait justice des accusations de « Tromperies », « manipulations », « pure escroquerie » portées par les psychanalystes interviewés.

Le genre documentaire en danger: Réponse aux psychanalystes
canardos
 
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Message par quijote » 20 Jan 2012, 23:12

Tout à fait d'accord avec toi . Cependant je pense qu une psychothérapie ou ' , 'une thérapie basée sur l écoute du patient , peut "aider" .. je connais près de moi , une amie qui affirme que ça l'a énormément aidé et a permis de prendre du recul par rapport à ses difficultés et d' être moins anxieuse , plus calme La psychanalyse de Freud est une imposture donc .Mais la psychothérapie qu 'on mélange parfois avec l 'imposture de Freud ,peut rendre service. Enfin , je le pense ainsi..
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Message par Harpo » 21 Jan 2012, 00:15

Les psychanalystes se sont totalement plantés sur l'autisme et ont fait des dégâts considérables. Ils ont pris l'effet pour la cause : le rejet de l'enfant autiste par sa mère existe mais ce n'est pas la cause de l'autisme, c'en est la conséquence.

Au moins, ont-ils tenté de comprendre ce qui se passait alors qu'auparavant les psychiatres considéraient leurs cas comme désespérés et les enfants autistes étaient simplement enfermés à vie dans des asiles de fous sans qu'on cherche à faire quoi que ce soit pour comprendre leur handicap et éventuellement les soigner.

Il est maintenant à peu près certain que la psychanalyse ne peut rien pour les autistes, le problème étant probablement génétique et non psychologique.

Cela ne permet pas de dire que la psychanalyse est impuissante face à tout problème d'ordre psychologique. Personnellement, je pense qu'elle a permis, sinon de guérir, du moins d'atténuer la souffrance psychologique de beaucoup de gens et évité de nombreux suicides, en permettant à des malades de mieux s'accepter... Je me base pour dire cela sur les cas de collègues de travail qui ont été "suivis" par des psychanalystes et non sur des statistiques (qui n'existent pas et qui ne peuvent probablement pas exister). Il n'est d'ailleurs pas impossible que la psychanalyse puisse aider des parents d'enfants autistes...

En tout cas, si je me méfie du caractère prétendument scientifique de la psychanalyse, elle a au moins le mérite d'avoir posé certains problèmes et tenté de comprendre les ressorts de l'inconscient, je me méfie tout autant, sinon plus encore, de ses détracteurs les plus acharnés, qui se recrutent le plus souvent parmi les réactionnaires, les esprits religieux et tous ceux qui pensent que les individus sont soit préprogrammés dès leur naissance soit parfaitement responsables et conscients de tous leurs actes.

Cependant, les psychanalystes (pas tous, même pas tous les lacaniens) qui s'enferrent dans leur erreur sur l'autisme et qui continuent de délirer sur le sujet rendent un bien mauvais service à leur discipline et il faudrait bien les empêcher de nuire.
Harpo
 
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Message par canardos » 21 Jan 2012, 01:11

(Harpo @ samedi 21 janvier 2012 à 00:15 a écrit :
Cependant, les psychanalystes (pas tous, même pas tous les lacaniens) qui s'enferrent dans leur erreur sur l'autisme et qui continuent de délirer sur le sujet rendent un bien mauvais service à leur discipline et il faudrait bien les empêcher de nuire.

l'affaire du documentaire "le mur" a en tout cas montré un front unis des psychanalystes ou du moins de toutes leurs sommités pour attaquer le documentaire, et accuser les associations de parents d'autistes d’être manipulées.

j'ai fait quelques recherches et je n'ai pas trouvé beaucoup de voix discordantes...tout au plus on sent que quelques-uns sont gênés et prêchent à l’extérieur une approche œcuménique mêlant plusieurs méthodes, mais c'est un discours pour l'opinion publique car cette approche œcuménique ils sont loin d'appliquer dans leurs établissements.

plus que jamais c'est un front uni dans la pratique contre l'introduction d'autres méthodes éducatives que les leurs, les TCC étant assimilées à un dressage pavlovien. Je peux même te dire que leurs représentants font un forcing au niveau du Ministère de la Santé avec un succès certain d'autant que plusieurs d'entre eux sévissent dans les commissions chargées de définir "les bonnes pratiques"...
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Message par luc marchauciel » 21 Jan 2012, 09:17

Deux choses :

