Guadeloupe-Martinique

Message par com_71 » 03 Mars 2009, 18:07

Dans le bulletin d'info de RFO Guadeloupe d'aujourd'hui (en bas à gauche), vers le 3e 1/3, déclaration de Parisot disant que le plus important pour la non-signature de l'accord J.Bino par le Medef Guadeloupe c'est le préambule faisant mention l'économie de plantation. Elle déclare qu'il est impensable que le patronat reconnaisse être l'héritier des esclavagistes.

Elle fait preuve de plus de conscience de classe (la sienne) que tous les dirigeants syndicaux qui signent sans renacler des accords rédigés par le patronat faisant mention d'une prétendue communauté d'intérêt entre les salariés et l'"entreprise".

(le préambule en question a écrit :Préambule
- Considérant que la situation économique et sociale actuelle existant en Guadeloupe résulte de la pérennisation du modèle de l'économie de plantation.
- Considérant que cette économie s'appuie sur des rentes de situation de monopole, des abus de positions dominantes qui génèrent des injustices.
- Considérant que ces injustices touchent aussi bien les travailleurs, que les acteurs économiques endogènes.
- Considérant que ce sont autant d'obstacles au développement économique endogène et à l'épanouissement social.
- Considérant la nécessité de faire tomber tous ces obstacles en instaurant un ordre économique nouveau prônant une revalorisation du travail de chacun (chefs d'entreprise et salariés) et promouvant de nouveaux rapports sociaux.
- Considérant que les parties conviennent à ce titre de la nécessité d'une revalorisation substantielle du pouvoir d'achat par un relèvement des bas salaires selon les modalités qui suivent.
Les organisations signataires conviennent :
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 03 Mars 2009, 21:45

(ap 3.2.2009 10h a écrit :Guadeloupe: "l'Etat n'a pas tenu son rôle" pour Laurence Parisot

La présidente du MEDEF Laurence Parisot a dénoncé mardi l'attitude de l'Etat dans la crise en Guadeloupe, jugeant qu'il s'est montré "complaisant" et "n'a pas tenu son rôle".

Saluant l'accord "conclu il y a deux heures à peine en Martinique", Laurence Parisot a souligné sur RTL qu'"en Guadeloupe il faut bien comprendre que, dès le départ, les choses ont été très mal engagées". "L'Etat n'a pas tenu son rôle, n'a pas permis que les négociations se déroulent d'une manière normale, comme dans tout dialogue social".

L'Etat a été "au départ" complaisant et "n'a pas ensuite su récupérer la situation", a déploré la présidente du Mouvement des Entreprises de France qui refuse de signer l'accord. "Il y a un préambule qui dit en gros, il faut lutter contre un système économique qui est un système d'une économie de plantations".

"On est en train de demander aux chefs d'entreprises de Guadeloupe de signer un document dans lequel ils seraient amenés à reconnaître qu'ils ont pérennisé, fait perdurer une économie de l'esclavagisme: c'est honteux et personne ne regarde ça, la République laisse faire", a-t-elle dénoncé.

De plus, "il y a eu beaucoup d'intimidations, de menaces, même de violences de la part du LKP qui ne pouvait que perturber et gêner la bonne conduite de la négociation", a dénoncé la patronne des patrons. Enfin, "dans l'accord, il y a un engagement financier qui rend cet accord mortel pour la plupart des entreprises de Guadeloupe: il y a une clause qui dit qu'après que l'Etat s'est retiré, les entreprises quoi qu'il arrive devront compenser les aides de l'Etat et des régions".

Cependant, "je pense que dans la journée d'aujourd'hui le président du MEDEF Guadeloupe, Willy Angèle, va dire que de toute façon, il est évidemment d'accord pour qu'il y ait dans toutes les entreprises de Guadeloupe l'application de ce qu'il a lui-même mis sur la table, c'est-à-dire, des bonus spécifiques, des primes de pouvoir d'achat à des hauteurs tout à fait proches ou même équivalentes aux 200 euros qui sont réclamés", a-t-elle conclu. AP
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Message par com_71 » 03 Mars 2009, 23:48

Martinique
CGTM, compte-rendu de Louis Maugée sur les négociations au 02.03.2009 :


http://www.cgt-martinique.fr/iso_album/clip_audio_36.wav

(à cette heure, ni la CGTM, ni la CGTM-FSM, n'ont signé le préaccord)
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Message par com_71 » 04 Mars 2009, 00:00

(SISGWACGTG mardi @ 03 mars 2009 a écrit :

Condoléances

Nous venons d'apprendre le décès du père de notre secrétaire confédéral Jean Marie NOMERTIN.

