Le truc, dans cet affaire, c'est que "infini", ça peut qualifier tout un tas de quantités, et il est parfaitement vaseux de passer de l'une à l'autre sans raison.
Par exemple:
La durée entre deux instants (disons intant 1 et instant 2) est finie. Par contre, il y a une infinité d'instants entre ces deux instants.
Dans ma première phrase, je parle de la finitude de la "durée", dans la deuxième, je parle de la finitude du "nombre d'instants". Ce n'est pas pareil.
Ou encore: on peut subdiviser un mètre en des quantités de plus en plus petites: je coupe mon mètre en deux, puis je coupe l'une des moitiés en deux, etc... Si ce processus est continué (mentalement) à l'infini, j'ai une infinité de morceaux avec des tailles de plus en plus petites. Mais mon mètre a toujours une longueur finie (1 mètre, pas une infinité de mètres!), et la somme des longueurs de ces morceaux fait toujours 1 mètre. Encore une fois, je parle de deux quantités, mesurées sur le même objet (mon mètre de départ), mais qui sont différentes. L'une peut-être infinie, l'autre pas, et on ne peut pas déduire la finitude de l'une de la finitude de l'autre.
Ce qu'Engels défend dans ce texte, c'est en gros qu'il n'y a pas eu de commencement au temps (d'instant avant lequel il n'y avait pas d'autre instant),
ce qui n'est certainement pas une question de durée, par exemple.
Cela dit, il "mélange" un peu plusieurs choses, parce qu'un certain nombre de concepts n'étaient pas bien clairs à l'époque (ni pour Engels ni pour les autres). Si le fond de l'agumentation est bon, il ne faut pas trop se focaliser sur les détails.