- sur les arguments type "je connais des gens qui se portent mieux grâce à la psychanalyse ou même à qui la psychanalyse a sauvé la vie". Je connais des gens qui diraient la même chose de leur relation avec leur astrologue, de leur voyante, de leur curé, leur rabbin ou leur imam, sans doute de toute aussi bonne foi ( :D ), et sans doute en disant d'ailleurs quelque chose de vrai. Que des gens se sentent mieux après avoir "consulté" et parlé régulièrement à quelqu'un de leurs problèmes, cela n'est pas étonnant. La question est de savoir si ces faits valident les théories freudiennes (son regard très particuier sur la notion d'Inconscient, sa théorie de la sexualité, l'universalité du complexe d'Oedipe, le ça, le Surmoi, le stade anal et tutti quanti) plus qu'elles ne valident les bases de l'astrologie ou l'existence de Dieu. Je crois pas.

- sur le front uni des psychanalystes, je nuancerais un tout petit peu le jugement de Canardos. Il se trouve que sur 'laffaire du Mur, certains prennent leurs distance avec les plaignants lacaniens, pour ne pas être mêlés à ça et garder encore un peu de crédibilité. C'est le cas d'Elsisabeth Roudinesco, dont je poste ci dessous le texte qu'elle a mis sur sa page Facebook. Il faut rappeler que tout en étant régulièrement bien plus porgressiste que bon nombre de ses acolytes freudiens (elle a par exemple dénoncé la campagne de freudiens opposés à l'homoparentalité au nom du complexe d'Oedipe), Roudinesco est aussi une gardienne du temple freudo-lacanien partiulièrement hypocrite sur un certian nombre de sujets (voir la petite campagne qu'elle a organisée pour dénoncer le Livre Noir avant sa sortie comme ayant des relents d'antisémitisme, ect.). Là, elle se désolidarise d'autant plus facilement de ceux qui ont porté plainte contre Sophie Robert... qu'elle vient d'petre condamnée en justice (pour un truc ridicule, quelque chose qu'elle a écrit à propos de l'enterrement de Lacan) suite à une plainte des ayants-droits de Lacan [ces mondains sont tarés, ils font des procès pour n'importe quoi]

Le texte de Roudinesco :

a écrit :

Autisme: une maladie grave aux multiples visages. A propos de l'article de Laure Mentzel..


par Elisabeth Roudinesco, mardi 17 janvier 2012, 14:36
.



        Je n’approuve pas tout ce que dit Laure Mentzel dans l’article du Monde Magazine du 13/01/2012 («L’autisme : la psychanalyse au pied du mur») car ce texte, qui a le mérite de la clarté, est trop à charge contre la psychanalyse et la totalité de ses représentants. Elle ne cite ni Winnicott, ni Jenny Aubry, ni Frances Tustin, ni les cliniciens anglais, ni Henri Rey-Flaud, auteur d’un livre majeur L’enfant qui s’est arrêté au seuil du langage. Comprendre l’autisme (Aubier, 2008), dont j’ai rendu compte dans Le Monde. Et pourtant ces praticiens n’ont jamais proféré de jugements mettant en cause gravement les parents des enfants autistes.



Il est inacceptable de continuer à dire, comme le font bon nombre de psychanalystes - notamment ceux filmés par Sophie Robert dans le Mur - que l’autisme serait la conséquence d’un comportement des mères dites frigides, froides ou semblables à des gueules de crocodiles prêtes à dévorer leur progéniture. On ne peut être qu'indigné par de tels propos sans pour autant soutenir des solutions miracle comme le préconisent les adeptes les plus farouches de l’approche comportementale. 



Quoiqu’il advienne, ce n’est jamais par des procès mettant en cause la liberté d’expression que l’on règle des problèmes aussi graves, mais par des confrontations et des discussions. Il faut critiquer ces psychanalystes qui entraînent la communauté freudienne française vers un désastre. 



Cela fait des années que je juge très sévèrement tous ces psychanalystes qui défigurent leur discipline en se réclamant d’une  psychologie oedipienne de bazar pour affirmer je ne sais quelle loi symbolique contre de prétendues mères fusionnelles devant être séparées de leurs enfants par des pères transformés en gourdins phalliques.  Ils ont déjà fait le même coup,  il y a dix ans, en insultant les homosexuels qui souhaitaient adopter des enfants. Les praticiens de la psychanalyse ont le devoir d’apporter une aide à des personnes en souffrance, avec empathie et humanité, et non  pas d’universaliser des anathèmes contre des patients ou des familles. 



