
Modeluxe : la révolte des blanchisseurs
LE MONDE
La révolte des blanchisseurs sans-papiers a payé. En attente de régularisation depuis deux ans, ils avaient déclenché une grève et occupé, pendant une semaine début octobre, les locaux de leur entreprise à Chilly-Mazarin (Essonne), la blanchisserie industrielle Modeluxe, pour obtenir un titre de séjour.
Les 160 salariés ont suivi le mouvement, par solidarité. Licenciés pour faute grave, les sans-papiers vivaient depuis cachés par la CGT de Massy-Palaiseau (Essonne) qui espéraient bien arracher leur régularisation. Après avoir refusé pendant des mois tout traitement collectif du dossier, la préfecture de l'Essonne a fini, lundi 30 octobre, par accepter de régulariser les 18 salariés en situation irrégulière. Epilogue d'un conflit du travail peu ordinaire, qui illustre les besoins des pays riches en main-d'oeuvre bon marché.
Originaires du Mali, du Sénégal ou de Guinée-Bissau, ils ont été embauchés comme manutentionnaires par Modeluxe entre 2000 et 2002, le plus jeune a aujourd'hui 23 ans. Pendant tout ce temps, ils ont cotisé à la Sécurité sociale, payé des impôts, acquitté leur loyer, leur téléphone et leur électricité. Leur employeur n'a jamais eu à se plaindre de cette main-d'oeuvre très flexible qui a représenté, selon l'inspection du travail, jusqu'à près d'un tiers du personnel. "S'ils avaient été régularisés, nous les aurions gardés, nous n'avions aucun intérêt à les licencier", convient Bertrand David, directeur de l'entreprise.
La préfecture de l'Essonne, elle-même, admet, par la voix du préfet Gérard Moisselin, que "force est de reconnaître qu'ils ont fait la preuve de leur volonté de s'intégrer dans la société française". Jusqu'à cette victoire, Raymond Chauveau, responsable de la CGT de Massy, n'avait pourtant pas de mots assez durs pour dénoncer "les méthodes négrières de Modeluxe et la complicité de la préfecture de l'Essonne".
Tout commence par une lettre anonyme adressée, en août 2004, à l'inspection du travail, dénonçant la présence de sans-papiers à la blanchisserie. La police et l'inspection du travail perquisitionnent le 13 décembre 2004 les locaux de Modeluxe, dans la zone industrielle de La Vigne-aux-Loups, à Chilly-Mazarin. Les contrôles d'identité révèlent 43 cas d'irrégularités sur les 160 salariés, la CGT en compte elle 53. Le chiffre officiel ne cessera de décroître. "Fin septembre 2006, pendant la grève, il n'y avait plus que 22 sans-papiers dans l'entreprise", annonce M. Chauveau.
Depuis la fin de 2004, parmi les 43 salariés, souvent intérimaires, beaucoup ont en effet quitté l'entreprise, et la préfecture a régularisé, début octobre, 4 d'entre eux.
En tout cas, après la descente de police, en décembre 2004, plus personne ne peut nier leur existence. "L'entreprise le savait bien avant", conteste, en choeur, la quinzaine de sans-papiers réunis, le 26 octobre, dans le local CGT de Massy, alors qu'ils ne savaient pas encore qu'ils seraient bientôt régularisés. "Cette régularisation démontre, dit Raymond Chauveau, que notre thèse était juste, Modeluxe a toujours su qu'il s'agissait de sans-papiers." Luis se souvient : "Mon parent était ami avec M. David, le patron. Quand je suis arrivé, il m'a demandé si j'avais les mêmes papiers que les autres, en souriant."
M. David dément avoir su que les papiers étaient faux. "Les mises en cause personnelles n'y changeront rien, Modeluxe n'a jamais su avant décembre 2004 et moi je suis parti en 2003 et revenu en janvier 2006." "J'ai appris que Modeluxe cherchait du monde dans mon foyer à Thiais par un ami, explique Boubacar. Quand je lui ai dit que j'avais des faux papiers, il m'a dit qu'il n'y avait pas de problème là-bas, alors j'ai présenté la photocopie d'une carte de séjour d'un copain du foyer."