Les camarades salariés du cinéma, du spectacle vivant et de l'audiovisuel de Gwadloup lui présentent leur soutien respectueux et amical dans cette épreuve et appellent tous les camarades et sympathisants à assister à la veillée de ce soir mardi 3 mars 2009 à Capesterre Belle Eau ainsi qu'à la cérémonie mortuaire de demain mercredi 4 mars 2009 qui aura lieu aux pompes funèbres de Capesterre BE à 16h00 où un hommage sera rendu au père du camarade Nomertin.


Nous sommes de tout coeur avec notre camarade.

Edit :

a écrit :
Rosan Mounien : hommage à Saint-Just Nomertin.

Publié le 3 mars 2009

Je voudrais rendre un premier hommage à Saint-Just NOMERTIN, qui est décédé. Saint-Just NOMERTIN est un gwan nonm, plus âgé que moi. Je l’ai connu du fait qu’il est un ami et aussi le frère d’un grand militant, Thernisien NOMERTIN [1] .

Je l’ai connu à Sainte-rose, à Moustique. C’est là qu’il a pris naissance et où il a vécu. Il est ensuite descendu sur Capesterre. Et étant moi-même originaire de cette commune, nous nous sommes fatalement rencontrés.

C’était un vaillant travailleur ! Il a d’abord été ouvrier agricole ; ensuite il a eu des responsabilités sur les exploitations (bananeraies) de la région.

C’était..., on disait de lui que c’était un philosophe. Du fait que c’était un homme qui avait toujours un mot à dire et qu’il avait un point de vue sur toute question. Un travailleur de la terre, toujours bien propre, bien habillé ; qui phrasait bien ; qui a toujours été droit.

Et lorsqu’un homme fait du bien, nécessairement il produit du bien : il était donc le père de Jean-Marie NOMERTIN, secrétaire général de la CGTG, co-dirigeant du Liyannaj Kont Pwofitasyon (LKP).

Cet homme là peut partir tranquille : ce qu’il a planté pousse et que ce qu’il a planté porte des fruits...

Rosan MOUNIEN, Ancien secrétaire général de l’UGTG,
Premier hommage rendu au meeting du mardi 03 mars 2009
Palais de la Mutualité

[1] Secrétaire général de l’UGTG de 1982 à 1984
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Message par Ottokar » 04 Mars 2009, 08:07

cet article des Echos, qui cite Max Céleste, dirigeant de CO (proche de LO)
a écrit :La bataille se déplace sur la mise en oeuvre de l'accord sur les bas salaires
[ 03/03/09  ] C'est à Brice Hortefeux, ministre du Travail, qu'il revient d'étendre ou non le texte signé vendredi par le collectif LKP et cinq organisations patronales minoritaires.

La surenchère a continué hier à Pointe-à-Pitre, entre le Medef, d'une part, les représentants du gouvernement et le collectif LKP, d'autre part, à propos de l'accord sur les bas salaires signé vendredi par cinq organisations patronales minoritaires. Willy Angèle, président du Medef Guadeloupe, maintient son refus de se rallier au texte. Il a agité le chiffon rouge en indiquant que la grève de ces dernières semaines aurait pour conséquence, selon lui, « le dépôt de bilan de nombreuses entreprises » et la suppression de « de 10.000 à 14.000 emplois ». Le LKP, lui, a entamé une tournée des entreprises pour « contraindre » leurs dirigeants à signer l'accord, un par un. « De gré ou de force », a précisé Max Céleste, dirigeant de Combat ouvrier (Lutte ouvrière). Une méthode condamnée par le préfet : « Toute adhésion qui serait forcée serait de nul effet », a-t-il souligné. Le gouvernement, de son côté, a fait un geste envers les entreprises. Le ministre du Budget, Eric Woerth, leur a demandé de procéder à leurs déclarations fiscales aux dates d'échéance prévues, « qu'elles soient ou non accompagnées du paiement de l'impôt correspondant ».

