Fermeture de Continental Clairoix

Message par artza » 13 Juil 2009, 10:18

(com_71 @ vendredi 10 juillet 2009 à 18:28 a écrit :Au sujet de "Les Contis"...

Ca me ferait drôle d'être nommé du nom de mon patron. Déjà dans le mariage on ne se trouve pas automatiquement affublé du nom de son "cher et tendre" mari, et le contrat de travail est quand-même moins consensuel que le contrat de mariage...

Qui a déjà appelé Arlette "La Crédit Lyonnais" et O. Besancenot "La Poste" ?

Ce sont "les travailleurs de chez Continental" qui ont résisté à leur direction...

Tout le monde ne le voit pas de cette manière.

Ainsi un des principaux syndicats de La Poste arbore comme couleur non le rouge des travailleurs mais le jaune de son patron :ohmy:
artza
 
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Message par Crockette » 14 Juil 2009, 12:46

c'est nul : appeler les ouvriers par des pseudos qui sont des raccourcis du nom leur boite c'est nier leur identité propre; et c'est encore un élément supplémentaire qui fait croire aux patrons qu'ils sont propriétaires de la vie, de l'identité des ouvriers, de leur façon de s'habiller.

les travaileurs doivent s'affranchir dans la réalité mais aussi dans le symbolique...associer des couleurs ou des logos de la boite dans un syndicat ou dans une manif c'est nulle, cest zéro; ça montre encore l'absence d'analyse ou de perspective de lutte des classes. c'ets comme croire naievement que el sentretiens individuels d'évaluation sont là pour l'épanouissement personnel des travailluers, quelle betise ou quelle candeur, de croire cela...

c'est enfin montrer au tiers symboliquement que les intérets des travailleurs sont les memes que ceux des patrons lorsque la base adopte la tenue recommandée par le sommet

quant une boite coule, les cadres (gentils petits toutous) et les patrons disent : "oui on est tous dans le meme bateau"...
sauf que eux ils retrouveront plus facilement du boulot et leurs indemnités c'est pas les memes..
la première responsabilité d'un gouvernement trotskiste serait après le partage du pouvoir avec les patrons la différenciation symbolique des logos et tenues de travail tiens. et tous les ouvriers avec la meme tenue avec les memes droits, les memes congés, une seule convention collective et plus de différence entre le public et le privée. finie les divisions...de la classe laborieuse.








Crockette
 

Message par Ottokar » 18 Juil 2009, 07:43

hier vendredi 17, procès des soi-disant casseurs de la préfecture. Nathalie Arthaud était venue les soutenir (ainsi qu'Olivier Besancenot). "Réquisitions modérées" dit la presse, c-à-d du sursis, mais pas d'acquittement. Et pour les patrons qui ont mis non pas un bureau d'une préfecture, mais toute une usine à sac, ainsi que des centaines de gens, une région, rien, bien sûr. Voici ce qu'en dit la presse. C'est la même chose sur Fr3 et Libé, la dépêche AFP citée. A FR3, interview de Xavier Mathieu, sur Libé, photo :
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a écrit :Saccage: des réquisitions clémentes contre les sept «Conti»

Les sept ouvriers du site de Clairoix (Oise) comparaissaient vendredi pour le saccage de la sous-préfecture de Compiègne, le 21 avril dernier. Des peines de 3 à 6 mois de prison avec sursis ont été requises.

Le délégué CGT Xavier Mathieu (D) arrive au tribunal de Grande Instance de Compiègne (Oise), le 17 juillet 2009. (© AFP Francois Nascimbeni)

    Des peines allant de 3 à 6 mois de prison avec sursis ont été requises vendredi devant le tribunal correctionnel de Compiègne (Oise) contre sept ouvriers de Continental qui avaient participé au saccage de la sous-préfecture de la ville. Aucune amende n’a été requise.

«On a gagné, on a gagné», ont crié, dans l’après-midi, des participants à une fête de soutien aux «Conti», aux portes du palais de justice. «Je pensais que le procureur allait être clément et il l’a été. Par rapport au contexte, je trouve les réquisitions légitimes», a commenté, auprès de l’AFP, Didier Vanhyfte, un délégué FO de Continental.

