Fermeture de Continental Clairoix

Message par lavana » 10 Août 2009, 07:40

(Crockette @ dimanche 9 août 2009 à 16:29 a écrit : article très interessant...
quant à l'huma il ya quelques semaines ils ont publié un article entier sur une DRH..et ses états d'ames lorsqu'elle organise des charettes de licenciements...
le monde à l'envers à l'HD...et à l'HUMA...
la pauvre DRH se plaignait que lorsqu'elle allait manger à la cantine de la boite beaucoup d'employés tournaient la tete pour éviter de lui dire bonjour...c'était triste on avait envie de pleurer avec elle...merci encore l'HD pour cet article émouvant...sur le mal être des cadres...
c'est vrai qu'à la CGT les syndicats de directeurs ça marche bien aussi...


sinon ce qui me fait rire c'est que ds l'article on s'apercoit bien d'une ambiance générale qui me rappelle une autre époque : attention l'extremiste de gauche guette...il est partout, il se planque à chaque fermeture de boite et dans l'ombre il manipule les ouvriers et surtout les syndicalistes pour les énerver...
heureusement la CGT et le PCF veille à contrer tous ces méchants extremistes de gauche qui n'ont que cela à foutre.

c'est vraiment incroyable tout cela. :wacko:

Salut Crockette.

Tu n'aurais pas cet article sous la main ? Et donc la possibilité peut-être de le mettre en ligne.

Ainsi que celui dont tu as parlé ailleurs sur Michelin (les ouvriers qui ont le sentiment d'appartenir à une famille en étant dans la boîte ou quelque chose de ce style).


Merci à toi.

( Crockette a écrit :c'est vraiment incroyable tout cela


Ben pas tant que ça. Malheureusement. C'est plutôt attendu. Et sur le plan de la "responsabilité", ils ne déçoivent jamais.

Cela dit j'ai bien compris que c'est une formule de style que tu emploies.
lavana
 
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Message par Crockette » 10 Août 2009, 08:29

concernant mes sources, j'espère que les administrateurs du falo pourront se porter garant, car si je poste pas directement les articles c'est pour mieux les analyser, les disséquer au fur et à mesure que je les réécris sur le falo, ça force à réfléchir et à pas retranscrire directos un article ce qui est intellectuellement un peu
paresseux et facile. j'aime bien aussi mettre mes commentaires perso ce qui est un peu la finalité de ce falo je pense.
au moins ici je peux fair part de mes réflexions ce qui n' est pas le cas en commission syndicale...ou ils me font comprendre que je dois me la fermer...

mais je mets un point d'honneur à citer toujours toujours le numéro du magazine et meme parfois la page. :roll:

Crockette
 

Message par lavana » 10 Août 2009, 09:09

(Crockette @ lundi 10 août 2009 à 08:29 a écrit : concernant mes sources, j'espère que les administrateurs du falo pourront se porter garant, car si je poste pas directement les articles c'est pour mieux les analyser, les disséquer au fur et à mesure que je les réécris sur le falo, ça force à réfléchir et à pas retranscrire directos un article ce qui est intellectuellement un peu
paresseux et facile. j'aime bien aussi mettre mes commentaires perso ce qui est un peu la finalité de ce falo je pense.
au moins ici je peux fair part de mes réflexions ce qui n' est pas le cas en commission syndicale...ou ils me font comprendre que je dois me la fermer...

mais je mets un point d'honneur à citer toujours toujours le numéro du magazine et meme parfois la page. :roll:

?????? Euh...oui d'accord.

Mais je te demandais simplement de mettre les articles en ligne, si tu le pouvais.

Bon merci quand même.


????????!!!!!!
lavana
 
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Message par Crockette » 25 Août 2009, 13:10

