(LEMONDE.FR avec AFP | 02.03.09 | 18h28 a écrit :En Guadeloupe, les partisans du LKP défilent dans le calme
Un millier de personnes, réunies à l'appel du collectif guadeloupéen LKP, ont manifesté dans le calme, lundi 2 mars, devant les portes closes d'un vaste centre commercial de Baie-Mahault (à huit kilomètres à l'ouest de Pointe-à-Pitre). "L"idée c'est que nous contraignions [les propriétaires] à signer l'accord" sur l'augmentation de 200 euros des salaires, rejeté par les organisations patronales majoritaires, dont le Medef, a expliqué Charlie Lendo, secrétaire général adjoint de l'UGTG, en tête de cortège. Les manifestants se sont dispersés dans le calme à la mi-journée, après plus de trois heures de manifestation. Aucun incident n'a émaillé le rassemblement. Encadrés par le service d'ordre du LKP, ils ont coupé la voie rapide, fermée à la circulation, et emprunté dans le calme la rampe menant au parking du centre commercial propriété du groupe Hayotte, qui compte cent quatre-vingts boutiques, dont un hypermarché Carrefour.
Aux portes de l'hypermarché, les responsables syndicaux ont pris la parole les uns après les autres. "On va faire appel au patron", une grande fortune de l'île, a expliqué Max Céleste, dirigeant de Combat ouvrier (Lutte ouvrière), membre du LKP. "Même s'il ne signe pas aujourd'hui, les travailleurs se chargeront de faire signer l'accord de gré ou de force", a-t-il précisé.
Plus tôt dans la journée, Elie Domota, porte-parole et leader du LKP, a annoncé qu'une décision sur la suite du mouvement serait prise "lundi après-midi". "Cela fait quarante jours que nous sommes en mouvement, le LKP ne s arrête pas, nous avons du travail pour quarante ans encore", a-t-il lancé devant ses partisans.
(LE MONDE | 02.03.09 | 08h55 a écrit :Guadeloupe et Martinique risquent de connaître une fin de conflit tendue
La Guadeloupe et la Martinique vont-elles signer en même temps, lundi 2 mars, l'accord qui mettra fin à leur mouvement social ? En Martinique, après vingt-cinq jours de grève générale, le Collectif du 5 février 2009 a annoncé, dimanche, qu'il acceptait la dernière proposition, formulée la nuit précédente par le patronat.
L'accord cadre devrait être finalisé et signé lundi. Il prévoit que chaque salarié percevant jusqu'à 1,4 fois le Smic bénéficiera d'une augmentation de 200 euros, financée par les entreprises, l'Etat, les collectivités locales – comme en Guadeloupe.
Samedi, vers trois heures du matin, le Medef et ses associés avaient proposé des augmentations importantes. La signature paraissait imminente. Mais la ligne dure réunie autour de Ghislaine Joachim-Arnaud, secrétaire générale de la CGT-Martinique (proche de Lutte ouvrière) l'emportait et réévaluait la revendication à 250 euros pour les salaires, les minima sociaux, les retraites…
Dimanche, les modérés ont repris l'avantage, s'appuyant sur une population pressée d'en finir. Toute la journée, le mouvement n'a cessé de se déliter. Les petits artisans, qui soutenaient massivement la grève, ont annoncé leur intention de reprendre leur activité. Une partie des camionneurs qui bloquaient le port levait les barrages. Des enseignants et des parents appelaient à la reprise de l'école. Des maires négociaient la réouverture partielle de leur administration.
Le président du conseil régional, l'indépendantiste Alfred Marie-Jeanne, signifiait également son agacement. Finalement, dimanche soir, Michel Monrose, président du Collectif, a repris les rênes et accepté l'accord-cadre.
REFUS DE DIRE "POUCE"
En Guadeloupe, à Pointe-à-Pitre, plusieurs milliers de personnes réunies devant le palais de la Mutualité ont décidé, dimanche soir, à main levée, la poursuite du mouvement. Tant que les dirigeants du LKP n'auront pas de papier officiel pour formaliser les dernières négociations sur le gel des loyers, les prix des produits de première nécessité, la baisse du prix de l'eau et de l'essence, ils refusent de dire "pouce". Ces revendications paraissent cependant acquises et le LKP se prononcera lundi après-midi dès réception de l'accord final.
