Guadeloupe-Martinique

Message par com_71 » 11 Mars 2009, 22:02

Dans LO de cette semaine, sept articles sur la lutte aux Antilles :

http://lutte-ouvriere-journal.org/
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6418
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Message par com_71 » 11 Mars 2009, 22:13

(orange actualités 11/03/2009 @ 12:49:47 a écrit :
Signatures de patrons : la récolte se poursuit

  - Guadeloupe - Economie

Hier, à l’issue de réunions entre patronat et syndicats mobilisés au sein du LKP, les salariés de la filière canne et d’une partie de la grande distribution se voient concernés par les termes de l’accord Jacques Bino. Les patrons ont signé, malgré leur réticence première. En effet, dans les locaux de Gardel, à Jarry (Baie-Mahault), lors des NAO (négociations annuelles obligatoires), le patronat des sucreries et des distilleries de Guadeloupe a adhéré à ce protocole interprofessionnel sur les salaires. Le travail n’a pas repris pour autant dans ce secteur. Reste à répondre aux autres revendications des grévistes : paiement des jours de grève, augmentation de 3% des salaires, revalorisation de la prime de panier de nuit et la mise en place de la prime de transport et des tickets restaurant. Par ailleurs, au dépôt de Jarry des commerces Match, dont le directeur Etienne-Denis Reynaud avait laissé entendre hier qu’il était séquestré dans son bureau, les directions respectives de Match et de Cora ont fini par signer, mais pas celle d’Ecomax, absente des négociations. Ainsi, les salariés de tout le groupe restent mobilisés.

L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6418
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Message par com_71 » 12 Mars 2009, 01:43

Martinique :
Le point des négociations au 11.03.2009 par Louis Maugée (CGTM)

http://www.cgt-martinique.fr/iso_album/clip_audio_03.wav
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6418
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Message par com_71 » 12 Mars 2009, 09:47

Pour voir sur Télé Guadeloupe la plupart des membres du LKP (autres que Elie Domota) répéter les propos aujourd'hui incriminés de celui-ci.

http://info.francetelevisions.fr/video-inf...categorie=&ids=

Le JT Martinique :

http://info.francetelevisions.fr/video-inf...categorie=&ids=

Aussi bien sur le JT Martinique que sur le JT Guadeloupe, on peut voir G. Joachim-Arnaud (CGTM), poser publiquement, en meeting, la question de savoir si l'on est dans une "phase ascendante du mouvement" ou dans une "phase descendante du mouvement", pour constater (et ceci est corroboré par de nombreux "pointages") que l'on est dans une phase descendante...
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6418
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Message par com_71 » 13 Mars 2009, 18:21

(chien créole jeudi 12 mars 2009 a écrit :

INTERVIEW D’ELIE DOMOTA : « IL FAUT FAIRE PREUVE D’AUDACE »

C'est derrière la grille du palais de la Mutualité qu'Elie Domota me reçoit, en plein air. On s'assied en toute simplicité sur une petite murette et il commence à répondre à mes questions, interpellé de temps à autres par les gens du quartier qui passent dans la rue et lui lancent souvent de chaleureux encouragements. C'est la deuxième interview qu'Elie Domota accorde à Chien Créole. Celle-là, je la réalise aussi à la demande du NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste dont Besancenot est le porte-parole) qui compte la publier dans l'hexagone. Double objectif donc.
Elie Domota à Pointe-à-Pitre (photo FG)

Pendant que nous parlons, on est interrompu régulièrement par des appels sur son portable, ou par un de ses lieutenants qui vient lui annoncer que l'industrie de la canne, sucrière et rhumière, vient de signer l'accord Jacques Bino. Il avait prévenu, quelques jours auparavant, en meeting et à 10 pas d'ici : "si Gardel (le principal sucrier de l'archipel) ne signe pas, il n'y aura pas de récolte). Je pousse un ouf de soulagement, nous n'allons pas être privés de ti punch cette année !

Chien Créole : Elie, peux-tu revenir sur la façon dont le LKP s’est formé ?

Elie Domota : La réussite du LKP ne tombe pas du ciel. Ça fait 6 ans que les organisations syndicales travaillent ensemble à l’élaboration d’une plateforme de défense de la classe ouvrière. Depuis plus longtemps encore, nous avons l’habitude de nous réunir pour préparer les modalités des défilés unitaires du 1er mai (tract, parcours, etc.). Donc, on se connaît bien. En parallèle, chaque organisation travaillait avec d’autres sur des projets ponctuels. Moi par exemple, je suis secrétaire général de l’UGTG, on a beaucoup travaillé avec mouvman Nonm, le comité des mutuelles, l’association culturelle Akyio, etc., sur différents thèmes comme 1801, 1802, 1967. Beaucoup de groupes fonctionnaient comme nous.


