Les concombres bios masqués

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par yannalan » 25 Juin 2011, 13:19

C'est bien de botter en touche, mais des intox alimentaires, il y en a largement dans le non-bio, quant à l'usage du fumier animal, il n'est pas plus analysé chez les non-bios que chez les autres. Les usines à steak qui congèlent pour les grandes surfaces arrivent aussi à produire ce genre de bactéries. Ça va vite, suffit d'un gars qui se lave mal après être allé aux chiottes, d'un bout de viande mal nettoyé... même dans ce genre d'usine qui ressemble plus à un hosto.
Il y a danger dans les deux systèmes. Et la DSV vient chez les bios comme chez les autres.
yannalan
 
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Message par canardos » 25 Juin 2011, 15:04

bien sur il n'y a pas que le bio! les intoxications à base d'E.Coli ont toujours une origine animale principalement bovine et les" usines à steacks" sont toujours une source de contamination potentielle, même avec de grandes précautions, pas toujours prises loi du profit ou négligence oblige.

Mais ce que dit Luc c'est que l’équation naturel = sain et chimique et industriel = toxique et danger est fausse

le discours bio fondé la dessus est largement du marketing destiné à tromper l'opinion et en l’inquiétant à lui vendre des produits plus chers avec une meilleure marge de profits.

mais en fait l'agriculture traditionnelle dont se revendique le courant bio utilise souvent des méthodes bien plus susceptibles de créer des contaminations que l'agriculture industrielle relativement contrôlée.

en matière de légumes ce sont largement des exploitations bio qui ont été mises en cause et pas seulement en Allemagne.

l’épandage de fumier animal à l'ancienne n'améliore pas les choses, surtout en l'absence de contrôle.

doit_on rappeler qu'une grande partie des épidémies humaines proviennent d'asie du sud-est et du Sud de la chine à cause d'une agriculture fondée sur des petites exploitations basées sur le triptyque pisciculture, canard, cochon et exploitation intensive du fumier pour la culture du riz et des légumes. Un extraordinaire bouillon de culture, surtout en milieu tropical et subtropical

je ne dis pas qu'il faille renoncer à ces méthodes anciennes pour ne recourir qu'aux engrais chimiques mais il faut etre conscient de leur danger, instituer les contrôles nécessaires, et soumettre les exploitations "bio" (quel terme marketing ridicule!) aux mêmes contrôles que les autres.

et arrêter la propagande et la publicité mensongère sur le thème "le bio est forcement plus sain parce que naturel et fait à l'ancienne"

canardos
 
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Message par yannalan » 25 Juin 2011, 17:04

L'agriculture industrielle dite moderne n'est pas forcément plus saine, les agriculteurs intensifs développent des pathologies assez nombreuses par ingestion de leurs produits de synthèse (voir bananes pâr exemple) et un certain nombre passent au bio pour en finir avec ça.
Le bio n'est pas plus sain "parce qu'il est fait à l'ancienne", sinon c'est évident qu'un agriculteur bio qui bosse comme un cochon ne fera rien de bon, là je suis bien d'accord.
En Allemagne, si j'ai bien lu, l'exploitation visée n'employait pas de fumier animal d'ailleurs. Et pour trouver un autre exemple, on remonte à .... 2006 comme si depuis cette année là il n'y avait pas eu d'intox provenant d'autres méthodes de culture.
Je suis aussi d'accord avec Luc pour dire que manger bio ou pas n'est pas un critère de progressisme ou autre. C'est juste un choix d'alimentation.Les gradés des commandos-marine de Lorient mangent en bio parce qu'ils pensent qu’ils restent mieux en forme et ce ne sont sûrement ni des gauchistes, ni des babas....
yannalan
 
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Message par canardos » 25 Juin 2011, 17:18

ben, je crois que tu mélanges les problèmes.

la manipulation des insecticides et pesticides de synthèse est certes potentiellement dangereuse pour les agriculteurs et est une des sources de maladies professionnelles et l'utilisation intensive d'engrais chimiques pose des problèmes environnementaux (lessivage des sols, pollution de la nappe phréatique) mais la on parle de sécurité sanitaire du consommateur.

donc c'est un autre débat.

quand au fait que le bio est un choix de consommation, c'est certain. le problème c'est de savoir si c'est un choix de consommation fondé sur des criteres objectifs ou sur des préjugés....et je ne pense pas que les gradés des commandos de marines soient plus éclairés en la matière que le reste de la population....

je ne suis pas de ceux qui méprisent spécialement les militaires mais contrairement à toi, je n'en fait pas spécialement ma référence.
canardos
 
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Message par yannalan » 25 Juin 2011, 17:44

a écrit :je ne suis pas de ceux qui méprisent spécialement les militaires mais contrairement à toi, je n'en fait pas spécialement ma référence.

