Guadeloupe-Martinique

Message par jeug » 17 Mars 2009, 17:18

Sondage Qualistat : le LKP et les Guadeloupéens

(France-Antilles Guadeloupe 17.03.2009 a écrit : Qualistat vient de réaliser - et de diffuser sur son site - un sondage intitulé Les Guadeloupéens et la grève générale du LKP. Il s'agissait d'appréhender la perception du mouvement initié par le LKP, l'adhésion à ce mouvement, l'image des négociateurs du mouvement auprès de la population, le bilan de la grève et l'impact sur le débat sur l'évolution statutaire.

Les baromètres sociaux de Qualistat ont été mis en place en août 1998. Depuis, avec 93% d'adhésion des sondés au mouvement initié par le collectif Liyannaj kont pwòfitasyon (LKP), c'est le plus haut score jamais enregistré. Détaillons. 98% des sondés adhèrent à la volonté de baisse des prix dans les grandes et moyennes surfaces. 98% adhèrent tout autant à la transparence des prix de l'eau, du carburant et du gaz. Ceci semble évident. 91% adhèrent au relèvement des bas salaires et des petites pensions de 200 euros. Là encore, cela semble évident.
Selon Qualistat, « à la fin du conflit, trois Guadeloupéens sur quatre soutenaient le mouvement » . Ceux qui ne l'ont pas soutenu reprochent à cette mobilisation sa forme (18% sont contre les entraves à la circulation, ce qu'on appelle plus vulgairement des barrages routiers), 38% craignent pour l'économie de la Guadeloupe, 30% craignent pour la scolarité des élèves. On serait tenté de dire en s'étonnant... Si peu ?

Des images contrastées

Autre donnée, qui semble évidente : 67% des personnes soutenant le mouvement se sont réellement mobilisées, par la participation à des meetings, des marches ou, dit l'analyste-sondeur, par des signes distinctifs (tee-shirts siglés, morceau de chiffon rouge accroché à l'antenne de leur véhicule). « Ramené à l'ensemble de la population, affirment Vincent Tacita et son équipe, cela veut dire que 50% des Guadeloupéens âgés de 18 ans et plus se sont activement mobilisés dans le cadre de ce conflit. » Et l'on serait tenté de lui répondre : 50% ne se sont pas mobilisés.
Sans doute n'avaient-ils pas d'essence et quelques inquiétudes sur leur sort après la fin du conflit, surtout s'ils travaillent dans des entreprises fragilisées par la durée du conflit... L'analyse porte ensuite sur les acteurs des négociations, la volonté de sortie de crise et l'image que l'on a d'eux.
D'évidence, et le sondage le confirme : le LKP se taille la part du lion. Belle image pour 74% des Guadeloupéens sondés. Les faibles revenus apprécient pour 82% d'entre eux. Les revenus élevés apprécient... pour 56% d'entre eux.
55% ont apprécié les collectivités dans leur rôle de « punching ball » .

Des inquiétudes et l'évolution statutaire

Les organisations patronales s'en tirent nettement moins bien : 68% en ont une mauvaise image. 52% des Guadeloupéens ayant de hauts revenus en ont une mauvaise image.
L'Etat ? 35% en conservent une bonne image, malgré les bévues nombreuses et une gestion à la petite semaine... par méconnaissance totale du pays. 29% affichent un avis contraire. On serait tenté de dire que l'Etat ne s'en tire pas trop mal. Enfin, ce qui reste de l'Etat.
La sortie de crise ? Pas étonnant que le LKP et les collectivités bénéficient de la meilleure perception de souhait de sortie de crise avec 80% des sondés. 55% des personnes interrogées déclarent que le LKP a tout à fait démontré sa volonté de sortir du conflit. C'est vrai qu'il y avait de nouveau de l'essence, plus de barrage sur les routes, des gens qui voulaient envoyer leurs enfants en classe. On comprend qu'il fallait en finir. Par le haut pour le LKP qui rafle la mise, par la petite porte pour les collectivités qui vont payer cher l'aide aux entreprises pour la sortie de crise.
Seuls 11% des sondés perçoivent les organisations patronales comme ayant montré une volonté de sortir de la crise.
Si 70% des sondés pensent que... demain on va raser gratis... ou du moins la vie sera meilleure, 90% déclarent qu'ils s'intéresseront davantage à l'actualité locale (bonne nouvelle!) et 89% qu'ils favoriseront la consommation locale. Nous rajouterons : à condition que les produits locaux ne soient pas 30% plus chers que les importés, sinon adieu le pouvoir d'achat...
Le sondage s'est intéressé à l'avenir. « Si trois personnes sur cinq sont persuadées que leur emploi sera maintenu, le doute demeure pour plus d'une personne sur quatre et une personne sur dix est, ou sera, au chômage. » Les dégâts collatéraux, sans doute.
Parlons politique puisque tout revient à cela. Quoiqu'on dise. Le sondage révèle que 56% des Guadeloupéens souhaitent voir relancer le débat sur l'évolution statutaire de la Guadeloupe. 55% des sondés pensent que cela est nécessaire au développement de la Guadeloupe. « Notons, écrit Vincent Tacita, que ces scores sont plus faibles que ceux observés en 2000, à la suite de la « déclaration de Basse-Terre » . » 66% des sondés souhaitent que l'Etat cède davantage de responsabilités aux élus locaux. Ils étaient 48% en 2000!


jeug
 
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Message par com_71 » 18 Mars 2009, 15:21

a écrit :
LKP - Comprendre le mouvement, les enjeux & la situation


Rosan Mounien sur Radyotanbou.net - Partie I

Transcription de l’intervention de Rosan MOUNIEN sur radyotanbou.net le samedi 14 mars 2009. (Gwan mèsi Jéra & a tout ékip a radyo la)

Les négociations ne sont pas terminées : les mobilisations se poursuivent !