Suite à l’interview de Xavier MATHIEU Délégué Syndical CGT de Continental sur France Info concernant l’attitude de Bernard THIBAULT et de la Confédération lors de leur conflit, l’Union Départementale CGT de l’Oise et la Fédération Nationale des Industries Chimiques CGT tiennent à réagir et à apporter quelques commentaires.
Tout d’abord, elles condamnent avec forces les propos calomnieux qui ont été déclarés envers Bernard THIBAULT, Secrétaire général de la CGT. A travers lui, c’est toute la CGT qui est visée.
Ce type de polémique n’intéresse pas les salariés qui aujourd’hui ont des préoccupations bien plus importantes tel que l’emploi, les conditions de travail, les salaires et leur pouvoir d’achat.
L’Union Départementale et la Fédération tiennent à rappeler que dès le début du conflit, avec l’Union Locale du Compiègnois, les militants de ces structures étaient présents pour les soutenir et les aider dans leur lutte.
Le but était de travailler à construire des propositions alternatives industrielles qui permettent de pérenniser l’emploi sur le site, comme cela a été fait dans d’autres entreprises comme par exemple chez Faurecia à Auchel.
D’ailleurs, où en sont les négociations concernant l’éventuel repreneur ?
Pendant toute la durée du conflit la CGT était présente aux côtés des salariés comme elle le fait au quotidien auprès de ceux qui luttent pour leur emploi, les salaires et le progrès social.
Plusieurs manifestations se sont déroulés sur Compiègne qui ont rassemblé des milliers de salariés. La CGT a occupé toute la place qui est la sienne.
Le 19 mars le jour d’une de ces journées de mobilisation, Bernard THIBAULT a accordé une interview au Courrier Picard soutenant les « Conti ».
Le 26 mai dans le cadre d’une journée nationale d’action, la CGT du département avec plusieurs Fédérations professionnelles ont été à l’initiative d’un rassemblement et d’une manifestation sur Compiègne rassemblant les salariés de la sous traîtance automobile.
En France, chaque jour, ce sont des centaines de plans de restructurations qui sont annoncés. A chaque fois, lorsque la CGT est présente dans l’entreprise, mais aussi lorsqu’elle n’y est pas, elle s’engage de toutes ses forces pour que les droits des salariés, leur emploi soient préservés.
Notre démarche ne vise pas à se montrer devant les médias avec des objectifs non avoués, mais, d’une part d’élaborer avec les salariés des propositions industrielles alternatives pour préserver l’emploi et garantir leur avenir, et d’autre part de construire un rapport de forces qui permette de faire aboutir les revendications.
Les salariés font confiance en la CGT, et ils l’ont prouvé lors des dernières élections prud’homales en la confortant comme première organisation dans le pays.
La CGT continuera dans cette démarche dans l’intérêt de tous les salariés.
Le 01 septembre prochain, la CGT sera aux côtés des « CONTI », et sera très vigilante sur le rendu de jugement. La CGT considérerait comme inacceptable que les salariés, les militants soient condamnés, dans un contexte où les véritables responsables sont les employeurs et les pouvoirs publics qui accompagnent les décisions.

Creil le 20 août 2009.

commentaire perso à la crockette :
je n'ai qu'un mot à dire idem à BESANCENOT : "la CGT va aux congrès organisés par le medef, mais elle refuse ceux du NPA".
encore bravo aux permanents CGT pour votre formidable slogan "la crise c'ets eux la solution c'est nous" formidable....pour faire perdre leur temps aux salariés dans la rue.
mais attention la CGt "interdire les licenciements et installer des comités de travailleurs avec égal pouvoir aux patrons, ça ça risquerait de faire peur aux futurs investisseurs". =D> :wavey: :headonwall:

Crockette
 

Message par artza » 26 Août 2009, 08:29

Xavier est un travailleur syndiqué à la CGT comme tous il a le droit de s'exprimer comme il l'entend, à sa manière et avec ses mots.

Il en est seul responsable.
Si quelques une de ses expressions ont pu choquer quelques syndiqués CGT de bonne foi, ceux ci devraient quand même s'informer un peu mieux sur cette affaire.

Il est choquant de la part de dirigeants d'une Union départementale et d'une fédération CGT de prétendre faire la leçon à un militant ouvrier en mentant et en le traitant de la calomniateur.

Si calomniateur il y a ce sont bien eux ;)

Bien sûr il faudrait interdire les licenciements, garantir les salaires avec les biens et les fortunes des gros actionnaires si il le faut. De ça d'ailleurs c'est LO qui en parle le plus et pas depuis hier matin.

De ça la CGT n'en parle jamais, car ses dirigeants sont contre.
Ils préfèrent vanter la production nationale, le savoir-faire des travailleurs en laissant les boîtes seules, fermer les unes après les autres.
A Caterpillar, n'ont-ils voulu imposer un accord de merde dans le dos des travailleurs que ceux-ci ont rejeté avec rage.

