To psy or not to psy

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 09 Fév 2012, 20:34

je pense que c'est à la psychanalyse de faire la preuve de son efficacité, pas le contraire...c'est comme l'existence de dieu..c'est à ceux qui y croient d'en apporter la preuve, pas aux athées de démontrer qu'il ne se cache pas tres loin dans une galaxie lointaine..

Or jusqu'à présent les études entreprises pour évaluer les psychothérapies analytiques ont donné des résultats négatifs. Il y en a peu mais c'est de la faute des psychanalystes qui refusent toute évaluation.

Les psychotherapies cognitivo-comportementales, elles, ont pu être évaluées, et donnent des résultats limités mais positifs pour pas mal de troubles psychiques et même pour certains handicaps mentaux comme l'autisme en tant que techniques d'éducation spéciale. elles sont même les seules psychothérapies ayant donné des résultats malheureusement transitoires pour la schizophrénie.

sur les compulsions, les phobies, manies, eczémas et autres ce que je voulais dire c'est que ce n'était pas les causes mais les conséquences de troubles plus profond même si ces comportements induits causent à leur tour une souffrance.

C'est d'ailleurs en se basant sur ce postulat que les TTC se révèlent assez efficaces pour:

- les troubles anxieux en général et leurs diverses manifestations psychiques ou physiques ;
- les phobies simples, les phobies sociales : agoraphobie ou claustrophobie, les attaques de panique, le trac, troubles obsessionnels compulsifs ;
- toutes les affections liées au stress, y compris les affections psychosomatiques ;
- la boulimie, les troubles sexuels et les problèmes de couple.


sur Doctissimo

a écrit :

On considère que ces comportements que l’on souhaite éliminer ont été appris, (on peut tout aussi bien parler de conditionnement, au sens pavlovien) de façon défectueuse, à partir d’une situation donnée. Cette situation jouera ensuite un rôle de signal déclenchant, durant toute la vie, si l’on ne fait rien...

Et bien on part ici du principe que ce qui a été appris peut-être défait, ce qui permettra de substituer un nouvel apprentissage au précédent, mieux adapté. Ceci avec l’aide du thérapeute qui sert de modèle et de guide tout à la fois.

D’où des exercices concrets, qui consisteront à affronter la situation en cause progressivement pour se désensibiliser en quelque sorte. Ceci se fera en compagnie du thérapeute, le travail se poursuivant ensuite dans des exercices quotidiens solitaires.

Mais on associe toujours à ces expériences correctrices une action sur la cognition c’est-à-dire sur les processus de pensée. Car un comportement est toujours déterminé par un schéma de pensée, toujours immuable. On pense par exemple, "si je lui parle, il va mal me juger" et le comportement de blocage suit..

On va donc chercher à faire prendre conscience au sujet de ces dialogues intérieurs rigides qui précèdent le comportement contre lequel on veut lutter. Cela permet ensuite de les modifier.

Les séances associent des exercices pratiques de déconditionnement en présence du thérapeute. Le sujet doit affronter la situation qu’il craint, progressivement. Le thérapeute l’accompagne et lui sert de modèle en ce qui concerne le comportement qu’il faudrait avoir. Le processus d’imitation entre en jeu.

On utilise aussi le jeu de rôles, et souvent la relaxation musculaire.

Entre les séances, le sujet doit se livrer à des exercices à titre personnel, en se donnant des objectifs, par exemple parler en réunion, demander son chemin dans la rue... en évaluant ses progrès.

La partie cognitive du traitement comporte une analyse des schémas de pensée responsables du comportement déviant. On propose des représentations mentales d’un autre modèle, mieux adapté. On fera anticiper la réaction négative au sujet en lui apprenant à dire stop dès qu’elle apparaît.. On opposera le raisonnement logique à des processus irrationnels.



ce n'est pas la panacée et de loin, mais c'est autrement plus satisfaisant et matérialiste comme démarche thérapeutique...et ça donne des résultats mesurables.
canardos
 