Le devenir de l'accord n'en reste pas moins hypothétique. Pour l'instant, il s'applique aux entreprises qui adhèrent aux organisations patronales signataires (Umpeg, Uceg, CRTG, OPGSS et Unapl).
Arrêté d'extension

Pour pouvoir s'imposer aux autres entreprises, celles qui relèvent du Medef, de la CGPME et de l'UPA, Brice Hortefeux doit prendre un arrêté d'extension. A ce propos, le Code du travail est clair (article L. 2261-17) : « En cas d'absence ou de carence des organisations de salariés ou d'employeurs se traduisant par une impossibilité persistante de conclure un accord dans un secteur territorial déterminé, le ministre du Travail peut, à la demande d'une des organisations représentatives intéressées ou de sa propre initiative, rendre obligatoire » cet accord, après avis consultatif de la Commission nationale de la négociation collective. Le gouvernement n'en est pas là. Dans la soirée, le délégué interministériel pour l'égalité des chances des Français d'outre-mer, Patrick Karam, a invité le Medef à « appliquer unilatéralement » les 50 à 90 euros d'augmentation par salarié - selon la taille des entreprises et leur secteur d'activité - que Willy Angèle proposait la semaine dernière, afin de permettre « une sortie de crise honorable ». Loin, donc, des 200 euros prévus par l'accord.
GUILLAUME DELACROIX, Les Echos
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Message par Ottokar » 04 Mars 2009, 08:34

Une interview de notre camarade Ghislaine Joachim Arnaud, secrétaire de la CGTM et candidate habituelle de CO, sur l'accord en Martinique. C'est dans l'Huma :
(Humanité 3 3 2009 a écrit :Accord historique en Martinique

Au 26e jour de la grève générale, accord prévoyant une augmentation de 200 euros sur les plus bas salaires a été trouvé entre le patronat, l’Etat, les collectivités locales et le « Collectif du 5 février ».

Ghislaine Joachim-Arnaud, secrétaire générale de la CGTM, estime que les salaires au-dessus de 1 840 euros brut doivent aussi être revalorisés.

Quelle est votre appréciation sur l’accord-cadre conclu en Martinique pour une hausse de 200 euros des bas salaires ?
Ghislaine Joachim-Arnaud. Cet accord montre que les organisations patronales n’ont rien perdu de leur arrogance. Il était prévu, au départ, d’acter une augmentation immédiate de 200 euros, financée par le patronat, les collectivités et l’État, puis de négocier 50 euros supplémentaires à l’automne prochain. Or les organisations patronales ont refusé d’inclure dans le protocole d’accord toute future négociation. Mais cet accord est fixé. Il s’agit maintenant d’entrer en négociation sur son application. Pour les salaires inférieurs ou égaux à 1 840 euros brut, mais aussi pour les salaires supérieurs à cette somme. Nous demandons, pour ceux-là, que soit arrêté le principe d’une augmentation minimale.

Pourquoi, malgré ces avancées, ne pas appeler à la levée de la grève ?
Ghislaine Joachim-Arnaud. De nombreux points restent encore à discuter. La grève a pris corps à partir de revendications sur la baisse des prix, l’augmentation des salaires, des pensions et des minima sociaux, l’emploi, la reconnaissance du fait syndical martiniquais, etc. Concernant la baisse des prix des produits de première nécessité, des produits pétroliers et des services, différentes commissions travaillent. Certaines baisses ont été actées, mais il nous manque beaucoup de résultats. La commission qui travaille sur une baisse de 20 % des produits de première nécessité n’a pas encore rendu son rapport. Pour différents services (banques, télécommunications, assurances, eau, logement), nous n’avons pas encore abouti. Peut-être cela tombera-t-il cette semaine. Cette importante revendication de baisse des prix concerne toute la population, pas simplement les salariés. Reste aussi à obtenir des avancées sur la revalorisation des pensions de retraite et des minima sociaux.

La majeure partie de l’augmentation des bas salaires que vous avez gagnée est financée par des deniers publics. Cela ne vous pose-t-il pas problème ?
Ghislaine Joachim-Arnaud. De nombreux travailleurs ont parfaitement conscience que l’argent public est leur argent. Ce sont les gros capitalistes békés qui devraient payer. Mais habituellement, l’État consacre l’argent public à des cadeaux au patronat qui ne finissent jamais dans la poche des salariés. Donc les salariés ne peuvent pas refuser cette contribution de l’État. Pour les collectivités, la même problématique est posée. Cette contribution publique est temporaire. Dans trois ans, il faudra s’assurer que le patronat prend effectivement le relais.