Il s’agit de bien comprendre ce mouvement et la situation actuelle. Nous avons signé 2 protocoles d’accord :

Un premier protocole d’accord appelé Accord Jacques BINO. Il porte sur les augmentations de salaire et particulièrement sur la question des 200 euro. Sa sé yonn !

Le deuxième protocole est celui du 4 mars 2009, signé par le LKP avec l’Etat, les collectivités (Conseil régional & Conseil Général). Il porte sur les 18 autres points de revendication, en dehors de la question des salaires. S’agissant de ce second protocole (celui donc du 4 mars), mais nous aurons l’occasion d’y revenir par la suite, il y a des points sur lesquels nous avons obtenu des résultats d’application immédiate ; il y en a d’autres points sur lesquels nous continuons à mener des négociations, en vue d’aboutir à des résultats.
Nous ferons le point sur ce volet des négociations en cours.

Bien entendu, il y a le reste du programme de revendications - qui constitue les 126 points restants de la plate forme de revendications de 146 points du LKP ; et sur lesquels nous n’avons pas encore entamé de discussions.
Mais fidèle à notre principe de ne jamais verser de café sur du marc, nous préférons d’abord terminer les négociations en cours sur l’application du protocole du 4 mars ; et après nous attaquerons les revendications du moyen et du long terme.
Voilà pour ce qui est du protocole du 4 mars.

S’agissant de l’Accord Jacques BINO

Accord rappelons le portant sur les salaires et signé entre le LKP et un certain nombre d’organisations patronales. Au départ il y avait l’UMPEG (Union des Moyennes et Petites Entreprises de la Guadeloupe), l’UNAPL (Union Nationale des Professions Libérales), l’UCEG (l’Union des Chefs d’Entreprise de Guadeloupe). L’UPA (Union Professionnelle Artisanale) a par la suite signé cet accord.

L’application de cet accord BINO ne fait pas l’objet de négociations ; mais de luttes ! Là, c’est de luttes qu’il s’agit ! A la différence de l’application du protocole du 4 mars - où là nous menons des négociations - c’est un combat que nous menons pour faire appliquer l’accord BINO sur le terrain !

C’est pourquoi il y a un certain nombre de camarades qui étaient déjà en grève dans le cadre du mouvement de grève générale, qui ont poursuivi la grève dans leurs entreprises après la levée du mot d’ordre de grève générale ; pour obtenir l’application de cet accord par leurs entreprises.

C’est important ! Il faut bien comprendre qu’il y a d’une part des entreprises où les travailleurs étaient déjà en grève et qui poursuivent leur mouvement pour l’application de l’Accord Jacques BINO ; il y a d’autre part des entreprises dans lesquelles les salariés ne s’étaient pas encore mis en grève ou avaient repris le travail, et où ils se sont levés comme un seul homme pour réclamer l’application de l’Accord !

Pour résumer, il y a d’un côté des travailleurs qui étaient déjà en grève et qui n’ont pas arrêté la grève ; de l’autre, des travailleurs qui n’étaient pas encore ou n’étaient plus en grève et qui sont ®entrés en grève. A titre d’exemple, on peut citer le cas du réseau BANNETTE (boulangerie-pâtisserie contrôlée par la famille AUBERY) : Ils sont en grève et les négociations sont en cours.

Bien entendu il y a aussi un certain nombre de secteurs où, petit à petit, des accords sont signés. Parmi ceux-ci :

Il y a des entreprises où nous n’avions pas à faire grève ou à rester pour que des accords soient signés, pour que l’accord soit immédiatement appliqué ; c’est le cas du BTP, c’est le cas du Groupe VIVIES, et de toute une série d’entreprises qui ont tout de suite signé, sans problème… Toute une série d’entreprises, notons le en passant, qui sont affiliées au MEDEF…

Ensuite, il y a d’autres combats qui sont menés sur le terrain : Dans le secteur des hôtels il y a un certain nombre d’hôteliers qui ont signé, notamment l’ARAWAK (signature mardi 10 mars), le CLIPPER, le SALAKO. Et hier soir, le directeur du plus gros hôtel de Guadeloupe - La VIEILLE TOUR - m’a appelé pour avoir quelques explications techniques sur le protocole et afin de bien voir dans quoi il mettait les pieds : Depuis il a également signé.

On peut donc dire que les plus grosses structures de l’hôtellerie signent déjà ! Il reste VION [NDLR : Nicolas VION, président du GHTG, vieux réactionnaire, nostalgique de l’Algérie française]… Mais VION ne possède qu’un petit hôtel employant 12 salariés… De toutes les façons, quand lè kabouya la ké pasé an kou ay i ké pwi li osi… Ce n’est donc pas un problème.

