
Chômeurs en fin de droits : une catastrophe sociale
Quatre organisations de chômeurs, AC !, APEIS, MNCP et CGT chômeurs, appellent à une journée d'action le 26 février, jour où le Medef et les syndicats devraient se rencontrer pour discuter de la situation du million de chômeurs qui arriveront en fin de droits en 2010, d'après les chiffres de Pôle emploi.
Dans un communiqué ces organisations affirment : « Il n'est pas possible qu'il y ait toute une partie de la population sans moyens d'existence. » Et en effet c'est ce qui va arriver à la majorité de ce million de personnes, qui ne toucheront plus un centime des caisses de chômage auxquelles ils avaient cotisé quand ils travaillaient. Toujours d'après Pôle emploi, 62 % de ce million de chômeurs en fin de droits - soit environ 600 000 personnes - n'auront droit ni au RSA ni à l'allocation de solidarité sociale (ASS) et se retrouveront sans aucune ressource ! En effet les conditions d'attribution du RSA et de l'ASS sont restrictives, le RSA tenant compte par exemple des revenus du conjoint, des prestations familiales et des aides au logement, et l'ASS n'étant accordée qu'à ceux qui peuvent justifier de cinq années de travail dans les dix années passées avant la perte de leur emploi...
Ces 600 000 et leurs familles n'auront plus aucune ressource. Mais les ressources des 400 000 qui toucheront le RSA ou l'ASS seront dérisoires car ils devront se contenter d'environ 450 euros par mois pour une personne seule, ce qui ne permet absolument pas de vivre décemment.
Le 25 mars, lors de son show télévisé, Sarkozy avait versé des larmes de crocodile sur le sort de ces chômeurs. Ce n'est pas avec ça qu'ils feront bouillir la marmite.
Cédric DUVAL
Cet article du dernier LO me laisse sur ma faim, comme presque tous les articles consacrés au chômage.
En général ces articles se contentent en effet de dire qu'il faut interdire les licenciements.
C'est bien, mais quelles propositions sont avancées par rapport à ceux qui sont virés, ou qui n'ont jamais eu d'emploi ?
Eh bien, je pense qu'il ne faut pas avoir peur sur ce terrain, SURTOUT sur ce terrain, d'adopter une attitude maximaliste, articulée autour de revendications du type :
. maintien du salaire pour les chômeurs ayant travaillé.
. le smic pour tous ceux qui recherchent un emploi.
. pas de limitation de durée pour les droits au chômage.
Et d'ajouter :
. C'est à l'Etat et aux patrons, responsables du chômage, de prendre sur les profits pour assurer l'indemnisation des chômeurs.
Un tel discours a l'avantage de trancher avec le "chacun pour soi" qui se mène aujourd'hui dans les boîtes frappées par les licenciements (combien pour partir ?), et à l'émiettement des "catégories" de chômeurs (âge, durée de cotisations).
ll pourrait permettre aussi de donner un objectif unitaire de lutte à tous les travailleurs menacés par le chômage.
Il affirmerait que ce n'est pas à chacun, isolément, de se débrouiller pour survivre, mais à la société de prendre en charge ce problème.
Et si elle ne le veut pas -parce qu'elle n'envisage pas d'abandonner les profits des possédants- il faut s'en débarrasser !