Grève chez Goodyear Dunlop

Message par Vérié » 19 Juil 2008, 10:28

Article de l'Huma sur la situation chez Dunlop. Il y a aussi un article dans Le Monde daté d'aujourd'hui samedi sur la division au sein de la CGT : les dirigeants CGT qui ont signé un accord acceptant le passage aux 4 X 8 ont été exclus par la Conféfé.
a écrit :
Grosses ficelles contre la CGT chez Goodyear humanité 17 juillet
Posté par lefenneccgt le 18 juillet 2008

chantage . Goodyear a annoncé 402 licenciements en septembre dans l’usine d’Amiens-Nord et accuse la CGT d’en être responsable.

Jusqu’au bout, la direction de Goodyear-Dunlop France aura manié les grossières ficelles du chantage à l’emploi et de la répression syndicale, dans le bras de fer l’opposant aux salariés de ses deux usines de pneus d’Amiens. Mardi, le PDG Olivier Rousseau a confirmé que le groupe supprimerait en septembre 402 emplois sur les 1 400 du site d’Amiens-Nord, imputant sans vergogne la responsabilité des licenciements au premier syndicat de l’usine, la CGT : « Les représentants CGT ne laissent pas d’autre choix à l’entreprise que de réduire sa production de 38 % sur le site d’Amiens-Nord, condamnant ainsi 402 personnes au chômage dès le mois de septembre », a affirmé le PDG. Une réplique au droit d’opposition utilisé la semaine dernière par les syndicats CGT et SUD contre un accord de réorganisation du travail.



Depuis plus d’un an en effet, la direction tentait d’obtenir, par le chantage à l’emploi, à la fois une réduction d’effectifs et une réorganisation de la production dans ses deux usines d’Amiens. Son plan prévoyait 500 suppressions d’emplois sur un effectif total de 2 700 salariés, et le passage aux 4 x 8 pour les ouvriers de production (deux jours du matin, deux jours d’après-midi, deux jours de nuit, deux jours de repos, y compris les week-ends et les jours fériés). Un bouleversement destructeur pour la santé et la vie de famille : les référendums organisés dans les deux sites avaient montré qu’une majorité des salariés y étaient opposés. Mais, alors qu’à Amiens-Sud (ex-Dunlop), un représentant CGT, démandaté depuis, a accepté en mars de signer un accord sur les 4 x 8, à Amiens-Nord, les syndicats CGT et SUD ont organisé la résistance. Après la signature de l’accord par deux syndicats minoritaires (CGC et CFTC) début juillet, CGT et SUD, majoritaires, ont fait valoir leur droit d’opposition en vertu de la loi de 2004 sur la démocratie sociale. Les 4 x 8 ne s’appliqueront donc pas sur le site d’Amiens-Nord.

« La direction essaie de nous faire porter le chapeau des licenciements, certains médias reprennent son discours, mais personne n’est dupe parmi les ouvriers », souligne Virgilio Mota Da Silva, délégué SUD à Amiens-Nord. « C’est bien la direction qui va envoyer les lettres de licenciements, elle doit assumer », pointe le syndicaliste, qui rappelle que ces suppressions d’emplois étaient prévues depuis le début de la bagarre. « 4 x 8 ou pas 4 x 8, elle avait prévu de réduire la production », estime-t-il. Pour preuve, Goodyear compte toujours supprimer 173 postes sur le site ex-Dunlop, malgré l’accord signé sur les 4 x 8. Seule différence, elle promet - mais ce ne sont que promesses - que ces suppressions seront étalées sur plusieurs années, et qu’elles se feront « sans licenciements ».

Chez Goodyear, les accusations de la direction sur la CGT ne prennent pas. « La CGT et SUD sont en phase avec les salariés.

Par contre, le directeur du site et le directeur de production se baladent avec quatre gardes du corps, c’est un signe », raconte Virgilio Mota Da Silva, qui témoigne d’un climat tendu, parmi des salariés écoeurés par l’attitude de la direction. Côté Dunlop, l’affaire ne s’arrête pas là non plus puisque le syndicat SUD et la nouvelle CGT contestent en justice l’accord sur les 4 x 8, non conforme selon eux à la convention collective du caoutchouc. S’il était annulé en justice, les deux sites se retrouveraient au même point et « pourraient se battre ensemble, de nouveau », espère M. Da Silva.

