Guadeloupe-Martinique

Message par com_71 » 02 Mars 2009, 08:41

(AP 8h a écrit :Guadeloupe: le LKP conditionne l'arrêt de la grève par la signature du protocole d'accord par le préfet

La sortie de crise en Guadeloupe devra attendre. Alors que les discussions sur l'ensemble des points faisant débat dans la plateforme de revendication du LKP (Liyannaj kont pwofitasyon Ensemble contre la surexploitation) se sont achevées dans la nuit de samedi à dimanche, le LKP continue de conditionner l'arrêt de la grève par la signature du protocole d'accord par le préfet de Guadeloupe Nicolas Desforges.
"On ne peut pas suspendre la grève sans ce document pour qu'on puisse nous dire il n'a jamais été question de réduction et de baisse de prix de l'eau", a souligné sur RTL Jean-Marie Nomertin, le secrétaire de la CGTG (Confédération générale du Travail de Guadeloupe) et négociateur du LKP

"Nous avons dit clairement que lorsqu'on négocie, il faut qu'à la sortie on ait un protocole d'accord qui récapitule les différents points sur lesquels nous sommes d'accord et éventuellement les cas qui posent problème où il n'y a pas d'accord (...) on est déjà suffisamment échaudés, on prend nos précautions et il y aura une suspension de la grève à partir du moment où on aura le document, le protocole avec la signature des collectivités, de l'Etat et du porte-parole du LKP", a dit M. Nomertin.

Dimanche, après le préfet de Guadeloupe, la ministre de l'Intérieur et de l'Outre-mer Michèle Alliot-Marie a à son tour appelé à la fin de la grève qui touche l'île depuis plus de cinq semaines et "à la responsabilité des uns et des autres". Pour l'Etat, "rien ne justifie" désormais la poursuite du conflit social compte tenu de la satisfaction de "l'essentiel" des revendications du collectif LKP. Ce dernier a fait savoir qu'un rassemblement se tiendrait dans la soirée et qu'une décision serait prise à cette occasion sur la suite à donner au mouvement.

Le nouveau compromis interviendrait après l'accord sur les 200 euros d'augmentation pour les bas salaires qui a été signé dans la nuit de jeudi à vendredi par le LKP et des organisations patronales minoritaires, le MEDEF ayant claqué la porte pour dénoncer les "méthodes" de discussions du LKP. AP

 
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6419
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Message par com_71 » 02 Mars 2009, 08:56

(dépêche AFP sur la manif rassemblement du samedi 28 février a écrit :Plusieurs milliers de personnes réunies à Paris en soutien aux Antilles

Plusieurs milliers de personnes (3.500, selon la police, 4.000 selon les organisateurs) étaient réunies samedi après-midi place de la Nation à Paris en soutien "au peuple des Antilles", ont constaté deux journalistes de l'AFP.

...


A 14H Nation, une heure avant une fête antillaise, fête pas politique, LO était bien présente, un peu moins le NPA.

Mais bon, ça fait pas joufflu. Ensuite il y avait une intervention d'un gars de "continuation LKP", d'Arlette, d'Olivier, d'un gars du PC et enfin de la soeur de Jacques Bino...

Interventions toutes brèves et plus que correctes...

Il était prévisible que les antillais ne viendraient aussi nombreux que la semaine passée où l'appel de la CGT et du PC avait du peser.
Je crois qu'il était juste de ne pas se mettre à la remorque du "collectif apolitique". Ce rassemblement symbolique était ce qu'on était capable de faire, à côté du leur.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6419
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Message par com_71 » 02 Mars 2009, 09:26

Le JT Martinique de France ô du 1er mars est en ligne

http://www.rfo.fr/v4_player_jt.php3?ids=2
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6419
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Message par jeug » 02 Mars 2009, 09:34

L'éditorial du Matin, en Haïti, aujourd'hui, sur la Guadeloupe et la Martinique.
Le Matin - Edito du 2 mars 2009
jeug
 
Message(s) : 35
Inscription : 18 Jan 2007, 16:13

Message par com_71 » 02 Mars 2009, 09:51

Suite aux ouvertures bien timides de l'exécutif dans cette direction, il est probable qu'il va y avoir, dans les DOM, nombre de discussions autour de l'autonomie.