En attendant, il prévoit de durcir le mouvement, lundi matin, en se rendant dans les entreprises, pour forcer les patrons non signataires à se conformer à l'accord du 27 février qui prévoit 200 euros d'augmentation pour les plus bas salaires.
A Paris, la ministre de l'intérieur, Michèle Alliot-Marie a réitéré son appel au Medef à avoir "lui aussi, une attitude responsable." "Cette grève a beaucoup duré. Aujourd'hui, elle porte atteinte à la liberté d'aller et de venir, de pouvoir travailler, de pouvoir s'approvisionner normalement, à la liberté des enfants d'aller à l'école. Tout cela doit s'arrêter", a-t-elle déclaré lors de l'émission Dimanche soir-politique.
Samedi, l'atmosphère s'était détériorée entre le LKP et le préfet, Nicolas Desforges. Peu avant 18 heures, celui-ci quittait la table des négociations, pour aller faire une conférence de presse, quasi en catimini. Le message était simple : "Je veux dire, au nom de l'Etat, que le retour à la vie normale, auquel les Guadeloupéens aspirent, s'impose désormais."
Mais Elie Domota, porte-parole du Collectif, et ses lieutenants considèrent que ce n'est pas au préfet de siffler la fin du mouvement social.
(france Antilles Martinique 03.03.2009 a écrit :
Salaires : c'est signé... enfin presque !
Un peu après minuit, un accord a été signé entre le Michel Monrose, président du collectif, le patronat, l'Etat et les collectivités locales.
Il prévoit une augmentation de 200 euros pour tous les salairés du privé dont le salaire est inférieur à 1,4 smic.
Ultime coup de théâtre, Ghislaine Joachim-Arnaud (CGTM) et Eric Bellemare (FO) refusent de joindre leur signature à celle du président du collectif !
Il était un peu plus de minuit et quart dans la nuit de lundi à mardi quand une salve d'applaudissements s'est échappée de la préfecture. Après d'interminables négociations, un accord sur les salaires a enfin été signé. C'est en tout cas, les premières infos qui filtrent.
Reprennant les grandes lignes de la proposition patronale présentée dans la nuit de samedi à dimanche, l'accord déciderait d'une augmentation de 200 euros net pour les salariés du secteur privé disposant de revenus brut compris entre 1 et 1,4 smic (soit entre 1320 et 1849 euros brut).
Ce que le collectif a obtenu en plus de la proposition de samedi, c'est que l'accord - constatant le désacord des parties sur les 50 euros supplémentaires - stipule que de nouvelles négociations doivent avoir lieu sur le sujet d'ici le mois de septembre.
Seul problème, après les applaudissement, un malaise s'installe. Personne ne sort pour annoncer la bonne nouvelle. Rapidement tout le monde comprend qu'il y a un problème.
Et il y en a un. Toujours d'après ce qui filtre de la salle, Ghislaine Joachim-Arnaud (CGTM), Eric Bellemare (FO) et Philippe Pierre-Charles (CDMT) refusent de joindre leur signature à celle de Michel Monrose, président du collectif. Les responsables syndicaux expliquent qu'avant de parapher, ils doivent consulter leur base.
Résultat, plus de 1 h 30 après les applaudissements, la préfecture est perdue dans un épais brouillard. Personne ne semble en mesure de dire si l'accord est valable ou non.
Les explications minimalistes du collectif à sa sortie de la salle confirment le refus de signer de la CGTM et de FO (après réflexion, Philippe Pierre-Charles aurait signé) mais ne permettent pas d'y voir tellement plus clair sur la validité - ou non - de l'accord, ni sur ce que compte faire le collectif désormais.