Le MEDEF agite la menace d’une forte augmentation du chômage après cette grève. François Fillon prédit des « conséquences catastrophiques » sur l’économie des Antilles. Cela vous inquiète-t-il ?
Ghislaine Joachim-Arnaud. Sans grève, le chômage est ici trois fois plus important qu’en France. Sans grève, des centaines de petites entreprises déposent le bilan. Le patronat cherchera bien sûr à utiliser la grève pour justifier certains de ces choix. On ne peut pas reconnaître l’ampleur des problèmes économiques et sociaux en Martinique et en Guadeloupe, et reprocher aux travailleurs de se mettre debout pour tenter de les résoudre. Si le conflit a été si long, la responsabilité en revient entièrement au patronat, à ses manœuvres dilatoires lors des négociations. L’administration, par son soutien manifeste au patronat, porte elle aussi une lourde responsabilité.

Que pensez-vous de la proposition gouvernementale d’états généraux de l’outre-mer ?
Ghislaine Joachim-Arnaud. Des états généraux, des réunions, cela se fait tous les jours en ce moment. Nous avons dressé ces dernières semaines un panorama complet de la situation économique et sociale de la Martinique. On verra. L’immédiat, aujourd’hui, est de rendre la vie moins chère pour les populations.

Le président de la République a annoncé sa venue en Guadeloupe et en Martinique dans quelques semaines. Les grévistes se sont montrés très sévères envers sa politique. Comment expliquer cette dimension politique du mouvement ?
Ghislaine Joachim-Arnaud. Un mouvement social qui perdure pendant près d’un mois finit forcément par revêtir une dimension politique. Si les gens sont restés mobilisés si longtemps, c’est que les Antilles souffrent profondément. L’organisation économique qui prévaut ici, avec la concentration du pouvoir économique entre les mains de quelques-unes, est au cœur des problèmes. C’est une question hautement politique. Il faut y répondre. De ce point de vue, ce mouvement a permis une prise de conscience importante de la population sur les causes fondamentales des problèmes auxquels elle est confrontée.

Entretien réalisé par Rosa Moussaoui
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Message par com_71 » 04 Mars 2009, 09:26

(Humanité 3 3 2009 a écrit :
« En Guadeloupe, les petites entreprises appliqueront l’accord »
DOM . Jacques Viator est le président de l’Union des chefs d’entreprise guadeloupéens (UCEG), organisation patronale signataire de l’accord sur les salaires. Entretien.

Comment jugez-vous la décision du MEDEF Guadeloupe et de la CGPME, qui ont refusé de parapher l’accord interprofessionnel sur les salaires conclu vendredi dernier ?

Jacques Viator. Tout au long du conflit, le MEDEF n’a jamais formulé l’ombre d’une proposition propre à faire avancer les négociations. Lorsque nous sommes arrivés, fin février, nous avons, pour notre part, immédiatement proposé un chiffre. Après consultation de nos entreprises adhérentes, celles-ci, de petites structures, se sont dites prêtes à assumer jusqu’à 50 euros, sur l’augmentation de 200 euros demandée par les grévistes. Nous nous sommes adressés ensuite au conseil général et au conseil régional, qui ont accepté de prendre en charge 50 euros. Restait à trouver 100 euros, finalement assumés pendant trois ans par l’État, par le biais d’un « revenu supplémentaire temporaire d’activité ». Chacun a fait sa part d’effort. Initialement, cette proposition avait emporté l’assentiment du MEDEF et de la CGPME.

Comment expliquer, alors, que ces organisations patronales ont finalement refusé de signer ?

Jacques Viator. Lorsque nous nous sommes quittés, jeudi, l’accord était déjà acquis. Le MEDEF était même prêt à revendiquer la paternité de ce dispositif ! Le seul obstacle à la signature était la question de la convertibilité. Comment, au bout des trois ans, les entreprises allaient-elles prendre le relais et assumer la totalité de ces hausses de salaires et les intégrer dans le fonctionnement normal des entreprises ? L’idée est que nous assumions 50 euros la première année, 100 la seconde, pour parvenir aux 200 dans trois ans. Quitte à rouvrir les discussions à l’avenir avec les syndicats, si nous devions nous trouver en difficulté pour assumer cette revalorisation salariale.