Et donc, petit à petit, sur le terrain, les accords sont librement signés ! Même si l’on voit certains jouer au rétif ; et même si l’on entend deux ou trois jaqueter à la radio et à la télé : il ne s’agit que de simples et vaines gesticulations. Ainsi et à titre d’exemple, le directeur de l’hôtel LA VIEILLE TOUR n’était pas séquestré au moment où il m’a appelé ! Sa parole était libre ; il n’était pas sous la contrainte ! Et nous sommes restés un bon moment au téléphone, à échanger sur des questions techniques liées au protocole ; comme on dit, entre gens civilisés… Là-dessus il n’y a aucun problème

Dans la grande distribution, la plupart des enseignes ont déjà signé. Et au moment où nous nous exprimons, si les hypermarchés MILENIS et CONTIENT n’ont pas encore signé, ce n’est pas en raison d’un désaccord sur l’application de l’accord - puisque qu’ils sont ok sur l’Accord Jacques BINO. Là où il y a des points d’achoppement entre eux et nous, c’est sur les modalités de la reprise du travail : c’est-à-dire sur ce que chacune des parties est prête à lâcher pour reprendre. Les travailleurs se disent prêts à donner un coup de collier, mais exigent de ces patrons qu’ils lâchent une maille : ils ne revendiquent pas tant le paiement de leurs jours de grève ; mais exigent le paiement des jours de grève dont ils, eux les patrons, portent la responsabilité ! En particulier, les jours de grève que ces patrons ont obligé les travailleurs à faire depuis la signature de l’accord [le protocole a été signé le 28 février 2009].

Ca, c’est une question de principe, car s’ils avaient appliqué l’accord dès le 1er mars, les travailleurs n’auraient pas été obligés de faire deux semaines de grève en plus ! C’est là-dessus qu’on achoppe, mais nous croyons que de façon intelligente, chacun ayant une parfaite connaissance de ses intérêts, ces messieurs vont signer. Il y a également le cas de l’industrie sucrière, la filière canne-sucre-rhum, qui a signé. Mais il y a d’autres questions qui font l’objet de négociations (NAO – Conditions de travail…).

S’agissant donc de l’Accord BINO, on peut aujourd’hui considérer que les grandes entreprises, qui étaient les plus rétives au départ, ont signé, sont en train de signer ou vont signer. Et donc pour la semaine à venir, l’essentiel des grandes entreprises signera.

Dès lors, la question qui se pose maintenant concerne les plus petites entreprises ; celles où il n’y a peut-être pas de syndicats, pas d’organisation… Le plus important, c’est que ces travailleurs comprennent qu’il leur appartient de s’organiser ! Et là, il faudra que ceux qui sont des cocagneurs comprennent qu’il leur faut eux aussi s’organiser si ils veulent véritablement régler les problèmes qu’ils rencontrent.

Pour l’essentiel, on peut aujourd’hui dire à propos de l’Accord Jacques BINO que nous n’avons pas attendu les dispositions de l’Etat pour procéder nous-mêmes à son extension. C’est la raison pour laquelle nous avons affirmé dès sa signature compter sur la force de nos propres poignets, sur la force de la mobilisation des travailleurs pour réaliser l’extension de cet accord.

Et en fait, plus qu’une extension, c’est d’une adhésion volontaire qu’il s’agit ; contrairement à ce qui peut être dit ci ou là. Nous avons ainsi entendu certains parler d’extorsion de signature ; mais nous nous affirmons que les négociations se font en toute liberté et que nous n’obligeons personne à signer ce qu’il ne veut pas ! La seule chose que nous disons : le travail reprendra chez ceux qui veulent signer ; la grève se poursuivra chez les autres ! Et personne ne peut nous obliger à reprendre le travail tant que nous n’avons pas obtenu satisfaction !

Il faut bien voir que le mouvement qui s’est fait, est un mouvement de fond. Il a provoqué une prise de conscience des Guadeloupéens et un changement de comportement. Pendant 44 jours les Guadeloupéens se sont rendu compte que nous pouvions vivre, boire et manger sans entrer dans leurs supermarchés. De nouvelles solidarités ont surgi, ou plus exactement des solidarités existant déjà dans le temps, mais qui avaient disparu ; et qui réapparaissent aujourd’hui.

Les gens ont commencé à être autonomes dans leurs têtes et ont commencé à réfléchir sur la manière de consommer. Ensuite, ils se rendent compte que ce mouvement va inévitablement créer un nouvel ordre économique. Et ce n’est donc pas par hasard que nous avons affirmé que ceux qui ne veulent pas signer n’ont rien à faire en Guadeloupe ! Non pas qu’on les en chassera à coups de pieds, parce qu’ils ont à leur disposition l’armée, la justice et la police… Mais, gentiment, nous leur ferons comprendre que, même si leurs commerces et entreprises sont présents, nous ne nous y rendrons plus. Et que nous sommes capables de développer nos propres activités ! Que nous sommes capables de consommer à notre manière ! Que nous les marginaliseront et que nous les boycotteront ! Naturellement, ces patrons là se sont rendu compte que cela commençait à prendre. Car à partir du moment où les moyennes enseignes ont signé et rouvert, ils ont vu que les gens se rendaient dans certains établissements et ne venaient plus chez eux, ils ont vu que des tonnes de marchandises leur appartenant s’étaient endormies sur le port, et qu’en dépit des centaines de gendarmes présents dans l’enceinte du centre commercial CARREFOUR les gens ne venaient pas y acheter, ils ont été obligé de commencer à réfléchir… Ils se disent : bien ; le petit ANGELE est bien gentil, mais il est bien incapable de mettre du beurre dans nos épinards…