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Message par abounouwas » 09 Fév 2012, 21:06

bon, du coaching.
je ne vois rien qui fait l'archéologie du ou des symptômes,
bref, tu te comportes mal, on va changer ton comportement.
mais rien sur le long parcours qui a installé dans la durée ledit comportement. en gros, l'histoire du sujet qui souffre, ces "thérapeutes-là s'en moquent. ils gèrent juste des situations, non des structures.
je trouve que l'approche de Geza Roheim ouvre/a ouvert des perspectives intéressantes : la culture se met en place dans l'enfance car l'enfant n'est pas fini/équipé pour faire face au monde. Il dépend de l'adulte pour son quotidien et c'est dans ce cadre que s'édifie sa personnalité. c'est autre chose que d'imaginer qu'on va substituer un comportement à un autre.
pour l'évaluation de la psychanalyse, si je mettais en avant le mot que les patients devraient avoir à dire, c'est que nombreux sont ceux qui y recourent et y trouvent des outils pour fonctionner sans sombrer. ces grands muets n'ont peut-être pas envie de rentrer dans des statistiques. je ne dis pas cela pour refuser l'idée qu'il y a des comptes à rendre mais juste pour signifier que c'est pas binaire (on coche guéri ou pas, pris en charge ou pas, en voie d'amélioration ou pas, etc.)
il y a peu je m'étonnais de ce qu'une éruption cutanée chez un gamin ne reçoive pas de diagnostic précis (pédiatre et dermato consultés). pour apprendre ensuite que la dermatologie est une branche ingrate, des symptômes trompeurs, une étiologie difficile à établir, et pourtant, il y a des mesures. sans parler de ceux qui te collent aux crèmes quand d'autres prescrivent des antibios ou de la cortisone. alors, la dermato, un repaire de charlatans ? en toute honnêteté, je suis perplexe.
abounouwas
 
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Message par Wapi » 09 Fév 2012, 23:28

(canardos @ jeudi 9 février 2012 à 19:34 a écrit :
C'est d'ailleurs en se basant sur ce postulat que les TTC se révèlent assez efficaces pour (...)  les problèmes de couple.


As-tu les références des articles scientifiques publiés dans les grandes revues agréées sur ce sujet ?

C'est à la rubrique "couplologie" ?
Wapi
 
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Message par satanas » 10 Fév 2012, 00:00

(canardos @ jeudi 9 février 2012 à 20:34 a écrit : je pense que c'est à la psychanalyse de faire la preuve de son efficacité, pas le contraire...c'est comme l'existence de dieu..c'est à ceux qui y croient d'en apporter la preuve, pas aux athées de démontrer qu'il ne se cache pas tres loin dans une galaxie lointaine..

Ouais, on pourrait penser que pour des communistes, des matérialistes, c'est comme ça....
Mais c'est apparemment plus compliqué....Le chamanisme, la sorcellerie, les superstitions, les croyances en dieu font plus appel aux sentiments, aux sensations qu'à quoi que ce soit de rationnel...
Et c'est encore plus vrai quand on touche au domaine "sacré" du cerveau, de la pensée, de la relation affective, de la souffrance psychique où la science n'en est qu'à ses balbutiements...
La force de la psychanalyse, c'est le reflet de la faiblesse des connaissances humaines sur tout ce qui touche au mental, de l'incapacité médicale à donner des réponses claires et des thérapies compréhensibles et efficaces
satanas
 
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Message par Gaby » 10 Fév 2012, 00:10

(satanas @ vendredi 10 février 2012 à 00:00 a écrit :
(canardos @ jeudi 9 février 2012 à 20:34 a écrit : je pense que c'est à la psychanalyse de faire la preuve de son efficacité, pas le contraire...c'est comme l'existence de dieu..c'est à ceux qui y croient d'en apporter la preuve, pas aux athées de démontrer qu'il ne se cache pas tres loin dans une galaxie lointaine..

Ouais, on pourrait penser que pour des communistes, des matérialistes, c'est comme ça....
Mais c'est apparemment plus compliqué....Le chamanisme, la sorcellerie, les superstitions, les croyances en dieu font plus appel aux sentiments, aux sensations qu'à quoi que ce soit de rationnel...
Et c'est encore plus vrai quand on touche au domaine "sacré" du cerveau, de la pensée, de la relation affective, de la souffrance psychique où la science n'en est qu'à ses balbutiements...

Qu'est ce qu'il ne faut pas lire... "Un communiste, un matérialiste" ne fait pas une telle distinction entre sentiment et conscience, entre raison et expérience.
Gaby
 
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Message par canardos » 10 Fév 2012, 00:19

(Wapi @ jeudi 9 février 2012 à 23:28 a écrit :
(canardos @ jeudi  9 février 2012 à 19:34 a écrit :
C'est d'ailleurs en se basant sur ce postulat que les TTC se révèlent assez efficaces pour (...)  les problèmes de couple.


As-tu les références des articles scientifiques publiés dans les grandes revues agréées sur ce sujet ?

