
Bien que les moyens de contraception aient été diffusés massivement chez les femmes depuis une trentaine d'années, le mode de vie, l'age ainsi que le milieu social de celles-ci sont autant de handicapes pour éviter une grossesse non-désirée.
De plus, il semblerait que malheureusement l'utilisation de la « pilule du lendemain » ne soit pas encore, si besoin est, un réflexe.
On ne peut donc que constater que notre société demande aux femmes de s'adapter au moyens de contraception que celle-ci leur propose, alors que ce devrait être le contraire...
De plus, il semblerait que malheureusement l'utilisation de la « pilule du lendemain » ne soit pas encore, si besoin est, un réflexe.
On ne peut donc que constater que notre société demande aux femmes de s'adapter au moyens de contraception que celle-ci leur propose, alors que ce devrait être le contraire...
a écrit :mercredi 10 novembre 2004, 17h58
Usage massif de la pilule en France, mais toujours 30% de grossesses non prévues
PARIS (AP) - La France vit dans l'ère de la contraception médicalisée, via la pilule et le stérilet, mais 30% des grossesses restent cependant non prévues, selon les résultats d'une vaste enquête réalisée par l'Inserm, l'INED et l'INSEE et rendue publique mercredi.
Par ailleurs, la forte hausse de l'utilisation du préservatif dans les années 90, liée aux campagnes de prévention du SIDA, n'a pas fait reculer l'usage de la pilule, notamment chez les adolescentes et jeunes femmes, selon l'étude. Utilisée par environ 5 millions de femmes, son accès n'en est pas moins inégal selon l'appartenance géographique et sociale.
Cette enquête est réalisée chaque année depuis 2000, en suivi pendant cinq ans auprès d'un échantillon de 2.900 femmes. Elle est la première de ce type sur le sujet en France, et vient mettre en perspective les données recueillies depuis 30 ans sur ces questions.
Depuis la légalisation de la pilule et autres méthodes médicalisées, la France a connu une véritable "révolution contraceptive", avec la diffusion rapide de ces méthodes et l'abandon quasi-complet de méthodes "naturelles" (retrait, abstinence périodique): pilule et stérilet étaient utilisés par 36,9% des femmes âgées de 20 à 44 ans en 1978, contre 62,7% en 2000.
Comme le notait Nathalie Bajos (Inserm), auteur de l'étude, mercredi sur France-Inter, "la diffusion de la contraception médicale dans la population française a été très importante au cours de ces dernières années et a permis une réduction importante des grossesses non prévues".
En parallèle, on constate chez les jeunes, à âge du premier rapport sexuel constant, une utilisation en très forte hausse du préservatif, due à l'épidémie de SIDA: de 1985 à 1996, on est passé de 10% à 85% d'utilisation du préservatif lors du premier rapport.
Pour les chercheurs, ce recours au préservatif, par opposition aux générations précédentes qui ne pratiquaient pas de contraception, facilite par la suite l'adoption d'autres moyens contraceptifs.
Pour ce qui est des différences sociales face à la contraception, les auteurs de l'étude notent une certaine harmonisation, même si les ouvrières notamment utilisent beaucoup moins le stérilet. C'est dans le choix du type de pilule que se maintiennent les différences sociales: les pilules dites de "troisième génération", minidosées, plus confortables et moins risquées pour la santé, mais non remboursées par la Sécurité sociale (64% d'utilisatrices chez les cadres contre 17% chez les ouvrières, les premières étant 90% à se les faire prescrire par des gynécologues, contre 50% pour les secondes).
Dans ce contexte de forte médicalisation, les grossesses inattendues restent pourtant importantes, "puisque 30% des grossesses aujourd'hui sont non prévues, alors que la contraception médicale, très efficace d'un point de vue théorique, est largement diffusée", ajoute Nathalie Bajos.
Sur ces grossesses, une sur deux donnera lieu à une IVG. Et près de deux sur trois surviennent chez des femmes déclarant une contraception: des données traduisant "les difficultés que les femmes rencontrent dans la gestion quotidienne de leur pratique de contraception", estime le rapport.
Pour Mme Bajos, "les femmes restent confrontées à des échecs de contraception et ces échecs ne surviennent pas au hasard dans leur vie". Ils concernent notamment les femmes ayant une sexualité irrégulière, qui "oublient plus fréquemment leur pilule que les autres", ou celles ayant "des modes de vie qui ne sont pas rythmés de la même manière tous les jours".
C'est donc le cas pour les très jeunes femmes, ayant des relations de courte durée en alternance avec de longues périodes sans partenaire: "leur demander de prendre la pilule tous les soirs alors qu'elles n'ont pas de partenaire sexuel favorise très sensiblement l'oubli de la méthode", explique Nathalie Bajos.
"Moyen absolument formidable" de contraception, la pilule n'est donc pas nécessairement le moyen le plus efficace... Et Mme Bajos de juger donc capitale "l'adéquation de la méthode de la contraception utilisée avec les conditions de vie affectives, sexuelles et sociales des femmes". Tout en déplorant que, en cas de problème, les femmes ne recourent pas à la contraception d'urgence, la fameuse "pilule du lendemain".
AP