Article de l'Huma sur la situation chez Dunlop. Il y a aussi un article dans Le Monde daté d'aujourd'hui samedi sur la division au sein de la CGT : les dirigeants CGT qui ont signé un accord acceptant le passage aux 4 X 8 ont été exclus par la Conféfé.
a écrit :
Grosses ficelles contre la CGT chez Goodyear humanité 17 juillet
Posté par lefenneccgt le 18 juillet 2008
chantage . Goodyear a annoncé 402 licenciements en septembre dans l’usine d’Amiens-Nord et accuse la CGT d’en être responsable.
Jusqu’au bout, la direction de Goodyear-Dunlop France aura manié les grossières ficelles du chantage à l’emploi et de la répression syndicale, dans le bras de fer l’opposant aux salariés de ses deux usines de pneus d’Amiens. Mardi, le PDG Olivier Rousseau a confirmé que le groupe supprimerait en septembre 402 emplois sur les 1 400 du site d’Amiens-Nord, imputant sans vergogne la responsabilité des licenciements au premier syndicat de l’usine, la CGT : « Les représentants CGT ne laissent pas d’autre choix à l’entreprise que de réduire sa production de 38 % sur le site d’Amiens-Nord, condamnant ainsi 402 personnes au chômage dès le mois de septembre », a affirmé le PDG. Une réplique au droit d’opposition utilisé la semaine dernière par les syndicats CGT et SUD contre un accord de réorganisation du travail.
Depuis plus d’un an en effet, la direction tentait d’obtenir, par le chantage à l’emploi, à la fois une réduction d’effectifs et une réorganisation de la production dans ses deux usines d’Amiens. Son plan prévoyait 500 suppressions d’emplois sur un effectif total de 2 700 salariés, et le passage aux 4 x 8 pour les ouvriers de production (deux jours du matin, deux jours d’après-midi, deux jours de nuit, deux jours de repos, y compris les week-ends et les jours fériés). Un bouleversement destructeur pour la santé et la vie de famille : les référendums organisés dans les deux sites avaient montré qu’une majorité des salariés y étaient opposés. Mais, alors qu’à Amiens-Sud (ex-Dunlop), un représentant CGT, démandaté depuis, a accepté en mars de signer un accord sur les 4 x 8, à Amiens-Nord, les syndicats CGT et SUD ont organisé la résistance. Après la signature de l’accord par deux syndicats minoritaires (CGC et CFTC) début juillet, CGT et SUD, majoritaires, ont fait valoir leur droit d’opposition en vertu de la loi de 2004 sur la démocratie sociale. Les 4 x 8 ne s’appliqueront donc pas sur le site d’Amiens-Nord.
« La direction essaie de nous faire porter le chapeau des licenciements, certains médias reprennent son discours, mais personne n’est dupe parmi les ouvriers », souligne Virgilio Mota Da Silva, délégué SUD à Amiens-Nord. « C’est bien la direction qui va envoyer les lettres de licenciements, elle doit assumer », pointe le syndicaliste, qui rappelle que ces suppressions d’emplois étaient prévues depuis le début de la bagarre. « 4 x 8 ou pas 4 x 8, elle avait prévu de réduire la production », estime-t-il. Pour preuve, Goodyear compte toujours supprimer 173 postes sur le site ex-Dunlop, malgré l’accord signé sur les 4 x 8. Seule différence, elle promet - mais ce ne sont que promesses - que ces suppressions seront étalées sur plusieurs années, et qu’elles se feront « sans licenciements ».
Chez Goodyear, les accusations de la direction sur la CGT ne prennent pas. « La CGT et SUD sont en phase avec les salariés.
Par contre, le directeur du site et le directeur de production se baladent avec quatre gardes du corps, c’est un signe », raconte Virgilio Mota Da Silva, qui témoigne d’un climat tendu, parmi des salariés écoeurés par l’attitude de la direction. Côté Dunlop, l’affaire ne s’arrête pas là non plus puisque le syndicat SUD et la nouvelle CGT contestent en justice l’accord sur les 4 x 8, non conforme selon eux à la convention collective du caoutchouc. S’il était annulé en justice, les deux sites se retrouveraient au même point et « pourraient se battre ensemble, de nouveau », espère M. Da Silva.
Fanny Doumayrou