Je regrette les attaques contre Pierre Delion, pédopsychiatre de renom (CHU de Lille),  soutenu officiellement par des parents d’enfants autistes et par Martine Aubry. Il a toujours affirmé que l’autisme était une maladie grave aux multiples visages qui devait être traitée par des approches plurielles, comme le préconise d’ailleurs le biologiste français Jean-Claude Ameisen, auteur d’un excellent rapport de mai 2006 sur cette question (on le trouve sur internet et j’y souscris pleinement). Il faut cesser de faire la chasse aux mères et favoriser des prises en charge complexes en accord avec les associations de parents.


Ceci dit :
- je n'ai aucun doute sur la reconstitution d'un front uni des psychanalystes contre toute tentative politique d'encadrement des pratiques dans les psychothérapies ou même contre toute tentative d'évaluation cf leur front uni pour faire retirer l'étude de l'Inserm sur les psychothérapies, ou leur font uni face à l'amendement Accoyer qui visait à encadrer l'utilisation du titre de "psychothérapeute" pour que n'importe qui ne puisse pas abuser les patient avec une plaque sans disposer de titres médicaux universitaires [deux sujets sur lequel le lobby freudien avait d'ailleurs gagné]
- Pierre Delion, qu'elle dit soutenir à la fin de son texte, est un défenseur de la méthode du packing, ce truc aux airs assez barbares consistant à envelopper les autistes dans du froid, méthode qu'on imagine assez douloureuse et qui n'a jamais fait la preuve d'une quelconque efficacité thérapeutique. Dans le Mur, c'est lui qui, quand on lui demande "qu'est ce qu'un autiste peut attendre d'une prise en charge psychanalytique ?" répond "je ne peux pas répondre à ça, c'est pas une question de psychanalyste".
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Message par luc marchauciel » 21 Jan 2012, 09:28

(quijote @ vendredi 20 janvier 2012 à 23:12 a écrit : Tout à fait d'accord avec toi . Cependant je pense qu une psychothérapie ou ' , 'une thérapie basée sur l écoute du patient , peut "aider" .. je connais près de moi , une amie qui affirme que ça l'a énormément aidé et a permis de prendre du recul par rapport à ses difficultés et d' être moins anxieuse , plus calme La psychanalyse de Freud est une imposture donc .Mais la psychothérapie qu 'on mélange parfois avec l 'imposture de Freud ,peut rendre service. Enfin , je le pense ainsi..

Juste un truc, Quijote : il me semble que tu confonds ici "psychanalyse" et "psychothérapies". Ce qui est très courant en France, le freudisme ayant été tellement hégémonique que beaucoup de gens confondent "psychiatrie", "psychothérapie" et "psychanalyse".
La psychanalyse est un ensemble de différentes psychothérapies, le plus souvent freudiennes (mais pas que : cf les jungiens par exemple), qui ont en commun d'être plus ou moins ésotériques du fait de leurs postulats fondamentaux ascientifiques, notamment autour de la notion d'"Inconscient" [ à ne pas confondre non plus avec les "mécanismes inconscients" qu'étudient les neurosciences]
Mais il y a plein d'autres variétés de psychothérapies [cf la dernière partie du Livre Noir de la psychanalyse] qui ne doivent rien au freudisme ou à la psychanalyse en général. Les psychothérapies d'inspiration "comportementaliste" et/ou "cognitiviste" étant celles qui sont le plus haïes par les freudiens.
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Message par canardos » 21 Jan 2012, 10:15

(canardos @ vendredi 20 janvier 2012 à 17:57 a écrit : pour en revenir à la culpabilisation des mères d'enfants autistes par les psys, comment s'en étonner quand on voit la formation actuelle des étudiants.

voila un sujet d'examen en licence de psychologie donné en janvier 2012 par un professeur par ailleurs expert auprès des tribunaux pour les questions de mauvais traitements sur enfants.

a écrit :

. SUJET D'EXAMEN -
1. Questions de cours( 10 pts)

Vous expliciterez le plus complètement possible la notion d’identification primaire, empreinte
féminine eu cœur du sujet.
1. Vous donnerez la définition de l'identification primaire.
2. Vous expliciterez ce mode d'identification primaire en rapport avec la phase orale.
3. Vous expliciterez à quoi correspond le fantasme fusionne pré-génital d'un corps pour deux  et vous
le relierez au  narcissisme  primaire.
4. Vous définirez les fantasmes de parents combinés et de mère archaïque, de toute-puissance
narcissique fusionnelle, de paradis perdu  et de sein-fontaine.