Et que constate-t-on aujourd’hui ? Qu’il – Willy ANGELE – est le seul à n’avoir pas signé ! Et il n’a pas signé car il n’en a pas le droit ! Il n’a pas signé car il ne possède aucune entreprise ! Sa signature ne nous intéresse donc pas… Puisqu’il ne représente rien ! Donc petit à petit les gens l’ont fui…

Et quels sont donc ceux qui aujourd’hui font le plus de résistance ? Précisément, ceux qui sont organisé autour de Mme KOURY & de la CGPME…

Mais lui, LOUIS, président de la CGPME, qu’elle est donc l’activité de son entreprise ? Défiscalisation ! Et cette défiscalisation pour qui la réalise t-il ? Pour des petits entrepreneurs… Mais d’ores et déjà nous disons à ces petits entrepreneurs qu’il y a des individus qui ne sont pas fréquentables… De par son comportement vis-à-vis des Guadeloupéens, vis-à-vis des entreprises guadeloupéennes, il ne faut plus fonctionner avec lui, LOUIS. Ne lui confiez plus vos projets ! Allez voir d’autres professionnels de la place ! D’autant que certains d’entre ont déjà rencontré des problèmes avec lui ! Puisqu’il en a déjà couillonné deux ou trois… C’est donc une raison de plus pour ne pas y aller ! On ne peut pas porter quelqu’un qui lui vous traîne… Car l’intérêt des petits entrepreneurs est précisément de faire en sorte qu’il y ait un nouvel ordre économique ! Un nouvel ordre économique qui leur permette d’avoir eux aussi leur place dans ce pays, dans l’économie de ce pays !

Les personnes qui donc organisent la plus forte résistance - sans qu’on ait même à se soucier de VION qui lui-même ne représente rien - sont celles qui sont autour de Man KOURY ; c’est ce noyau là… Mais comme nous aimons à le dire : ni kouri é ni las… Chaque chose arrivant à point, le moment venu, nous aurons donc le temps de nous occuper correctement de son cas.

Pour le moment, ce qui nous intéresse c’est de faire en sorte que les entreprises adhèrent majoritairement à l’Accord Jacques BINO. Et aujourd’hui précisément, la question de l’extension se pose en des termes complètement différents ! C’est pourquoi nous avons dit vouloir mettre à profit le délai de dénonciation de 15 jours - que nous avons prolongé de trois semaines – avant qu’ils ne passent à la procédure d’extension, qui en principe ne peut être mise en route avant le 18 ou 20 mars.

Actuellement, il n’y a donc aucune raison valable pour que l’Etat ne prenne les dispositions pour procéder à l’extension de l’Accord BINO !
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 18 Mars 2009, 15:33

Mise en musique... la manifestation à Fort-de-France le samedi 14 mars :

http://www.dailymotion.com/swf/x8p40f
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 18 Mars 2009, 21:35

(com_71 @ dimanche 15 mars 2009 à 19:31 a écrit : Une image étonnante au JT-Martinique du 14.03. Michel Monrose serrant la main du préfet Mancini sur les marches de la Préfecture, lequel préfet boudiné dans un tee-shirt rouge tout neuf...  :roll:   :roll:

La fameuse image :


Image
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Message par com_71 » 18 Mars 2009, 21:43

Dans lutte ouvrière cette semaine, six articles sur la lutte des travailleurs dans les DOM.

http://lutte-ouvriere-journal.org/
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 18 Mars 2009, 23:58

Un texte, du 16 mars 2009, du Parti Communiste Guadeloupéen, soulevant la question des rapports entre la Guadeloupe et l'état français :

http://www.caribcreole1.com/news/guadeloup...-politique.html

... et comment les camarades de Combat Ouvrier posaient le même problème, en relation avec les prises de position du PCG, en 2003 :

(Combat Ouvrier 19 avril 2003 a écrit :LE PCG, L’ARTICLE 74 ET LES INTERETS DES TRAVAILLEURS

Dans le journal du PCG l’Etincelle, Michel Bangou écrit, dans un éditorial, que:
« La souveraineté politique, en de bonnes mains , seule permet les choix économiques au service du peuple, du développement et de l’emploi. (…). Eriger la Guadeloupe en collectivité nouvelle dans le cadre de l’article 74, dotée d’une assemblée légiférant et d’un exécutif responsable devant elle, avec des hommes et des femmes non corrompus, non compromis est la condition sine qua non pour le développement et l’emploi . »
Pour comprendre cette prise de position, dans le cadre de la discussion sur le changement de statuts, il faut se rappeler plusieurs faits passés.
D’abord que depuis la préparation de la loi d’orientation par une mission Lise-Tamaya dépêchée par le gouvernement socialiste de Jospin, la question du changement de statut était revenue en surface et avait provoqué débats et prises de position. La plus remarquée fut la fameuse «déclaration de Basse-Terre» qui ne fut remarquée que parce qu’il s’agissait de trois présidents de Région des dits DFA (départements français d’Amérique) et que l’un d’entre eux était la politicienne de droite (chiraquienne ) Michaux-Chevry, peu suspecte de séparatisme. Tandis qu’un deuxième était un indépendantiste. Cette déclaration avec sa signature fit grand effet car les signataires, dont M.C., s’affirmaient partisans d’une région autonome.