"Fin 2003, racontait la seule femme sans-papiers, Odette, devant ses camarades inquiets de voir révéler leurs petits secrets, je suis allée voir l'administration pour donner ma nouvelle adresse sur un bout de papier, comme on faisait toujours. La secrétaire qui venait d'arriver m'a dit qu'il fallait ma carte de séjour. Quand je suis revenue avec une autre que celle présentée à mon embauche, le directeur m'a ordonné de la faire disparaître et m'a dit qu'il fallait montrer une quittance de loyer."
Selon les sans-papiers, l'entreprise profitait de leur situation pour les exploiter. "Comme par hasard, nous étions sollicités pour les week-ends, les jours fériés, les nuits et, lorsqu'on travaillait le week-end, il ne fallait pas pointer, disent-ils. Les petits chefs nous appelaient les moutons." Cette précarité s'ajoutait à des conditions de travail qu'ils jugent déplorables. "C'est vrai que l'entreprise ne fournit pas toujours des chaussures de sécurité", confirme Amadou Camara, délégué CGT et membre du comité d'entreprise. "L'hiver, l'eau coule sur ma tête et, l'été, l'air est tellement suffocant, renchérit sa collègue CGT du comité d'entreprise, Merieme Mbengue, que j'ai été, une fois, à l'hôpital de Longjumeau."
Ces témoignages ont le don d'agacer le groupe britannique Sunlight, propriétaire de Modeluxe jusqu'à sa revente, à la mi-octobre, au financier français Robert Ejnes. "Ces gens ont toujours été déclarés et cette histoire de chaussures de sécurité est une fable, nous respectons les salariés, ils peuvent prier et adapter leurs horaires pour le ramadan, s'indigne Réjane Cohen-Frey, avocate de Sunlight, premier groupe de blanchisserie en Europe. Nous étions prêts à assumer des frais de procédure mais la préfecture refusait alors de les régulariser. Ils ont été licenciés pour faute grave, et non lourde, ce qui les aurait privés de congés payés et d'indemnité de licenciement."
La situation paraît, pourtant, avoir été suffisamment confuse pour que la préfecture tergiverse deux années. "Juste après l'arrivée des policiers dans l'entreprise en décembre 2004, rappelle M. Chauveau, la préfecture nous a dit qu'elle pouvait envisager des régularisations si on leur donnait la filière des sans-papiers."
Face au refus de la CGT, la préfecture opte pour la conciliation avec le syndicat, qui accepte, en contrepartie, de ne pas alerter l'opinion. Les services de l'Etat vont donc laisser les sans-papiers travailler pendant deux ans. Les dossiers de régularisation sont déposés le 13 juillet 2005 et la préfecture refuse de communiquer à Modeluxe la liste officielle des sans-papiers, qui permettrait à l'entreprise de les licencier.
Pour contourner cette opposition, Modeluxe mandate le cabinet d'avocats Bredin-Prat pour faire la chasse aux clandestins en vérifiant leur statut administratif dans toutes les préfectures correspondant à leur adresse personnelle. En réponse, la CGT domicilie tous les sans-papiers de Modeluxe dans le département de l'Essonne, avec la complicité de la préfecture, bloquant ainsi les investigations du cabinet Bredin-Prat. Les six salariés sans-papiers placés en zone de rétention pour une reconduite aux frontières pendant cette période sont libérés grâce aux efforts de la CGT et à l'intervention du préfet.
En 2002, la préfecture a déjà dû gérer, pendant cinq mois, l'occupation du parvis de l'église d'Evry par un mouvement qui militait pour la régularisation d'une centaine de sans-papiers. La CGT de Massy est également sensibilisée à ce dossier. Elle a créé un partenariat syndical avec la CGT du Burkina-Faso, et M. Chauveau, père adoptif de deux enfants congolais, a pris l'affaire à coeur.