Mais Willy Angèle, président du MEDEF, qui représente le grand patronat, s’est mis à tergiverser, à multiplier les appels téléphoniques. Le MEDEF a finalement demandé un délai pour donner sa réponse sur cette question de la convertibilité. Jeudi, ils ne se sont pas présentés, prétextant une « agression » de M. Angèle pourtant démentie par le préfet lui-même. Face à cette politique de la chaise vide, nous avons demandé aux médiateurs si les organisations patronales présentes étaient habilitées à conclure quand même l’accord. Rien, en droit, ne s’y opposait. Nous avons donc finalisé et signé l’accord.

Jugez-vous irresponsable cette attitude de blocage du MEDEF ?

Jacques Viator. Après la signature de l’accord, le MEDEF s’est trouvé hors jeu et s’est senti piégé. Il s’est enferré, du coup, dans son refus. Sûrs d’être les maîtres de la Guadeloupe, ils ne pouvaient imaginer que les choses puissent se faire sans eux. Là, ils se sont rendu compte que les choses pouvaient avancer sans eux. D’où le tapage médiatique de M. Angèle, qui a prétendu être la cible d’une agression, manière de détourner l’attention de ses responsabilités.

Les grévistes parlent de faire appliquer l’accord dans les entreprises affiliées au MEDEF. Qu’en pensez-vous ?

Jacques Viator. Ce que décident les organisations syndicales est de leur responsabilité. Pour notre part, nous appliquerons l’accord et nous gérerons la fin du conflit avec nos salariés. Ce qui est sûr, c’est qu’il faudra un autre comportement au sein des entreprises. Certains patrons doivent cesser de se conduire en dictateurs. La gestion de nos entreprises, les relations avec les salariés doivent être plus sociales. Si les grèves et les crises se succèdent en Guadeloupe, c’est que le patronat, en particulier le grand patronat affilié au MEDEF, ferme le dialogue et refuse d’assumer son rôle de partenaire social. Le MEDEF se comporte en permanence en adversaire social. Sa logique est celle du pourrissement.

Entretien réalisé par Rosa Moussaoui
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Message par com_71 » 04 Mars 2009, 10:19

(meeting LKP du 3 mars a écrit :
LKP - Au 43eme jour de la grève, Rosan Mounien fait le point

Jodila kanmawad, certains d’entre nous se posent la question : Où en sommes-nous ? Pourquoi ne sommes-nous pas encore parvenus à signer un protocole ? Ne faisons-nous pas trop traîner les choses ? Ne faisons nous pas trop durer le plaisir ? Nous répondons non.

Comme nous l’avons toujours dit dans le cadre de ce mouvement (LKP), si l’Etat et si les responsables de l’Etat au plus haut niveau s’étaient hissés au niveau de leurs responsabilités, cette grève aurait été suspendue dès le 9 février et le travail aurait repris le 10 février.

Si les négociations ont échoué, c’est parce qu’ils ont tenté de nous faire des crocs en jambe, de glisser des peaux de bananes sous nos pieds... Et chaque fois que l’on pensait avoir trouvé un point d’accord avec eux, le lendemain ils changeaient ou pratiquaient la chaise vide.

Ils ont cru que le mouvement aurait faibli, que le peuple se serait démobilisé. Ils ont cherché par tous les moyens à affaiblir le mouvement et à nous provoquer :
Ils ont tenté de nous frapper : nous n’avons pas répondu...
Ils ont tenté de nous emprisonné : mais ils se sont rendu compte que leurs geôles étaient trop petites pour contenir 60, 70000, 100000 personnes...
ils se sont organisé pour que, comme tout au long de l’histoire de notre peuple, arrivé à un certain niveau de notre mouvement, que nous perdions un de nos un fils, une de nos filles, par le sang.
Ils ont cru que le décès de Jacques BINO aurait été un moyen susceptible d’arrêter le mouvement de grève.

Mais ce qu’ils ignorent c’est que lorsqu’un peuple se lève, lorsqu’il prend conscience, lorsqu’il sait qu’il a raison dans ses actions... il n’y a rien qui puisse l’arrêter. Il balaye tous les obstacles placés sur sa route, comme un cyclone charrie et nettoie toutes les malpropretés d’un pays.

