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Message Publié : 26 Oct 2004, 10:02
par Valiere
a écrit :263 maires, adjoints et conseillers municipal, ainsi qu'un conseiller
général socialiste, de la Creuse, ont remis ce matin leur démission au
préfèt de la Creuse. Cette décision, d'une ampleur sans précédent, est
consécutive à la fermeture autoritaire et sans la moindre concertation de
cinq trésorerie dans des cantons ruraux déjà particulièrement mal lotis en
services publics .

Depuis 20 ans, c'est près de 450 postes de fonctionnaires d'Etat ou
d'entreprises de service public qui ont disparus en Creuse.

Alors qu'il y a encore quelques jours, dans le Cantal, le Chef de l'Etat
insistait sur les mesures de soutien aux départements ruraux, la réalité des
décisions sur le terrain conduit à la désertification en termes de services
publics, et à terme remet en cause l'existence même de ces territoires.

En Creuse par exemple, suite aux regroupement des subdivisions de
l'Equipement, il n'est pas rare de devoir effectuer 70 kms pour
l'instruction d'un permis de construire. Il n'est pas rare, suite à la
délocalisation du centre de tri postal de Guéret vers Limoges, qu'une lettre
postée dans le département à destination locale mette 4, 5 voire 6 jours
pour parvenir à son destinataire creusois. France Telecom ne peut plus être
jointe...par téléphone.

Et quand les administrations restent, quand les entreprises de services
publiques subsistent, c'est au prix de réductions d'effectifs qui remettent
en cause la qualité du service rendu.

Quant à l'école publique, elle voit se fermer les classes, années après
années, au nom ( c'est un nouveau concept) de la solidarité nationale! En
effet, il parait que nous devons nous considérer comme privilégiés avec nos
classes à faibles effectifs, même si nos enfants doivent parcourir des
distances importantes dues à la dispersion de l'habitat et passer des heures
dans les transports scolaires.

C'est cette dégradation rapide de la présence de l'Etat que les elus
démissionnaires dénoncent. C'est l'absence de toute concertation, c'est le
mépris de l'Etat face aux représentants de la population qui a fait déborder
le vase.

Nous voulons savoir quels sont les véritables objectifs de l'Etat : veut-il
voir disparaitre au nom de la "modernité" ( c'est l'argument utilisé par le
préfet ce matin), toute possibilité de développement économique dans des
territoires ruraux où le tissu économique est déjà naturellement fragile ?
Quelle entreprise viendra s'installer dans un canton où il n'y a plus de
Poste, de Trésorerie, de commerces ?

Le député UMP de la Creuse Auclair, dans un courrier adressé à presque tous
les maires la semaine passée justifie lui aussi ces fermetures et
disparitions des Services Publics de proximité au nom de la modernité.

Ce matin, la motion présentée par les élus démissionnaires a recueilli 245
voix pour, 40 abstentions ( les courageux !) et un voix contre, lui
infligeant ainsi le plus cinglant des désavoeux.

263 démissions, et le préfet refuse de revenir sur la décision de fermeture
des cinq perceptions, refuse le moindre moratoire au nom de la modernité,
c'est à dire au nom du libéralisme.

La France va mal,certes, la France rurale agonisera si on laisse la logique
du profit l'emporter sur celle de la solidarité.

Adressez-nous vos mails de soutien à [url=mailto:michel.moine.aubusson@wanadoo.fr]michel.moine.aubusson@wanadoo.fr[/url]

D'avance merci.


Michel MOINE
Maire d'Aubusson
Conseiller Général