CC : Qu’est-ce qui a été l’élément déclencheur, si on devait n’en citer qu’un, qui fait que le LKP a finalement pris corps ?

Elie Domota : Les six années passées, on n’arrivait pas à se mettre d’accord et puis début décembre 2008, on s’est à nouveau réuni. La situation était tellement catastrophique pour les travailleurs, que cette fois ça a collé, ça s’est imposé par nécessité. La force du LKP, c’est que nous sommes un conglomérat de visions différentes qui réunies, permettent une approche globale des problèmes de notre société. La lutte des travailleurs se nourrit de la lutte des travailleurs. L’important c’est qu’au-delà des dirigeants des différentes organisations, l’union se fasse à la base et dans l’action. C’est aux travailleurs de se rassembler.


CC : Selon toi, comment ce mouvement a-t’il pu tenir aussi longtemps ?

Elie Domota : Si nous avons tenu 44 jours de grève générale, c’est déjà parce que le Guadeloupéen est de nature résistante. Quand il rentre dans un combat, c’est pour le gagner, et ensuite, il est assez orgueilleux pour ne pas s’arrêter en chemin. La solidarité a joué à fond, les parents, les amis, tout le monde s’est entraidé. Les agriculteurs nous ont donné pas mal de denrées. Il y a même un restaurateur qui vient de nous donner un bœuf sur pied ! D’ailleurs, il faut qu’on lui trouve un endroit pour paître… On a tenu parce qu’on est un mouvement populaire.


tag dans les rues de Pointe-à-Pitre (photo FG)


CC : Penses-tu qu’une union de cette ampleur soit possible dans l’hexagone ?

Elie Domota : Bien sûr, le tout s’est de commencer. Nous même on n’a jamais cru que ça se passerait comme ça, ni que nous tiendrions aussi longtemps ! C’est là où on s’est dit que toutes ces rencontres faites depuis 6 ans, toutes ces réunions ont porté leur fruit, car c’est sur la base de toutes ces discussions que petit à petit s’est dessiné ce qui allait devenir la plateforme de revendications du LKP. Les patrons et l’Etat s’entendent au sommet et s’organisent. Les ouvriers ne peuvent pas se permettre de les affronter en ordre dispersé.


CC : Comment analyses-tu l’état des forces sociales dans l’hexagone ?

Elie Domota : Je ne pense pas qu’elles soient en recul. Je pense juste qu’il faut faire preuve d’audace. Les travailleurs y croient mais les dirigeants des différentes organisations font trop de calculs. Il faut que la tête se mette un peu en retrait et laisse les travailleurs prendre les choses en main. Aujourd’hui on voit bien que la logique veut qu’il y ait toujours plus d’argent pour les riches alors que les travailleurs n’ont droit qu’aux licenciements. Ils n’ont plus d’autre choix que de rentrer en lutte.


CC : Quelle lecture donnes-tu à ce qui vient de se passer ? Est-ce le début de la construction d’un nouveau modèle de société ?

Elie Domota : Je crois qu’on n’en est pas encore là. Disons qu’il y a une aspiration à quelque chose d’autre, qui se cherche. Maintenant, il reste à la concrétiser en une vision, avec un projet, des écrits, des analyses. Chacun doit participer et ce sera aux Guadeloupéens de décider le chemin qu’ils veulent suivre.


CC : Les détracteurs du LKP disent qu’il avance masqué et qu’en réalité son unique et réel objectif est l’indépendance de la Guadeloupe.

Elie Domota : Je suis secrétaire général de l’UGTG, un syndicat qui se définit comme indépendantiste depuis le premier jour, mais le LKP rassemble 49 organisations, partis, syndicats, associations qui ont des visions très différentes. Donc on n’en est pas là. Parce que je vais te dire, si sur la seule base de la plateforme du LKP, on doit demander l’indépendance, même moi j’y vais pas ! (il rit)


CC: Après ça, est-ce que tu comptes fonder un parti ?

Elie Domota : Non, je n'ai pas d'ambition politique.


