Publié : 24 Nov 2004, 23:30Elle perd son emploi, ses indemnités, son logement, son fils...
C'est la société qu'il faut soigner, pas elle :x
C'est la société qu'il faut soigner, pas elle :x
(logan @ mercredi 24 novembre 2004 à 23:30 a écrit : Elle perd son emploi, ses indemnités, son logement, son fils...
C'est la société qu'il faut soigner, pas elle :x
on te demande plutôt quoi faire dans l'immédiat pas dans 15 ou 30 ans!
cela dit si je perdais tout (pour l'instant j'ai encore mon logement...), je crois que je pourrais avoir des réactions désagréables, et peut-être même devenir complétement aigri.
j'y connais pas grand chose mais je sais que même avec la meilleure volonté du monde c'est pas trop possible d'obliger quelqu'un à se soigner, surtout que bizzarrement, les personnes dépressives finissent par "aimer" leur dépression.
mais bon faut essayer quand même
en fait vous devriez plutôt demander à des éducateurs (ceux qui s'occupent de délinquants ou de drogués ont l'habitude de ce genre de situation)
j'espère que vous arriverez à trouver une solution.
Forcer cette dame à se soigner, certainement pas ;
par contre, prendre le temps de l'écouter et lui faire prendre conscience qu'elle est une "malade" comme une autre et qu'elle ne s'en sortira pas sans aide médicale : là, oui !!!!
à ce moment seulement, elle prendra elle même la décision de consulter !!
et surtout, au diable le chomage, la solitude, et la vie de merde que beaucoup vivent en ce moment !!!!
Oui Aumance à raison, le terme "forcer" est assez choquant dans le cadre d'une consultation psychothérapeutique... il me semble même qu'aucun psychothérapeute digne de ce nom n'accepterait un patient qui soit forcé de venir le consulter.
De plus avant de "psychiatriser" cette femme, il serait préférable d'agir sur les causes sociales de son mal-être. C'est-à-dire, l'aider à retrouver un boulot, un logement et à récupérer son fils. Ca devrait dèjà résoudre une bonne partie des problèmes. Si les symptomes persistent alors oui envisager de la convaincre de consulter mais pas avant !
Et pour revenir sur le problème "éthique" qui est soulevé, je pense que non seulement ce n'est pas le rôle des intervenants sociaux de forcer Sophie à consulter mais que de plus c'est assez symptomatique d'une façon de se dédouaner des vrais problèmes qu'on rencontre en médicalisant une situation dont l'origine est avant socio-économique.
En clair, les intervenantes ne se posent pas les bonnes questions car les réponses qu'elles impliquent sont trop "lourdes" (en terme d'investissement personnelle) à porter.
Psychiatriser les individus socialement exclus c'est aussi une façon de se voiler la face, et de ne pas reconnaitre que c'est la société (en générale mais aussi le groupe des intervenants sociaux) qui dysfonctionne et non l'individu exclu.
=D>
Ma chère Elisabeth, une maîtrise en social pour s'occuper de personnes, ne fais-tu pas partie de ses travailleurs sociaux au "col blanc" ? Qui à force d'analyser, de disséquer, de faire des projets hyper bien construits pour les gens, en oublie les valeurs humanistes ?
Pour la personne que tu présentes (et non que tu étudies), je te renvoie sur Max Weber (non pas parcqu'il a étudié Karl Marx) mais simplement parcequ'il a distingué éthique de conviction et éthique de responsabilité.
Mon éthique de conviction me fait dire que comme Logan ou Totore, c'est cette société qu'il faut changer, et ça résoudra bien des pblmes personnels.
Mon éthique de responsabilité me fait dire que cette dame est peut-être devenue psychotique ou je ne sais quelle autre souffrance mentale, ds ce cas je te recommande de la faire voir par un psychiatre au plus vite.
Un dernier conseil Elisabeth : maintenant que t'es en maîtrise, et que tu seras au top de la technique d'élaboration de projet, construit un projet avec la personne et non pas pour la personne !
(Crockette @ jeudi 25 novembre 2004 à 12:08 a écrit : Ma chère Elisabeth, une maîtrise en social pour s'occuper de personnes, ne fais-tu pas partie de ses travailleurs sociaux au "col blanc" ? Qui à force d'analyser, de disséquer, de faire des projets hyper bien construits pour les gens, en oublie les valeurs humanistes ?
Excuse moi Crokette mais qu'est ce qui te permet de dire qu'elle fait partie "de ces travailleurs sociaux au col blanc", ou qu'elle a oublié ses valeurs humanistes à cause de ses études ? Elle pose juste une question pour avoir différents avis, afin de mieux se faire son opinion et c'est plutôt positif.
Tu ne connais pas cette personne(moi non plus) et par conséquent, je trouve que tu ne devrais pas la juger de la sorte ; ou alors c'est que tu as une très mauvaise opinion des travailleurs sociaux diplômés, ce que je n'ai pas.