LE PCG ET LA DECLARATION DE BASSE TERRE

Par la suite le PCG engagea toute une politique pour donner une assise plus large à cette déclaration qui bientôt s’accompagna en Guadeloupe de la création du «Comité de suivi» où se rassemblèrent des partis et groupes autonomistes, indépendantistes, le PCG et le parti de M.C. Lorsque la loi d‘orientation fut votée, un Congrès fut mis en place en application de cette loi. Ce Congrès fut une sorte d’assemblée unique de transition qui devait élaborer un statut et le proposer au gouvernement. Mais ce gouvernement tomba à cause de l’échec de Jospin aux présidentielles et les nouveaux gouvernants de droite (UMP chiraquienne) ont repris le dossier sans reprendre à leur compte ni les travaux du Comité de suivi, ni les conclusions qu’il avait inspirées au Congrès de Guadeloupe. La constitution française fut tout simplement transformée pour y intégrer une réforme d’ensemble sur la décentralisation des régions de France. Des articles (73, 74, …) concernent la possibilité de transformer les institutions locales, Conseils général et régional. Michaux-Chevry laissa tomber ses partenaires du Comité de suivi et marcha allègrement sur tous les travaux et conclusions qui en étaient sortis. Les autres participants indépendantistes ou autonomistes se dispersèrent. Seul le PCG persista dans son objectif qui était de mettre à profit le débat créé depuis l’époque Lise-Tamaya pour faire avancer les positions sur l’Autonomie dans le cadre de la république française. Le PCG mène donc une véritable campagne politique sur ce thème.
Pour notre part, nous pensons qu’il faut discuter et évaluer le problème du changement de statut (article 73 ou 74 !) et particulièrement de l’Autonomie, en fonction des intérêts des travailleurs et des classes pauvres de Guadeloupe.

ARTICLE 73 ET ARTICLE 74, DEUX ARTICLES D’UNE MEME CONSTITUTION CHIRAQUIENNE

Le raisonnement du PCG c’est, étant donné qu’il y a au moins deux possibilités dans la nouvelle mouture de la Constitution française, qu’il faut écarter ce qui découle de l’article 73. Celui-ci ne fait que donner une nouvelle forme à la même administration remaniée, mais restant strictement dans un cadre soumis aux mêmes contraintes et limites qu’aujourd’hui. Selon le PCG, une assemblée unique de type article 73, dans l’impossibilité de faire la moindre loi, ne permettra de changer quoi que ce soit localement. En se contentant de fusionner ou de coiffer les assemblées locales, elle reconduira les mêmes pratiques politiques de corruption, de clientélisme et surtout la même impuissance devant les décisions capables de changer le sort de la population.
Le PCG propose alors d’utiliser l’autre possibilité - l’article 74 - qui permet, si elle est adoptée par la population d’un DOM actuel, d’en changer la structure administrative et politique. Ce statut permet de créer une assemblée votant des lois pour tout ce qui touche à sa vie locale, son organisation territoriale, ses impôts, son commerce, etc. Christian Céleste, secrétaire général du PCG, dans un article paru dans l’Etincelle, du 6/2/03, reproche à Larifla (sénateur dissident socialiste) de «rester dans le droit commun français» avec l’article 73 ; il affirme que «le sénateur a toujours été contre l’évolution statutaire».
Christian Céleste, dans un autre article de l’Etincelle du 27/03/03, intitulé «Changement de statut. Les institutions et le mode de scrutin» propose une assemblée guadeloupéenne qui soit «une représentation de l’entité géographique, humaine, politique sociale, culturelle de la Guadeloupe»… «Il n’est pas question dit-il de reproduire à l’identique le Conseil général et le Conseil régional dans cette assemblée». Il s’affirme pour une élection par liste, à la proportionnelle, à un seul tour.
Lorsque C. Céleste dit que l’article 73 reste dans le droit commun, on pourrait le dire aussi de l’article 74 qui sort du même tonneau constitutionnel français. Ce n’est pas le fait qu’ils soient du droit commun qui importe, c’est quel usage peuvent en faire les travailleurs, en quoi cela peut servir leur mobilisation et leur progression vers un rapport de force plus favorable dans la société actuelle dominée par le patronat local et extérieur.
Nous ne croyons pas que le seul fait d’être plus radical sur la formulation de la revendication de changement de statut depuis l’article 73 jusqu’à l’indépendance, en passant par différentes variantes de statuts plus ou moins séparatistes, règle la question de savoir ce qui est plus ou moins favorable pour les intérêts des travailleurs et des couches populaires.