C’est pourquoi camarades, nous avons mené ces négociations avec méthode. Et à chaque fois que par leur propagande ils tentaient de faire croire que nous ne voulions pas sortir de ce conflit, nous tous pouvions constater que les seuls à vouloir sortir de ce conflit, c’est précisément nous.
Vous voyez bien que dans toutes nos réunions et rencontres, nous avons mis en place un secrétariat. Une camarade chargée de prendre des notes et de transcrire tout ce qui se dit et fait sur un ordinateur portable. Et vous constatez que dans toutes les réunions, le seul ordinateur portable observable sur la table des négociations, c’était celui du LKP. Pour noter point par point ce qui sortait des échanges.

A notre arrivée aux négociations, le samedi 28 février dernier, nous leur avons demandé de mettre en place un secrétariat : parce qu’il s’agissait d’acter un certain nombre de points.
L’Etat français, un pays de 56 millions d’habitants, sinon plus, un grand pays, qui se fait passer pour une puissance mondiale, était incapable de mettre en place un secrétariat en mesure de produire à la fin d’une réunion un texte reprenant tous les points d’accord. Il n’était pas capable de faire cette simple chose !

Et quand à 4 heures du matin, nous leur avons dit : voilà, nous sommes prêts, où est donc le protocole qu’ils proposaient ? Nous avons alors eu à constater leurs mines défaites par 10 heures de négociations. Alors que nous nous étions préparés pour négocier durant 3 jours, non stop, si nécessaire [1] . Parce que nous avons été missionné par un peuple en lutte et que nous ne pouvions faillir à nos responsabilités.
Eh bien, non seulement ils n’avaient aucun projet de protocole d’accord à proposer à la fin de la réunion, mais en plus, dimanche dernier, où étaient-ils donc ? Nous, nous travaillions ! Nous, nous nous préparions. Nous leur avons redemandé le projet de protocole.

Or pendant que les négociations se poursuivaient le préfet glissait une nouvelle fois par une porte dérobée... Pour faire une conférence de presse pour annoncer la fin d’un mouvement ! Comme si c’est lui qui avait lancé le mouvement et que c’est lui qui décidait de sa fin !
Nous voyons là aussi l’incompétence, l’irresponsabilité et la méchanceté dans le comportement dans leur comportement.

Dimanche donc, rien. Pas de document. Nous avons alors pensé que lundi matin un document nous aurait été transmis : nous les avons appelé. Pas de document. Nous avons attendu. Nous avons reçu le document à trois heures de l’après-midi. En parallèle des camarades chargés des négociations sectorielles ayant débuté le lundi 02 mars, nous avons mis en place une équipe et travaillé sur le projet de protocole qui nous a été adressé et qui comporte 10 pages, et 125 articles.

Nous l’avons lu en long et en large puis avons travaillé dessus article par article de 3 heures de l’après-midi à 9 heures du soir.

Qu’avons-nous constaté ?

Un : qu’il est rédigé dans un mauvais français.
Deux : qu’ils y ont fait figurer ce que bon leur semblait, tout en oubliant plus de 50 articles.
Trois : qu’ils y ont inclu des centaines de clous rouillés destinés, si l’un venait à vous piquer, à vous fourguer le tétanos.

Nous avons alors pris le protocole pour le dépoussiérer, le nettoyer, le désinfecter et nous leur avons fait une contre-proposition : de 125, nous sommes passés à 177 articles.
Pourquoi ? Parce que pour chaque réunion, nous avons les relevés de décisions ; nous avons tout ce qui a été dit par chacun des participants ; et ce qui a été arrêté dans les réunions.

A 21 heures 30 nous avons renvoyé le document au préfet. Mis en difficulté par ce notre document exhaustif, il a alors proposé la mise en place d’une commission de lecture et d’harmonisation. C’est ainsi que nous avons envoyé en préfecture une délégation à Basse-Terre composée de Elie DOMOTA et de Gaby CLAVIER, accompagnées de la secrétaire du LKP, Nathalie.
En parallèle, un groupe d’experts a été chargé de travailler ici même sur le protocole pour effectuer les dernières corrections, en lien avec les trois camarades présents à la préfecture.