2. Questions portant sur le polycopié et les livres au programme (10pts): à propos du chapitre Vll
du livre de Donald W . Winnicatt, Agressivïté, culpabilité  et réparation.

a. Vous expliciterez en détail la notion de préoccupation maternelle primaire en définissant les trois
états successifs de la mère. Vous donnerez une des caractéristiques principales qui atteint les jeunes
mères au point d'en être presque une maladie.
b. Vous expliciterez les difficultés de certaines mères à parvenir à cet état et vous indiquerez
comment elles peuvent ensuite soigner leurs enfants éventuellement.
c. Vous indiquerez comment ce mode de relation de la mère avec son enfant est symbiotique mais
non pas symétrique.




j'ai dit que le professeur en question était expert auprès des tribunaux....et j'ajoutequ'il s'agit deChristine Condamin qui s'est richement illustrée au procès d'Outreau au point de faire éclater de rire les juges...

Dans "le Monde" de l'époque;

a écrit :

L'expertise psychologique mise à mal au procès d'Outreau

LEMONDE.FR Avec Reuters | 17.11.05 |

Les psychologues qui ont réalisé les expertises jugeant crédibles les accusations d'enfants dans l'affaire de pédophilie d'Outreau ont été mis en cause, jeudi 17 novembre, au procès en appel de six personnes, à Paris.

Dans une ambiance inhabituelle pour un procès criminel, la présidente de la cour, Odile Mondineu-Hederer, et l'avocat général, Yves Jannier, ont même éclaté de rire à la lecture de certaines "constatations" de l'expert Christine Condamin.

Cette dernière faisait remarquer sérieusement que le scorpion qu'avait dessiné un enfant supposé victimes d'abus sexuels "ressemblait à une musaraigne à grosse queue". Cette indication jugée probante est mentionnée dans son rapport.

L'avocat général a contesté la méthode de cet expert agréé par la justice, qui consiste à faire réaliser ou faire commenter des dessins aux enfants, puis à en déduire un profil ou un vécu psychologique. Déstabilisée, Christine Condamin a réagi de manière virulente. "L'enfant projette son vécu intrapsychique dans ses textes (...) J'ai une expérience de plus de 25 ans. Je pense que tout cela est très sérieux", a-t-elle dit.

L'enfant qui a dessiné le scorpion a reconnu mercredi devant la cour avoir menti en accusant de viol le prêtre Dominique Wiel. Il a expliqué avoir suivi les rumeurs circulant à son école après l'arrestation de l'abbé. Sur la foi de cette accusation qui semblait confortée par l'expertise, et de celles de deux autres enfants qui se sont également rétractés cette semaine, l'ecclésiastique a purgé trente mois de détention provisoire.



la totalité de l'article

ICI
canardos
 
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Message par Harpo » 21 Jan 2012, 10:42

a écrit :Je connais des gens qui diraient la même chose de leur relation avec leur astrologue, de leur voyante, de leur curé, leur rabbin ou leur imam, sans doute de toute aussi bonne foi.


Luc, tu mélanges un peu n'importe quoi. Beaucoup consultent un psychanalyste (le plus souvent, un psychiatre ou un psychothérapeute formé à la psychanalyse) pour se soigner parce que ceux-ci ont la prétention de pouvoir le faire ou du moins d'atténuer leurs problèmes, prétention que n'ont ni les voyants ni les ministres du culte ni les astrologues.

Le fait que cela permette à certains de survivre ne valide absolument pas scientifiquement toute la soupe freudienne. Par contre cela, pour moi, laisse planer un doute sur l'absence totale de réalité de leurs concepts. Pour tout dire, je pense sincèrement que Freud et ses continuateurs ont ouvert une voie qui valait la peine d'être explorée. Le problème est que toute sa théorie a été dogmatisée et s'est figée dans l'état ou l'a laissée ce représentant du monde bourgeois et machiste de son époque et de son Autriche natale au lieu de s'élaguer, de se diversifier, de s'approfondir et de se confronter à une analyse objective de ses rares succès et de ses échecs. Les chiens de garde du lobby freudien, incapables de prendre le moindre recul par rapport à ce dont ils ont fait des dogmes sont en train de se saborder eux-mêmes par leur attitude. La stagnation et le recul de la psychanalyse dans le monde sont le résultat de leur étroitesse d'esprit alors qu'à ses débuts la psychanalyse était une tentative d'ouverture vers le monde de l'inconscient.