Dans les congrès on ronronne sur une "sécurité sociale professionnelle" qu'est-ce que c'est sinon l'aménagement, l'accompagnement des licenciements :halalala:

Que peuvent faire les travailleurs isolés dans leur boîte, dans une situation actuelle qui ne permet pas une extension générale de la lutte,

Gratter le maxi de fric, comme le disait un gars de Continental à la fête de LO, c'est pas une victoire mais on sauve quelques meubles.
artza
 
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Message par pelon » 26 Août 2009, 08:49

Totalement d'accord avec Artza. Et répétons-le : les dirigeants de l'UD sont des fieffés menteurs. Ils sont d'autant plus gonflés que les témoins sont nombreux : l'ensemble des ouvriers en lutte De plus le conflit a été pas mal médiatisé. Aux abonnés absents les bureaucrates ! Vouloir réécrire l'histoire comme l'aimaient tant les staliniens les rend en l'occurrence ridicules.
Leur absence a été remarquée à chaque action ou quand ils sont venus c'est comme l'explique Artza pour donner des leçons aux ouvriers et pas les soutenir, bien au contraire. C'est vrai aussi pour l'UL de Compiègne, la fédération ... Les dirigeants de la CGT étaient hostiles à la grève telle qu'elle était menée et cela s'est bien vu.
pelon
 
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Message par Crockette » 26 Août 2009, 12:23

artza a développé un excellent argumentaire mais bon on va pas entrer ds les détails la seule critique que je ferai c'est cela :

le seul moyen d'éviter de pousser les salariés au désespoir, c'est de persuader les travailleurs sur une lutte interprofessionnelle, et de déborder les syndicats sur la question d'une grève générale dure comme en martinique-guadeloupe, non seulement pour une hausse des salaires de 200 euros mais aussi pour imposer la mise enplace ds tous les secteurs de comités de travailleurs avec égal pouvoir aux patrons sur toutes leurs prérogatives en matière d'embauche, licenciement, plannings, investissement, choix stratégique de développement, fusion, etc, etc,.
ce n'est que par cette étape que les travailleurs pourront non seulement être à égalité avec les patrons et les petits chefs, mais aussi et surtout ce n'ets que par cette étape qu' ils n'attendront plus sur les syndicats et leurs permanents (qui ronronnent de réunions en réunions), pour les sortir du désespoir d'un licenciement.





Crockette
 

Message par Ottokar » 01 Sep 2009, 07:21

Un article dans Libé de ce 1er septembre sur Xavier Mathieu, le délégué CGT de Continental
a écrit :Un homme en colère
portrait

Xavier Mathieu. La lutte des «Contis» de Clairoix a révélé le bouillant délégué CGT, 44 ans, qui défie aussi la direction de son syndicat.

AUDREY GARRIC

«Salut, vous êtes sur le portable de Xav’, un des 1120 futurs chômeurs de chez Continental. Ben j’suis pas là. Laissez un message.» Tout y est, dans ces quelques notes de répondeur. Le ton gouailleur, la voix assurée, le langage franc. Xavier Mathieu, on a l’impression de le connaître depuis longtemps. Sans doute parce que d’entrée, il tutoie. Et pose sur vous ce regard engageant, un chouia malicieux, qui fait frissonner les femmes et enhardit les hommes. Il faut dire, aussi, que depuis six mois il est abonné aux manchettes des journaux. Un jour meneur de lutte des «Contis» de Clairoix, une autre fois prévenu au tribunal de grande instance (TGI) de Compiègne, ou encore délégué CGT qui fait trembler Bernard Thibault et consorts. L’homme est entier mais aussi multiple.

S’il y a un bien une chose que ne conçoit pas Xavier Mathieu, c’est qu’on veuille le ranger dans une case. Quand on tente de lui coller l’étiquette Lutte Ouvrière ou Nouveau Parti Anticapitaliste, il voit rouge. Non qu’il ait une dent contre l’extrême gauche. Au contraire. Mais il craint de se sentir «parqué». Dit vouloir rester un «électron libre». «Attention, je ne suis pas une girouette. J’ai des idées», tient à préciser l’admirateur de José Bové, qui vote Verts à chaque scrutin. Seule exception: aux élections européennes, il a glissé un bulletin Lutte Ouvrière dans l’urne pour remercier Roland Szpirko, ancien élu régional LO de l’Oise, devenu son mentor lors du conflit chez l’équipementier automobile. «J’ai demandé qu’on l’appelle dès la fermeture de l’usine, le 11 mars, car il avait mené une lutte exemplaire avec les Chausson dans les années 1990. Tout seul, je ne me sentais pas capable de faire face au conflit», avoue Xavier Mathieu. Et d’égrener les «bonnes décisions» prises grâce à celui qui est devenu un ami : mise en place d’un comité de lutte, «AG» chaque jour, manifs à Paris et à Hanovre ou encore prime de 50000 euros par salarié.

