voila le texte de la la déclaration de consensus "contre le packing" publiée à l'issue du 9ieme congres international Autisme europe par les principaux scientifiques intervenants. Cette lettre collective a été publiée dans le numéro de février d'une des plus grandes revues de psychiatrie infantile, le JOURNAL OF THE AMERICAN ACADEMY OF CHILD & ADOLESCENT PSYCHIATRY.
a écrit :
Against Le Packing: A Consensus Statement
To the Editor:
Coinciding with the Ninth International Autism– Europe Congress held in Catania, Sicily
from October 8 through 10, 2010, the undersigned keynote speakers of the meeting, a group of recognized professionals in the field, were greatly disturbed by the news that in some areas of the
world—notably francophone countries—an alleged form of therapy labeled le packing is being applied and recommended for children and adolescents with autism spectrum disorders, especially those showing associated severe behavioral problems.1
This alleged therapy consists of wrapping the patient (wearing only underclothes or naked in the
case of young children) several times a week during weeks or months in towels soaked in cold water (10°C to 15°C). The individual is wrapped with blankets to help the body warm up in a process lasting 45 minutes, during which time the child or adolescent is accompanied by two to four staff persons. The alleged goal of this technique, as defined by proponents of this therapy, is to “allow the child to rid him- or herself progressively of itspathological defense mechanisms against archaic anxieties,”2 by achieving “a greater perception and integration of the body, and a growing sense of containment.”3
The French Public Health High Council, although purposely avoiding reviewing indications and ethical aspects, has recently established that, although psychological risks have not been excluded, performing le packing does not carry risks that would justify its prohibition.4
We have reached the consensus that practitioners and families around the world should consider
this approach unethical. Furthermore, this “therapy” ignores current knowledge about autism spectrum disorders; goes against evidence-based practice parameters and treatment guidelines published in the United States, Canada, United Kingdom,Spain, Italy, Hungary, and Australia5-7; and, in our view, poses a risk of preventing these children and adolescents from accessing their basic human rights to health and education.
Simon Baron-Cohen, Ph.D. University of Cambridge Cambridge, UK
Thomas Bourgeron, Ph.D. University Denis Diderot Paris 7 Institute Pasteur Paris, France
Ernesto Caffo, M.D. University of Modena Reggio Emilia Modena, Italy
Eric Fombonne, M.D. McGill University Health Center Montreal, Canada
Joaquin Fuentes, M.D. Policlínica Gipuzkoa GAUTENA San Sebastian, Spain
Patricia Howlin, Ph.D.Michael Rutter, M.D., F.R.C.P. Institute of Psychiatry King’s College London London, UK
Ami Klin, Ph.D. Fred Volkmar, M.D.Yale Child Study Center New Haven, CT
Catherine Lord, Ph.D. University of Michigan
Ann Arbor, MI Nancy Minshew, M.D. University of Pittsburgh Pittsburgh, PA
Franco Nardocci, M.D. Regional Program for Autism (PRIA) Region Emilia-Romagna, Italy
Giacomo Rizzolatti, Ph.D. University of Parma Parma, Italy
Sebastiano Russo, M.D. Regional Program for Autism Sicily, Italy
Renato Scifo, M.D. Acireale Hospital ASD Centre Catania, Italy
Rutger Jan van der Gaag, M.D. University Medical CenterSt. Radboud, The Netherlands
traduction:
a écrit :
Contre le Packing : Déclaration de Consensus
Lors du neuvième Congrès International d’Autisme-Europe qui s’est tenu à Catane, Sicile, du 8 au 10 octobre 2010, les principaux orateurs, c’est-à-dire un groupe de professionnels reconnus dans le domaine de l’autisme, ont été fortement choqués d’apprendre que dans certaines parties du monde – notamment dans les pays francophones – une soi-disant forme de thérapie appelée « Packing » est appliquée et même recommandée chez les enfants et adolescents atteints de troubles du spectre autistique, en particulier chez ceux présentant des troubles sévères du comportement.