Fanny Doumayrou


Vérié
 
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Message par Crockette » 19 Juil 2008, 21:58

de toute façon à force de baisser la culotte ça n'empeche pas ces gros groupes de faire ce qu'ils veulent ensuite...

courage les camarades de sud et de la cgt vous avez raison, j'y suis au 4*8 et c'est de la grosse merde.

on tient deux trois quatre voir cinq ans et ensuite on est comletement déphasé.
la vie de famille ca devient vraiment compliqué.

deplus je suis pas sur qu'il y ait pas des études comme sur le travail d enuit la dessus qui ont été occultées...


oui car pour le travail de nuit tous les scientifiques sont unanimes : les taux de cancer sont plus élevés que ds le sautres catégories de salariés qui bossent de jour. avec les 4*8 c'ets tous les rythmes bilogiques qui sont perturbés..

mes collegues ont se tape parfois en plus avec l'annualistation des 6h-16h !!! impossible de récupérer...car certains se lèvent à 4h du matin !!!
merci l'ump merci le ps...
grace à l'europe on pourra bientot se taper donc des 6h-16h du lundi au samedi + un petit dimanche matin un 7h -12h...
le temps que ça vienne ds les branches et les conventions faut compter deux trois ans...
de quoi faire rire CHAVEZ...lui qui a fait voter la journée de 6h en amérique du sud...
Crockette
 

Message par Crockette » 20 Juil 2008, 15:35

concernant des élus CGT qui ont voté le 4*8 ça c'est passé ds une autres usine, la fédé a mis son nez dedans pour qu'ils arretent de signer n'imp.
ça prouve qu'il ya des militants CGT qui croient aux vertus de la "libéralisation" (je dirai plutot l'asservissement à l'employeur de sa force de travail et de son temps libre)l de leur temps de travail pour lutter contre les délocalisations...

charge à la CGT d'organiser des réunions de formation pour transmettre ses valeurs anti-libérales si elle en a encore j'ose meme pas parler d'anticapitalisme, c'est presque devenu un gros mot. :sleep:

mais je n'ai plus le nom de cette usine en tete, elle fabrique aussi des pneus je crois.
Crockette
 

Message par Vérié » 20 Juil 2008, 17:52

(Crockette @ dimanche 20 juillet 2008 à 16:35 a écrit : concernant des élus CGT qui ont voté le 4*8 ça c'est passé ds une autres usine,

Ca s'est passé tout simplement dans l'usine Goodyear qui est en face de l'autre...
Vérié
 
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Message par Lannig » 24 Juil 2008, 23:15

Le 4 x8 c'est quoi exactement ? 4 "matin", 4 "soir", 4 "nuit" ? Moi je travaille en roulement genre 3x8 : c'est à dire des vacations "matin", "soir", "nuit" mais étalé sur 12 semaines (plus compliqué car nous faisons 10h en nuit et entre 7h30 et 8h30 en vacation de journée).
Je crois qu'à l'origine les 3 x8 signifiaient des vacations de 8h00 matin une semaine, soir la deuxième semaine et nuit pour la 3éme semaine avec l'idée que 8 x 3=24. Puis les vacations de journée se sont raccourcies ou allongées selon le besoin du patron (euh, non de la production, suis-je bête !) mais l'idée reste celle-ci
4 x8 est -ce des vacations de 6h00 (6x4=24)de type "matin 6h00 -12h00", "jour12h00-18h00", "soir 18h00-24h00" "nuit 24h00 - 6h00" avec toutes les variantes possibles.

Pour ma part, notre roulement n'est pas trop "difficile" . Je travaille par exemple un w.e de nuit (de 12h00 mais c'est de la surveillance de réseau informatique) 4 repos suivent je réattaque un matin, puis w.e de jour (12h00, même remarque), 2 nuits et 5 repos derrière. Et après 2 soirs, 2 nuits puis 5 repos. Mais après j'ai 7 semaines où j'alternent des matins/soirs; le plus difficile.

Lannig en décalé
Lannig
 
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Message par jeug » 25 Juil 2008, 08:11

Dans l'article ci-dessus :
a écrit :deux jours du matin, deux jours d’après-midi, deux jours de nuit, deux jours de repos, y compris les week-ends et les jours fériés
jeug
 
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Message par jedi69 » 25 Juil 2008, 15:47

Wesh les amis !!!

Bien ou bien ?


Paroles de prolétaires en lutte :

http://www.dailymotion.com/video/x66ehg_ol...nt-les-ouv_news

A+ :wavey:
jedi69
 
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Message par Gaby » 25 Juil 2008, 16:05

(jedi69 @ vendredi 25 juillet 2008 à 16:47 a écrit : Paroles de prolétaires en lutte :

http://www.dailymotion.com/video/x66ehg_ol...nt-les-ouv_news

Merci du lien, ils sont bien motivés.