Une nouvelle réunion est prévue en préfecture mardi à 14 h
(ap 9h a écrit :Guadeloupe: "le travail doit reprendre", lance Fillon au LKP
"Il n'est pas question en particulier que le LKP aille, comme il l'a indiqué, dans chaque entreprise pour forcer les dirigeants d'entreprises à accepter des augmentations de salaires", a prévenu le Premier ministre sur Europe1. "Ce n'est pas comme ça que fonctionne la République. On est dans un Etat de droit" et "j'ai donné des instructions à (la ministre de l'Intérieur Michèle) Alliot-Marie pour que l'Etat de droit soit respecté", a-t-il averti.
"L'économie de la Guadeloupe est au bord du gouffre", a souligné François Fillon. "Il va y avoir de toute façon des dégâts considérables liés à la longueur de ce conflit".
"Les solutions proposées en Guadeloupe et en Martinique sont des solutions équivalentes", avec "un effort important des entreprises" et "une anticipation de la mise en oeuvre du revenu de solidarité active", a-t-il souligné. En Guadeloupe, "il y a un accord qui est acceptable par tout le monde" et "j'espère que l'accord sera respecté par tout le monde".
En particulier, "il faut que le MEDEF accepte les augmentations qui ont été décidées. Les procédures mises en place par le ministère du Travail y pourvoiront", a-t-il ajouté. AP
a écrit :08H55 Le Présidente du Medef en Guadeloupe devrait donner son accord pour que toutes les entreprises de l'ile appliquent "des bonus spécifiques, des primes de pouvoir d'achat" proches ou équivalentes à 200 euros, déclare la Présidente du Medef Laurence Parisot.
(reuters 14h a écrit :Fillon presse le Medef en Guadeloupe et met en garde le LKP
Le Medef de Guadeloupe refuse de parapher l'accord conclu la semaine dernière entre plusieurs organisations patronales minoritaires et le LKP, à l'origine de la grève générale contre la vie chère qui paralyse l'archipel depuis le 20 janvier.
Le LKP a amendé le protocole de fin de conflit proposé par le préfet de Guadeloupe et le texte devrait faire encore l'objet de nombreux échanges avant signature.
En outre, les différents acteurs devaient reprendre mardi les négociations sur la baisse des prix entamées la veille à la sous-préfecture de Pointe à Pitre.
LKP, sous-préfet et distributeurs ont décidé de travailler sur la base d'une cinquantaine de familles de produits de première nécessité, qui devraient faire l'objet d'une baisse.
Un accord cadre sur les salaires a par ailleurs été trouvé mardi matin dans l'île voisine de la Martinique, en grève depuis 27 jours. Il porte sur une augmentation de salaire de 200 euros pour les personnes gagnant jusqu'à 1,4 smic.
"L'économie de la Guadeloupe est au bord du gouffre. Il va y avoir de toutes façons des dégâts considérables liés à la longueur de ce conflit", a déclaré le Premier ministre, sur Europe 1.
"Il y a un accord qui aujourd'hui est acceptable par tout le monde. Il faut que le Medef accepte les augmentations qui ont été décidées et les procédures mises en place par le ministère du Travail y pourvoiront", a-t-il ajouté.
La présidente du Medef, Laurence Parisot, a souligné que le Medef guadeloupéen devait se rallier à l'accord pour que toutes les entreprises de l'île appliquent "des bonus spécifiques, des primes de pouvoir d'achat" proches ou équivalents aux 200 euros réclamés par les grévistes.
"Je pense que dans la journée d'aujourd'hui, le président du Medef Guadeloupe, Willy Angèle, va dire que de toutes façons, il est évidemment d'accord pour qu'il y ait dans toutes les entreprises de Guadeloupe l'application de ce qu'il a lui-même mis sur la table, c'est-à-dire des bonus spécifiques, des primes de pouvoir d'achat à des hauteurs tout à fait proches ou même équivalentes aux 200 euros qui sont réclamés", a-t-elle dit.
"LE TRAVAIL DOIT REPRENDRE"
Laurence Parisot, qui s'exprimait sur RTL, a en revanche justifié le refus de signer l'accord trouvé avec le LKP, expliquant qu'"il y a un engagement financier qui rend cet accord mortel pour la plupart des entreprises de Guadeloupe".