Les sept ouvriers du site Continental de Clairoix (Oise) comparaissaient vendredi pour le saccage de la sous-préfecture de Compiègne, le 21 avril. Dans le cadre d’une lutte emblématique pour la sauvegarde de leur usine, on leur reproche d’avoir dégradé des bureaux, détruit des ordinateurs et du mobilier, avec environ 200 collègues. L’annonce de la fermeture de Clairoix, puis le rejet de l’annulation du plan social par le tribunal de Sarreguemines (Moselle) avaient provoqué la colère des ouvriers, qui avaient accepté, en 2007, un retour aux 40 heures hebdomadaires contre une promesse de maintien de l’emploi jusqu’en 2012.
«Nul n’a été indifférent au sort des Conti»

La procureure, Ulrika Delaunay-Weiss, a requis vendredi trois mois de prison avec sursis pour quatre prévenus qui ont reconnu les faits, dont le délégué CGT Xavier Mathieu, en première ligne du mouvement de protestation des Conti, et pour les autres, entre quatre et six mois avec sursis.

«Cela fait quelques mois que la France est plongée dans la crise, nul n’a été indifférent au sort des "Conti". Je l’entends et je le comprends (...) mais l’Etat est une institution à laquelle on ne porte pas impunément atteinte», a-t-elle expliqué. Les prévenus encouraient cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende pour «destructions en réunion de biens, au préjudice de l’Etat».

Deux des sept accusés ont totalement nié leur implication dans les dégradations. «Il y avait énormément de monde, dont les caméramans et les perchistes. Tout a été très vite. J’ai entendu des bruits de casse, mais je n’ai rien vu», a expliqué l’un deux à la barre.
«Un dérapage non prémédité»

Xavier Mathieu, qui a reconnu un «dérapage non prémédité», a refusé de commenter les réquisitions. L’avocate des Continental, Marie-Laure Dufresnes-Castet, a plaidé que «l’infraction n’était pas constituée» pointant «une foule en colère qui saccage et sept personnes à qui l’on veut faire porter cette responsabilité».

A la sortie du tribunal, les prévenus étaient attendus par au moins 500 sympathisants, rejoints notamment par le leader du NPA, Olivier Besancenot, et Nathalie Arthaud, porte-parole de Lutte Ouvrière. Des prises de parole ont été organisées durant un barbecue géant où régnait une ambiance festive.

Le porte-parole du PS Benoît Hamon avait, lui, appelé le tribunal à la clémence, espérant que les ouvriers «soient acquittés, que (le tribunal) prenne en compte la détresse de tout un bassin d’emploi».

Le procès intervient après une lutte sociale de quatre mois et une trentaine de manifestations, conclues notamment par l’obtention d’indemnités de 50.000 euros par salarié licencié. Continental avait invoqué, le 11 mars, la chute brutale de l’activité automobile en Europe pour justifier la fermeture de l’usine de Clairoix qui employait 1.120 salariés.

Le jugement a été mis en délibéré au 1er septembre.
Ottokar
 
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Message par Ottokar » 18 Juil 2009, 14:44

et dans le Monde
a écrit :Sept " Conti " devant la justice après le saccage de la sous-préfecture de Compiègne
Compiègne (Oise) Envoyé spécial
" On était perdu ", s'est défendu Vincent, l'un des prévenus, salarié de Continental. Des peines de trois à six mois de prison avec sursis ont été requises


A l'appel de leurs noms, chacun leur tour, ils avancent vers la barre. Ils n'ont rien à déclarer, rien à ajouter à la plaidoirie de leur avocate Me Marie-Laure Dufresne-Castets qui vient de demander leur relaxe. Au nom du ministère public, la procureure Ulrika Delaunay-Weiss a requis des peines allant de trois à six mois de prison avec sursis " parce que nul ne doit être au-dessus de la loi ", a-t-elle expliqué. Même eux, " les Conti ", dont personne " n'a été indifférent au sort " qui leur était réservé, a souligné la magistrate. Ils sont sept ouvriers de l'usine Continental de Clairoix (Oise) qui comparaissaient vendredi 17 juillet devant le tribunal correctionnel de Compiègne. Six hommes et une femme, militants et responsables syndicaux poursuivis pour " destructions en réunion de biens au préjudice de l'Etat ".