Mais qu'y a-t-il de nouveau à la place de cette pratique qui est en train de crever ? Rien, sinon une meilleure compréhension scientifique du fonctionnement du cerveau et de ses maladies d'origine génétique ou traumatique, ce qui réduit bien sûr le champ sur lequel la psychanalyse prétendait agir, mais sur ce qui est des conséquence sur la personnalité de l'individu de tout ce qui est d'ordre relationnel, sexuel, affectif... aucune avancée.

Les techniques, prétendument nouvelles, liées à une approche comportementaliste de l'autisme ont des résultats positifs, il faut bien sûr les exploiter. Mais sur le fond elles s'apparentent plus ou moins aux techniques de dressage, avec récompenses et sanctions. C'est infiniment moins désastreux que les absurdités inhumaines de l'affabulateur Bruno Bettelheim, mais ce ne peut être suffisant pour traiter le problème.

Harpo
 
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Message par luc marchauciel » 21 Jan 2012, 11:28

(Harpo @ samedi 21 janvier 2012 à 10:42 a écrit :
Luc, tu mélanges un peu n'importe quoi. Beaucoup consultent un psychanalyste (le plus souvent, un psychiatre ou un psychothérapeute formé à la psychanalyse) pour se soigner parce que ceux-ci ont la prétention de pouvoir le faire ou du moins d'atténuer leurs problèmes, prétention que n'ont ni les voyants ni les ministres du culte ni les astrologues.


On doit pas fréquenter les mêmes voyants, astrologues et curetons ! :smile:
Bien sûr que le ressort fondamental de toutes ces pratiques c'est qu'elles affirment aider les gens à mieux vivre, à mieux s'orienter dans leur existence en lui donnant du sens [pour les religions, c'est particulièremnt net]. Les croyances diverses n'auraient justement pas le succès qu'elles ont encore dans le monde actuel si ce n'était pas le cas.

a écrit :
je pense sincèrement que Freud et ses continuateurs ont ouvert une voie qui valait la peine d'être explorée. Le problème est que toute sa théorie a été dogmatisée et s'est figée dans l'état ou l'a laissée ce représentant du monde bourgeois et machiste de son époque et de son Autriche natale au lieu de s'élaguer, de se diversifier, de s'approfondir et de se confronter à une analyse objective de ses rares succès et de ses échecs


Je pense quasiment l'inverse, d'une certaine manière. Le fait qu'on puisse faire dire une chose et son contraire à la théorie psychanalytique , qu'il y ait autant d'écoles différentes, ce qui est souvent présenté par ses zélateurs comme un signe de sa richesse, est plutôt la preuve de son absence totale de scientificité. Il n'y a pas 15 interprétations possibles de la loi de la gravité....
Si on prend la théorie darwinienne de la sélection ntaurelle, qui au début n'était elle aussi d'une certaine manière qu'un cadre interpétatif fondé sur une collection d'observations, avant qu'elle ne puisse faire l'obejt de vérifications expérimentales sur la base de la génétique mendélienne, elle a connu une évolution dans laquelle son approfondissement s'est traduit par une homogénéisation [là, j'élabore en même temps que j'écris, si ça se trouve je raconte n'importe quoi... mais je crois pas !].
Toute l'histoire de la psychanalyse tend vers autre chose que l'évaluation de ses succès et échecs et la volonté de conformer la théorie aux données collectées, le ver est dans le fruit depuis Freud, qui truque quasiment tous ses cas fondateurs et coupe son "école" du monde des psychologues/psychiatres de son époque, pour fonder sune sorte de secte recrutant par cooptation après que le postulant ait été obligé se "mettre à nu" devant le son formateur via l'analyse.

a écrit :
Mais qu'y a-t-il de nouveau à la place de cette pratique qui est en train de crever ? Rien, sinon une meilleure compréhension scientifique du fonctionnement du cerveau et de ses maladies d'origine génétique ou traumatique, ce qui réduit bien sûr le champ sur lequel la psychanalyse prétendait agir, mais sur ce qui est des conséquence sur la personnalité de l'individu de tout ce qui est d'ordre relationnel, sexuel, affectif... aucune avancée.