Pour autant, la préfecture n'a jamais remis les récépissés des dossiers de régularisation, qui font office de papiers d'identité. Par ailleurs, le 6 juin 2006, les policiers sont intervenus devant la blanchisserie pour tenter d'intercepter des salariés en situation irrégulière. Un coup pour rien. Chacun est reparti de son côté mais cette initiative était censée effrayer les sans-papiers.
Fin août 2006, le dialogue avec la préfecture a semblé rompu, la CGT préparait déjà la grève. "On sentait que le préfet allait transmettre la liste des sans-papiers à Modeluxe et ouvrir la voie aux licenciements, on attendait la première lettre pour lancer la grève", détaille le syndicat.
Le mouvement est lancé le 29 septembre. Le 6 octobre, Modeluxe envoie des vigiles avec chiens et obtient une ordonnance du tribunal interdisant l'entrée de l'atelier aux personnes étrangères à l'entreprise. "On a décidé d'arrêter car on représentait un danger pour eux, et nous étions optimistes sur l'issue de cette lutte", explique M. Chauveau, pour qui "cette histoire rappelle celle des Latinos qui avaient fait grève pendant une journée aux Etats-Unis pour montrer au pays que l'économie ne pouvait se passer d'eux".
"Je n'ai jamais fermé ma porte, estime le préfet de l'Essonne, mais, dans un premier temps, nous ne pouvions pas faire autrement, l'inspection du travail avait conclu à la bonne foi de l'employeur." M. David, pour Modeluxe, note que cette affaire a fait perdre des clients à l'entreprise. Il admet aussi que "l'ancien propriétaire anglais Sunlight se souciait peu de la pénibilité du travail".
"Sunlight, dit-il, appliquait en France ses règles préférant une main-d'oeuvre importante et bon marché plutôt que l'achat d'une machine capable d'exécuter des tâches pénibles et sans intérêt. Le pire, c'est que cela ne paie pas, ils ont perdu beaucoup d'argent en sept ans."
Jacques Follorou
Article paru dans l'édition du 03.11.06
LE MONDE
La révolte des blanchisseurs sans-papiers a payé. En attente de régularisation depuis deux ans, ils avaient déclenché une grève et occupé, pendant une semaine début octobre, les locaux de leur entreprise à Chilly-Mazarin (Essonne), la blanchisserie industrielle Modeluxe, pour obtenir un titre de séjour.
Les 160 salariés ont suivi le mouvement, par solidarité. Licenciés pour faute grave, les sans-papiers vivaient depuis cachés par la CGT de Massy-Palaiseau (Essonne) qui espéraient bien arracher leur régularisation. Après avoir refusé pendant des mois tout traitement collectif du dossier, la préfecture de l'Essonne a fini, lundi 30 octobre, par accepter de régulariser les 18 salariés en situation irrégulière. Epilogue d'un conflit du travail peu ordinaire, qui illustre les besoins des pays riches en main-d'oeuvre bon marché.
Originaires du Mali, du Sénégal ou de Guinée-Bissau, ils ont été embauchés comme manutentionnaires par Modeluxe entre 2000 et 2002, le plus jeune a aujourd'hui 23 ans. Pendant tout ce temps, ils ont cotisé à la Sécurité sociale, payé des impôts, acquitté leur loyer, leur téléphone et leur électricité. Leur employeur n'a jamais eu à se plaindre de cette main-d'oeuvre très flexible qui a représenté, selon l'inspection du travail, jusqu'à près d'un tiers du personnel. "S'ils avaient été régularisés, nous les aurions gardés, nous n'avions aucun intérêt à les licencier", convient Bertrand David, directeur de l'entreprise.
La préfecture de l'Essonne, elle-même, admet, par la voix du préfet Gérard Moisselin, que "force est de reconnaître qu'ils ont fait la preuve de leur volonté de s'intégrer dans la société française". Jusqu'à cette victoire, Raymond Chauveau, responsable de la CGT de Massy, n'avait pourtant pas de mots assez durs pour dénoncer "les méthodes négrières de Modeluxe et la complicité de la préfecture de l'Essonne".