Les faits remontent au 21 avril. Ce jour-là, aux environs de 14 heures, plusieurs centaines de salariés de l'usine picarde montent à la sous-préfecture de Compiègne. Ils veulent rencontrer le représentant de l'Etat afin d'obtenir l'organisation d'une réunion tripartite, avec les représentants de la direction. Au même moment, alors que plusieurs dizaines de manifestants ont envahi les bureaux de la sous-préfecture, Xavier Mathieu, délégué CGT, chez Continental depuis 1988, apprend que le tribunal de Sarreguemines (Moselle) a rejeté leur demande d'annulation du plan social. C'est à la suite de cette annonce que la situation dégénère.

" Ils nous ont abandonnés "

Xavier Mathieu, le premier, perd son calme. Il se dirige vers une fenêtre, envoie tout valdinguer sur son passage et lance : " C'est fini. Ils nous ont abandonnés. " D'autres le suivent qui saccagent plusieurs bureaux de la sous-préfecture. Bilan : du matériel informatique (ordinateurs et imprimantes) projeté au sol et piétiné, des vitres brisées, du mobilier renversé, des dossiers éparpillés... Les dégradations matérielles sont importantes, mais aucune violence ni menace contre les fonctionnaires de la préfecture ne sont relevées. " C'est ce coup de fil annonçant la catastrophe, qui a tout déclenché, a reconnu Xavier Mathieu devant le tribunal. Jusque-là on avait l'espoir de voir notre usine continuer à vivre, et là, on a compris que c'était terminé. "

Qui a dégradé quoi ? Ils étaient plusieurs dizaines dans les locaux de la sous-préfecture lorsque la situation a dérapé. Pourquoi ces sept-là plus que les autres ? Ils ont été filmés par des caméras de TF1 et reconnus par des membres de la direction de l'usine.

Certains d'entre eux admettent avoir eu " des gestes d'énervements ". " C'était de la colère et du désarroi ", affirme Bruno, père de trois enfants, dix-neuf ans d'ancienneté dans l'usine. " J'ai pensé qu'on nous laissait tomber ", déplore Franck, chez Continental depuis neuf ans. " On était perdu ", se défend Vincent, père de deux enfants de 3 et 5 ans. " Quand on a une famille, on a peur de se retrouver SDF, on se dit qu'on ne va plus rien avoir ", s'angoisse Nathalie.

Tous ces prévenus qui, pour la première de fois de leur vie, se retrouvent confrontés à la justice, ont entre 30 et 40 ans. Ouvriers, fiers de leur travail et de leur usine, ils gagnent entre 1 400 et 1 500 euros. Jusqu'au 11 mars, jour où ils ont appris la fermeture de leur usine et la suppression brutale des 1 120 emplois, " Conti " c'était leur travail et leur vie. Ils ont tout tenté pour sauver l'un en s'accrochant à l'autre. Rien n'y a fait. Pas même le retour aux 40 heures qu'ils avaient accepté en 2007 en échange d'une promesse de maintien de l'emploi jusqu'en 2012. Le jugement a été placé en délibéré. Il sera rendu le 1er septembre.

Yves Bordenave
Ottokar
 
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Message par Vérié » 18 Juil 2009, 17:26

3 à 6 mois avec sursis, on ne peut pas appeler ça un "réquisitoire modéré" ! Lors de saccages de préfecture par des agriculteurs de la FNSEA, je ne me souviens pas que de telles peines aient été requises, ni même contre les marins en colère. Il y a visiblement le tarif "ouvriers" et le tarif "petits patrons"... voire "moyens patrons" pour la FNSEA...

Six mois avec sursis, ça représente tout de même une menace permanente. Au moindre incident, la moindre plainte, la moindre condamnation légère, on risque de se retrouver en taule !
Vérié
 
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Message par ulm » 18 Juil 2009, 19:36

je suis d' accord je trouve cela disproportionné!
ulm
 
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Message par Crockette » 18 Juil 2009, 22:22

500 sympathisants c'est peu...


je pensais que les camarades auraient été plus nombreux...

la CGT confédérale a brillé par son absence, bravo... =D>


venir en soutien et payer des bus par une collecte militante, c'est pas un acte révolutionnaire pourtant... :halalala: la CGT l'a déjà fait pour des choses bcp bcp moins importantes...
Crockette
 

Message par pelon » 19 Juil 2009, 09:11

(Crockette @ samedi 18 juillet 2009 à 21:22 a écrit : 500 sympathisants c'est peu...

la CGT confédérale a brillé par son absence, bravo... =D>

Confédérale, fédérale, régionale, départementale ou locale. Si les instances de la CGT n'étaient pas présentes ce n'est pas un hasard ni un oubli.
pelon
 
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Message par lavana » 09 Août 2009, 15:46

L'Humanité


a écrit :

Politique -  Article paru
le 5 août 2009

Moi, Nous
Portrait de lutte (3/15). Rude Boy
Brut et spontané, Didier Bernard, pilier des Continental, sait faire tenir une lutte pendant trois mois et une crête pendant quinze jours. Pour lui, le punk n’est pas mort et la révolte non plus.