Lutte Ouvrière qui fricote avec les ouvriers, ce n’est pas du goût de la CGT. Encore moins quand Olivier Besancenot, leader du NPA, s’affiche dans les manifs des Contis alors que Bernard Thibault ne s’est pas déplacé. Pendant quatre mois, Xavier Mathieu ronge son frein. Le divorce est consommé le 17 juillet. Avec six collègues, le délégué comparaît pour avoir, le 21 avril, saccagé la sous-préfecture de l’Oise à Compiègne aux côtés de 200 salariés furieux de la fermeture de leur usine. «Thibault a refusé de demander notre relaxe. La seule réponse qu’on a eue, c’est que la CGT ne soutient pas les voyous», fustige Mathieu. Le 17 août, au micro de France Info, il se lance dans une violente diatribe contre sa hiérarchie : «Les Thibault et compagnie, c’est juste bon qu’à frayer avec le gouvernement, à calmer les bases. Ils servent juste qu’à ça, toute cette racaille.» Deux semaines plus tard, la colère n’est pas retombée. Comme un boxeur qui monte sur le ring, il a préparé une définition du mot racaille («un élément méprisant dans une organisation»), en rajoute une couche («c’est un parasite»), annonce qu’il pourrait rendre sa carte si Thibault est réélu lors du congrès de la CGT en décembre. Puis le visage se relâche et le ton change. Naïf : «Je ne pensais pas que mes propos auraient un tel poids.» Provocateur : «L’interview de France Info, je l’ai réalisée devant le match PSG-Montpellier.» Inquiet : «Comment ont réagi les secrétaires fédéraux?» Mathieu vient en tout cas d’enregistrer un premier retour de bâton : il est déprogrammé de la Fête de l’Huma, le 12 septembre.

Ses sorties intempestives ont fait sa réputation. Sa compagne Florence, jolie brune d’origine vietnamienne, institutrice dans l’Oise où vit le couple, confirme qu’«il a la langue plus rapide que son ombre». Avant de confier : «Il se prend facilement la tête avec les gens, même s’il sait reconnaître ses erreurs.» Ces derniers mois, Xavier Mathieu a beaucoup appris. A commencer par s’accepter tel qu’il est. «C’est plus fort que moi, je dis les choses et je réfléchis après. Mais avec les responsabilités, j’ai eu très peur de me tromper. Cela a dû me rendre moins arrogant.» Une mutation qu’a perçue Fabrice Queniez, délégué CFDT de l’usine : «Avant, il s’emportait à tout-va, foutait toutes les réunions en l’air. Pendant le conflit, j’ai découvert un bonhomme plus réfléchi.»

Sa grande gueule, Xavier Mathieu la tient de son père, un Auvergnat qui pose ses valises à Tracy-le-Val (Oise) en 1968, pour gérer un chantier de charbon. «C’était l’emmerdeur public numéro 1», s’amuse le fiston. Les Mathieu auront quatre garçons en trois ans et demi, des jumelles huit ans plus tard et une petite dernière, aujourd’hui âgée de 23 ans. Xavier, 44 ans, est le quatrième rejeton de la famille. Son père lui transmet le goût du militantisme écolo; sa mère, des valeurs religieuses qui désarment ceux qui croisent sa route. L’air sérieux, il s’interroge: «Si Jésus revenait sur la Terre, je me demande de quel côté politique il serait.» La religion et la politique, pour lui, c’est du pareil au même : il refuse de s’adonner à un culte en particulier. Prie juste une force supérieure afin «d’être guidé».