Comment Combat Ouvrier posait le problème dans son n° du 3 mai 2003 (Changement de statut: article 73 ou 74 ?
Quelle voie pour les travailleurs et les pauvres ?)
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6419
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Message par com_71 » 02 Mars 2009, 10:42

a écrit :Guadeloupe: le MEDEF prédit un chômage de 30%


Le président du MEDEF Guadeloupe Willy Angele toujours opposé à l'accord trouvé entre syndicats et patronat, estime lundi que "le taux de chômage va passer à plus de 30%" à cause de la grève générale.

"Les dépôts de bilan de nombreuses entreprises devraient se traduire par 10.000 à 14.000 suppressions d'emplois. Je crains que le taux de chômage ne passe de 23% à plus de 30%", explique-t-il dans "Le Parisien/Aujourd'hui en France". "M. Elie Domota (le leader du syndicat LKP, NDLR) va avoir du travail puisqu'il dirige l'agence pour l'emploi".

"Le LKP prétend qu'on ne fait pas d'omelette sans casser d'oeufs. J'aurais bien aimé qu'eux, fonctionnaires, cassent leurs oeufs et non ceux du privé", lance le patron du MEDEF Guadeloupe, qui dénonce l'accord trouvé. Pour lui, "Il y a d'abord un préambule politique que nous ne partageons pas".

De plus, "le LKP veut prendre comme base de calcul des augmentations, le salaire de base horaire hors primes", souligne-t-il. Cela voudrait dire par exemple qu'un commercial qui peut avoir des primes importantes sur le chiffre d'affaires et un revenu de 5.000 euros net mais un salaire de base voisin du SMIC serait concerné par cette prime de vie chère. C'est aberrant!".

"Enfin, après ce que nous venons de vivre, il est très difficile pour les entreprises de prendre l'engagement de se substituer au bout de deux ans aux primes de l'Etat et des collectivités locales", avance Willy Angele.

Pour sa part, il est prêt à accorder "entre 50 et 90 euros, selon les entreprises et les branches. Mais, au total, avec les primes de l'Etat, cela fait 200 à 240 euros". "Aujourd'hui, cette problématique est réglée".

Quant à un accord appliqué par l'Etat à l'ensemble des entreprises de Guadeloupe, Willy Angele "espère qu'on est encore dans un Etat de droit, et que le gouvernement ne prendra pas des décrets d'exception". AP
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6419
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Message par com_71 » 02 Mars 2009, 10:55

Derrière le commentaire distancié du journaliste, on devine, sur le terrain, la fierté de notre classe :

(Libération POINTE-A-PITRE @ envoyé spécial ÉRIC FAVEREAU a écrit :

«C’était comme retenu, ça nous a sauté à la figure»

Après cinq semaines de conflit, le calme régnait hier en Guadeloupe et l’Etat appelle à la reprise des activités. Retour sur un mouvement social sans précédent.

Elie Domota, porte-parole du LKP (1), s’en amuserait presque. Nous sommes samedi soir, c’est-à-dire dimanche matin à Paris. «Vous savez, lâche-t-il, on est un peu susceptible.» Dans une pièce voisine du port autonome de Pointe-à-Pitre où s’achèvent les négociations, le préfet vient de tenir une conférence de presse, où il a déclaré avec solennité : «L’essentiel est maintenant acquis. La revendication des 200 euros, portée par le LKP, a été signée. Ce soir, les médiateurs ont fini leur travail. Au nom de l’Etat, le retour à la vie normale s’impose. Rien ne justifie la poursuite du conflit.» «Ah bon ! C’est qu’a dit le préfet… Il décide à notre place maintenant» , ironise Elie Domota, en reconnaissant peu après que le LKP devrait appeler à «la suspension du mouvement».

Elie Domota peut en tout cas sourire. Il vient de mener avec succès un mouvement de grève inédit, de près de six semaines, qui a profondément secoué cette île des Antilles d’à peine 450 000 habitants. L’homme est atypique. Il n’a rien de spectaculaire, et pourtant, il impressionne. «Il y a deux mois, très peu de personnes le connaissaient en Guadeloupe», note Michel Rodriguez, patron de la chaîne de télévision locale Canal 10, qui aura eu un rôle décisif dans ce conflit. «Maintenant, c’est simple, si je veux faire de l’audience, j’invite Domota.»

