a écrit :
Le vendredi 11 mai 2007
[center] Regain de poids après un régime: l'environnement en cause?[/center]
Laura-Julie Perreault
La Presse
Trois-Rivières
Un régime alimentaire et de l'exercice vous ont fait perdre cinq kilos, mais vous les avez repris en quelques semaines sans comprendre pourquoi? Des chercheurs de l'Université Laval viennent tout juste de trouver une explication surprenante, liée à la qualité de l'environnement.
En suivant de près la perte de poids d'une quinzaine de personnes, Angelo Tremblay et son équipe de chercheurs de la faculté de médecine de l'Université Laval ont découvert chez leurs sujets une baisse de métabolisme anormale, une diminution des enzymes qui permettent de transformer les graisses en énergie ainsi qu'une chute des hormones thyroïdiennes.
« Ce sont des changements qui ne facilitent pas le maintien du poids et même qui favorisent le regain du poids », a exposé le chercheur en kinésiologie, hier, lors du congrès de l'Association francophone pour le savoir (ACFAS), qui se tient à Trois-Rivières depuis lundi.
« C'est le message d'un organisme qui ne veut pas tolérer cette perte de poids. Qui dit : tu as beau te priver, je ne dépense plus rien », vulgarise le chercheur en entrevue avec La Presse.
Mais comment expliquer cet entêtement du corps? Angelo Tremblay croit que 50 % de la réponse se cache derrière les contaminants que nos corps ingurgitent quotidiennement.
L'expert montre du doigt les organochlorés que l'on retrouve dans certains pesticides. La grande majorité de ces insecticides de la première génération, utilisés abondamment entre les années 40 et 70, est aujourd'hui proscrite, mais leur présence dans notre environnement se fait toujours sentir. Des études ont déjà lié leur présence dans l'organisme humain aux maladies de Parkinson et d'Alzheimer.
Résultat : nous sommes tous pollués, dit le Dr Tremblay. Les contaminants sont solubles dans les graisses du corps et leur présence augmente avec l'âge.
Dans le cas d'une perte de poids, les contaminants, répartis dans les graisses, deviennent tout à coup plus concentrés. Et c'est ce changement, explique le chercheur, qui freine en partie la perte de poids.
Un problème sans solution
L'équipe de chercheurs a tenté de trouver une solution à la contamination. À ce jour, une seule avenue est concluante : l'allaitement maternel permet d'évacuer des toxines mais les refile au poupon.
L'alimentation et la pratique d'activités physiques, elles, n'y peuvent rien. Les tests de l'Université Laval ont démontré que les végétaliens, qui ne consomment ni viande, ni produits laitiers, ni oeufs, sont tout aussi contaminés que les amateurs de rôti de boeuf. Les athlètes, tout comme les sédentaires, sont affectés. « Notre style de vie n'a aucun impact là-dessus », ajoute le Dr Tremblay en affichant une mine déconfite.
« Je n'aime pas trop être porteur d'une mauvaise nouvelle sans solution », conclut le chercheur, qui a pourtant le sourire facile, avant de retourner échanger avec ses collègues.