Tout commence par une lettre anonyme adressée, en août 2004, à l'inspection du travail, dénonçant la présence de sans-papiers à la blanchisserie. La police et l'inspection du travail perquisitionnent le 13 décembre 2004 les locaux de Modeluxe, dans la zone industrielle de La Vigne-aux-Loups, à Chilly-Mazarin. Les contrôles d'identité révèlent 43 cas d'irrégularités sur les 160 salariés, la CGT en compte elle 53. Le chiffre officiel ne cessera de décroître. "Fin septembre 2006, pendant la grève, il n'y avait plus que 22 sans-papiers dans l'entreprise", annonce M. Chauveau.
Depuis la fin de 2004, parmi les 43 salariés, souvent intérimaires, beaucoup ont en effet quitté l'entreprise, et la préfecture a régularisé, début octobre, 4 d'entre eux.
En tout cas, après la descente de police, en décembre 2004, plus personne ne peut nier leur existence. "L'entreprise le savait bien avant", conteste, en choeur, la quinzaine de sans-papiers réunis, le 26 octobre, dans le local CGT de Massy, alors qu'ils ne savaient pas encore qu'ils seraient bientôt régularisés. "Cette régularisation démontre, dit Raymond Chauveau, que notre thèse était juste, Modeluxe a toujours su qu'il s'agissait de sans-papiers." Luis se souvient : "Mon parent était ami avec M. David, le patron. Quand je suis arrivé, il m'a demandé si j'avais les mêmes papiers que les autres, en souriant."
M. David dément avoir su que les papiers étaient faux. "Les mises en cause personnelles n'y changeront rien, Modeluxe n'a jamais su avant décembre 2004 et moi je suis parti en 2003 et revenu en janvier 2006." "J'ai appris que Modeluxe cherchait du monde dans mon foyer à Thiais par un ami, explique Boubacar. Quand je lui ai dit que j'avais des faux papiers, il m'a dit qu'il n'y avait pas de problème là-bas, alors j'ai présenté la photocopie d'une carte de séjour d'un copain du foyer."
"Fin 2003, racontait la seule femme sans-papiers, Odette, devant ses camarades inquiets de voir révéler leurs petits secrets, je suis allée voir l'administration pour donner ma nouvelle adresse sur un bout de papier, comme on faisait toujours. La secrétaire qui venait d'arriver m'a dit qu'il fallait ma carte de séjour. Quand je suis revenue avec une autre que celle présentée à mon embauche, le directeur m'a ordonné de la faire disparaître et m'a dit qu'il fallait montrer une quittance de loyer."
Selon les sans-papiers, l'entreprise profitait de leur situation pour les exploiter. "Comme par hasard, nous étions sollicités pour les week-ends, les jours fériés, les nuits et, lorsqu'on travaillait le week-end, il ne fallait pas pointer, disent-ils. Les petits chefs nous appelaient les moutons." Cette précarité s'ajoutait à des conditions de travail qu'ils jugent déplorables. "C'est vrai que l'entreprise ne fournit pas toujours des chaussures de sécurité", confirme Amadou Camara, délégué CGT et membre du comité d'entreprise. "L'hiver, l'eau coule sur ma tête et, l'été, l'air est tellement suffocant, renchérit sa collègue CGT du comité d'entreprise, Merieme Mbengue, que j'ai été, une fois, à l'hôpital de Longjumeau."
Ces témoignages ont le don d'agacer le groupe britannique Sunlight, propriétaire de Modeluxe jusqu'à sa revente, à la mi-octobre, au financier français Robert Ejnes. "Ces gens ont toujours été déclarés et cette histoire de chaussures de sécurité est une fable, nous respectons les salariés, ils peuvent prier et adapter leurs horaires pour le ramadan, s'indigne Réjane Cohen-Frey, avocate de Sunlight, premier groupe de blanchisserie en Europe. Nous étions prêts à assumer des frais de procédure mais la préfecture refusait alors de les régulariser. Ils ont été licenciés pour faute grave, et non lourde, ce qui les aurait privés de congés payés et d'indemnité de licenciement."