C'est à la rubrique "couplologie" ?


la meta-analyse de l'INSERM faisait le point sur l'efficacité des différentes psychothérapies, tu sais, le rapport de 2003 que Douste Blazy, ministre de la Santé à l'époque, a censuré pour plaire aux pontes de la psychanalyse, incluait les thérapies familiales.
tu devrais le lire...

pour les approches psychanalytiques

a écrit :

On notera d’une part le petit nombre d’études sur les thérapies familiales et conjugales psychodynamiques, ce qui ne permet pas de conclure sur les résultats,



pour les TCC, p.281 et 282

a écrit :

La thérapie conjugale comportementale apparaît comme une intervention efficace, en comparaison des listes d’attente ou des traitements placebo avec une taille d’effet de 1,01. Toutes les déclinaisons des techniques de thérapie conjugale et cognitive montrent une efficacité supérieure à une liste contrôle pour la modification de l’ajustement conjugal, l’amélioration des communications, des plaintes exprimées.



toutes les références des études sont dans le rapport que tu trouveras sans difficulté sur Google

voila un lien ICI
canardos
 
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Message par Jacquemart » 10 Fév 2012, 13:11

Logan ayant écrit puis effacé un message, je me propose d'effacer également les réponses à ce dernier. La discussion peut reprendre à partir de ce point.
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Message par jeug » 10 Fév 2012, 19:12

(satanas @ vendredi 10 février 2012 à 00:00 a écrit :
(canardos @ jeudi 9 février 2012 à 20:34 a écrit : je pense que c'est à la psychanalyse de faire la preuve de son efficacité, pas le contraire...c'est comme l'existence de dieu..c'est à ceux qui y croient d'en apporter la preuve, pas aux athées de démontrer qu'il ne se cache pas tres loin dans une galaxie lointaine..

Ouais, on pourrait penser que pour des communistes, des matérialistes, c'est comme ça....
Mais c'est apparemment plus compliqué....Le chamanisme, la sorcellerie, les superstitions, les croyances en dieu font plus appel aux sentiments, aux sensations qu'à quoi que ce soit de rationnel...
Et c'est encore plus vrai quand on touche au domaine "sacré" du cerveau, de la pensée, de la relation affective, de la souffrance psychique où la science n'en est qu'à ses balbutiements...
La force de la psychanalyse, c'est le reflet de la faiblesse des connaissances humaines sur tout ce qui touche au mental, de l'incapacité médicale à donner des réponses claires et des thérapies compréhensibles et efficaces

Oui, mais c'est justement tout à fait ce qu'il ne faut pas accepter !
jeug
 
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Message par quijote » 11 Fév 2012, 22:19

(granit @ samedi 11 février 2012 à 21:46 a écrit :
a écrit :la psychanalyse est une thérapie au sens où elle accompagne des troubles du comportement (c'est-à-dire des actes répétitifs qui dans une société donnée entraîne de la souffrance pour le sujet qui les effectue et/ou ceux qui en sont victimes) en tentant d'en élaborer une généalogie (faire ressortir les moments de crise/décompensation et les corrélations que l'on peut en déduire). Pour ce faire, elle passe par la verbalisation et la réminiscence. Elle n'a pas forcément à prétendre guérir une névrose mais plutôt, je pense, à en faire prendre conscience et à permettre à ceux qui en souffrent de comprendre pourquoi (?) et comment cela survient. Elle aide à gérer des structures excessives. Pour la psychose, elle a l'humble ambition de dire que les patients ne sont pas forcément condamnés à seulement gober des cachetons mais qu'eux aussi ont le droit de prendre leur pied et de s'articuler au réel (projets de psy institutionnelle, je précise) : travailler, être responsable, etc.


Non.

Freud considère que la psychanalyse ne permet que de s'adapter à une société malade.

c'est la société qui est malade et non le "patient".

Une différence avec la "médecine" pour ceux qui s'interrogent.

le symptôme n'est de plus que la partie émergée de l'iceberg : contrairement aux charlatans des TCC, qui le voient comme une fin en soi.

J'ajoute que la psychanalyse est une science. Matérialiste et plus encore, Dialectique.

le fais tu exprés? tu provoques ou quoi ? une "science", la psychanalyse ?.. à ma connaissance,même Freud ne la présente pas comme ça : plutôt une hypothèse , une approche thérapeutique possible .Car une science , ce sont des lois , des données objectives dûment vérifiées et établies ,sur la base de l 'expérience , après maintes et maintes confrontations ..dans la psychanalyse , on parle plutôt d 'inter "subjectivité" ...
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