Et pas à pas, nous avançons... Ce travail, camarades se poursuit et devrait s’achever ce soir. Et demain, quand nous arriverons à 11 heures au port autonome de Pointe à Pitre, (où nous proposons que les négociations se poursuivent, puisqu’elles y ont commencé), ce sera pour une seule chose : signer !

Sortis d’on ne sait où, ces messieurs on cru, parce que nous étions des petits nègres, parce nous parlons créole, qu’ils pourraient faire ce qu’ils veulent de nous. Nous avons dit non ! Notre force c’est le liyannaj, cette union qu’il y a entre nous et le peuple. Car ce peuple, notre peuple a déjà trop souffert, il a déjà trop porté et supporté des profitants. Et lorsqu’on observe ceux à qui il confie les rênes du pouvoir, ceux-ci ne font pas face aux responsabilités confiées par le peuple.

Nous disons que pour une fois, pour une fois dans un pays comme la Guadeloupe où tout le peuple est debout, mobilisé et sait ce qu’il veut, il faut qu’il trouve en face de lui des hommes et des femmes capables de le guider dans le combat ; mais de ne pas prendre sa place et surtout de ne pas faire n’importe quoi lorsqu’on prétend parler en son nom !

C’est pourquoi camarades, toutes les conditions sont aujourd’hui réunies pour que nous remportions une grande victoire dans ce combat. Et faisons en sorte, de la même manière que le combat mené par Obama aux Etats-Unis a servi d’exemple pour tous les Noirs de la planète, que le combat mené par le peuple de Guadeloupe serve d’exemple pour tous les travailleurs et tous les peuples de la Terre luttant contre les pwofitasyon.

Ce n’est pas un hasard : si pendant un mois la presse internationale s’est rendue en Guadeloupe, c’est qu’elle s’est rendue compte qu’il y avait quelque chose qui s’y produisait, et qui ne ressemblait à rien de ce qui s’est déjà produit en quelque autre point de la planète.

Aujourd’hui, nous devons avoir la fierté d’être Guadeloupéen. Le peuple guadeloupéen est un peuple debout ! Ils cesseront de nous mépriser et de nous tourner en bourrique ! Et ceux qui croyaient pouvoir nous mener où bon leur semble, et bien aujourd’hui, il faudra qu’ils aillent se cacher. Car lorsque le peuple se lèvera ils auront des comptes à lui rendre !

Désormais, plus rien ne se fera comme avant ! C’est fini ! Nous nous sommes rendus compte que lorsque nous sommes ensemble, nous sommes plus forts ! Alors il ne nous reste qu’une chose à faire : rester ensemble !
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Message par jeug » 04 Mars 2009, 10:29

(Carib Creol One 030309 a écrit :
GUADELOUPE. Abymes. mardi 3 mars 09 - Le recteur de l’Académie et le Préfet ont fait le forcing pour ré-ouvrir les écoles, lycées et collèges hier lundi, ce fut vain. René Beauchamps, enseignant, membre du LKP, ex secrétaire général du SPEG a adressé ce courrier aux medias.   
  Comme vous le savez, depuis deux ou trois jours ces derniers temps, une vaste campagne propagande a été lancée pour la reprise des cours ; parce qu’ils pensent que la reprise des cours équivaut à la mort du mouvement en cours.

C’est ainsi que les choses ont démarré et c’est sur les enseignants qu’ils mettent le plus de pression :
Attention, clament-ils, faute de reprise les élèves ne pourront pas passer leurs examens, échoueront à leurs examens, les dossiers des élèves ne seront pas établis.

Ils tentent donc de jeter le trouble dans les esprits, de déstabiliser les consciences. On a donc vu au journal du soir un individu venu affirmer que la société civile peut continuer le mouvement de grève, mais que l’école doit reprendre pour éviter que les enfants ne perdent l’année scolaire.
Tou sa sé blag a mas !
Nous avons déjà dit que nous ferons des rattrapages et que nous ferons tout ce qu’il faut, tous les sacrifices nécessaires ; quitte à rétrécir les vacances scolaires. Et je le redis, ce ne sont pas des vacances pour nous autres enseignants, mais pour les enfants. Nous ferons donc tout ce qu’il faut ! Et ce rattrapage ne nous gène aucunement, en donnant aux jeunes le temps qui a été "perdu". Pour leur permettre de passer leurs examens ou dans la classe supérieure dans de bonnes conditions. Et je appelle que souvent le temps d’apprentissage ne s’effectue pas sur une seule année, surtout lorsqu’il n’y a pas d’examen, mais que ce temps d’apprentissage se déroule sur deux voire trois années scolaires.