Pour la socialiste Ségolène Royal, l'Etat doit clore l'imbroglio en intervenant. "Il faut étendre cet accord par volonté ministérielle, c'est l'article 22-61 du Code du Travail, c'est assez simple, ça peut être fait aujourd'hui", a déclaré sur France 2 la présidente de la région Poitou-Charentes.
Pour l'ancienne candidate à l'élection présidentielle, qui était la semaine dernière en Guadeloupe, ce dossier "a été très très mal géré" par le gouvernement. "J'ai ressenti viscéralement le sentiment d'abandon, de négligence, de mépris et d'absence de présence ministérielle", a-t-elle dit.
La communiste Marie-George Buffet juge qu'"il est grand temps que le Medef signe l'accord".
"Il serait irresponsable de bloquer plus longtemps la situation, quand l'exaspération des populations est à son comble", écrit-elle dans un communiqué. "La balle est, depuis le début du mouvement, dans le camp des pouvoirs publics et du patronat".
Face à un conflit émaillé de violences, qui a fait un mort, François Fillon a en outre pressé le LKP d'Elie Domota de respecter l'Etat de droit.
"L'ordre public doit être restauré, le travail doit reprendre", a dit le Premier ministre.
"Il n'est pas question que le LKP aille dans chaque entreprise pour forcer les dirigeants à accepter des augmentations de salaires. Ça n'est pas comme ça que fonctionne la République, on est dans un Etat de droit", a-t-il dit.
Pour Laurence Parisot, l'Etat a été trop complaisant avec le LKP au début du conflit. "Il l'a été au départ, et il n'a pas su ensuite récupérer la situation", a-t-elle regretté.
Elizabeth Pineau, avec Colette Borda à Pointe-à-Pitre, édité par Sophie Louet et Gilles Trequesser
(ugtg a écrit : LKP - JM Nomertin fait le point sur le mouvement de grève lors du meeting du 2 mars
Voilà ce qu’ils n’arrivent pas à comprendre : toute la mesure de ce mouvement.
En temps normal il nous aurait fallu nous excuser de commencer un meeting non programmé, non prévu, à 22H45. Mais il s’agit cette fois d’un meeting que vous qui êtes présents ce soir nous avez imposé ! Et c’est là toute la différence par rapport au temps d’avant !
Et il est important de le comprendre ! Vous êtes là depuis un certain temps et nous n’avons encore jamais eu à nous excuser, à venir vous voir pour vous dire que tel ou tel meeting se fera ou ne se fera pas ; que s’il se fait ce sera à telle ou telle heure. Vous restez là, parce que vous voulez savoir ce qui se passe !
Et c’est aussi pourquoi nous disons que ce mouvement est réellement chouké an didan tout goudron a tout chimen ki an péyi la sa ! (ce mouvement est puissamment enraciné dans ce pays). Et nous disons que nous n’aurions pas pu commencer ce meeting si les camarades de retour de la sous préfecture (négociations sur les prix des produits de première nécessité), n’étaient pas venus pour nous permettre de donner une explication détaillée des choses.
Il nous faut aussi comprendre que notre grève est à un carrefour !
Et c’est à nous de lui indiquer la bonne voie à prendre ! Nous, et pas le préfet ! Nous et pas le recteur ; et encore moins les chefs d’établissement scolaire.
Nous le disons en direction de tous ceux qui reprennent le travail : pa ni pwoblem, reprenez donc le travail... Mais lorsque nous travaillons, vous êtes les premiers à dénoncer la surcharge de travail et le manque d’effectifs. Et aujourd’hui, alors que la moitié des personnels est en grève, vous souhaitez travailler, travailler plus que n’importe quel autre jour. Zô pli enmé travay ki pon moun !
A ceux là, nous le redisons, prenez vos responsabilités ! Car toutes les centrales syndicales ayant appelé à la grève, il n’y aura pas ces jours-ci des syndicats pour vous défendre dans l’entreprise.