Elie Domota n’est pas, non plus, un grand orateur. Mais sûr de lui, de son combat, il a su s’imposer à la tête d’un mouvement que les Guadeloupéens qualifient d’historique. Comment le décrire ? Il n’est pas tout à fait tombé du ciel. Et l’air de rien, la télévision y a joué un rôle important. «Tous les ans, raconte Elie Domota, on se rencontrait entre tous les syndicats, les partis. Mais on n’arrivait pas à s’entendre. Cette fois-là, en décembre, on ne pensait pas trouver une plateforme. Mais on l’a trouvée en moins de trois heures. Pourquoi ? Je ne sais pas, il y a eu un déclic. On a tous compris au même moment.»

En direct à la télé. Les Guadeloupéens, eux, quand ils regardent dans le rétroviseur des événements, racontent tous la même scène ou presque, quasiment au mot près. Que ce soit le directeur d’un centre culturel, un brancardier d’une clinique privée, un retraité, un jeune chef d’entreprise, un professeur de collège ou encore une assistance sociale, tous reparlent de la toute première semaine du conflit, quand la crise n’intéressait guère Paris. L’île était déjà fortement perturbée par la grève des stations d’essence. On ne circulait plus. Mais il y avait la télé… «A Canal 10, chaîne privée, on ne fait que du direct, raconte Michel Rodriguez. Au tout début, on suivait les manifestations. En direct ou presque. Le 27 janvier, on a filmé le cortège jusqu’au TWC, un lieu à Pointe-à-Pitre qui appartient à la Chambre de commerce. C’est là que les négociations ont commencé. On était alors seuls, puisque RFO était en grève. Le préfet n’était pas très content qu’on filme, mais on est restés.» Autour de la grande table, le préfet et sa quinzaine de collaborateurs ; les délégations patronales ; puis les élus de l’île, et enfin, sur un côté, la trentaine de membres du LKP. Canal 10 filme, presque tous les habitants de la Guadeloupe regardent. Surgit alors cette scène : «On a vu le préfet, entouré de ses collaborateurs, tous blancs, se souvient le directeur du Centre des arts et des lettres, lire comme au théâtre un texte du ministre, se lever et s’en aller. Et tous ses collaborateurs également. Quasiment au même moment, les syndicats patronaux, presque tous blancs eux aussi, quittent aussi la pièce. Dans la grande salle, il ne reste que des Noirs. C’était très fort. Et ceux qui restent, - la délégation du LKP et les élus politiques -, se mettent tous à parler en créole. L’Etat français comme un corps étranger.»

Tous les Guadeloupéens ont vécu ce moment-là. Ils n’en reviennent pas. D’autres vont suivre, car pendant trois jours, Canal 10 assure des heures et des heures de direct. «Cela a été comme un choc. On entendait des choses que l’on savait, mais là, d’un coup, cela nous sautait à la tête» , explique cet étudiant.

Détails de la «profitation». Les discussions repartent, Yves Jégo, secrétaire d’Etat à l’Outre-Mer arrive, puis s’en va. C’est la stupeur, l’île est paralysée mais vit les négociations en direct. «Devant la télé, avec mon mari, nous étions saisis, se rappelle George, une assistante sociale. Le directeur des Arts : «Elie Domota, on le découvrait. Lui et la délégation étaient impressionnants.» Servais Vilovar, formateur à la retraite : «En Guadeloupe, on a l’habitude de conflits sociaux un peu brutaux. Avec des syndicalistes gros bras. Là, cela ne se passait pas comme d’habitude. La délégation connaissait très bien les dossiers. Et surtout, elle s’est mise à parler de tout ce qu’on savait, mais que l’on ne se disait pas. Elle s’est mise à exprimer ce qu’on vivait.» Un peu comme un fil que l’on tire, ce sont tous les détails de la vie difficile qui alors remontent : le prix des aliments, le chômage des jeunes, les magouilles, la «profitation», l’absurdité de certains circuits économiques, comme ce rhum qui doit être distillé en métropole. «On entendait tout cela, poursuit ce directeur, et on voyait en direct les cadres blancs autour du préfet entendre toutes ces choses que l’on savait.»