C’EST LA MOBILISATION DES TRAVAILLEURS QUI EST IMPORTANTE

Il est juste de mettre à profit la discussion actuelle sur le statut et le petit remue-ménage des politiciens se préparant à l’assemblée unique, pour entraîner les travailleurs sur le terrain politique.
Mais à condition de définir une politique, des objectifs qui, à travers le problème actuel, permettront aux travailleurs de faire une expérience, de vivre une situation qui va renforcer leurs rangs et les placer dans une meilleure position pour défendre leurs intérêts dans le cadre de ce dit «changement de statut».
Oui, il est juste qu’un petit peuple dont tous les aspects de sa vie sont imposés de Paris et cela depuis des siècles, aspire à changer cela. Oui il est juste que les décisions concernant son sort, sa vie économique, sociale et culturelle soient prises ici même et par une assemblée «légiférante» élue par lui avec un exécutif correspondant à ses choix et à son degré de conscience et de mobilisation. Il est juste qu’une telle assemblée ne soit dépendante pour toutes ses décisions d’aucune forme de contrôle ou de censure du pouvoir central parisien.
Le statut actuel même remanié en Assemblée unique, restera une fiction juridique pour un peuple qui vit dans la zone américano-caraïbe mais dont le sort sera réglé à 7000 km de là, en Europe.
Il n’y a aucune raison d’accepter cela.
Mais il serait néfaste aux intérêts des travailleurs de se limiter à une démarche purement juridique opposant deux articles de loi de la constitution française, le 73 et le 74 ! Il serait illusoire de croire que le fait de revendiquer l’article 74 plutôt que le 73 pour un changement de statut constituera un réel progrès.
Il est juste d’utiliser la présente circonstance du changement de statut, il est juste de s’appuyer sur l’article de la loi qui paraît le moins rétrograde. Mais un tel choix doit s’accompagner clairement et nécessairement d’un appel aux travailleurs à transformer et prendre en main les résultats et le contenu qui découlent de cette loi.
Il faut une véritable assemblée législative, oui, élue le plus démocratiquement possible. Il faut dire aux travailleurs que le meilleur moyen pour combattre la corruption, le clientélisme, le pillage des fonds publics au profit de quelques grosses sociétés, c’est que cette assemblée naisse dans les rangs de la population laborieuse. Cette assemblée devra comporter en son sein un nombre important, ou mieux, une majorité de membres de la population laborieuse, au lieu de notables parlant du peuple ! Ce qui ne serait que justice et démocratie étant donné que la classe laborieuse des villes, les chômeurs, les travailleurs des champs constituent la partie la plus nombreuse du peuple!
Il faut aussi (comme l’a déclaré C. Céleste dans une discussion publique à la CGTG) que les élus soient révocables à tout moment sans attendre la fin des mandats. Il faut que l’exécutif aussi soit révocable. A tout moment, dès lors qu’il s’écarte de la voie favorable aux intérêts des masses laborieuses.

POUR UN PROGRAMME DE DEFENSE DES INTERETS DES TRAVAILLEURS ET DES COUCHES POPULAIRES

C’est dire donc que la question de l’autonomie, par le biais ou non de l’article 74, doit avant tout se régler par la mobilisation populaire, et en premier lieu celle des travailleurs.
Mais pour que les travailleurs et les larges couches populaires se sentent concernés, ils doivent trouver dans les propositions des organisations, des partis politiques et des syndicats, des propositions, un programme qui répondent clairement à leurs aspirations.
Ils doivent pouvoir constater dans les programmes, lors des prises de position publiques, que les partisans d’une assemblée législative ici en Guadeloupe, avec son propre exécutif, utiliseront ce nouveau pouvoir local pour transformer radicalement la réalité présente.
Qu’ils s’en serviront, en s’appuyant sur la mobilisation populaire, pour apporter de réelles transformations sociales, pour mettre fin à la corruption ambiante, au clientélisme, pour contrôler ce qui se passe dans les grandes sociétés de construction de logements, pour contrôler l’utilisation des fonds publics, pour utiliser l’argent des subventions non pas pour engraisser les gros patrons, mais pour créer directement des emplois.
Pour les travailleurs des campagnes, pour ceux de l’agriculture, il faudra défendre la perspective d’une autre agriculture, où les efforts pour produire pour la consommation locale seront encouragés, où les terres seront réparties et mises en valeur d’une façon plus équitable, plus conforme à l’intérêt de la majorité des agriculteurs et ouvriers agricoles.
Il faudra aussi que les femmes de Guadeloupe se rendent compte tout de suite que les partisans d’une mobilisation pour une assemblée législative luttent pour que les droits des femmes, leur liberté, leur dignité soient respectés, et qu’elles ne continuent plus à être les plus maltraitées, les victimes de violences et de meurtres à répétition, ou des inégalités de salaires.
Les «précaires», les auxiliaires, les employés à temps partiel, les intérimaires, devront voir dans le programme des partisans d’une assemblée législative la possibilité de créer des emplois à plein temps avec l’argent public. Les travailleurs de la fonction publique pourront s’engager dans ce combat en sachant que rien ne sera transformé dans leur situation pour en faire une sous-fonction publique territoriale comme cela leur est déjà promis par Raffarin et son gouvernement.
Enfin il faudra montrer aux jeunes qu’il ne s’agit pas d’une affaire étroitement juridique mais de la mise en route d’une importante mobilisation pour changer notre façon de vivre, pour donner à chacun la possibilité de jouer un rôle utile dans la société grâce à ses efforts, à sa volonté et à ses capacités.
Se mobiliser pour un changement de statut de cette façon là, ne se limite pas à combattre l’application des desseins de Chirac-Girardin-Raffarin avec l’article 73. Il faut bien sûr dénoncer l’utilisation de la prétendue «décentralisation» par un gouvernement réactionnaire pour mener des attaques contre les travailleurs, et particulièrement ceux de la fonction publique qu’on va «délocaliser» et dont les statuts seront dégradés.
Mais il faut, dès aujourd’hui, dire qu’une mobilisation véritable pour un réel changement de statut doit viser à approfondir les possibilités de l’article 74. Il faut viser la mise en place d’une assemblée réellement législative et désignant un réel exécutif.
Cela ne peut être que le fruit de la mobilisation populaire, avec en tête la classe des travailleurs salariés. Son contenu, son fonctionnement, même dans le dit «cadre de république française», dépendront non pas de l’article de loi, mais du rapport de forces, de ce que la population laborieuse, les travailleurs seront capables d’imposer.
Alors, les élus de cette assemblée et son exécutif seront placés en permanence sous le regard et le contrôle de la population mobilisée. Si une telle mobilisation des travailleurs et des couches populaires se développe, le gouvernement sera bien obligé de reculer.
Mais encore une fois, pour y parvenir, le contenu social, économique et politique d’une telle démarche devra être absolument engagé et expliqué en privilégiant les intérêts des masses travailleuses et populaires, seule force capable d’apporter de réels changements politiques et sociaux, même limités.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 20 Mars 2009, 23:04