C’est l’autre forte tête des Conti. Pas le numéro deux, pas le lieutenant : plutôt le double inversé de Xavier Mathieu. Et s’il est un peu moins connu des journalistes que son tonitruant collègue, ce n’est pas parce qu’il est moins bruyant, c’est parce qu’il n’a pas de portable. « Comme ça, je suis peinard. » Xavier et Didier : les deux cégétistes ont d’ailleurs un côté duettistes. Ils se passent le relais et se partagent le boulot, la calme assurance de l’un compensant l’ébullition anxieuse de l’autre, et inversement. « Je suis un mec serein. Xavier, c’est un émotif. Pendant le conflit il ne dormait plus, il ne bouffait plus. Moi, je pionçais comme un bébé et j’ai encore pris du poids ! » se marre Didier. Une autre différence : « Xavier, il est direct. Il parle franco, que ça plaise ou non. Moi, je suis beaucoup plus diplomate. » Attention, il dit bien « diplomate ». Pas placide, pas tranquille, pas conciliant. Parce que bon, autant le dire tout de suite, Didier, il vaut mieux éviter de lui marcher sur les pieds. Qu’on soit patron ou syndicaliste, dans son camp ou chez l’ennemi, il sait recevoir si on le cherche.

Sa colère à fleur de peau tatouée, il a pourtant bien fallu qu’il la contienne pendant le plan social. « Franchement, au début, j’étais vraiment pas partisan de jouer les bons samaritains. C’était trop violent : le patron nous a foutu une claque qu’on n’a pas rendue, l’État s’est foutu de notre gueule et la justice nous a désavoués. » Mais malgré son envie de tout foutre en l’air, pas le choix : « Il fallait y aller mollo, jouer la montre, pour éviter de perdre des mecs en route. » Cette

capacité à rester groupés, sans cesse en AG, fut d’ailleurs la force des « Conti ». Mais là-dessus, Didier la joue modeste : « On a eu une succession de coups de bol quand même. Notre plus grosse chance, c’est que Continental a annoncé qu’il fermait le site d’un coup. La direction aurait pu faire ça en plusieurs vagues et cela aurait été une tout autre histoire. Mais là, on était tous dans le même sac, virés en bloc. Du coup, tous les collabos, les carriéristes, les fans de tuning, tous ceux qui n’avaient jamais bougé avant, ils se sont mobilisés avec nous. » Il insiste : « C’était pas gagné ! Les gens étaient loin d’être prêts. Faut pas oublier que dans leur tête les plans sociaux c’était comme les gagnants du Loto : ça n’arrive qu’aux autres. » L’autre « chance », c’est la médiatisation du conflit. « Pendant des semaines, on a eu des paraboles dans la cour de l’usine. Cela nous a énormément servi. Mais le seul truc qui m’est resté en travers de la gorge, c’est quand certains nous ont accusés d’être manipulés par l’extrême gauche. » En ligne de mire : Roland Szpirko, militant de LO et ancien syndicaliste à Chausson Creil, qui a conseillé les Conti tout au long du conflit. « Faut arrêter de délirer, il n’a jamais pris la parole en public et on nous a jamais demandé de rejoindre Lutte ouvrière », assure le cégétiste. Lui-même se sent plus proche du NPA.