Je n'en fais pas "une référence", c'est juste pour dire que bouffer bio n'est pas qu'un lubie de baba cool plus ou moins gauchistes et que ça n'indique aucun progressisme.
Ils ne sont pas plus éclairés,mais ils ont suivis de très près par leur médecins qui ne sont pas spécialement anti scientifiques non plus.
Les trucs qui empoisonnent les agriculteurs se retrouvent en partie dans leur production, ça ne disparaît pas comme ça au moment de la vente.
Je le demande aussi parfois dans quelle mesure il n'y a pas une résistance plus faible des organismes aujourd'hui.. Quand je vois ce qu'on bouffait quand j'étais gosse en Algérie et les stands de viande sur le marché de Djelfa...J'ai jamais eu de gastro, aujourd’hui, on a l'impression que les gosses en font deux ou trois par an...
yannalan
 
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Message par luc marchauciel » 25 Juin 2011, 18:05

(yannalan @ samedi 25 juin 2011 à 18:44 a écrit :
a écrit :je ne suis pas de ceux qui méprisent spécialement les militaires mais contrairement à toi, je n'en fait pas spécialement ma référence.

Je n'en fais pas "une référence", c'est juste pour dire que bouffer bio n'est pas qu'un lubie de baba cool plus ou moins gauchistes et que ça n'indique aucun progressisme.

On peut parfois avoir des surprises en ce qui concerne des gens qui bossent avec leur physique et qui sont suivis par des médecins de près. Il suffit de regarder le nombre de sportifs qui portent des bracelets Powerbalance, ou le cas du FC Metz qui a passé une convention avec un labo d'homéopathie (on a vu le résultat, d'ailleurs. Ceux qui suivent le foot comprendront)
Sur les avantages et les inconvénients du bio, il me semble que plus que des toubibs de bidasses, la meilleure référence reste encore l'académie d'agriculture :

http://www.academie-agriculture.fr/mediath...9rapport_AB.pdf

ou encore ce rzaport de l'afssa de 2003 pour les aspects nutritionnels et sanitaires, puisque c'est la question posée :

http://www.salmone.org/wp-content/uploads/...-ra-agribio.pdf

Tout cela est résumé ici :

http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1390


a écrit :
Dix questions sur l’agriculture biologique
par Louis-Marie Houdebine - SPS n° 290, avril 2010


1. L’agriculture biologique est-elle une innovation ?La révolution verte qui repose en partie sur l’utilisation d’engrais chimiques et de pesticides divers a permis depuis un demi siècle, à des centaines de millions de personnes, de disposer de plus de nourriture. La France elle-même est ainsi passée du statut d’importatrice de nourriture à celui d’exportatrice. Selon un schéma classique qui voulait que toute innovation technique soit un progrès pour l’humanité, les hommes se sont contentés de leur nouveau succès jusqu’à constater progressivement que ces procédés appliqués sans finesse comportaient divers effets secondaires environnementaux indésirables. La nécessité de repenser les pratiques de la révolution verte a été perçue par les instances responsables, et des mesures sont, depuis, en cours pour tenter de trouver un compromis entre les avantages de la révolution verte et les exigences de préserver l’environnement au sens le plus large. L’approche biologique propose, pour simplifier, de revenir au statu quo ante, ce qui ne peut être considéré, au sens strict, comme une innovation, mais au pire comme une régression.

2. Les produits biologiques sont-ils plus sains pour les consommateurs ?De multiples rapports, dont un publié par l’AFSSA [1] en 2003 à la suite d’un congrès international sur le sujet, et un autre par les instances britanniques [2] en 2009, montrent que la composition chimique et biochimique des produits biologiques ne diffèrent que très légèrement de leurs homologues conventionnels. Rien n’indique, selon ces critères, que la consommation des produits biologiques est un gage de meilleure santé pour les consommateurs.

Un nombre significatif d’intoxications, parfois mortelles, dues à la consommation de produits biologiques a été relevé dans le passé. Elles étaient dues à des contaminations par des salmonelles, des bactéries et des champignons divers. Ces accidents deviennent plus rares avec les contrôles qui éliminent les lots de nourriture dangereuse.

Un point particulier est celui des mycotoxines cancérigènes. Ces toxines s’accumulent dans les plantes à la faveur du développement de champignons microscopiques. Il a ainsi été observé que le maïs biologique contient nettement plus souvent de fumonisine que le maïs conventionnel qui lui-même en contient plus que le maïs Bt génétiquement modifié pour résister à certains insectes nuisibles [3]. Il est établi qu’une plante non protégée est attaquée par les insectes qui perforent les parois des feuilles et des tiges, ce qui permet à des champignons de s’implanter et de sécréter des toxines qui sont transmises à l’homme directement, ou via les produits animaux.

3. Les produits biologiques contiennent-ils moins de pesticides ?
Ceci est logiquement une réalité, en tout cas en ce qui concerne les pesticides chimiques non autorisés en agriculture biologique. La question est de savoir quel est l’effet sur la santé humaine. Les Grecs anciens avaient déjà énoncé l’idée que tout, y compris ce qui est avéré comme bénéfique pour nous, est toxique si on dépasse une certaine dose. À l’inverse, des doses très faibles de substances toxiques n’ont pas d’effets néfastes sur l’organisme qui a des mécanismes puissants de détoxification. Nous mangeons quotidiennement de telles substances, ne serait-ce qu’en mangeant des pommes de terre qui contiennent de faibles quantités de toxines mortelles, les solanines.