ça, il me semble que c'est une vision construite par le contexte hexagonal, on n'oserait pas écrire ça à propos de l'histoire de la psychologie ailleurs qu'en France, pays où Freud est encore enseigné dans les classes de philo de Terminale, et il est le seul à l'être (a-t-on jamais vu dans un manuel de lycée un texte de Charcot, Pavlov ou Watson, pour rester dans les générations fondatrices, à défaut de coller à l'actualité de la recherche ?)
J'ai consulté aux Etats-Unis un manuel de psychologie de niveau universitaire, pour voir. Sur plusieurs centaines de page, tu as en a peut être une dizaine sur Freud, dans la partie historique, et ensuite on n'en parle plus. Il y avait visiblement de quoi remplir toutes les autres pages avec autre chose que de la psychanalyse....

a écrit :
Les techniques, prétendument nouvelles, liées à une approche comportementaliste de l'autisme ont des résultats positifs, il faut bien sûr les exploiter. Mais sur le fond elles s'apparentent plus ou moins aux techniques de dressage, avec récompenses et sanctions


D'abord, je ne sais pas qui prétend que les techniques comportementalistes sont nouvelles. Leur mise aus point a je crois commencé dans les années 1940 aux Etats-Unis. Depuis,elles ont été construites, expérimentées, évaluées, approfondies, etc. Il n'y a qu'en France que cela a un côté nouveau, précisément du fait de l'hégémonie freudienne sur la psychologie et la psychiatrie.
Je précise que ce n'est pas la première fois dans l'histoire des sciences que l'Hexagone bloque et a du mla à se mettre à la page : la première chaire de génétique à la Sorbonne date de 1945, soit deux ou trois décennies après les autre spays développés. A l'époque, dans un monde darwinien, les biologistes français se reposaient encore sur les théories lamarckiennes dépassées, en s'y accrochant jusqu'au bout, jusqu'à ce qu'une nouvelle génération prenne la place. c'ets ce qui se passe aujourd'hui pour la psychologie/psychiatrie, avec une génération de mandarins aux commandes qui s'accroche à la théorie freudienne périmée, en essayant toujours et encore de former une relève (cf le sujet d'examen posté par Canardos, ça date quand même de ce mois- ci, ce délire)
[une idée me vient : dans les deux cas , la survivance tardive du lamarckisme et celle du freudisme en France a peut-être un rapport avec une volonté idéologique de mettre en avant l'influence de l'"environnement" sur le phénomène considéré, en niant la part de déterminisme génétique. A creuser. Il doit y avoir aussi le rôle du nationalisme, avec la volonté de promouvoir des figures nationales comme Lamarck ou Lacan - que je ne mets surtout pas sur le même plan, pauvre Lamarck, sinon]
Sur le fond, l'apprentissage et l'éducation, ça passe en général entre autres par la répétition de tapches à exécuter, ou par des gratifications (mais je ne crois pas que contrairement à ce que je fais avec mes élèves qui ne bossent pas, les comportementalistes "punissent" les autistes). Le coup du "dressage" est un vocabulaire imposé par les freudiens pour désigner de manière négativement connotée ces réalités toutes simples.
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Message par canardos » 21 Jan 2012, 11:51

bien entendu, harpo que les techniques comportementalistes ne sont pas suffisantes pour traiter le problème de l'autisme...parce que l'autisme est un handicap mental, pas une maladie...

la rééducation fonctionnelle d'un amputé ou d'un paraplégique ne lui rend pas ses jambes mais elle l'aide à tirer le mieux de ce qui lui reste.

personne et surtout pas les tenants des TCC n'a prétendu guérir un autiste...personne sauf les psychanalystes qui affirment que l'enfant autiste ou psychotique est un enfant normal replié dans sa coquille à cause d'un choc traumatique et qu'il suffit de lui faire revivre ce choc pour qu'il redevienne normal.

maintenant, quand des efforts sans cesse renouvelés conduisent un autiste profond, à faire pipi dans le trou, à s'assoir à table et à manger dans son assiette, à ne pas s'automutiler, à obéir à des ordres simples, ça change la vie des parents surtout quand le parent en question pour prendre une exemple que je connais est deux fois plus petit que son fils autiste, et ça rend l'autiste bien plus heureux...

canardos
 
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