Alors qu'il est au téléphone, Gladys Démocrite rédactrice-en-chef du Mika déchaîné, journal satirique guadeloupéen, lui remet l'édition qui va paraître en kiosque le lendemain et qui titre : "Domota président ?" (photo FG)


CC : Un autre point d’incompréhension voire de rupture, par rapport à la plate-forme, a été pour certaines personnes la question de la priorité à l’embauche pour les Guadeloupéens. C’est vrai que, comme j’ai déjà pu l’écrire sur Chien Créole, la revendication ne spécifie pas si c’est à compétences égales ou non, et laisse planer une certaine ambiguïté. Alors, à compétence égale ou non ?

Elie Domota : Mais c’est une évidence. On ne va pas demander à un boucher de travailler comme chirurgien juste sous prétexte qu’il serait Guadeloupéen ! Ce qu’on ne comprend pas, par exemple, c’est que les agences de recrutements basées à Jarry fassent paraître les annonces d’embauche des cadres directement à Paris, alors qu’ici on a des gens compétents mais au chômage. Voilà ce qu’on dénonce, mais bien sûr, on parle de priorité d’embauche pour les Guadeloupéens à compétence égale.


Elie Domota (photo FG)

CC : Nicolas Sarkozy a promis des états généraux en Guadeloupe, trouves-tu que ce soit quelque chose de positif ?

Elie Domota : D’abord je te dirai que les états généraux de la Guadeloupe, on les a déjà commencés par notre action et notre réflexion. Et puis on reste prudent. On a déjà entendu tellement de belles promesses de la part de l’état. D’ailleurs, vu le délai très court avant que ça commence, je me demande bien comment ça va pouvoir s’organiser et avec quelle pertinence…


CC : Comment prends-tu le fait que le parquet de Pointe-à-Pitre te mette dos-à-dos avec Alain Huygues-Despointes, le béké de Martinique qui a parlé de pureté de la race. Vous faites tous deux l’objet de plainte pour incitation à la haine raciale, lui pour faire l’apologie d’un système raciste et discriminatoire, toi pour le condamner !

Elie Domota : Je pense précisément que ça vise à blanchir Huygues-Despointe, si je puis dire ! C’est une façon de relativiser l’accusation qui pèse sur lui. Mes propos n’ont fait que refléter une réalité sociale et historique. Donc je suis serein.


CC : Entre nous, c’est même un beau cadeau que te fait le parquet, il t’offre une tribune formidable !

Elie Domota : (il sourit) Oui, c’est vrai. Un avocat me disait hier qu’il n’y a pas de grand mouvement social sans grand procès. Ça va être l’occasion de faire le point sur pas mal de choses. Je demande d’ailleurs à ce que ce procès soit télévisé. Beaucoup d’avocats m’ont déjà contacté. Cette après-midi, même Ségolène Royal m’a appelé pour me proposer de faire partie du collectif d’avocats qui va me défendre. Je ne savais même pas qu’elle était avocate !


CC : Comment prends-tu les diverses attaques, parfois très virulentes qui te sont adressées sur ce sujet ou sur d’autres ?

Elie Domota : J’ai annoncé hier que je comptais porter plainte pour diffamation. En Guadeloupe, on est tellement habitué à être méprisé qu’on encaisse sans broncher, on finit par trouver ça normal. Mais je me suis dit, quand même, quand Frédéric Lefebvre se permet de me traiter de tonton macoute, que des journalistes me traitent de terroriste, ce n’est pas normal ! Au figaro, y a un gars, c’est pas possible, je pense qu’un Guadeloupéen a du lui piquer sa copine parce qu’il a une telle haine chaque fois qu’il écrit sur nous ! Je ne vois pas d’autre explication !


Entrevue réalisée par Frédéric Gircour pour le NPA et Chien Créole
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6418
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Message par com_71 » 13 Mars 2009, 23:18

Propos de Jean-Louis de Lucy, béké martiniquais, sur BFM le 12.03.2009.

De Lucy

L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6418
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Message par com_71 » 14 Mars 2009, 14:16

En date du 2 mars, une lettre ouverte d'un certain Amédée Adélaïde, ancien président de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Pointe-à-Pitre, au président de la République :

lettre_ouverte.pdf
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6418
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Message par Pélagiste » 14 Mars 2009, 14:42

(com_71 @ vendredi 13 mars 2009 à 23:18 a écrit : Propos de Jean-Louis de Lucy, béké martiniquais, sur BFM le 12.03.2009.

De Lucy

un grand moment .... réactionnaire ! :headonwall:

qu'est-ce qu'il est arrivé à louis XVI déjà ? ... :pendu:
:rofl:
Pélagiste
 
Message(s) : 0
Inscription : 14 Mars 2004, 17:48

Message par com_71 » 15 Mars 2009, 01:29

a écrit :
LKP - J-M. NOMERTIN : Une conscience nouvelle est née !  user posted image

Intervention au meeting du 13 mars 2009

Peuple de Guadeloupe, bien bonsoir !