Dans son rapport annuel [4] publié le 9 juillet 2009, l’AESA (Agence Européenne de Sécurité des Aliments) indique que les limites autorisées de produits phytosanitaires sont dépassées dans 4 % des échantillons de fruits, légumes et céréales testés. Ceci ne signifie pas que les risques sont élevés, car la marge de sécurité est plantureuse. La situation n’est donc pas catastrophique dans l’UE, mais surtout elle s’améliore.

Un rapport commun [5] de l’Académie d’agriculture et de l’Académie de médecine conclut que les risques liés aux pesticides pour la santé sont globalement surestimés et que leurs avantages sont sous-estimés (les pesticides permettent en effet des productions de nourriture nettement plus élevées contenant souvent moins de toxines diverses). La quantité de pesticides utilisés en France est passée de 120 500 tonnes par an à 71 600 entre 1999 et 2006, ce qui ne peut être attribué à l’agriculture biologique. Le nombre de substances pesticides utilisées dans l’UE était il y a quelques années de 984 dont 611 ont été interdites avec pour objectif de n’en conserver que 250 en 2010. Parmi les 53 substances préoccupantes, 30 devaient être éliminées en 2008. Dans les pays de l’UE, un pesticide n’est accepté que s’il est dégradé à un taux de 90 % au moins en un an. Le programme REACH de l’UE ne peut que contribuer à la diminution de ces risques. Le gouvernement français s’est par ailleurs donné comme objectif de réduire de 50 % l’utilisation des pesticides avant 2018.

Certaines substances chimiques acceptées en agriculture biologique comme le sulfate de cuivre (le composé de la bouillie bordelaise) et le soufre sont loin d’être inoffensives. Les pesticides naturels présents dans certaines plantes comme les pyrèthres et la roténone ne sont pas forcément moins toxiques que les substances obtenues par synthèse chimique, qui sont par ailleurs plus strictement surveillées. La roténone a été interdite sur la base de travaux démontrant son effet neurodégénératif (susceptible de déclencher la maladie de Parkinson notamment). Le choix des pesticides en agriculture doit donc reposer sur des évaluations objectives de leurs avantages et leurs inconvénients et non sur leur origine.

Une question qui n’a pas reçu de réponse est celle de savoir s’il est possible de se procurer des quantités massives de pesticides naturels sans devoir y consacrer des surfaces arables importantes au détriment des cultures vivrières.

Les agriculteurs sont parfois exposés à des concentrations dangereuses de pesticides. Certains d’entre eux, non prévenus des risques, ont payé le prix de cette négligence. Dans leur rapport, les académiciens, comme diverses commissions de biosécurité, recommandent vivement aux agriculteurs de se protéger, comme cela est le cas pour bon nombre d’autres activités humaines.

4. Les produits biologiques sont-ils moins à l’origine de cancers ?
Un rapport commun de l’Académie des sciences, de l’Académie de médecine et du Centre international de recherche sur le cancer de Lyon [6] publié en 2007 révèle que la pollution de l’environnement dans sa globalité, naturelle et produite par les activités humaines, est responsable tout au plus de 0,1 % des cancers. Le fait que certains cancers sont en recrudescence ne signifie nullement, contrairement à ce que certains clament comme si c’était une évidence, qu’ils sont dus à l’agriculture conventionnelle. Une corrélation entre deux événements ne démontre pas que l’un est la cause de l’autre. La corrélation entre la présence d’un briquet dans la poche et la fréquence des cancers du poumon est excellente et il serait pourtant hasardeux d’en conclure que les briquets sont cancérigènes. C’est évidemment un autre facteur, le tabac, qui est en cause.

Le fait que la vie humaine s’allonge de trois mois par an dans les pays développés signifie que notre mode de vie est loin d’être une catastrophe, et c’est pour cela qu’il est envié par ceux qui ne peuvent en bénéficier. Le plaisir évident que prend la majorité des gens à manger notre bonne cuisine ramène le mythe de la malbouffe à sa juste valeur.

Il est important de prendre en compte le fait que le nombre de cancers de l’estomac a beaucoup diminué depuis 50 ans. Il est probable que cela soit dû à l’abaissement très notable des mycotoxines dans notre alimentation. Le retour vers les pratiques d’autrefois et vers la vente libre de produits artisanaux non contrôlés pourrait réserver quelques très mauvaises surprises dans les années à venir.