Petit, Xavier n’aime pas l’école, incapable de rester assis ou de se taire. A 16 ans, il obtient un peu par hasard un CAP de boucher. De la même façon, il entre sans trop réfléchir chez Continental sept ans plus tard, comme confectionneur. Premier souci à l’atelier : la direction veut augmenter les cadences. Le jeune homme, pas encore encarté, rouscaille. On l’invite à rejoindre la CGT. Mais le premier gros combat de la centrale, en 1994, il le manque en raison d’un arrêt de travail. «Je m’étais écrasé la main dans une machine. J’ai vécu les trois semaines de grève chez moi, regrette-t-il. Ça a été dur.» Alors, le 11 mars dernier, il ne manque pas l’occasion de se rattraper. Au point de s’investir corps et âme dans la lutte. «Au début, je ne dormais que trois heures par nuit. Je marchais au Lexomil, raconte-t-il. J’ai perdu six kilos.» La carapace du dur à cuire abrite un «bileux», comme il se qualifie.

A Port-la-Nouvelle (Aude), où ses parents possèdent une petite résidence secondaire, il tente d’oublier les quatre mois de lutte en pêchant, «la seule activité pour laquelle je peux rester assis des heures». Il ressent un vide. Pas lié à l’absence des caméras ou à la peur de retomber dans l’ombre. Non, ce sont les copains qui lui manquent, avec lesquels il a vécu sa «plus belle histoire» - après la naissance de ses trois enfants. Et de se remémorer la virée à six Contis, le 31 juillet à Châtellerault, pour soutenir les New Fabris. «Le putain de pied qu’on a pris!», s’exclame-t-il, les yeux brillants.

Xavier Mathieu dit ne rien regretter mais espère ne pas payer trop cher son exposition. Son prochain combat : retrouver un boulot. Peut-être dans l’environnement. A la question d’un éventuel engagement politique ou syndical, il retrouve sa verve. «Les calculs et la langue de bois, c’est pas dans ma nature, s’emporte-t-il. Et avec le temps, tu fais le tri dans les combats.» Première échéance : le jugement du TGI de Compiègne, demain. Le bagarreur est plutôt serein. Mais ajoute :«Ma maman m’a toujours dit: "C’est la vie qui te mate".»

Xavier Mathieu en 7 dates

15 mai 1965 Naissance à Paris XIVe.

1988 Embauché à l’usine Continental de Clairoix (Oise).

11 mars 2009 La fermeture de l’usine est annoncée.

21 avril Saccage de la sous-préfecture de Compiègne (Oise).

25 juin Fin du conflit. Chaque salarié licencié reçoit 50 000 euros.

17 août Traite Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, de «racaille».

1er septembre Jugement du tribunal de Compiègne, sur le saccage de la sous-préfecture.
Ottokar
 
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Message par Ottokar » 01 Sep 2009, 07:41

Un article dans le Parisien et un reportage de France Info sur le procès du soi-disant saccage de la sous-préfecture. Le soutien d'Arlette (et d'Olivier Besancenot) est annoncé.
a écrit :
La dernière AG des Conti
Le tribunal rend son jugement aujourd’hui dans l’affaire du saccage de la sous-préfecture de Compiègne par des salariés de Conti. Hier, ils se sont réunis devant l’usine pour une AG.

François-Xavier Chauvet | 01.09.2009, 07h00

C’est un jugement très attendu que s’apprêtent à rendre les juges du tribunal de Compiègne. Sept salariés de Continental Clairoix, dont le site fermera définitivement ses portes à la fin de l’année, sont sous la menace de peines de prison avec sursis. Ils sont poursuivis pour le saccage de la sous-préfecture de Compiègne du 21 avril.
Cet après-midi-là, plusieurs centaines de salariés en colère avaient dévasté les bureaux. Hier, ils étaient encore plusieurs centaines de salariés massés devant les portes de l’usine pour une assemblée générale.
La dernière d’une longue série entamée en mars lors de l’annonce brutale de la fermeture du site qui emploie 1 120 salariés.
Xavier Mathieu, l’emblématique porte-parole de la lutte des Conti, délégué CGT qui figure parmi les prévenus, a tenu à emporter le banc sur lequel il a une dernière fois harangué ses troupes. Un banc sur lequel de très nombreux salariés ont tenu à lui dire merci en le dédicaçant. « Ne serait-ce que pour lui, on se devait d’être là aujourd’hui. Et je viendrais aussi demain matin au tribunal. On a commencé ensemble, on finira ensemble et nous espérons tous la relaxe », lance Richard, vingt ans d’ancienneté.
Les Conti se sont donné rendez-vous à partir de 8 heures sur la place du château, situé juste à côté du palais de justice où le jugement doit être rendu vers 8 h 30. Les abords du tribunal ont été sécurisés dès hier. Olivier Besancenot (NPA) et Arlette Laguiller, ex-figure de proue de Lutte ouvrière, ont annoncé leur venue. Quoi qu’il arrive, les Conti se sont donné un dernier rendez-vous le 26 septembre pour une grande fête qui marquera l’issue définitive d’un conflit social qui restera dans les mémoires. « Conti, c’est fini. A partir de demain, il faut que chacun fasse sa vie. Le plus dur commence », conclut un salarié.