Ils parlaient de l’effritement du mouvement, mais nous le disons encore une nouvelle fois : Ils se sont trompés !


Nous croyons être entrés dans une phase, une phase importante, qui nous fait dire ceci : si nous ne nous étions pas réunis, tous ensemble, le 5 décembre 2008 [Réunion entre les Organisations ayant initialement appelé à la grève générale du 16 décembre 2008, puis après avoir formé le LKP, à celle du 20 janvier 2009], nous serions tous aujourd’hui les parfaits couillons de ce pays ci ! LKP n’aurait pas vu le jour ; nous n’aurions pas pas fait ce que nous avons réalisé ; et nous n’aurions pas remporté cette victoire.

Car c’est une grande victoire que nous avons remporté, camarades !

Il n’y a aucun mouvement dans le monde où l’on entend tout à la fois que les salaires ont augmenté, que des salariés de la collectivité régionale bénéficieront d’une prime de 100 euro au mois d’avril, que l’Etat va mettre en place une prime de 200 euro au mois d’avril, que les prix des produits de première nécessité vont baisser...

C’est une victoire ; et nous devons en être fiers !

user posted image

Mais, plus encore : les travailleurs qui ne faisaient aucun cas des syndicats, qui les ignoraient, qui tiraient à boulets rouges sur les syndicats... Aujourd’hui ce sont eux qui sont en grève ! Et ils font comprendre à leurs patrons, qu’eux aussi, ils ont pris conscience !

Cette conscience nouvelle est importante pour l’avenir !

Nous assistons, nous syndicalistes, à une syndicalisation très forte des travailleurs : qu’ils soient chômeurs, qu’ils soient à la retraite ou en activité... Et c’est le mouvement LKP qui nous a permis d’en arriver là.

Certains s’évertuent à effectuer chaque jeudi des calculs pour établir le nombre de fermetures d’entreprises qui seraient la conséquence du mouvement LKP...

Ce sont les mêmes qui ont refusé de venir négocier, qui ont fait traîner les négociations, qui ont tenté de les torpillé... Et ils voudraient aujourd’hui nous faire porter le chapeau, nous faire endosser la responsabilité de leur attitude !

De plus, ici en Guadeloupe, tous les jeudi, depuis plus de 6 ans, il y a au moins 15 entreprises qui sont liquidées au Tribunal de Commerce de Pointe à Pitre ! Et il n’y a jamais personne pour en parler !

Et de quoi entendons nous parler aujourd’hui ?

Que des entreprises internationales, des multinationales telles que TOTAL - 14 milliards de profits en 2009 - licencient (555 travailleurs chez TOTAL). Que CONTINENTAL - dont le bénéfice 2008 a augmenté de plus de 11% - ferme des usines, non seulement en France, mais aussi en Allemagne. Qu’il y a une série de sociétés qui vont fermer en France, notamment les PIRELLI ; et que MICHELIN, SONY, DANONE... s’apprêtent à licencier des centaines de salariés.

Et alors qu’on tente de nous accuser de racisme, que disent ces travailleurs licenciés ou en passe de l’être ?

Ils disent, comme ceux de CONTINENTAL, qu’il faut faire comme nous avons fait, ici en Guadeloupe !

Malheur pour eux, eux ces grands patrons, dans ces pays où il arrive aux cailloux d’être en grève... les travailleurs ont pris des oeufs et les leur ont balancé !

Notre combat a donc une grande importance pour les jours et les années à venir.

user posted image

Pas forcément parce qu’il y aura une grève générale en France le 19 mars prochain... Mais le fait que les travailleurs de France disent aujourd’hui qu’il leur faut faire comme en Guadeloupe, comme en Martinique, comme à la Réunion... Cela signifie que le vent du changement commence à souffler ! Et que de toutes les façons l’exploitation prendra un jour fin dans cette société capitaliste !

Nous avons ouvert la voie !

Ce chemin, nous l’avons ouvert, mais nous l’avons fait avec un sens... Nous, nous avons proclamé haut et fort : Tous pour un, un pour tous ! Et nous avons affirmé continuer jusqu’à la victoire !
Ansanm nou ka lité, ansanm nou ké gannyé !

Jean Marie NOMERTIN,
Meeting au Palais de la Mutualité
Pointe à Pitre le 13 mars 2009



a écrit :
LKP : Elie DOMOTA fait un premier bilan de la grève générale  user posted image

Meeting du 13 mars 2009

Byen bonswa tout moun !