5. Les produits biologiques ont-ils un meilleur goût ?
Des tests [7] réalisés en double aveugle ont révélé que ce n’était très majoritairement pas le cas. Ceci a été clairement montré en particulier pour les œufs. Il ne fait pas de doute que le jaune d’œuf n’a pas la même couleur ni le même goût selon les conditions d’élevage des volailles. Les lipides qu’ingèrent les poules se retrouvent en partie dans le jaune d’œuf et ils en modifient le goût. De tels œufs sont produits dans des élevages traditionnels et non particulièrement biologiques. Il est tout à fait concevable que, dans le futur, les élevages industriels de poules utiliseront des aliments plus sophistiqués contenant les lipides en question.

Certains produits artisanaux proposent des produits obtenus à partir de variétés de plantes ou de races animales délaissées en raison de leur trop faible rendement ou leur excessive sensibilité à des ravageurs. Ces produits rares sont parfois particulièrement sapides qu’ils soient ou non cultivés selon le mode bio.

6. Les fertilisants organiques sont-ils préférables ?
Tous les agronomes paraissent d’accord sur le fait que les plantes absorbent de la même manière les éléments minéraux des engrais chimiques et organiques, seules la biodisponibilité et la vitesse de solubilisation pouvant varier.

Les engrais sont une source bien identifiée de pollution. Dans les régions d’élevage très intensif, comme la Bretagne et la Hollande, les engrais sont non seulement d’origine chimique, mais ils proviennent également des rejets animaux et humains. L’origine des engrais en question importe peu en comparaison de la quantité répandue dans les champs. Il est notoire que le lisier de porc et le fumier de vache ainsi que de volailles sont responsables d’une part essentielle de la pollution par les phosphates et les nitrates. Il est important de noter à cet égard que les résultats d’études approfondies concluent que les nitrates ne sont pas aussi néfastes pour la santé humaine que ce que l’on pensait [8].

Une question qui ne peut être éludée est celle de savoir s’il est possible de produire massivement des engrais organiques sans mobiliser des surfaces de terre qui ne sont en réalité pas disponibles. La culture sans labour qui implique que les champs doivent toujours être couverts de végétaux vivants ou morts qui fertilisent les sols est, elle, une véritable innovation.

7. L’agriculture biologique a-t-elle des rendements suffisants ?
Il est bien connu que l’agriculture biologique est moins productive (de 30 % à 50 %) que l’agriculture traditionnelle. Les conséquences de ce choix ne sont pas souvent évoquées de manière critique. Les résultats d’une étude approfondie menée aux USA et concernant la production de lait ont été publiés en 2008 [9]. Trois situations ont été comparées : (1) l’élevage dans les conditions conventionnelles ; (2) l’élevage avec l’administration de bST (bovine somatotropine) connue pour augmenter la production laitière de 15 % ; (3) l’élevage selon les règles de l’agriculture biologique. Pour une production de lait donnée, par comparaison avec l’élevage traditionnel, la bST permet de diminuer le nombre de vaches de 8 % et la surface de terre de 5 %, alors que dans les conditions biologiques ce nombre augmente de 25 % et la surface de terre de 30 %. L’azote et le phosphore polluants produits sont diminués de 6 % et 5 % avec la bST et augmentés de 34 % et 15 % respectivement dans les conditions biologiques. De la même manière, l’effet de serre et l’eutrophisation des eaux sont diminués de 6 % et 5 % avec la bST et augmentés de 13 % et 28 % dans les conditions biologiques.

Nombre d’agronomes ne voient pas dans l’agriculture biologique une solution acceptable pour assurer une production suffisante de nourriture au niveau mondial, et surtout pas en Afrique. Cette affirmation a été exprimée de manière claire entre autres au congrès de l’OCDE qui s’est tenu à Prague en 2009 [10]. Certains annoncent même que l’extension et la généralisation des pratiques biologiques à l’ensemble des continents obligeraient à utiliser toutes les terres arables, ce qui constituerait le plus grand saccage que l’homme infligerait à notre planète [11]. Une option qu’il serait imprudent de négliger consiste à mettre au point des méthodes de culture à haut rendement compatibles avec la qualité des produits et le respect de l’environnement. Ceci permettrait de laisser un maximum de terres à l’état non cultivé.

Certains agronomes ont d’autres craintes encore. Le combat affaibli contre divers ravageurs qui caractérise l’agriculture biologique pourrait se traduire à moyen terme par des infestations massives qui imposeraient des pertes de rendement considérables et des traitements phytosanitaires drastiques. Les champs cultivés selon les méthodes conventionnelles protègent actuellement les champs des agriculteurs biologiques, de même qu’en se faisant vacciner on participe à la protection de nos semblables.

8. L’agriculture biologique est-elle naturelle ?
L’engouement pour le naturel va et vient au cours des âges. Il y a cinquante ans, le naturel était à bannir au profit du synthétique tellement plus propre et plus nouveau. Le cycle fait son chemin et on ne jure plus que par le naturel et le traditionnel avec aussi peu de logique qu’il y a un demi-siècle. Les citadins de notre temps oublient trop certaines réalités. Le naturel pour l’espèce humaine est de mourir en moyenne à 35 ans. Dans les siècles passés, toute maîtrise supplémentaire de la nature était considérée comme un progrès tant celle-ci était perçue comme cruelle, ce qu’elle est toujours. Ainsi célèbre-t-on l’avènement de l’âge de pierre, l’âge du fer et, paradoxalement, on nie de plus en plus les vrais progrès de notre temps, y compris dans le domaine agricole.