Le n° 1003 de Combat Ouvrier est en ligne :

http://www.combat-ouvrier.net/co1003/1003_0.htm
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Message par com_71 » 22 Mars 2009, 02:43

Sur Euronews, la Guadeloupe après la crise :

http://fr.euronews.net/2009/03/19/la-guade...apres-la-crise/

Sinon, vendredi, signature de l'accord Bino à l'ONF.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 22 Mars 2009, 15:18

(Centrale UGTG a écrit :
Accord BINO : Application à tous les Travailleurs de Guadeloupe !

Une analyse du secrétaire général de l’UGTG

De la nécessité d’étendre l’ensemble des dispositions de l’Accord Interprofessionnel Régional sur les salaires ‘’Accord Jacques BINO’’ à l’ensemble des Travailleurs de Guadeloupe.

1- Sonjé

En mémoire de notre Camarade militant Jacques BINO mort, tué par arme à feu dans des circonstances troublantes…

2- Seule la lutte paie

Depuis la signature de l’Accord BINO par les Organisations patronales UMPEG, UPA, UCEG, UNAPL, OPGSS, représentant près de 20.000 salariés, ce ne sont pas moins de 80 accords, représentant plus de 20.000 salariés et près de 2000 entreprises qui sont venus renforcer ce dispositif. Ainsi, après avoir ‘’traîné les pieds’’, les grandes enseignes ou grands groupes, adhérents à l’UDE-MEDEF, s’engagent les uns après les autres dans l’application de l’Accord BINO, citons pour exemple :

Le Groupe Bernard HAYOT :

    * CARREFOUR Destrelan
    * SGDM
    * La Brioche Dorée,
    * La nouvelle SOPRI
    * Yves Rocher
    * CAMA Renault
    * CARMO Toyota
    * Mr Bricolage

Le Groupe Despointes :

    * Carrefour Milenis
    * Champion Boisripeaux

La Fédération du BTP :

    * 1200 entreprises et 7500 salariés

La Filière Canne – Sucre – Rhum :

    * 15 usines et distilleries : 2000 salariés
    * Les Exploitations Cannières : 7000 salariés

Le Tourisme, l’Hôtellerie et la Restauration :

    * SODEXHO Antilles : 110 salariés
    * La Cocoteraie : 30 salariés
    * Les hôtels Karibea (Prao, Salako, Clipper) : 110 salariés
    * L’Arawak : 95 salariés
    * Fleur d’Epée : 102 salariés
    * La Vieille Tour : 102 salariés
    * Casino Gosier et Saint-François : 150 salariés
    * Mc Donald’s Guadeloupe : 457 salariés

Aussi, les Organisations patronales, les entreprises et branches signataires représentent près de 40 000 travailleurs directement dans le champ des bas salaires décris par l’Accord BINO.

3 - La nécessité de l’extension de l’Article 5, dit de convertibilité.

L’un des arguments avancés pour ne pas adhérer à l’accord BINO consiste à laisser entendre que les entreprises n’auraient aucune visibilité au delà des 12 mois (aides des collectivités) et au-delà de 3 ans (aides de l’Etat). Curieusement, ce sont les grands groupes qui posaient ce « problème » et qui aujourd’hui, adhèrent les uns après les autres au dispositif.

Cet argument n’est pas nouveau. Pour rappel, en 1995, le SMIC Guadeloupe a fait l’objet d’une augmentation de 20% au nom de l’égalité sociale avec la France. Que n’a-t-on pas entendu à l’époque sur l’augmentation du chômage, sur la fermeture des entreprises, ….

Plus loin encore, en 1946, la Guadeloupe devenait un département d’outre-mer permettant ainsi aux Guadeloupéens d’accéder à certaines prestations sociales et ce sont les mêmes arguments qui étaient avancés. Et même pire car certains n’hésitaient à dire que si la France voulait des conditions de vie meilleure pour ses nègres, elle n’avait qu’à payer.