J’ai un papier en poche que je sors avec le nom des entreprises qui ont signé ces jours ci [ L’accord Jacques BINO ou Accord régional interprofessionnel sur les salaires ]. Nous allons communiquer les noms de certaines de ces entreprises pour apporter la preuve qu’il y avait des chefs d’entreprises et des syndicats patronaux qui s’exprimaient ; mais depuis la signature de l’accord BINO, il y a nombre d’entreprises qui ont dû signer parce que leurs travailleurs se sont mis en grève !

La liste qui suit n’est pas exhaustive, mais elle sert à montrer qu’on y trouve nombre d’entreprises adhérentes du MEDEF [Qui a quitté la table des négociations, après avoir tenté de torpiller celles-ci].

VIGILE SECURITE - JET SARL - GPS - RSP - MARSHALL SECURITE - EGSTP - DAUPHIN SECURITE - CARAIBES IMPORT - LA BRADERIE - SODEC DISTRIBUTION EDOUARD - SOPIMAT - SUPER U CHANZY - HOTEL FLEUR D’EPEE - HOTELS CARIBEA (SALACO, CLIPPER...) - MAC DONALD - LEADER PRICE - FEDREATION DU BATIMENT - SODEXHO - HOTEL ARAWAK - SUPER U LA ROCADE - MATCH - CORA - M. BRICOLAGE - ECOMAX - SOCREMA - L’ARTCHIPEL SCENE NATIONALE - CIMENTS ANTILLAIS - VIENNOISERIE PLUS - RENAULT - SOCAR - CODIMA - CADI SURGELES - SOFRIBER - CHAMPION BOISRIPEAUX...

Demain matin, les camarades de Carrefour Destrelan ont rendez vous avec Hayot, et avec Despointes pour Carrefour Millenis.

C’est une belle lutte ! Les camarades ont donc eu raison de se mobiliser dans leurs entreprises pour exiger l’application de l’accord BINO.

Nous avons entendus les propos de JEGO, et à sa suite le préfet : tous deux remettant en cause le préambule de l’accord BINO. Il y a là quelque chose d’extraordinaire !

Au moment de la rédaction du préambule, le préfet était présent ainsi que les deux médiateurs mandates par le premier ministre FILLON. Ils ont tous trois participé à la rédaction su protocole. Ils nous ont même suggéré quelques formules à y inclure.

Et voilà qu’aujourd’hui nous les entendons affirmer leur opposition à ce préambule !

Il y a une autre chose qui les gène dans le protocole BINO. C’est ce que nous avons appelé la clause de convertibilité. On est dans la situation suivante : ils sont d’accord pour signer l’augmentation de 200 euro des bas salaires pendant 3 ans. Et je rappelle que s’agissant des entreprises de moins de 20 salariés, les patrons paieront 50 euro, les collectivités 50 euro pendant 12 mois et l’Etat 100 euro pendant 3 ans. Et au bout de 12 mois pour les collectivités et de 3 ans pour l’Etat, l’entreprise versera l’intégralité de l’augmentation. Voilà ce que prévoit l’accord BINO.

Eux [syndicats patronaux non signataires de l’accord : MEDEF - CGPME], considèrent qu’ils vont augmenter les salaires de 200 euro dans les conditions décrites plus haut ; mais qu’au bout de 3 ans ils les reprendront, ces 200 euro !

Où a t-on déjà vu pareille chose ?!

Comment admette qu’un travailleur ayant perçu 200 euro pendant 3 ans, soit 2400 euro pendant 12 mois, puisse accepter une brusque amputation de son salaire après 3 années, en avril 2012 ?!

C’est pourquoi l’accord salarial Jacques BINO contient une clause stipulant que l’employeur prendra en charge les 200 euro au bout des 3 années.
Et tout naturellement toutes les entreprises citées plus haut sont d’accord et signent l’accord BINO. Car elles se rendent bien compte qu’il n’est pas normal qu’il y ait des gens percevant 200 euro et que dans 3 ans on puisse leur dire que « c’est fini », « vous perdez vos 200 euro mensuels de revenus » !

Nous avons bien constaté l’existence d’un certain nombre de frustrations. Notre camarade Marinette [Délégué syndical à l’usine Gardel] en a parlé plus tôt, on a ainsi entendu M. DIEULEVEULT, Directeur de GARDEL AFFIRMER QUE JAMAIS IL NE SIGNERAIT L’ACCORD BINO !
Mais faute de signature, l’usine n’ouvrira pas, les salariés étant en grève.