.

L’agriculture biologique se pare de toutes les vertus supposées du naturel jusqu’à faire perdre parfois le plus élémentaire bon sens. Un responsable politique en visite dans une région rurale et invité à un buffet campagnard, au demeurant parfaitement appétissant, s’est vu offrir des rillettes biologiques avec la recommandation d’en consommer autant qu’il voulait sans le moindre risque pour sa santé puisqu’elles étaient naturelles [12] !
L’agriculture est par essence non naturelle, à moins que l’on considère que l’homme est un des fruits de l’évolution qui a acquis la capacité de maitriser et d’exploiter son environnement à son profit. Le fait de modifier légèrement certaines pratiques de culture ne change pas grand-chose à l’affaire.

9. L’agriculture biologique est-elle une nouvelle religion ?
L’agriculture biologique ne s’attache pas strictement à ses résultats tant qualitatifs que quantitatifs. Elle doit seulement respecter des règles dont certaines, comme l’autorisation d’utiliser de la bouillie bordelaise, paraissent bien arbitraires, tout comme les pratiques de l’agriculture biodynamique popularisées par Rudolf Steiner. Ces pratiques s’apparentent donc à des rites. Le biologique est considéré comme le bien suprême, le mal étant tout le reste, et il faut bien un diable encore plus détestable que les autres. Ce diable a été désigné : les OGM, ses producteurs, ses consommateurs, et plus généralement tout ceux qui ne les détestent pas. Les bons sujets et les bons ouvrages, comme les mauvais, sont clairement désignés pour rassurer et tranquilliser les fidèles.

Il est de plus en plus patent que les produits biologiques ne sont pas significativement plus sains que les autres. Ne pas faire pire est déjà un objectif non dépourvu d’ambition. Qu’à cela ne tienne. Les acheteurs de ces produits, déboussolés, s’entendent ainsi dire maintenant que l’agriculture biologique n’est pas faite pour augmenter la qualité des produits mais pour protéger l’environnement ! Tout cela relève décidément plus d’incantations que de démonstrations.

L’agriculture biologique est devenue un business comme les autres, avec ses lobbies et ses profiteurs de toutes obédiences.

10. Quel est l’avenir de l’agriculture biologique ?
Le commerce des produits biologiques se porte assez bien, mais il s’accompagne d’un enthousiasme instable. Nombre de consommateurs font l’essai puis calent devant le prix à payer et le manque d’évidence des bons effets annoncés. Certains consommateurs font de l’achat de produits biologiques un acte citoyen dont ils n’attendent rien à titre personnel. Cette attitude est respectable, mais l’approche biologique est-elle autre chose qu’une fausse piste ?

Il est bien évident que certaines pratiques agricoles conventionnelles doivent être abandonnées, et elles le sont progressivement. Un pur et simple retour en arrière ne paraît pas être beaucoup plus qu’une mode bonne pour les riches. Un réexamen des méthodes d’agriculture est nécessaire. Il est en cours depuis pas mal d’années déjà, indépendamment de l’approche biologique. Ses effets réels et profonds ne viendront que relativement lentement car ils n’émergeront qu’à la suite d’études basées sur la rigueur scientifique et non sur des dogmes. Ce mouvement est en marche et il s’appelle l’agriculture raisonnée [13], mais aussi l’agriculture intégrée ou à haute performance environnementale qui ont en commun d’être par définition authentiquement durables.



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[1] « Évaluation nutritionnelle et sanitaire des aliments issus de l’agriculture biologique », Afssa, 2003.

[2] Dangour et al Am J Clin Nutr 2009, 90 : 680-68

[3] « OGM et alimentation : peut-on identifier et évaluer des bénéfices pour la santé ? » Rapport de l’Afssa 2004.

[4] « Annual Report on Pesticide Residues ». EFSA Scientific Report (2009) 305, 1-106

[5] « Pesticides, OGM, agriculture biologique et santé ». Rapport de l’Académie d’agriculture et de l’Académie de médecine. 2008

[6] « Les causes du cancer en France ». Septembre 2007. Rapport de l’Académie des sciences, de l’Académie de médecine et du Centre international de recherche sur le cancer de Lyon

[7] Journée d’Échanges sur l’Agriculture Biologique, AFSSA, Paris, 18 octobre 2002

[8] Les nitrates et l’homme : Toxiques, inoffensifs ou bénéfiques ? Jean L’Hirondel et Jean-Louis L’Hirondel. Éditions Institut scientifique et technique de l’environnement. Collection droit de réponse. 2004.
Hord SG, Tang Y, Bryan NS (2009). « Food sources of nitrates and nitrites : the physiological context for potential health benefits ». Am J Clin Nutr, 90, 1-10

[9] 10 « The environmental impact of recombinant bovine somatotropin (rbST) use in dairy production » ; Capper et al. Proc Natl Acad Sci USA 2008, 105 : 9668-9673.