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Le Parisien


France Info :
a écrit :Les "Conti" à l’heure du jugement
France Info - 06:08
Relaxés ou condamnés ? Les sept ouvriers de l’usine de pneus Continental de Clairoix, dans l’Oise, seront fixés sur leur sort ce matin. Il leur est reproché d’avoir participé au saccage de la sous-préfecture de Compiègne, au printemps dernier. Le tribunal correctionnel de la ville doit rendre sa décision à 8h30...

Rappelons d’abord les faits : c’était le 21 avril dernier. Ce jour-là, plusieurs centaines de salariés de Continental sont réunis à Compiègne. Ils sont très en colère car ils viennent d’apprendre que la justice refuse d’annuler le plan social qui prévoit le licenciement des 1100 salariés de l’usine. Les Conti envahissent la sous-préfecture et c’est là que des ordinateurs volent, que des bureaux sont saccagés... Que risquent les sept ouvriers mis en cause ? Lors de l’audience il y a un mois et demi la procureur avait dit qu’elle comprenait la détresse des salariés de Continental. Elle n’avait pas requis d’amende contre eux. En revanche elle avait demandé des peines de 3 à 6 mois de prison avec sursis.
le reportage audio Le reportage, complet et en direct, de Florent Guyotat  (4'12")
  
Et c’est ce qui inquiète les prévenus, parmi lesquels Xavier Mathieu, délégué CGT et leader du mouvement chez Continental. Si la plupart d’entre eux assument les faits qui leur sont reprochés, ils espèrent que la justice sera indulgente, car ce jour-là, disent-ils, lors du saccage de la sous-préfecture, ils étaient "à bout", selon leur expression.

Xavier Mathieu et les six autres ouvriers poursuivis seront soutenus ce matin par plusieurs centaines de salariés de l’usine de Clairoix. Un rassemblement est prévu dès 8 heures aux abords du palais de justice de Compiègne, en attendant, donc, la décision du tribunal. Deux soutiens de poids, Olivier Besancenot et Arlette Laguiller, sont également annoncés.

Mais il n’y a pas que les poursuites judiciaires qui inquiètent les salariés de Continental. La priorité c’est aussi de retrouver du travail : sur les 1100 salariés de l’Usine de Clairoix, très peu ont retrouvé un emploi. Et beaucoup ont conscience que la prime exceptionnelle de 50.000 euros qu’ils ont obtenue va vite s’épuiser s’ils ne retrouvent pas le chemin de l’usine.
Florent Guyotat
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Message par akira1917 » 01 Sep 2009, 08:50

Ca vient de tomber :
a écrit :COMPIEGNE (AFP) - Le tribunal correctionnel de Compiègne (Oise) a prononcé mardi des peines allant de trois à cinq mois de prison avec sursis contre six des sept ouvriers de l'usine Continental de Clairoix, dont son délégué CGT Xavier Mathieu, poursuivis pour le saccage de la sous-préfecture de Compiègne en avril.

Un 7ème prévenu a été relaxé par le tribunal, qui n'a prononcé aucune amende.

Les condamnations sont très légèrement inférieures aux réquisitions du parquet qui avait demandé de trois à six mois de prison contre les "Conti", poursuivis pour "destructions en réunion de biens au préjudice de l'Etat".

Ils avaient participé au saccage des bureaux de la sous-préfecture de Compiègne le 21 avril, envahie par quelque 200 "Conti" dans le cadre d'une lutte emblématique pour la sauvegarde de leur usine, dont la fermeture avait été annoncée en mars.

Lors du procès, le 17 juillet, Xavier Mathieu, délégué CGT de Continental, avait reconnu un "dérapage" qui n'avait "pas été prémédité".
akira1917
 
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