Nous avons aussi été invités à participer à la manifestation du 19 mars à Paris ! Un camarade du LKP s’y rendra et défilera au nom du LKP.
Pour bien monter qu’il y a de la solidarité, il y a beaucoup de solidarité chez les travailleurs. Pour dire aussi que de très nombreux travailleurs de France nous aident spontanément en nous envoyant par chèque ou mandat de l’argent. Ils nous disent enfin de ne pas lâcher ce combat car nous avons raison de nous battre ; que notre lutte est juste ; et que cela leur donne plus de force pour qu’ils puissent eux aussi se battre !

Nous disons aussi qu’il y a des camarades qui sont toujours en grève, des camarades de la BRINK’S, de TOP ONE SECURITE, de l’AEROPORT... Il y a des camarades qui n’ont pas encore signé, ceux de CARREFOUR, de MILENIS, de la concession TOYOTA, et de tous les autres concessionnaires automobiles. Il y a beaucoup de camarades en grève.

Ce que nous vous demandons, c’est de leur apporter votre soutien.

Car le combat est rude ; surtout quand vous avez en face les HAYOT, les DESPOINTES, qui ne veulent rien entendre, qui ne veulent rien lâcher ! Ils ont l’argent, ils peuvent payer l’augmentation ! Mais ils refusent que des petits nègres leur réclame une augmentation.

Et c’est pourquoi nous nous devons d’être très fermes dans tout ce que nous disons et dans tout ce que nous faisons !

Ces messieurs pensent pouvoir venir faire ce que bon leur semble ici : ils doivent bien comprendre qu’on n’est plus au 16eme ni au 17eme ni au 18eme siècle ! Que c’est fini ! Que dorénavant, dans tout ce qu’ils font, ils devront compter avec nous ! Sinon, ils ne le feront pas, dans ce petit pays de Guadeloupe !

La grève générale est suspendue, et il y a peut-être quelques nostalgiques. Mais nous avons un certain nombre de tâches à réaliser, de choses à continuer à faire ensemble. Et assurément, dans les jours à venir, nous demanderons aux travailleurs, aux Guadeloupéens, à tous les travailleurs de tous les pays présents depuis le 20 janvier et présents ce soir, de continuer à se rassembler ici, devant notre BIK au Palais de la Mutualité. Car nous continuerons les meetings et prises de paroles, nous continuerons les réunions d’information, nous continuerons à nourrir notre conscience, nous continuerons à discuter entre nous et à échanger... Pour que notre mouvement ne s’arrête pas, pour faire vivre tout ce que nous avons mis en place.

Parce que c’est ce qui se produit souvent : nous atteignons les sommets, ensuite nous nous endormons, nous oublions... Mais ce coup ci nous ne devons pas oublier, nous devons continuer à travailler ensemble !

Et ce travail, nous devons le poursuivre dans les communes, dans les sections, dans les quartiers. C’est pourquoi nous invitons tous les camarades, à entamer des discussions avec les voisins, les familles, et les amis pour pour décider ensemble de mettre en place des comités LKP dans toutes les communes.

Dans toutes les communes, car il y a problèmes partout ! A Basse-Terre, à Saint-François... montons des comités LKP pour fédérer la Guadeloupe en comités LKP pou pé déliyanné péyi la !

Cela signifie que nous avons beaucoup de réunions à organiser pour écouter les gens. Car on ne peut imaginer le nombre de propositions qui sont faites ! Il y a des gens qui nous font part de leurs problèmes, d’autres qui viennent exposer leurs problèmes... Mais il y a beaucoup de monde qui vient nous trouver avec des idées : des idées à concrétiser ; des idées dont la réalisation nécessite des financements, des idées de création d’activités, des idées pour développer la production...

C’est ce dont nous avons besoin !!!

Aussi, Jean Marie NOMERTIN en a déjà parlé, cette petite somme de 200 euro que nous venons d’arracher, eh bien cet argent là, n’allons surtout pas la jouer au Loto, n’allons pas la gaspiller chez HAYOT...

Faisons en sorte de développer la production locale, faisons plus souvent un petit tour au marché - même si des fois il nous arrive de penser ou constater que les denrées sont un peu cher, mais eux aussi vendront moins cher, faisons leur confiance... Faisons en sorte d’acheter notre poisson, de nous tourner vers la production locale...

Pour que justement ces 200 euro servent à développer la production locale, à développer l’emploi.