La situation paraît, pourtant, avoir été suffisamment confuse pour que la préfecture tergiverse deux années. "Juste après l'arrivée des policiers dans l'entreprise en décembre 2004, rappelle M. Chauveau, la préfecture nous a dit qu'elle pouvait envisager des régularisations si on leur donnait la filière des sans-papiers."
Face au refus de la CGT, la préfecture opte pour la conciliation avec le syndicat, qui accepte, en contrepartie, de ne pas alerter l'opinion. Les services de l'Etat vont donc laisser les sans-papiers travailler pendant deux ans. Les dossiers de régularisation sont déposés le 13 juillet 2005 et la préfecture refuse de communiquer à Modeluxe la liste officielle des sans-papiers, qui permettrait à l'entreprise de les licencier.
Pour contourner cette opposition, Modeluxe mandate le cabinet d'avocats Bredin-Prat pour faire la chasse aux clandestins en vérifiant leur statut administratif dans toutes les préfectures correspondant à leur adresse personnelle. En réponse, la CGT domicilie tous les sans-papiers de Modeluxe dans le département de l'Essonne, avec la complicité de la préfecture, bloquant ainsi les investigations du cabinet Bredin-Prat. Les six salariés sans-papiers placés en zone de rétention pour une reconduite aux frontières pendant cette période sont libérés grâce aux efforts de la CGT et à l'intervention du préfet.
En 2002, la préfecture a déjà dû gérer, pendant cinq mois, l'occupation du parvis de l'église d'Evry par un mouvement qui militait pour la régularisation d'une centaine de sans-papiers. La CGT de Massy est également sensibilisée à ce dossier. Elle a créé un partenariat syndical avec la CGT du Burkina-Faso, et M. Chauveau, père adoptif de deux enfants congolais, a pris l'affaire à coeur.
Pour autant, la préfecture n'a jamais remis les récépissés des dossiers de régularisation, qui font office de papiers d'identité. Par ailleurs, le 6 juin 2006, les policiers sont intervenus devant la blanchisserie pour tenter d'intercepter des salariés en situation irrégulière. Un coup pour rien. Chacun est reparti de son côté mais cette initiative était censée effrayer les sans-papiers.
Fin août 2006, le dialogue avec la préfecture a semblé rompu, la CGT préparait déjà la grève. "On sentait que le préfet allait transmettre la liste des sans-papiers à Modeluxe et ouvrir la voie aux licenciements, on attendait la première lettre pour lancer la grève", détaille le syndicat.
Le mouvement est lancé le 29 septembre. Le 6 octobre, Modeluxe envoie des vigiles avec chiens et obtient une ordonnance du tribunal interdisant l'entrée de l'atelier aux personnes étrangères à l'entreprise. "On a décidé d'arrêter car on représentait un danger pour eux, et nous étions optimistes sur l'issue de cette lutte", explique M. Chauveau, pour qui "cette histoire rappelle celle des Latinos qui avaient fait grève pendant une journée aux Etats-Unis pour montrer au pays que l'économie ne pouvait se passer d'eux".
"Je n'ai jamais fermé ma porte, estime le préfet de l'Essonne, mais, dans un premier temps, nous ne pouvions pas faire autrement, l'inspection du travail avait conclu à la bonne foi de l'employeur." M. David, pour Modeluxe, note que cette affaire a fait perdre des clients à l'entreprise. Il admet aussi que "l'ancien propriétaire anglais Sunlight se souciait peu de la pénibilité du travail".
"Sunlight, dit-il, appliquait en France ses règles préférant une main-d'oeuvre importante et bon marché plutôt que l'achat d'une machine capable d'exécuter des tâches pénibles et sans intérêt. Le pire, c'est que cela ne paie pas, ils ont perdu beaucoup d'argent en sept ans."
Jacques Follorou
Article paru dans l'édition du 03.11.06