Ce qui signifie que nous rattraperons l’essentiel, et que nous continuerons année après année à renforcer les élèves. Ce n’est pas là le plus difficile !
La tâche la plus difficile concerne les élèves ayant un examen : mais pour eux, nous sommes prêts à tous les sacrifices. Notre conscience est celle de ceux qui luttent contre les pwofitasyon : nous ne sommes pas mobilisés pour faire la moindre pwofitasyon contre les enfants de notre peuple ! Nous ne forons ce qu’il faut pour leur permettre de réussir leur scolarité.
Voilà pour le premier point.
En second lieu, dans le cadre de ces pressions et de ces manœuvres, nous verrons toute une série de personnages à l’œuvre : nous avions déjà vu le préfet, puis le recteur...
Aujourd’hui nous avons vu une sorte de chabin a gwo tèt é a gwo vant proviseur du lycée de Baimbridge, venir à la télé pour ordonner aux enseignants de reprendre le travail. Dans la journée il avait téléphoné un peu à gauche et à droite...
Nous leur disons à ces trois là que le travail en reprendra pas tant qu’un protocole d’accord ne sera pas signé avec le LKP. Car nous le savons : reprendre le travail sans la signature préalable d’un protocole, c’est courir le risque de voir la partie adverse renier, comme il le fait si souvent, ses engagements.
Il n’est donc pas question que nous reprenions le travail sans engagement écrit et signé !
C’est pourquoi, ce matin, au moment de la rencontre avec le recteur, nous lui avons dit :
Ok pour tout ce sur quoi nous avons trouvé un accord ; ces points seront actés par écrit. Mais tous les autres points de discussion relatifs à l’Education s’effectuant dans le cadre des négociations entre l’Etat et le LKP, seront actés lorsqu’ils seront signés dans le cadre de l’accord à venir entre l’Etat et le LKP.
Nous avons donc exigé et obtenu qu’il fasse figurer dans notre accord que tout ce qui sera obtenu dans le cadre des négociations globales, seront annexées à cet accord sectoriel.
Tant que ces points n’auront pas été signés, nous ne reprendrons pas le travail. C’est le LKP qui décidera de la suspension du mouvement de grève ; car c’est à l’intérieur du LKP que ces revendications ont été formulées !
Il n’est donc pas question pour le moment de suspendre le mouvement de grève tant que cet accord ne sera pas signé !
Et s’agissant de la fin du conflit, celle-ci interviendra lorsque les 146 points de la plate forme de revendications feront l’objet d’une signature !
C’est cela la réalité !
C’est pourquoi nous disons aux parents : vous n’êtes pas obligé de vous faire du souci, ni de nourrir des craintes. Nous vous demandons de poursuivre ce combat avec nous ! Nous sommes dans la dernière ligne droite. Mais c’est là qu’il faut faire encore plus attention.
Vous avez pu constater que cet après midi, alors qu’aucun accord n’était signé, la Grande distribution a voulu se payer la tête des camarades qui négociaient la baisse des prix de première nécessité...
Nous ne sommes pas fous ! Nous savons que les pwofitasyon touchent tous les domaines ! Tant que les pwofitasyon ne sont pas aboli dans tous les domaines que nous avons identifiés, tant que l’accord général n’est pas signé, nous restons en grève ! La grève générale se poursuit ! Nous ne reprenons pas le travail !
Donc, demain mardi 03 mars 2009, les écoles ne fonctionneront pas !
Nous ne cherchons pas à rester éternellement en grève : ce n’est pas notre objectif.
Mais que l’on ne serve pas de l’école, de nos enfants pour faire du chantage aux enseignants ! Nous ne l’accepterons pas ! Car çà aussi, c’est une pwofitasyon !
Ansanm ansanm nou ka lité, Ansanm ansanm nou ké gannyé !
Jou nou ké mété a jounou, pôkô vwè jou !
Kenbé rèd !
jeug
 
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Message par com_71 » 04 Mars 2009, 10:36

L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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com_71
 
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