mettons simplement que dans la plupart des pays développés industriellement et scientifiquement, l'autisme est pris en charge avec des méthodes qui n'ont rien à voir avec les méthodes totalement inefficaces et culpabilisantes appliquées majoritairement en France, méthodes qui depuis des dizaines d'années ajoutent encore au fardeau et à la douleur des parents et qui s'apparentent pour l'enfant à de la garderie, en renonçant à le faire progresser, quitte à le bourrer de neuroleptiques en démolissant sa santé pour le faire tenir tranquille.
mais, bien sur, si les autistes aux USA sont mieux pris en charge qu'en France, c'est à condition que les parents payent, et très cher.
je ne suis pas naïf. Tout dépend évidemment du dispositif de protection sociale et de prise en charge des soins et d'éducation pour les handicapés.
Mais ce qui est dramatique en France, c'est que pour une conjonction de raisons historiques et financières, la prise en charge des autistes est à la fois insuffisante sur le plan quantitatif, insuffisante en termes d'encadrement, et faite sur des bases fausses et par conséquent totalement inefficace, ce qui fait que non seulement on ne met pas assez de moyens au pot mais qu'en plus on les utilise très mal.
Développons un peu, quitte à faire taxer ce développement de logorrhée par Abounouwas selon son aimable expression. Mais enfin comme il a expliqué que critiquer les théories psychanalytiques en général c'était de l'hystérie, c'est normal pour un hystérique d'avoir la parole abondante. De toutes manières tout le monde sait que critiquer la psychanalyse ne peut être le fait que de malades, ça fait des années que Roudinesco l'explique en long et en large dans les médias.
historiquement jusqu'aux années 80 pour devenir psychiatre, il fallait non seulement faire son internat de psychiatrie mais avoir suivi une analyse. ce n'était pas une condition légale mais une condition de fait imposée par les professeurs à la fois universitaires et praticiens hospitaliers. pratiquement 100% des psychiatres étaient donc formés officiellement à la psychanalyse, et devaient montrer patte blanche en montrant leur adhésion à ces théories. Ce n'est plus le cas actuellement mais la plus grande partie des psychiatres en activité ont été formés sur ces bases et ont travaillé pendant des années voire des dizaines d'années en les appliquant, particulièrement en pédopsychiatrie. C'est encore plus vrai pour les psychologues puisque en 2012, les professeurs qui les enseignent à la fac sont encore pratiquement tous des défenseurs de la psychanalyse et les forment et les notent aux examens sur cette base. (j'ai mis sur le fil psy ou pas psy un sujet d'examen donné par un professeur de psychologie par ailleurs expert judiciaire et comique troupier au procès d'Outreau)
donc au départ l'ensemble des personnes s'occupant de l'autisme recrutées dans dispositif sanitaire et médico-social français et affectés aux soins des autistes mais également des schizophrènes ne disposait pas de l'outil adéquat. Avec souvent la meilleure bonne volonté et en toute bonne foi, il s'est trouvé démuni face à ces troubles qu'il prétendait soigner sur de mauvaises bases. Et puis petit à petit, sa pratique a été remise en cause par la révolte des parents d'une part, les progrès des connaissances médicales et éducatives, et l'arrivée de nouvelles promotion de psychiatres mieux formés qui rejetaient ces théories.
Parallèlement, depuis les années 80, le gouvernement a tapé à bras raccourci sur le secteur psychiatrique qui est complètement dévasté et asphyxié avec une diminution drastique de ses moyens alors que la population demandant des soins augmentait sans cesse. La réaction du personnel médical et paramédical formé à la psychanalyse et qui s'est trouver assumer cette charge croissante dans des conditions de plus en plus déplorables, cela a été de lier la remise en cause de la méthode psychanalytique a la volonté de démanteler le secteur public et d'abandonner les malades.
l'arrivée de nouvelle méthodes comportementalistes pour éduquer les autistes, les réactions des parents d'autistes, au lieu d'amener la plupart des professionnels en place à revoir leurs conceptions à provoquer au contraire un réaction de repli en forteresse. C'est dur d'admettre que tous es efforts qu'on a fait, tous les sacrifices qu'on a consenti, ont été non seulement inutiles mais contre productifs.
On a vu les psychiatres français s'opposer à la classification américaine des troubles mentaux, la DSM, une classification purement descriptive et obtenir que la classification française, la CFTMEA prévoit une exception à cette classification descriptive justement pour l'autisme. Pour la catégorie autisme, la description de la CFTMEA est largement inspirée de l'interprétation psychanalytique, rendant la CFTMEA non pas descriptive mais interprétative (l'autisme est classé dans les psychoses). Ceci marque une différence avec les autres classifications internationales, qui sont athéoriques. Cette exception française obtenue par un lobby est particulièrement lamentable.
les méthodes comportementales d'éducation des autistes comme ABA ont été assimilées avec une violence et une exagération inouïes à un conditionnement pavlovien.
quand aux associations de parents d'enfants autistes elles se sont fait accusées d’être mal informées,haineuses et manipulées. Après tout qu'attendre d'autres de parents assez mauvais pour avoir rendu leur enfants autistes.
Le problème, c'est que les psychanalystes défendent une forteresse vide. pour reprendre la formule de Bettelheim en 'appliquant cette fois non aux autistes mais à la théorie psychanalytique.
et que ce sont les autistes et leurs familles qui payent les frais de cette guerre. qui payent là fois la politique de restriction budgétaire du gouvernement et le raidissement de professionnels dépassés qui défendent leur pré carré.