[10] Co-operative Research Programme : Biological Resource Management for Sustainable Agriculture Systems. Challenge for Agriculture Research. Prague 6-8 avril 2009

[11] N Borlaug, The Wall Street Journal, 30 juillet 2009 et Borlaug, N.E., 2000. « Ending world Hunger. The promice of Biotechnology and the Threat of Antiscience Zealotry ». Plant Physiology, 124:487-490

[12] Témoignage radiophonique.

[13] Référentiel de l’agriculture raisonnée Arrêté du 30 avril 2002 et publié au Journal Officiel du 4 mai 2002, et d’arrêtés modificatifs en date du 20 avril 2005 (publié au Journal officiel du 28 mai 2005) et du 5 février 2007 (publié au Journal officiel du 14 février 2007).




luc marchauciel
 
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Message par luc marchauciel » 28 Juin 2011, 21:00

Sur Agriculture et Environnement aujourd'hui :

a écrit :
Pourquoi Noël Mamère s’en prend-il à « l’agro-industrie » dans l’affaire de l’E. Coli ?

Visiblement très embarrassé par l’intoxication d’Escherichia Coli, à l’origine de sept hospitalisations dans l’agglomération bordelaise, le député-maire écologiste Noël Mamère a immédiatement mis en cause les « modes industrialisés de transformation agroalimentaire ». « C’est ce système-là que nous dénonçons avec les écologistes depuis longtemps en disant qu’il faut revenir à une agriculture paysanne », martèle l’élu Vert. Manque de bol, la germination des graines a été réalisée par... ses propres services ! C’est ce qui ressort de ses propos contradictoires. En effet, dans un premier temps, l’élu écologiste a indiqué à la presse que ces graines avaient été « élevées par les parents au centre de loisirs », pour ensuite affirmer que ce seraient deux employés du centre de loisirs où a eu lieu la kermesse qui auraient effectué la germination.

Toutefois, l’élu nie toute responsabilité, affirmant sur BFM que « les graines germées à l’origine des infections à Bordeaux étaient contaminées avant d’arriver dans sa commune ». Réagissant aux propos de l’élu Vert, le groupe britannique Thompson & Morgan, fournisseur des graines, a indiqué que ses produits étaient sains au moment de la livraison. « Nous notons que ces intoxications semblent être survenues dans un cadre bien spécifique, ce qui pourrait indiquer que quelque chose est intervenu au niveau local, ou lié à la manipulation et à la mise en culture de ces graines », a noté le porte-parole de l’entreprise. Par ailleurs, aucun cas d’intoxication semblable à ceux constatés en France n’a été observé au Royaume-Uni, ni ailleurs, a précisé la Food Standards Agency, l’organisme britannique chargé de la protection des consommateurs en matière d’alimentation. En outre, Noël Mamère est bien incapable d’apporter le début d’une preuve de la véracité de ses propos, puisqu’il ne dispose d’aucune analyse des graines montrant une contamination en amont.

En réalité, peu importe que ces graines aient été livrées contaminées ou non ; car un simple nettoyage dans de l’eau chlorée aurait suffi à rendre inactives les bactéries pathogènes. Ce qui n’a visiblement pas été fait à Bègles, haut lieu de l’écologie et de l’agriculture bio. Comme l’explique Philippe Bourgois, patron de Germ’line, l’un des trois plus grands producteurs de graines germées bio en France, « le cahier des charges de l’agriculture biologique interdit l’usage du chlore ». Certes, deux techniques alternatives existent, comme « l’immersion dans du vinaigre bio [sic !], ou dans de l’eau réchauffée à 65°, pendant quelques minutes ». Mais rien n’indique que ces simples mesures de prévention aient été appliquées à Bègles... Ainsi, des aliments ont été proposés à la consommation dans un lieu public sans que des mesures d’hygiène élémentaire n’aient été prises !

Et ce n’est pas tout. Il est en effet curieux de constater que moins de 5 jours après l’alerte internationale mettant en garde contre les graines germées, un centre de la petite enfance se complaît à saupoudrer de la soupe avec des graines germées de fenugrec, de moutarde et de roquette... Monsieur Mamère aurait-il oublié de faire appliquer le principe de précaution ? Ou sa passion pour les produits bio l’aurait-elle rendu aveugle face au véritable risque sanitaire ? Ses attaques répétées contre l’agroalimentaire ne trompent personne : l’élu Vert tente de noyer... le poison.