Nous le disons aussi parce qu’il nous appartient de comprendre là où nous allons aujourd’hui. Raymond GAMA (intervenant précédent) l’a dit : toutes les Assemblées que nous avons convoqué ont rassemblé au minimum 400 personnes. Mais il en a oublié une, celle ayant réuni les Femmes (dimanche 1er mars 2009 à Lauricisque - PàP). Il y avait effectivement bien plus de 400, certains ont avancé le chiffre de 600 femmes présentes dimanche à trois heures de l’après-midi à Lauricisque.
Dans ces réunions, les personnes présentes apportent des idées, prennent des initiatives...
Et c’est là toute la différence aujourd’hui !
C’est parce que nous avons, en tant que dirigeants, des comptes à vous rendre que les camarades partis en négociations à la sous préfecture étaient obligés de venir là ce soir vous donner des explications. Ils auraient pu rester plus longtemps...
Nous disons que sur les marges arrières et sur les prix des grossistes, il nous faut les faire reculer sur le prix des marchandises. A moins qu’ils ne produisent des documents nous prouvant que leurs bénéfices, leurs marges sont moindres. Et à ce moment là nous laisserons tomber...
Mais ce n’est pas parce que, comme certains l’avancent, que nous avons déjà gagné 200 euro, que nous avons déjà baissé le prix de l’eau, le prix des carburants... que nous devons considérer que les pwofitasyon ont pris fin.
Nous disons NON ! Ce mouvement doit nous permettre d’arracher tout ce que nous devons contre les pwofitasyon ! Et c’est cette décision que le LKP a pris !
Sur Basse-Terre, l’eau baisse de 3%. Pour nous c’est insuffisant, mais elle baisse déjà de 3%.
Pour les transporteurs, on est parti de 0 euro. On en est ce soir à 35 000 euros. nous sommes à la moitié du chemin. Ils doivent faire un geste supplémentaire. Car il est inadmissible que des personnes qui pendant un siècle, de génération en génération, ont permis à un système de fonctionner vaille que vaille, puissent du jour au lendemain se retrouver sans aucun revenu ; alors qu’on leur a fait acheter des cars neufs et qu’ils ont des mensualités à payer ! Il faut donc que chacun prenne la dimension du problème et surtout du drame social vécu par ces transporteurs.
Nous redisons que cette grève est à un carrefour.
Car lorsque le préfet a annoncé en pleine négociations que le travail devait reprendre ce lundi matin, il ne faisait que tester notre détermination.
Nous lui avons dit et avons dit en présence des journalistes présents qu’il devait nous adresser le document promis (le projet de protocole) ; et qu’une rencontre aurait lieu cet après-midi à 18H00 aux Affaires maritimes.
Que s’est-il passé entre temps ?
Le préfet nous a adressé le document à 15H00 (twzè’d lapwémidi) ! 14 pages à quinze heures ! Sachant que nous devions nous réunir pour l’étudier ensemble...
La première faute qu’on trouve dans ce document c’est qu’y figure parmi les signataires, le nom de Jean-claude MALO, alors que ce dernier a démissionné de lAssociation des maires de Guadeloupe ! Comment une personne ayant démissionné du poste qu’il occupait peut-il être invité par le préfet à venir signer un tel document ?!
Deuxième faute contenue dans ce document : elle porte sur l’aide du Conseil général. Le préfet fait figurer le mot "euro" sans indiquer le montant exact de la somme que la collectivité départementale met sur la prime relative au RSA.
Comment prendre ces gens au sérieux ?!
Sans oublier tous les oublis, alors que nous avons discuté, toutes les omissions ; tout ce qu’il a transcrit à sa manière ; sans compter tout ce qui y figure et qu’il n’avait pas à écrire, car nous ne le lui avions pas demandé et que c’est par ailleurs inutile.
Les camarades ont donc dû rester là et travailler sur ce document avant de le lui retourner en lui précisant que nous nous rencontrerons aux Affaires maritimes seulement demain. Et que si les documents sont en concordance avec nos revendications ; alros seulement nous signerons une suspension du conflit. Mais que nous ne changerons pas de ligne tant que nous n’avons pas le bon document !