La vidéo est en fait une visite de soutien de la LCR et de Besancenot.
Gaby
 
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Message par oulianov » 25 Juil 2008, 17:32

Pendant combien de temps ça va encore durer les fermetures d'usines et les licenciements ? Des entreprises comme Goodyear font énormément de bénéfices sur le dos des ouvriers, en les exploitant et en les faisant crever...tout ça pour gagner des clopinettes et avoir du mal à nourrir sa famille et les enfants !
J'en ai marre de l'attitude des patrons et des copains du nain Sarkozy qui n'en n'ont rien à foutre de mettre au chômage des centaines de travailleurs. Ces grands patrons ne connaissent pas la détresse, la misère, et se payent des vacances de luxe à chaque vacances scolaires !
Mon cas est un peu différent mais la précarité elle s'installe : j'ai 27 ans, je suis en contrat aidé (les fameux CAE de Borloo) qui s'arrête fin septembre, je gagne à peine 600€ par mois, temps partiel imposé...Et après : chômage avec des indemnités de 400€ par mois et les contraintes qu'imposent les lois antichômeurs de Sarkozy...
Putain mais c'est quand la révolution ? Ca urge !!!
oulianov
 
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Message par Vérié » 26 Juil 2008, 08:51

L'article de LO de cette semaine sur le sujet.
C'est bizarre, cet article ne fait pas mention de l'usine où les responsables CGT ont signé l'accord et ont été exclus par la Confédé. Quelqu'un a une explication ? :33:

a écrit :
Goodyear - Amiens (80) : une campagne de presse antiouvrière

La lutte des 1 500 travailleurs de Goodyear et leur refus persistant de se soumettre au chantage de leur patron ont provoqué une véritable campagne stigmatisant les ouvriers et les syndicats qui restaient à leurs côtés.

Depuis un an, les ouvriers de fabrication de cette usine se battent contre le plan qui vise à les faire travailler plus, le jour, la nuit, par le biais des 4x8, afin de permettre à un géant mondial du pneu de réduire ses effectifs de plusieurs centaines de salariés pour pouvoir augmenter ses profits. Les grèves se sont multipliées pendant toute l'année et le référendum organisé il y a neuf mois avait montré que deux tiers du personnel de l'usine Goodyear et la quasi-totalité des ouvriers de fabrication concernés rejetaient le plan de la direction.

En juin, malgré un chantage portant sur la menace de 402 licenciements immédiats, au lieu qu'ils soient étalés sur deux ans, la direction n'a réussi à rallier à son plan qu'une minorité du personnel, essentiellement sa hiérarchie. C'est sur cette arnaque que le syndicat des cadres a signé l'accord, ce qui a renforcé la colère des ouvriers de fabrication et provoqué une nouvelle grève. Si un syndicat ultra-minoritaire, la CFTC, a lui aussi signé, le syndicat majoritaire, la CGT, en accord avec la majorité des travailleurs, rejoint par Sud, a dénoncé cet accord bidon faisant fi de la plus élémentaire démocratie.

Et c'est ce refus des ouvriers de se mettre à genoux, cette solidarité de la CGT et de Sud avec les ouvriers de leur usine, qui a provoqué la hargne de nombreux journaux et de nombreux journalistes, aussi bien au niveau national que local. Ils ont vomi leurs mensonges et dénigré les ouvriers et leurs syndicats.

L'éditorial du rédacteur en chef de l'Express, Christian Barbier, a sans doute été parmi les plus explicites. Il a ainsi condamné ce qu'il a appelé « l'archaïsme syndical » de la CGT de Goodyear, l'opposant à l'évolution « réaliste » de Bernard Thibault, de Jean-Claude Mailly et de François Chérèque. Il a expliqué que, quoi que pensent les ouvriers, le rôle d'un syndicaliste responsable était aujourd'hui d'en passer par ce que demandaient les patrons.

Mais au fond, toute cette hargne antiouvrière affichée ne peut que conforter les travailleurs de Goodyear et tous ceux qui ont choisi de ne pas se laisser faire. Car ce que craignent les patrons comme leurs serviteurs, c'est la démonstration publique que, malgré le chantage, on peut tenir tête à son patron. En ces temps de recul et de détérioration des conditions d'existence des classes populaires, l'insoumission peut être contagieuse. Et malgré cette campagne en règle, la grande masse des travailleurs dans le pays peut comprendre où se trouvent ses intérêts : aux côtés des travailleurs de Goodyear et de tous ceux qui se battent contre l'arbitraire patronal.

Paul SOREL


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