Maîtrise des dossiers. Est-ce pour cela que le cocktail a pris si fort ? Cet ancien professeur en est persuadé : «On savait tous que lorsque l’on allait au supermarché, on avait beau dépenser entre 60 et 100 euros, on repartait avec un chariot vide. Mais on ne disait rien. C’était comme retenu. Là, cela nous a sauté à la figure en regardant ces négociations à la télévision.» Un vieux monsieur ajoute dans un sourire : «En créole, il y a un proverbe qui dit "Komplo a neg, komplo a chien", pour signifier en somme que dès qu’il y a un groupe de Noirs cela devient une bataille de chiens.» Emu, il ajoute : «Vous ne pouvez pas savoir comme on était fiers de les voir dans cette négociation, compétents, connaissant au moins aussi bien leurs dossiers que les cadres de la préfecture. C’est tout cela que l’on a vu pendant des heures à la télé. Mais on ne pensait pas que cela pouvait faire bloc. Ce qui m’a frappé, c’est le ciment qui est apparu, entre nous…»

Grâce à ce direct sur Canal 10, le mouvement prend alors une ampleur inédite. Il devient surtout très populaire, casse les clichés des conflits anciens, renvoie aux Guadeloupéens une image positive d’eux-mêmes. Surtout, ces longues séances de négociations télévisées ont permis d’exposer les invraisemblables aberrations des circuits économiques qui figent l’île, mais aussi les discriminations en série. «Je suis diplômée de gestion à l’université Dauphine, raconte ainsi Joana. Ici, quand je me présente à une banque pour un poste de cadre, c’est non. Ils veulent des Blancs. Ou alors ils me payent 1 500 euros de moins que le "métro". Tout le monde le sait, c’est comme ça, la fatalité. Et là, je voyais un peu ça à la télé.»

Obligation musclée. Et ensuite ? Bien sûr, ce fut long, trop long. Six semaines, avec ces barrages, ces files d’attente dans les quelques pompes à essence ouvertes trois heures par jour, ces difficultés pour s’approvisionner, ces écoles fermées, ces lycées sans élèves (lire ci-contre), et ces centaines de petites entreprises inquiètes (90 % des sociétés emploient moins de quinze salariés). Il n’empêche, le LKP a conservé un soutien populaire très fort, malgré une gestion parfois un brin autoritaire du conflit, avec l’obligation souvent musclée faite aux commerçants et même aux administrations de fermer leurs rideaux. «C’était comme une grève générale forcée, mais tout le monde la soutenait» , explique le responsable d’un centre culturel, qui reconnaît qu’un jour, «on est venu me dire qu’il valait mieux que je ferme. Je n’avais pas vraiment le choix.»

Elie Domota, dans son bureau, ne conteste pas ces dérapages. «Mais nous ne sommes pas pire qu’en métropole. Regardez les pêcheurs, les agriculteurs … Quand j’étais étudiant à Limoges, les paysans ont égorgé des porcs devant la préfecture. Vous imaginez si on avait fait cela ici, à Pointe-à-Pitre ! On nous aurait dit que Satan était de retour.» Et quid de l’invasion de RFO par des militants du LKP, la semaine dernière ? Réponse rapide : «Cela s’est bien passé, cela n’a pas duré très longtemps. Mais si le gouvernement avait voulu que cela se passe vite, il ne fallait pas nous faire perdre des semaines avant d’accepter nos revendications…» Et ces nuits de violences ? «Ces accidents m’empêchent de dormir. On ne s’est pas battus pour que les gens perdent leur vie. C’est pour l’inverse que l’on s’est battus.»