Et nous disons que c’est extrèmement grave. Car voilà des gens (un préfet et un secrétaire général de préfecture chargé de prendre des notes) qui traitent les travailleurs de fainéants ; qui affirment que les travailleurs ne foutent rien ; qu’on les paie à ne rien faire... qui se révèlent être incapables de transcrire point par point ce qu’ils ont écrit ou qu’ils étaient censés écrire entre la journée de samedi à dimanche matin !
Comment peuvent-ils venir critiquer demain un fonctionnaire de catégorie C ou B, quand eux, agents de catégorie A ou de catégorie super A, font de pareils fautes et sont incapables de produire un document ?! Alors que nous lui avons demandé à chaque fois de nous lire ce qu’il avait acté et que nous lui indiquions les modifications à effectuer.
Nous affirmons qu’il s’agit d’une bande d’incompétents qui ont pour unique objectif de mater les travailleurs et de leur imposer la reprise du travail !
Leur problème c’est d’arriver à faire croire qu’il y aurait un petit groupe d’irréductibles de trois ou quatre individus présents dans les organisations et qui seraient seuls à tenir la grève ! Et parvenir ainsi à monter le peuple contre le collectif.
Mais c’est bien eux que nous démasquons et les démystifions : si la grève perdure, c’est eux et eux seuls qui en portent la responsabilité !
Nous le disons, Oui camarades, nous nous levons tous les jours tôt le matin depuis plusieurs semaines. Mais il y a une dernière accélération à porter et nous nous devons de le faire à fond !
Nous reconduisons donc la même opération que ce matin ; à la même heure ; au même endroit ! Et nous bloquerons comme nous l’avons fait jusque là ! Jusqu’à ce qu’ils nous entendent, nous répondent et satisfassent nos revendications. C’est la condition pour une suspension de la grève !
Mais nous disons aussi qu’il y a plusieurs autres rendez-vous de fixés !
Demain mardi 03 janvier à 10H00 : rendez-vous important en préfecture. Et c’est important pour tout le monde ; y compris pour les petits artisans et petits patrons, même ceux n’ayant pas encore signé l’accord. : nous allons dicuter avec les banques, l’IEDOM et les organismes de crédit. Pour nous il est important que ces entreprises bénéficient de facilités de crédit au niveau de ces institutions bancaires. Mais il est encore plus important à nos yeux que chaque client, chaque usager puisse savoir réellement que les frais doivent baisser (agios, accès au crédit). Et qu’ils aient aussi une information détaillée sur ce qui se passe ! A titre d’exemple, voilà une quinzaine de jours, Europe 1 indiquait que la France détenait le record en matière de taux de crédit. Mais en Guadeloupe, en Martinique, en Guyane et à la Réunion, il est doublement plus cher. Et c’est la BDAF et la Caisse d’Epargne qui abuse le plus dans ce domaine ! Nous exigeons une baisse immédiate !
Nous devons passer cette phase !
Ansanm nou ké lité ! Ansanm nou ké gannyé !
(France-Antilles Guadeloupe 03.03.2009 a écrit :ON S'APPROCHE DE L'ACCORD
Un texte entérinant les accords obtenus au cours des négociations de ces derniers jours pourrait être signé aujourd'hui, conditionnant une suspension de la mobilisation après 42 jours de paralysie de la Guadeloupe.
Dimanche soir, Elie Domota, porte-parole du collectif Liyannaj kont pwòfitasyon, avait levé le lièvre au moment de dire si oui ou non le LKP suspendait sa mobilisation au regard des avancées constatées au cours des négociations des deux jours précédents. Il n'y avait aucun document reprenant les points de revendications satisfaits par l'Etat, les collectivités locales, les petits patrons signataires d'un premier accord sur les 200 euros. Rien, on en était resté à du verbal. « Je n'ai jamais vu aucune fin de conflit sans un document écrit... » , disait en substance M. Domota.