Le but présumé de cette technique, telle que définie par les promoteurs de cette thérapie, est de «permettre à l’enfant de se débarrasser lui-même progressivement de ses mécanismes de défense contre les angoisses archaïques pathologiques », par la réalisation «d’une plus grande perception et l’intégration du corps et un sentiment croissant de confinement. »
Cette prétendue thérapie consiste à envelopper le patient (en sous-vêtements ou nu s’il s’agit d’un jeune enfant) dans des serviettes préalablement trempées dans de l’eau froide (10 à 15°c) plusieurs fois par semaine sur une période allant de plusieurs semaines à plusieurs mois. La personne est enveloppée dans des couvertures pour aider le corps à se réchauffer pendant 45 minutes, processus pendant lequel l’enfant ou l’adolescent est accompagné de 2 à 4 membres du personnel. Le prétendu objectif de cette technique, tel que défini par les protagonistes de cette thérapie, est de « permettre à l’enfant de se débarrasser progressivement de ses mécanismes de défense pathologiques face à des anxiétés archaïques » en acquérant une plus grande perception et intégration de son corps et un plus grand contrôle de soi ».
Les membres du Haut Conseil de la Santé Publique, conviés à examiner les indications et les aspects éthiques, ont récemment établi que, bien que des risques psychologiques ne soient pas exclus, le packing ne comporte pas suffisamment de risques qui justifieraient son interdiction. Nous sommes unanimes à considérer que les praticiens et les familles du monde entier doivent considérer cette approche comme étant contraire à l’éthique.
En outre, cette «thérapie» ne tient pas compte des connaissances actuelles sur les troubles du spectre autistique; elle va à l’encontre des paramètres des pratiques fondées sur des preuves et elle va à l’encontre des grandes lignes directrices des traitements reconnus aux États-Unis, Canada, Royaume-Uni, Espagne, Italie, Hongrie et en Australie. De notre point de vue, elle risque d’empêcher ces enfants et adolescents d’accéder à leurs droits fondamentaux à la santé et l’éducation.
[/B]les principaux orateurs, c’est-à-dire un groupe de professionnels reconnus dans le domaine de l’autisme, ont été fortement choqués d’apprendre que dans certaines parties du monde – notamment dans les pays francophones – une soi-disant forme de thérapie appelée « Packing » est appliquée et même recommandée chez les enfants et adolescents atteints de troubles du spectre autistique, en particulier chez ceux présentant des troubles sévères du comportement.
Le but présumé de cette technique, telle que définie par les promoteurs de cette thérapie, est de «permettre à l’enfant de se débarrasser lui-même progressivement de ses mécanismes de défense contre les angoisses archaïques pathologiques », par la réalisation «d’une plus grande perception et l’intégration du corps et un sentiment croissant de confinement. »
Cette prétendue thérapie consiste à envelopper le patient (en sous-vêtements ou nu s’il s’agit d’un jeune enfant) dans des serviettes préalablement trempées dans de l’eau froide (10 à 15°c) plusieurs fois par semaine sur une période allant de plusieurs semaines à plusieurs mois. La personne est enveloppée dans des couvertures pour aider le corps à se réchauffer pendant 45 minutes, processus pendant lequel l’enfant ou l’adolescent est accompagné de 2 à 4 membres du personnel. Le prétendu objectif de cette technique, tel que défini par les protagonistes de cette thérapie, est de « permettre à l’enfant de se débarrasser progressivement de ses mécanismes de défense pathologiques face à des anxiétés archaïques » en acquérant une plus grande perception et intégration de son corps et un plus grand contrôle de soi ».
Les membres du Haut Conseil de la Santé Publique, conviés à examiner les indications et les aspects éthiques, ont récemment établi que, bien que des risques psychologiques ne soient pas exclus, le packing ne comporte pas suffisamment de risques qui justifieraient son interdiction. Nous sommes unanimes à considérer que les praticiens et les familles du monde entier doivent considérer cette approche comme étant contraire à l’éthique.
En outre, cette «thérapie» ne tient pas compte des connaissances actuelles sur les troubles du spectre autistique; elle va à l’encontre des paramètres des pratiques fondées sur des preuves et elle va à l’encontre des grandes lignes directrices des traitements reconnus aux États-Unis, Canada, Royaume-Uni, Espagne, Italie, Hongrie et en Australie. De notre point de vue, elle risque d’empêcher ces enfants et adolescents d’accéder à leurs droits fondamentaux à la santé et l’éducation.