Ce week-end, Pointe-à-Pitre était calme. La cité Henri-IV, théâtre il y a dix jours des plus violents affrontements, n’a pas changé. Elle est là, plantée comme un bidonville déglingué en plein centre-ville. Samedi, les auteurs présumés du meurtre du syndicaliste, Jacques Bono, ont été mis en examen. Devant les locaux du port autonome, il fait nuit. Une centaine de militants du LKP attendent, dansent, et chantent une fois encore : «La Gwadloup sé tan nou, la Guadloup sé pa ta yo.»

(1) Coordination de 49 structures (associations, partis politiques, syndicats) contre la vie chère, dénonçant «la pwofitasyon».
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6419
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Message par jeug » 02 Mars 2009, 13:04

=D>

Et ça :
(Caribcreole 02.03.2009 l 07h20 a écrit :
LKP. 42è jour, c’est reparti pour une semaine ?   
 
  GUADELOUPE. Pointe à Pitre, Lundi 2 mars 09. Caribcreole. Dimanche soir au cours d’un meeting tenu au Palais de la Mutualité, tous les ténors du LKP sont venus annoncer que le mouvement social déclenché le 2O janvier allait se poursuivre. En Martinique aussi faute d’accord, la grève est reconduite.   

  Olivier Escriva le journaliste de I –télé est plutôt emmerdé : « Domota nous a planté » me confie t il rapidement avant de s’éclipser pour essayer d’arracher une interview au leader du LKP. Il est plus de 22H et la grosse foule qui vient de chanter la continuation de la grève a du mal a quitter le Bik.., surnom donné au Palais de la Mutualité, qui sert depuis 4O jours au môns de QG au LKP.

Avant Domota, le numéro 2 du LKP, Jean-Marie Nomertin, était déjà venu, demander aux milliers de personnes présentes, « ka nou ka fè dèmen ? » et 4000 gorges enthousiastes avaient hurlé « nou pa ka travay ». « En prenant la décision, presque de façon euphorique de continuer la grève, LKP entend ainsi montrer, qu’il garde la totale maitrise de la situation. LKP, se pose de plus en plus comme un pouvoir parallèle un gouvernement bis, qui s’est donné les moyens de gérer la situation.

Dimanche 4h du matin, quand les négociations se sont achevées, on croyait la grève terminée ou en voie l’être Du moins, le préfet Nicolas Desforges, a voulu le faire croire.

Samedi à 18 h alors que les négociations entre LKP, Région, Conseil général et Etats se déroulaient subitement le préfet a fait une pause. Devant les journalistes convoqués et qui avaient répondus à l'appel d'une conférence de presse, Nicolas Desforges expliquait que « toutes le conditions étaient réunies pour mettre un terme au conflit et surtout pour permettre aux élèves de retrouver le chemin de l’école ». Dans la foulée, le Recteur de l’Académie, annonçait une reprise de cours pour ce lundi ».

Élie Domota, arguant du fait que les documents relatifs à la négociation, n’étaient pas parvenus, a dit se méfier de l’état français en rappelant que le 8 février déjà, alors que tout était prêt Yves Jégo s’était évaporé.

Le Préfet a donc appelé Domota, en début de soirée pour confirmer que les documents attendus lui seraient transmis en milieu d’après midi.

De leur coté, les LKPistes ne resteront pas les bras croisés. Des 8H 3O au vélodrome un rassemblement est prévu. Les militant du LKP se rendront à l'hyper marché Continent « vérifier » les prix sur la listes des 1OO produits et surtout pour demander directement aux patrons du magasin de signer l'accord sur les 200 euros.

Dimanche dans l’après midi, la petite salle municipale de Lauricisque, (Pointe à Pitre) avait été trop exiguë pour contenir les centaines de femmes réunies à l’initiative du LKP.

Là pendant près de 4 heures sous les yeux de Jean-Marie Nomertin et d’Elie Domota un débat sur la « condition » de la femme dans la société s’était tenue. Des dizaines de femmes étaient venues témoigner de leur engagement. Aude une active de l’enseignement encore très active raconte : « je viens de Sainte Rose, mais il fallait que sois là, car je suis dans le mouvement, à Sainte-Rose, nous étions là… d’ailleurs quand j’étais en France, j’ai fait une grève de plus de 3 mois ». D’autres femmes plus jeunes, toutes aussi déterminées, ont expliqué en quoi LKP avait changé la vie.