Gil Rivière-Wekstein



http://www.agriculture-environnement.fr/Po...n-prend-il.html
luc marchauciel
 
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Message par luc marchauciel » 28 Juin 2011, 21:18

Sur le même site le même jour :


http://www.agriculture-environnement.fr/Le...-une-crise.html


a écrit :
Les premières leçons d’une crise
28 juin 2011
 

La dramatique crise sanitaire provoquée par la bactérie Escherichia Coli de typeO104:H4, qui a frappé la région de Hambourg, au nord de l’Allemagne, apporte d’ores et déjà son lot d’enseignements. Tout d’abord, elle rappelle que c’est bien le risque naturel microbien qui demeure le principal danger sanitaire – quoi qu’en pensent les pourfendeurs de la chimie et des pesticides. L’intoxication allemande via des graines germées bio (lentilles, soja et petits pois) a en effet provoqué le décès de plus de 35 personnes et entraîné près de 1 000 cas de syndrome hémolytique et urémique (SHU). Certains de ces malades auront des séquelles à vie, notamment des insuffisances rénales.

Deuxième enseignement : le meilleur remède contre ces bactéries tueuses consiste à maintenir un très haut niveau d’hygiène afin d’éviter toute transmission bactérienne entre matières fécales – qui abritent ce type de germes pathogènes – et la chaîne alimentaire. Bien entendu, ceci est valable pour toutes les filières alimentaires, mais c’est plus particulièrement vrai pour les éleveurs en prise directe avec les animaux et les agriculteurs qui utilisent des composts d’origine animale. Évacuer le problème en affirmant qu’« en agriculture biologique, il n’est pas possible d’avoir une telle infection », comme l’a fait le président de la Fnab, Dominique Marion, n’est tout simplement pas une attitude responsable. Plus sérieusement, Paul Hunter, professeur de santé publique à l’Université d’East Anglia (Grande-Bretagne), considère que « l’agriculture biologique, avec tout ce qu’elle entraîne en termes de non usage de produits chimiques et de fertilisants de synthèse, comporte un risque supplémentaire ». Certes, le compostage est censé tuer les bactéries, mais encore faut-il qu’il soit effectué correctement, ce qui n’est pas toujours le cas. Comme l’a démontré une étude de l’Université du Minnesota publiée dans le Journal of Food Protection en 2004, le risque de contamination par Escherichia Coli est six fois supérieur en agriculture bio qu’en agriculture traditionnelle.

Troisième leçon : la crise a réveillé de bien sinistres réflexes xénophobes. « Le concombre espagnol a moins d’amis que DSK », ironise la chroniqueuse Isabelle Talès dans Le Monde. Avant même que la preuve de sa culpabilité n’ait été apportée, la cucurbitacée ibérique « présumée innocente » était en effet déjà devenue « tueuse » dans la quasi totalité de la presse ! Dans la foulée, c’est l’ensemble de la production espagnole qui a été mise au banc des accusés, tandis que certains responsables agricoles français et allemands tenaient des propos particulièrement malplacés sur la différence entre nos méthodes de production, censées être « plus propres », et celles de nos voisins du sud. Quelle indécence ! Quel manque de solidarité avec les producteurs andalous, qui vivaient au même moment un véritable cauchemar. Et surtout quelle erreur de jugement, puisque preuve est désormais faite que l’origine de la contamination était plus proche de Hambourg que de Malaga. Enfin, la gestion de la crise a été calamiteuse, avec d’une part des responsables politiques régionaux parlant à tort et à travers avant même de disposer de solides éléments de preuve, et d’autre part des autorités sanitaires qui, au départ, ont travaillé sans la rigueur qu’on était en droit d’exiger d’elles. Reprendre une enquête à zéro plus de dix jours après la première alerte témoigne d’un dysfonctionnement indiscutable. C’est donc bien une réforme du système de veille sanitaire qui s’impose. Il conviendrait ainsi de doter l’Europe d’une cellule de crise indépendante des États-membres et capable de se soustraire aux enjeux politiques nationaux et régionaux.

Gil Rivière-Wekstein

luc marchauciel
 
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Message par luc marchauciel » 29 Juin 2011, 18:45

Commentaire sur le blog Imposteurs à propos de cette affaire :

a écrit :
Mamère et MMR rament dans le même bateau bio 
 

En l’espace de quelques semaines, 3 affaires de contamination d’aliments par des bactéries Escherichia Coli sont venus rappeler la nature des vrais problèmes alimentaires, loin des délires de MMR ou d’Isabelle Saporta : le risque bactérien (salmonelles, listéria, E coli) est de loin le plus important.

 
L’épidémie la plus grave a pour origine des graines germées produites par une ferme bio allemande. Responsable à elle seule de 3900 cas d’infection à Escherichia coli entérohémorragique (Eceh), elle a entrainé à ce jour 48 décès (1). Alors que la réalité des risques sanitaires spécifiques liés à l’agriculture biologique est soulignée , on s’attendrait à ce que ceux qui font des peurs alimentaires leur fonds de commerce fassent au minimum preuve de réserve, à défaut de réclamer des contrôles plus rigoureux des pratiques et des produits de la filière bio. Mais certains ne veulent visiblement à aucun prix ternir l’image trompeuse du bio sain et sans danger qui fait la fortune des publicitaires et de certaines grandes enseignes. Que ce soit par aveuglement idéologique, par opportunisme politique, ou par motivation mercantile (les trois n’étant pas contradictoires),  ils feront tout pour empêcher que soit tirées les leçons qui s’imposent, voire pour détourner la responsabilité vers de faux coupables, prenant ainsi la très grave responsabilité de prochaines intoxications alimentaires.