Pour mémoire, le 8 avril 1958, Ernest BONNET, Président honoraire de la CCI de Pointe-à-Pitre, Président du syndicat des Producteurs exportateurs de sucre et de rhum de la Guadeloupe, s’exprimant dans le cadre du colloque sur l’assimilation déclarait : « C’est pourquoi il est nécessaire de signaler, non seulement l’excès de fiscalité, mais encore l’évolution trop rapide des salaires » et de poursuivre « la question sociale n’est pas une question de répartition ; On ne peut partager que ce qui est produit et l’on fait plus pour l’humanité en doublant la production par une meilleure organisation du travail qu’en restreignant la part qui revient aux riches… ». Et de conclure, reprenant à son compte les propos de Lénis Blanche dans le cadre du troisième centenaire de la présence française en Guadeloupe en juin 1935 : « En dépit des côtés pénibles de ces trois siècles d’histoire locale, nous nous devons de constater notre évolution et le chemin parcouru bien plus rapidement que tant d’autres territoires et de dire franchement à la France : Merci ! »

La suppression ou la modification de la clause de convertibilité est donc de nature à engendrer de fortes disparités sociales au sein de la société Guadeloupéenne.

Comment peut-on admettre que près de 40 000 salariés puissent bénéficier du dispositif BINO au-delà des délais d’aide des Collectivités (12 mois) et de l’Etat (36 mois), alors que d’autres verront leurs revenus diminuer de 50 € au bout de 12 mois puis de 200 € au bout de 3 ans ?
Une telle initiative entraînerait une dislocation du climat social encore fragile et une détérioration majeure des relations sociales. Les grandes enseignes et grands groupes qui signent aujourd’hui l’ont compris. La Guadeloupe ne peut fonctionner à deux vitesses.

Comment tolérer une accentuation de la disparité salariale entre les salariés au-dessus de 1,4 SMIC par rapport ‘’aux bas salaires’’ (<1,4 SMIC) ?

4 - Que prévoit l’Accord BINO ?

L’Accord BINO permet à chaque employeur d’augmenter les salaires sous forme de bonus dans la limite de 1500 € par an et par salarié soit 125 euros maximum par mois. Les entreprises de moins de 100 salariés versent 50 euros par mois. Les entreprises de plus de 100 salariés versent 100 euros.

Ce bonus est exonéré des charges patronales et salariales (sauf CSG et CRDS) pour les 3 prochaines années.

Le Conseil Général et Régional de Guadeloupe participe au financement et prend en charge 50 euros pendant 12 mois pour les entreprises de mois de 100 salariés (y compris les structures du secteur non marchands).

Ces aides viennent s’ajouter aux dispositifs existants des lois GIRARDIN, FILLON mais aussi à ceux débattus dans le cadre de la LODEOM qui prévoient aides, exonérations, facilités d’accès aux marchés, aux crédits, … pour les entreprises de Guadeloupe.

5 - Quant au préambule de l’Accord.

Pour mémoire, le préambule et l’accord tout entier ont été débattu, rédigé, négocié en présence du Préfet, représentant de l’Etat et sous la médiation des deux Directeurs du travail mandatés par le premier ministre François FILLON. Toutes ces personnes ont participé aux débats et se sont mêmes félicités de la signature de l’ACCORD BINO par voie de presse.

Pour mémoire, l’accord BINO a été intégré dans le protocole global du 04 Mars 2009 dans son point 4 et annexé au protocole (document entièrement rédigé par les services préfectoraux). Le Ministre des DOM, M. JEGO s’en est même réjouis. La polémique n’a donc aucune raison d’exister surtout si l’on se réfère aux propos de Monsieur SARKOZY le 19 février dernier : « Une crise qui trouve ses racines dans les bouleversements trop rapides et mal maîtrisés de la société traditionnelle antillaise. Une crise qui trouve ses racines dans le fait que, pendant des années, on n’a pas dit la vérité aux français d’outre-mer car l’on pensait pouvoir tout traiter par un bienveillant paternalisme. Une crise qui trouve ses racines dans un système économique à deux vitesses générant une inégalité de la répartition des richesses d’autant plus insupportable que cette inégalité est particulièrement visible dans un milieu clos... »

On ne peut plus fermer les yeux sur ces situations oligopolistiques qui aboutissent à ce que les consommateurs se voient imposer des tarifs qui ne sont pas justifiés seulement par l’éloignement et qui sont donc ressentis comme de plus en plus injustes par toute une population.

La nécessité du vivre ensemble et la paix sociale tant recherchée ne peuvent occulter la vérité.

Pointe-à-Pitre, le 18 mars 2009
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par jeug » 24 Mars 2009, 09:23

(France-Antilles Martinique 23.03.2009 a écrit :Le contrôle des prix est en marche

Des voix s'élèvent à propos d'une hausse des prix qui serait survenue depuis la suspension du conflit. Des comités de contrôle ont été mis en place afin de veiller aux abus supposés dénoncés souvent par des usagers qui ont proposé leur collaboration. Leur travail consiste à vérifier les prix pratiqués avant le 5 février et ceux du moment, afin de constater les éventuelles différences. Forts de ces enseignements, les membres du Collectif prendront les dispositions qui s'imposent. Revenant d'une réunion d'un comité, Ghislaine Joachim-Arnaud rapporte que des écarts de prix ont été constatés dans certaines grandes surfaces et pas dans d'autres points de vente. La syndicaliste a invité tout le monde à se rassembler, samedi à 15 heures, vêtus des tee-shirts du collectif, carnets et bics en main, près de l'hypermarché de Dillon pour relever les prix puis procédér à une comparaison. Les résultats seront dévoilés dans la foulée au Centre Jean-Marie Serrault. Ghislaine Joachim-Arnaud n'exclut pas une action si des différences étaient avérées.
jeug
 
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