(charpital @ lundi 8 septembre 2008 à 12:02 a écrit :
Pour en revenir au sorcier amazonien et a la pensée scientifique, je ne crois pas qu'on puisse les comparer (et donc décréter que l'une est "supérieure" a l'autre) L'une est adaptée a un certain contexte et une certaine société (le shamman est adaptée a une société sans classe et sans état, avec un trés faible développement des forces productives) et l'autre a une autre société (avec une société de classe et un état fort, plus un développement des forces poductives considérables)
Bien sûr que si on peut les comparer, avec des critères absolus que tu demandes à Canardos, et conclure que l'explication de la nature par l'un est bien "inférieure" à l'explication de la nature par l'autre. Parc eque l'une relève d'une poesnée rationelle qui a permis des progrès phénoménaux dans le contrôle de la nature elle-même, alors que l'autre relève d'une pensée magique sans beaucoup de prise sur le réel.
Il ne faut pas lâcher sur le fait qu'il y a des critères universels de détermination du vrai par delà les cultures, et c'est même une raison essentielle pour lquaelle je considère le shaman amazonien comme mon semblable avec lequel je peux échanger.
Charpital, je trouve que tu ne tiens pas un discours relativiste, mais que tu t'en approches parfois. Sur le sujet, voir :
http://www.pseudo-sciences.org/article.php3?id_article=495Avec notamment ce passage qui s'appuie sur le livre de Sokal "postmodernisme et pseudosciences"
a écrit :
L’affaire démarre en 1981 lorsqu’un groupe d’intellectuels et de scientifiques indiens publie une Déclaration sur la mentalité scientifique directement puisée aux sources des Lumières, puisqu’elle critiquait la persistance en Inde de l’illettrisme, des superstitions et des hiérarchies sociales fondées sur la religion. Ce texte déclenche alors les foudres d’intellectuels néo-gandhiens, qui, selon une optique typique du postmodernisme, voient au contraire dans la science un instrument d’oppression au service des puissances coloniales. Ainsi, Ashis Nandy pouvait écrire : « dans un monde où des autorités arbitraires dépossèdent constamment l’individu de son droit à contrôler sa propre destinée, une situation dont la science et la technologie modernes sont partiellement responsables, l’astrologie tient lieu pour les pauvres de défense psychologique. C’est une tentative de trouver le sens d’un présent qui n’est qu’oppression dans un avenir maîtrisable (…). En somme, l’astrologie est le mythe des faibles, la science moderne est celui des forts » (p. 90). Vandana Shiva, déjà évoquée, est elle aussi représentative de cet obscurantisme antiscientifique drapé dans les habits de la résistance à l’oppression : « Les "faits" de la science réductionniste sont des catégories socialement construites et qui portent les marques culturelles du système occidental, bourgeois et patriarcal, lequel constitue le contexte de leur découverte et de leur justification. » (p. 94).
L’intérêt de cet exemple indien est que cette polémique a débordé le champ de la querelle philosophique pour s’incarner concrètement sur le plan politique. En voulant « décoloniser » les consciences et en expliquant qu’il n’y a pas de « science » mais des « ethnosciences » qui ne se comprennent que dans un système culturel donné, ces intellectuels de gauche ont radicalement déblayé le terrain philosophique pour un parti nationaliste hindou, le BJP, qui a accédé au pouvoir entre 1998 et 2004, et qui, autour de la notion d’« hindouité », a appliqué son programme de restauration des croyances traditionnelles en expurgeant les manuels d’histoire des contributions des musulmans et en instaurant à l’université l’enseignement de toutes une série de pseudosciences, dont l’astrologie védique. Le jugement de Nanda est implacable : « Les humanistes de gauche ayant adopté un programme nativiste et antirationaliste fondé sur des théories postmodernes prétentieuses, il ne reste quasiment plus aucune résistance organisée aux nationalistes hindous. (…) Il nous manque une conception du monde laïque convaincante capable de mobiliser l’opinion populaire et qui ne craigne pas de contredire la prétendue « sagesse » des traditions populaires. » (p. 117). Et Sokal de renchérir : « Les attaques du postmodernisme contre l’universalisme et l’objectivité, tout comme sa défense des "savoirs locaux", s’adaptent particulièrement bien aux idéologies nationalistes de tout genre. La plupart des postmodernes contemporains sont des intellectuels progressistes qui se soucient sincèrement du sort des pauvres et des opprimés. Malheureusement, les idées ont la fâcheuse manie d’échapper aux intentions initiales de leurs créateurs » (p. 149).
Evidemment, je ne peux pas aller contre ce que dit Canardos :
a écrit :
la d'accord, il n'y a pas de raison de faire de differences entre la musique indienne, la musique chinoise la musique arabe ou la musique classique europenne.
même si je peux pas m'empêcher non plus de trouver que du rock n roll avec des guitares électriques c'est vachement moins chiant que de la musique traditionnelle indienne avec des tablas.... Mais bon, là, je veux bien admettre que c'est un point de vue d'occidental qui est le produit de son milieu et de son époque.