Car c’est ce que nous leur avons répondu quand ils nous ont affirmé vouloir encore créer plusieurs milliers de contrats aidés. Tout le monde peut bien voir les problèmes générés dans les communes par ces contrats aidés. Nous ne disons pas aux gens de ne pas accepter un contrat aidé, de ne pas en faire ; car quand on cherche du travail dans un pays ayant un taux de chômage de plus de 40%, on prend ce que l’on trouve.

Mais aujourd’hui on se rend bien compte que ces contrats aidés sont devenus un outil aux mains des politiques. Un outil pour soit disant faire baisser le chômage ; mais dans le même temps, un outil pour préparer et remporter les élections ! Car comme par hasard, quand un administré rencontre un problème d’emploi : contrat aidé ! Et quand vient la période des élections : contrats aidés !

Et c’est bien à cela qu’ils servent !

Nous devons aujourd’hui nous battre pour le développement de véritables contrats de travail ; car on ne peut pas former un projet de vie avec un contrat aidé, même si ce dernier vous aide pendant un petit moment.

Et pour conclure, camarades, trop longtemps ils nous ont fait croire que tout ce qui venait de l’extérieur était meilleur que ce que nous produisions, que ce qui existait chez nous. Ainsi, le nombre de Mac DONALD implantés dans la région pointoise (Pointe-à-Pitre - Abymes - Baie-Mahault - Gosier) est impressionnant ! Cela signifie que nous avons un gros effort à faire pour habituer nos enfants à nos propres aliments ; et pour nous mêmes nous (ré)habituer à nos propres aliments.

Pour finir, je le redis, dans les jours, semaines et mois à venir nous devons nous retrouver ici même au moins une fois par mois, dans des bik a pawol, pour continuer à échanger et à discuter entre nous...

Afin ansanm ansanm de voir ce que nous faisons avec ce pays, parce que c’est notre pays !

Ansanm nou ka lité ! Ansanm nou ké gannyé ! Ansanm nou ka lité ! Ansanm nou ké gannyé !
Jou nou ké mété a jounou... Péké vwè jou !

Elie DOMOTA,
Meeting au Palais de la Mutualité
Pointe à Pitre le 13 mars 2009
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6418
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Message par com_71 » 15 Mars 2009, 08:58

(France-Antilles Martinique 14.03.2009 a écrit :« La GREVE est levée mais le CONFLIT n'est pas terminé »

Propos recueillis par R.L. et G.G. / Propos recueillis par Léonce Bertot

user posted image
« Ce n'était pas une grève habituelle mais un mouvement populaire » , estiment de concert Michel Monrose et Ghislaine Joachim Arnaud. ( Wilfrid Tereau/France-Antilles)


C'est aujourd'hui à 11 heures qu'est signé officiellement le protocole de sortie de crise entre le « collectif du 5 février » , les socioprofessionnels, l'Etat et les collectivités territoriales. La fin de 38 jours de grève générale où les négociations ont été âpres mais finalement fructueuses. Avant même l'annonce officielle de fin, la vie économique a déjà repris son cours, fragilisée par plus de cinq semaines d'inactivité complète.

Les principales revendications du collectif, à savoir la hausse des « bas salaires » et la baisse des « produits de première nécessité » ont été satisfaites. D'autres points de la plate-forme de revendication sont toujours en discussion et seront abordés selon un calendrier échelonné de rencontres jusqu'au 27 mars. Cela concerne notamment la téléphonie, les minimas sociaux et les retraites, l'agriculture...

Jeudi, les membres du Collectif, notamment Michel Monrose, le président et Ghislaine Joachim Arnaud, l'une des têtes de file, sont revenus sur ce mouvement social et ont tenu à rappeler que la mobilisation continue. Interviews croisées.

France-Antilles : Cette fois, c'est sûr, la fin de conflit aura bien lieu ce samedi à 11 heures en préfecture ?

Michel Monrose : Oui, le protocole de sortie de crise sera signé ce samedi 14 mars à 11 heures en préfecture. Il sera accompagné d'une manifestation avec les grévistes puis d'une partie culturelle à 13 heures à la maison des syndicats. Le soir, vers 19 heures, un plateau artistique se tiendra sur le parking du Conseil Général derrière l'Atrium. Mais nous disons bien que si la grève est levée, le conflit n'est pas terminé.

F-A : Qu'entendez-vous par là ?