Il avait forcément raison et le préfet, interpellé, qui aurait dû faire rédiger ce document par ses services entre dimanche 4 heures, fin des négociations, et dimanche 18 heures, était un tant soit peu fautif. Elie Domota, sans doute remonté par cette attitude nonchalante, décidait et disait que, dès lundi matin, la foule LKP devait se retrouver, en tennis (chaussures) et galvanisée sur le parking du vélodrome de Gourde-Liane.
Manif à Jarry... et négociations à Pointe-à-Pitre et Basse-Terre
Hier matin, ils y étaient (lire ci-dessous). Le préfet, sans doute averti dans la nuit de la teneur des propos d'Elie Domota par ses grandes oreilles, avait pré-positionné des gendarmes mobiles en nombre de l'autre côté de la Nationale, devant les portes du centre commercial Destreland, mais aussi dans certaines artères de la zone industrialo-commerciale de Jarry. Que voulaient les marcheurs de M. Domota ? Donner corps à ce qu'avait dit la veille leur leader : faire signer par les patrons guadeloupéens l'accord sur les 200 euros. Si le Medef résiste (voir nos précédentes éditions), pas question d'admettre qu'il y ait des patrons rétifs à verser 200 euros à leurs salariés. A commencer par celui de Carrefour/Destre- land. Las, il restait invisible. Que faire ? Aller à Jarry, bloquer l'activité économique, comme d'habitude au fil de ces 42 jours de mobilisation/grève générale.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Embouteillage monstre dans Jarry en fin de matinée. Plus tard, la manif se délitait. Rendez-vous pour certains négociateurs du LKP à la sous-préfecture. Avec le patron de Carrefour, M. de Reynal, mais aussi avec d'autres grands distributeurs. Discussion autour des cinquante-quatre (au lieu des cent qui étaient originellement dans les revendications du LKP) familles de produits de première nécessité dont il va falloir baisser les prix pour faire cesser un tant soit peu la fameuse « pwòfitasyon. »
En fait, discussion de marchands de tapis... A Basse-Terre aussi, discussions d'un autre groupe de négociateurs du LKP avec Jacques Gillot et Lucette Michaux-Chevry, sur le transport, l'eau, etc. Et toujours, paraît-il faute d'avoir eu du temps pour la rédaction, puis la navette des discussions autour de celle-ci, pas de signature d'un accord entérinant les négociations antérieures. Cette signature étant remise à aujourd'hui - à moins d'un nouveau rebondissement - , le document rédigé par la préfecture étant en lecture au bik du LKP.
- Le LKP se donne rendez-vous à Baie-Mahault
Vive la lutte des travailleurs » , crie Lita Dahomay, militante au sein de Combat Ouvrier et membre du bureau LKP. Du haut de ses 1,60 m, cette soixante-huitarde, femme de toutes les luttes, s'égosille au micro. Elle n'a presque plus de voix. Mais ce ne sont pas les quelques centaines de gendarmes qui bouclent le centre commercial de Destreland qui la feront taire. « Sé fanm doubout a LKP. » Sur le toit de la voiture propagande de LKP, placée face à l'entrée principale du centre commercial, deux mégaphones attachés par des cordes au toit. Le micro passe de main en main. Il faut maintenir la pression. « Le combat est juste, camarades, harangue Patrice Tacita. Il faut continuer à conscientiser nos voisins, nos proches, parler à ceux qui ont envie de retourner au travail ou d'envoyer les enfants à l'école. » Les manifestants écoutent attentivement et applaudissent des slogans revendicatifs : « Manblo nou pa pè... La lwa o la lwa... la jòl nou pa pè... » Tous sont repris à l'unisson.