Et puis 2 heures plus tard tout le monde se retrouvait devant le Palais de la Mutualité

La grève continue…jusqu'à quand ?



Image
jeug
 
Message(s) : 35
Inscription : 18 Jan 2007, 16:13

Message par jeug » 02 Mars 2009, 13:49

(L'Humanité 28 février 2009 a écrit :L'analyse de Jean-Marie Nomertin, secrétaire général de la CGTG.

Le syndicaliste se dit optimiste sur la conclusion d’un accord global sur les revendications immédiates des grévistes.

Sur quoi porte précisément l’accord signé par le LKP dans la nuit de jeudi à vendredi ?

Jean-Marie Nomertin. Sept organisations syndicales au sein du LKP ont signé un accord régional interprofessionnel. Il prévoit que les salariés percevant jusqu’à 1,4 fois le SMIC toucheront 200 euros d’augmentation de salaire. Entre 1,4 et 1,6 fois le SMIC, ce sera au minimum 6 % de hausse. Celle-ci sera de 3 % au-delà de 1,6 fois le SMIC. Pour les bas salaires, l’État mettra 100 euros, les collectivités (conseil régional et conseil général) 25 euros chacune et le patronat assurera les 50 autres euros. Pour les établissements de plus de 100 salariés, ce sera 100 euros pour le patronat et 100 euros pour l’État.

Combien de salariés sont concernés par cet accord ?

Jean-Marie Nomertin. Le patronat parle de 3 500 salariés. Pour nous, l’accord touche les 82 000 salariés du secteur privé, puisque la législation en prévoit l’extension. D’une manière ou d’une autre, les salariés feront cette extension eux-mêmes. Dans toutes les entreprises où le patronat n’a pas signé, ils feront parapher et entériner l’accord.

Pourquoi le MEDEF ne l’a-t-il pas paraphé ?

Jean-Marie Nomertin. C’est une stratégie. Le MEDEF et la CGPME ne voulaient pas que l’accord soit signé maintenant. Ils voulaient que la grève perdure. Ils continuent de jouer le jeu du pourrissement du conflit, en espérant qu’il capote.

Est-ce une victoire pour vous ?

Jean-Marie Nomertin. Oui, c’est une victoire. La revendication posée a été obtenue. Il n’y a pas l’ombre d’un doute, cet accord sera appliqué à l’ensemble des entreprises de Guadeloupe.

Les négociations reprennent-elles ce week-end ?

Jean-Marie Nomertin. Il y a les revendications immédiates, celles de moyen terme et celles de long terme. Contrairement à ce que prétendent Nicolas Sarkozy, François Fillon et le préfet de Guadeloupe, il n’y a pas eu cinquante points d’accord. Nous en sommes au premier point d’accord arraché par les parties en présence. Il y a dix-neuf points de revendications immédiates. Et si nous aboutissons sur ceux-ci, nous appellerons certainement à l’arrêt du conflit. Mais il n’est pas question de le suspendre tant qu’il n’y a pas d’accord sur ces revendications immédiates.

Vous n’appelez donc pas à la reprise du travail dès lundi prochain ?

Jean-Marie Nomertin. Nous voulons d’abord obtenir un accord sur l’ensemble des revendications immédiates avant de lever la grève.

Si l’accord conclu est une victoire, pourquoi ne pas appeler à la reprise du travail ?

Jean-Marie Nomertin. Nous avons une plate-forme qui pose la revalorisation salariale comme une revendication immédiate. Mais nous n’avons pas réglé la question des prix du tarif de l’eau, de l’électricité, des produits de première nécessité ou encore celle des licenciements dans l’hôtellerie. Sans oublier le droit de vivre et travailler au pays, une priorité pour nous. Nous avons obtenu une première victoire. Mais il reste encore des points à régler avant d’appeler à la suspension du conflit. On peut aboutir ce week-end, avec la volonté de l’ensemble des participants aux négociations. Nous sommes optimistes, tout en restant prudents, au vu des différents revirements que nous avons connus.