 
Parmi eux, Marie-Monique Robin et Noël Mamère. Les deux menteurs invétérés trouvent ainsi les moyens de s’en prendre… à l’agriculture industrielle.
 

Lisons la prose récente de la  cruche d’Arte à ce sujet (2) :

« La bactérie E Coli bien connue des élevages intensifs

Je m'étais abstenue d'intervenir dans l'affaire de la bactérie E Coli, attendant de connaître les résultats de l'enquête, mais devant la mauvaise foi des commentaires que je lis sur ce Blog, j'ai décidé de sortir de mon silence (prudent). Comme le rappelle cet article du New York Times, qui est, comme chacun sait, un journal activiste radical (!!), la bactérie E Coli est surtout connue pour proliférer dans les élevages intensifs où on use et abuse d'antibiotiques. »

 

Elle qui était bien inspirée de garder son silence prudent (sic) , ne pouvait plus attendre, se rattrape donc comme il se doit par une rafale d’âneries : la bactérie E.coli n’a effet rien de spécifique à l’élevage industriel, ni même à l’élevage tout court. C’est une des bactéries les plus courantes, spontanément présente dans la flore intestinale des humains et des animaux à sang chaud. Fort heureusement, elle est la plupart du temps inoffensive, certaines souches seulement sont pathogènes. La bactérie E.coli ne prolifère donc pas spécialement dans les élevages intensifs (classique fantasme de MMR and cie), et l’allusion aux antibiotiques est d’autant plus stupide que la souche concernée (0104:H4) comme le souligne l’OMS (3), n’avait jamais été jusque là rencontrée lors d’une épidémie, n’était donc ni recherchée ni ne faisait l’objet de traitements antibiotiques dans les élevages.




Suite sur :
http://imposteurs.over-blog.com/article-ma...o-78139115.html


J'attire l'attention de Yannlan sur la note de bas de page numéro 8, qui fait écho à un des ses commentaires précédents :

a écrit :
Soulignons tout de même l’avantage d’une meilleure traçabilité des produits issus de l’industrie agro-alimentaire et commercialisés en grande surface : il n’a fallu que 4 jours pour identifier les steaks hachés comme responsable des intoxications de Lille, la marque, le lot contaminé, ses lieux de vente etc… Traçabilité beaucoup plus difficile à établir dans le cas du produire et consommer local, aux relations « basées sur la confiance » si chères à nos écolos. La confiance et la sympathie que m’inspirent tel producteur vendant sur le marché n’est en aucun cas une garantie de meilleure sécurité
luc marchauciel
 
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Message par yannalan » 29 Juin 2011, 19:57

A Bègles, ça a été très vite aussi.
Je ferai juste remarquer qu'en Allemagne, le producteur incriminé a déclaré ne pas employer de fumier sur ses cultures. Et question "local", il arrose quand même large...
Les contrôles vétérinaires sont les mêmes pour tous les produits. J'habite une région de production laitière, et que le lait soit ramassé en bio, en intensif ou en autre chose, le contrôle laitier est identique. Pour la viande c'est pareil.
A Bègles, on ne sait pas encore ce qui s'est passé, il semble qu'il y ait des malades n'ayant pas été à la kermesse en question. Je préfère attendre les résultats de l'enquête plutôt que de sauter sur n'importe quoi comme certains ici (voir titre).
Je ne suis pas manique du bio, disons que dans la clientèle il y a plusieurs catégories :
--Les tordus. Y a qu'à voir les pubs dans certains magazines ou les tableaux d'affichage des coops Bio, il y a pas mal de charlots (reiki, jeûne et randonnée, guérison par les pierres, etc...). Assez minime.
--les sportifs/santé :voir stand lait de riz, soja, "sans gluten, son, etc...
-- Les "amis de leur ventre" comme on dit en breton. On trouve des trucs qui n'ont pas voyagé ou été entreposés n'importe comment et des viandes élevées en général de façon correcte.C'est vrai qu'un poulet élevé en plein air et abattu plus tard est bien meilleur qu'un "poulet-sécateur" industriel. Qu'il soit bio ou pas.Mais il se trouve que ce sont surtout les bios qui élèvent comme ça.
Pareil pour les légumes, un producteur local peut amener des marchandises fraîches sans avoir à les cueillir avant qu'elles ne soient à point. Bio ou pas, mais ce sont surtout les bios...
Moi je suis la catégorie 3 et on est majoritaires à mon avis. Pour les prix, on compare avec la famille qui va en supermarché, c'est pas facile dans la mesure où les comportements en cuisine sont différents. En supermarché, on achète un tas de trucs tout prêts chers pour ce que c'est.Les clients bios cuisinent plus.
J'essaie pas de vous convertir,j'en ai rien à foutre, mais bon, faut un peu analyser aussi.
yannalan
 
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