Une barrière de camions de gendarmes
En face, devant les grilles du centre commercial, silencieux, les militaires. Les camions bleus forment une barrière entre eux et les manifestants. Le reste des troupes constitue un cordon de sécurité, le long des allées, devant chaque ouverture de la galerie marchande. Les hommes du LKP se relient au micro, sans relâche. « Nous ne baisserons jamais les bras. I fo pran tèt a yo » . Yo c'est sûrement les dizaines de gendarmes. Car les propriétaires des enseignes et quelques employés qui ont tenté d'ouvrir leurs boutiques n'ont pas fait de vieux os. A l'annonce de la venue des LKPistes, ils ont baissé les rideaux et grimpé discrètement dans leur voiture. « Pas la peine de rester » , dit une vendeuse de magasins de vêtements. « Quand on ouvre, on nous regarde de travers. Le supermarché, à la rigueur, fait un peu de chiffres. Mais nous... Vous savez les gens c'est pas leur priorité en ce moment, flâner dans les boutiques. Il faudra un moment pour que les réflexes reviennent et les moyens... » . Les portes-parole lkpistes sont imperturbables. Le message est distillé inlassablement. « Ca va ouvrir quand on l'aura décidé. Si nou sizé adan tout parking la, i pé ké pé ouvè. Les patrons qui n'ont pas signé seront obligés de le faire. Nous allons les y contraindre. Nou pé ké atann èxtansyon a akòw la. »
Circulation impossible à Baie-Mahault
Le préfet a ordonné le déploiement des forces de l'ordre dans Baie-Mahault. Tous les ronds-points sont sous haute surveillance. En milieu de matinée, la circulation est devenue pratiquement impossible. Des centaines de manifestants avaient répondu, tôt dans la matinée, à l'appel lancé la veille par le LKP. En un rien de temps, il n'y avait plus une place de libre sur le parking du vélodrome de Gourde-Liane. Les abords, les pelouses, le moindre recoin étaient occupés dès 8 heures. D'autres avaient fait demi-tour et parqué leur véhicule le long de la rambarde de sécurité. A 9 heures, la foule s'est ébranlée en direction d'un des représentants de la grande distribution. « Pourquoi Carrefour ? « C'est symbolique » , dit un syndicaliste. « Nou ni dòt. Gardel et les autres... » Rien de plus ne filtre. On ne saura rien sur la suite des événements.
Les gendarmes suent sous leurs équipements
Il est 10 heures et le soleil cogne. Les manifestants sont équipés. Domota leur avait dit : « Venez en baskets » . Alors ils portent tous une tenue décontractée et sportive, casquette ou bob ou chapeau de paille, lunettes de soleil, sac à dos rempli de bonbons et de boissons rafraîchissantes, ils sont prêts! En face, les gendarmes dégoulinent de sueur. Leur tenue, qui s'apparente à une armure, a l'air de peser des tonnes. Certains sont adossés au camion, à l'abri des regards. Ils soufflent... A l'ombre. Le chauffeur reste en poste derrière son volant. Il mâche un chewing-gum avec application. Il écoute ce qui se dit. Il n'a pas le choix. La voiture du LKP est collée à son camion. Un peu crispé, il sourit de temps en temps. Des femmes, non loin, lui lancent des paroles en créole. Il surveille les moindres faits et gestes, visiblement pas très à l'aise.
Opération molokoi
11 heures, les LKPistes annoncent le repli de leurs troupes. En rangs serrés, ils repartent d'où ils étaient venus. Du vélodrome. Arrivés au bout du parking couvert, les LKP- sécurité bloquent la circulation dans les deux sens. Les manifestants traversent « jantiman é trankilman » et récupèrent leur véhicule. Une indiscrétion filtre. « Yo kay fèmé Lapwent é Jarry. » Autant de temps pour le dire que pour l'exécuter. Toutes les voies qui mènent au poumon économique sont obstruées. A la radio, on entend que Pointe-à-Pitre est envahie. Sur la quatre voie, dans le sens Basse-Terre/Pointe-à-Pitre, les voitures au ruban rouge, en tête de cortège, roulent à 20 km/h. L'entrée par la voie verte est impossible. Les gendarmes, déployés sur le bas-côté de la nationale, courent dans tous les sens pour obliger les « ralentisseurs » à débloquer la circulation. Le jeu du chat et de la souris va durer un peu plus de deux heures. L'heure des négociations fixée à 15 heures à la sous-préfecture met fin aux différents mouvements.
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