General Motors va supprimer 12.000 emplois

[Barikad]

D'ici deux ans, General Motors va supprimer 12.000 emplois en Europe

La mesure concerne un cinquième des emplois continentaux du numéro 1 mondial de l'automobile • Opel Allemagne sera la principale filiale touchée •

Par Libération.fr

jeudi 14 octobre 2004 (Liberation.fr - 15:37)


L'Américain General Motors, numéro un mondial de l'automobile, a annoncé aujourd'hui qu'il allait supprimer jusqu'à 12.000 emplois dans ses filiales européennes déficitaires. Les coupes se feront essentiellement au sein d'Opel en Allemagne, qui emploie 33.000 personnes dans le pays. Des effets de change défavorables, un coût élevé de la main d'œuvre et une concurrence acharnée sur des marchés faibles sont les raisons avancées par la direction pour justifier cette décision particulièrement noire pour l'emploi en Allemagne. «La combinaison de plusieurs facteurs économiques négatifs au cours des dernières années a réduit à néant les efforts entrepris jusqu'ici pour redevenir rentables. Nous sommes en conséquence obligés de prendre des mesures allant bien au-delà de ce qui a été fait jusqu'ici», a indiqué dans un communiqué le patron de GM Europe, Fritz Henderson.

90% des suppressions d'emplois devaient être réalisées dès 2005. GM Europe qui emploie quelque 60.000 personnes en Europe n'exclut pas non plus la fermeture pure et simple de l'un de ses sites de production sur le vieux continent. De source syndicale, on indique que la mesure pourrait concerner deux usines allemandes d'Opel, Bochum dans la Ruhr et Rüsselsheim près de Francfort, qui emploient respectivement 8.000 et 4.000 salariés. La multinationale qui possède aussi Vauxhall en Grande-Bretagne et Saab en Suède n'a cependant pas encore donné de détails sur la répartition des suppressions de postes prévues entre les différents sites. L'objectif, pour le constructeur américain qui affiche une perte de 45 millions de dollars au deuxième trimestre contre trois millions un an auparavant est de parvenir à une réduction des coûts annuels de 500 millions d'euros d'ici 2006 sur le continent.

Les problèmes de General Motors en Europe ne sont pas nouveaux puisque le groupe y essuie des pertes en continu depuis 1999. Outre ses difficultés à obtenir des succès commerciaux, le groupe de Detroit est régulièrement pointé du doigt pour ne pas avoir su s'adapter aux particularismes du marché automobile européen. Avec pour conséquence une valse quasi permanente des dirigeants et d'innombrables changements d'organisation. GM n'est cependant pas le seul constructeur à pâtir du marasme du marché européen, sur lequel où d'après les prévisions, la faible demande des consommateurs devrait persister dans les années à venir. Toujours en Allemagne, Volkswagen tente avec la plus grande difficulté de faire accepter par ses syndicats une réduction de 30% de ses coûts salariaux d'ici 2011 en échange de certaines garanties d'emploi.

Le ministre allemand de l'Economie Wolfgang Clement qui devait rencontrer aujourd'hui son homologue français Nicolas Sarkozy à propos de la politique industrielle des deux pays a annulé le rendez-vous pour s'entretenir dans l'urgence avec des dirigeants d'Opel à l'usine de Bochum. Le Land de Rhénanie Nord-Westphalie où se trouve l'usine a d'ores et déjà exclu une aide de l'Etat à Opel. «Il n'y a évidemment pas d'argent au budget pour contribuer à financer une évolution dont le groupe est responsable» a déclaré ce matin à la radio allemande Peer Steinbrück, ministre-président du Land.