Entretien réalisé par Mina Kaci
jeug
 
Message(s) : 35
Inscription : 18 Jan 2007, 16:13

Message par jeug » 02 Mars 2009, 14:26

Meeting LKP devant le Palais de la Mutualité hier.

user posted image

Elie Domota :
a écrit :Nous avons fait des avancées sur un certain nombre de points. Il y en a qui nécessitent d'autres rencontres : la liste des produits de première nécessité à finaliser, le coût des produits bancaires, etc.
La mobilisation n'aurait pas dû durer aussi longtemps. L'accord sur les bas salaires de 200 euros est la copie conforme de ce que nous avons négocié le 8 février. Le mouvement est juste. Le collectif Liyannaj kont pwòfitasyon poursuivra sa route.


La suite des négo cette semaine :

a écrit :RENDEZ-VOUS DE NÉGOCIATIONS DE LA SEMAINE :

LUNDI 02 MARS 2009 :
° 08H30 : Parking vélodrome Gourde liane : Nou kay fè komisyon aka on mèt pwofitan !
° 09H00 : CCSB-T (Communauté des communes du sud basse-terre) : Tarifs de l’eau - Tarifs des transports urbains et inter-urbains
°° Parties : LKP (1 délégation) - Conseil général - CCSB-T
° 15H00 : Préfecture - Basse-Terre : Produits de première nécessité.

MARDI 03 MARS 2009 :
° 09H30 - Dothémare : Rencontre sur le prix du pain (une baisse de prix de la baguette a été acté, mais ici en Guadeloupe, nous consommons majoritairement du pain de 500 grammes)
°° Parties : LKP - GMA - Syndicat des boulangers.
° 15H00 : Rencontre concernant l’Education Nationale : Contrats aidés - TOS
°° Parties : Rectorat - Conseil général - Conseil régional - LKP

MERCREDI 04 MARS 2009 :
° 10HOO - Préfecture : Rencontre sur la question des agios et des frais bancaires
°° Parties : Banques - IEDOM - LKP

JEUDI 05 MARS 2009 :
° 10HOO - Préfecture : Abonnement internet - Téléphonie mobile
°° Parties : Opérateurs - LKP

VENDREDI 06 MARS 2009 :
° 10HOO - Préfecture : Rencontre avec EDF (coupures et taxes) & la Poste (mise en place d’un véritable service public de la distribution)

POINT COMPLET :

DIMANCHE 1er MARS 2009 - 19 HEURES
GRAND MEETING DEVANT LE PALAIS DE LA MUTUALITÉ


Paroles de préfet :

a écrit :Quel est votre sentiment concernant cette grève générale du LKP ?

Je crois qu'on a épuisé tous les sujets que le LKP voulait évoquer. Ils ont obtenu très largement satisfaction. Dans mon esprit, le conflit n'a pas lieu de se prolonger. Le retour à la vie normale s'impose dès aujourd'hui. L'essentiel est acquis, les autres demandes sont satisfaites : la baisse des prix des transports, des prix des cent produits de première nécessité, du prix de l'essence (une baisse de 43 centimes depuis le mois de décembre), le gel des loyers, la formation professionnelle, etc. L'essentiel des demandes a été totalement ou partiellement satisfait.

Qu'attendez-vous maintenant ?

Les magasins doivent s'ouvrir, les stations-service doivent fonctionner, les entreprises doivent travailler, les enfants doivent aller à l'école. Il est essentiel que la rentrée scolaire se déroule dans de bonnes conditions. Les enfants ont été privés d'école pendant quatre semaines. Toute Prolongation du conflit serait autodestructrice.

Le conflit a-t-il trop duré et quel est votre message fort ?

C'était un conflit profond avec des préoccupations importantes. Il a fallu prendre le temps de les intégrer, de les traiter et d'y apporter des réponses. C'est ce que nous avons fait très largement. Nous avons également prévu des réunions techniques cette semaine pour aller jusqu'au bout des points qui n'ont pas été traités. J'estime que la Guadeloupe doit se remettre au travail. Je suis convaincu que le LKP saura appeler à la suspension du conflit.


:roll:
jeug
 
Message(s) : 35
Inscription : 18 Jan 2007, 16:13

PrécédentSuivant

Retour vers Dans le monde du travail

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 3 invité(s)