Michel Monrose : Nous avons un calendrier de travail jusqu'au 27 mars. Aujourd'hui, (Ndlr : Jeudi), nous commençons à aborder le prix des matériaux de construction et des pièces détachées automobiles. La vie économique a repris mais on aura une vigilance particulière sur la sortie de crise et le droit des travailleurs. On a déjà des licenciements, des menaces de licenciement et des menaces de sanction contre un délégué syndical. On est dans la sortie de crise aiguë mais le collectif et l'intersyndicale conservent toute liberté de relancer la machine en cas de dérapage.

Ghislaine Joachim Arnaud : Ce n'est pas vraiment la fin du conflit. Le mouvement est suspendu, il n'est pas arrêté. On garde toute notre latitude. Le fait que le collectif ait levé le pied ne signifie pas que nous serons sans réaction. On est toujours en capacité d'alerter l'ensemble des travailleurs au cas où on observerait un non-respect des accords.

F-A : Après deux accords principaux sur les prix et les salaires, que voulez-vous obtenir de plus ?

Michel Monrose : On n'a pas tout épuisé même si on a fait le plus gros, les salaires et les prix. La question relative aux minimas sociaux et aux retraites est un volet difficile mais important. A la Martinique, beaucoup de retraités sont en dessous du seuil de pauvreté (autour de 820 euros) et touchent seulement 600 euros. La Martinique est un pays vieillissant, il y aura 50% de retraités dans quelques années. Ce qui veut dire d'un autre côté que de nombreux emplois vont se libérer à l'horizon 2011/2012. On a commencé les négociations sur le problème de l'emploi. Je crois qu'il est important de dire que ces emplois devront être occupés en priorité par des jeunes Martiniquais en possession de diplômes. Pour ceux qui n'en ont pas, il faudra mettre en place des formations. C'est un problème majeur et capital dans un pays où le chômage a une telle importance.

F-A : 38 jours de grève générale, c'est la première fois qu'un mouvement social dure aussi longtemps, que retenir de cette période ?

Michel Monrose : Le réveil des consciences. Si on a eu autant de monde dans la rue, ce n'est pas seulement pour 200 euros mais c'est parce qu'a population voulait exprimer autre chose. Il y avait beaucoup de « petites gens » , des retraités des malades qui ont mis un espoir énorme dans le collectif, pas seulement pour 200 euros mais pour améliorer leur existence quotidienne. Les prix et les salaires sont des éléments participants mais ça a été au-delà.

Ghislaine Joachim Arnaud : Ils ont exprimé un malaise social, un vécu. Il y a eu une accumulation de mesures austères depuis plusieurs années qui ont déclenché ce sentiment d'exaspération.

Michel Monrose : Le fait qu'ils aient été des milliers à le dire pendant plusieurs jours les a mis en confiance. Ils ont eu l'espoir qu'on a la force de changer les choses. Ils se sont dits : « on n'est pas seuls, on représente les forces vives de ce pays et on doit compter avec nous » .

F-A : Vous attendiez-vous à une telle mobilisation ?

Ghislaine Joachim Arnaud : Aucune organisation syndicale n'était en mesure de dire que 20 000 personnes seraient dans la rue le 5 février. Il y a eu une volonté de se mettre en mouvement et de se mettre en mouvement sérieusement.

Michel Monrose : C'est la première fois que je voyais des grévistes nous dire : « on ne reprend pas » . Le problème des salaires et des sanctions était devenu secondaire.

Ghislaine Joachim Arnaud : Ce n'était pas une grève habituelle mais un mouvement populaire.

F-A : On a parfois l'impression que vous aussi avez été débordé par l'ampleur du mouvement ? L'aviez-vous réellement mesuré ?

Michel Monrose : C'est vrai qu'au niveau du collectif, nous étions partis avec une base de travail mais avec l'expression montante de ce malaise, on a peut-être essayé de rectifier le tir avec des questions que nous n'avions pas prévu au départ.
Gilles Marthe (membre du collectif) : Le collectif a eu très tôt le sentiment que ce mouvement dépassait le cadre des entreprises. Les chefs d'entreprise et les élus ont eu plus de mal.

Ghislaine Joachim Arnaud : Pour moi, un mouvement strictement populaire et syndical se joue au niveau de celui qui paie. Et, quand celui qui paie ne veut pas lâcher, forcément ça coince. Que les patrons aient ou non intégré l'ampleur du phénomène n'est pas important, ce qui compte c'est l'argent. S'ils mesurent qu'ils risquent de perdre plus, peut-être que ça peut les amener à changer d'attitude. Ils n'avaient pas vraiment pris la mesure du mouvement.



Image
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6418
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

PrécédentSuivant

Retour vers Dans le monde du travail

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 1 invité

cron