Didier est arrivé chez Continental en 1986. Il avait vingt ans, un CAP de dessinateur industriel en poche et une crête sur le crâne. Son père était militant CGT, « un vrai rouge de chez PC » : le monde ouvrier, Didier connaissait déjà. Mais, à l’époque, son monde à lui c’était la planète punk. Ses valeurs « antiracistes, antifascistes », ses bastons avec les néonazis « qui ont récupéré le look skinhead » et qui éveillent encore dans son regard une lueur de haine. Et sa crête, donc. Cela a l’air anodin comme ça mais, il l’explique volontiers, porter une crête est un vrai sacerdoce. Presque un mode de vie en soi. « La mienne faisait 20 centimètres de haut, du début à la fin. Je passais une heure à la lever, avec des tonnes de laque à trois balles, et je la gardais pendant quinze jours. Du coup, pendant deux semaines je devais dormir sur le côté pour ne pas la bousiller », raconte-t-il, avec un sourire presque nostalgique. De ses jeunes années, il garde des convictions, un crâne rasé divisé par une bande de quelques millimètres et, surtout, une grande « collection de disques ska, punk et reggae ». Dans le tas : quelques incunables, « d’autres trucs qui ont surtout une valeur affective » et beaucoup de groupes inconnus du commun des mortels, aux noms délirants, genre Reich Orgasm ou Komintern Sect. Paradoxalement, c’est la musique qui a éloigné Didier de la marginalité. « Des potes qui vivaient en squat m’ont reproché d’avoir un travail, de gagner de l’argent. Mais moi je suis collectionneur, et pour ça il faut des sous. » Il bosse donc, dans cette énorme usine qu’est Continental Clairoix, et, avec le temps, double sa colère instinctive d’une connaissance concrète de l’exploitation. Progressivement, le jeune punk est devenu syndicaliste.

Le tournant a lieu en 1994. C’est l’année d’une grève dure, pour les salaires, où le site fut bloqué pendant trois semaines pour empêcher les camions de pneus de sortir, jusqu’à l’intervention, nocturne et musclée, des nervis de la direction. « J’avais adhéré d’entrée de jeu au comité de défense. Par la suite, il m’a semblé logique de continuer à mettre mes convictions en pratique. » Il prend sa carte à la CGT. En septembre 1994, il est élu délégué du personnel puis, rapidement, désigné délégué syndical. Depuis, il est partout, luttant pied à pied. Sa fierté : avoir été convoqué huit fois à des entretiens en vue d’un licenciement. « À chaque fois, je m’en suis sorti grâce à des soutiens, des pétitions et un dossier blindé. » Au cours de l’un de ces entretiens, il enfile une perruque multicolore et un nez de clown, histoire de se payer la tête de ses chefs. « Ils m’avaient convoqué pour une énième connerie. Après, les copains, morts de rire, m’ont fait une haie d’honneur. »

En ce moment Didier passe presque tous les jours sur le site déserté, pour soutenir la trentaine de salariés d’UTI, sous-traitant de Continental, qui n’ont plus de nouvelles de leur direction. Il est là, donne des coups de main. Mais, ça se sent, après plusieurs mois d’une lutte épique où les « Conti », symboles et victimes de la crise, ont occupé le haut de pavé, l’heure est bientôt venue de tourner la page. Cela fait déprimer Xavier, pas Didier. Mais les deux alter ego partagent la même certitude : « Après un tel conflit, on n’a aucune envie de se remettre à bosser en 3/8. C’est pas possible. » Pour eux, « Conti » et l’industrie, c’est fini.

Mehdi Fikri






Du coup, tous les collabos, les carriéristes, les fans de tuning, tous ceux qui n’avaient jamais bougé avant, ils se sont mobilisés avec nous. »



Les fans de tuning ???? Ils sont spécialement réac ?


(Oui mon commentaire est anecdotique comme l'article de l'Huma qui imite le style Libé. Ce n'est pas nouveau mais bon...)
lavana
 
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Message par Crockette » 09 Août 2009, 16:29

article très interessant...
quant à l'huma il ya quelques semaines ils ont publié un article entier sur une DRH..et ses états d'ames lorsqu'elle organise des charettes de licenciements...
le monde à l'envers à l'HD...et à l'HUMA...
la pauvre DRH se plaignait que lorsqu'elle allait manger à la cantine de la boite beaucoup d'employés tournaient la tete pour éviter de lui dire bonjour...c'était triste on avait envie de pleurer avec elle...merci encore l'HD pour cet article émouvant...sur le mal être des cadres...
c'est vrai qu'à la CGT les syndicats de directeurs ça marche bien aussi...


sinon ce qui me fait rire c'est que ds l'article on s'apercoit bien d'une ambiance générale qui me rappelle une autre époque : attention l'extremiste de gauche guette...il est partout, il se planque à chaque fermeture de boite et dans l'ombre il manipule les ouvriers et surtout les syndicalistes pour les énerver...
heureusement la CGT et le PCF veille à contrer tous ces méchants extremistes de gauche qui n'ont que cela à foutre.

c'est vraiment incroyable tout cela. :wacko:
Crockette
 

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