Page 1 sur 1

Message Publié : 01 Oct 2004, 10:58
par emman
a écrit :vendredi 1 octobre 2004, 6h47 
La bande de Gaza s'embrase, Israël prépare une offensive
Par Nidal al-Moughrabi



GAZA (Reuters) - A l'issue de la journée la plus sanglante depuis plus de deux ans dans la bande de Gaza, le Premier ministre israélien Ariel Sharon a approuvé jeudi soir une offensive militaire d'envergure dans le nord du territoire, visant à neutraliser les activistes palestiniens qui tirent des roquettes sur Israël.

D'après les plans de l'"Opération Jours de repentir", des soldats seront déployés dans plusieurs parties du camp de réfugiés de Djabalia ainsi que dans la ville de Beït Hanoun, deux zones situées dans le nord de la bande de Gaza.

Des responsables israéliens ont affirmé que l'opération pourrait durer plusieurs semaines mais qu'elle serait limitée au nord de l'étroite bande de terre. Il n'a pas été précisé pour l'heure si Ariel Sharon allait faire appel aux réservistes.

Le cabinet de sécurité de Sharon a donné son feu vert à l'opération dans la nuit de jeudi à vendredi. "Nous allons éradiquer ces équipes de tireurs de roquettes", a déclaré un haut responsable israélien. "Nous ne laisserons pas Gaza sous l'ombre des roquettes Kassam."

Dans la journée, 28 Palestiniens et trois Israéliens ont trouvé la mort dans plusieurs incidents distincts.

Cette explosion de violence est intervenue au lendemain de la mort de deux enfants israéliens fauchés par une roquette palestinienne tirée sur la ville frontalière de Sderot.

Ces décès ont entraîné une riposte de Tsahal qui, jeudi, a tiré un obus de char tuant sept Palestiniens près d'une école, tandis que l'armée pénétrait pour la première fois en profondeur dans le camp de réfugiés de Djabalia.

Selon des témoins palestiniens, toutes les victimes de l'obus qui a explosé dans le plus grand camp de la bande de Gaza étaient des adolescents qui n'avaient pas participé aux durs affrontements avec Tsahal.

L'explosion a été si forte, d'après des infirmiers, que des membres de victimes ont été projetés jusque sur des maisons avoisinantes.

Tout en déplorant les pertes civiles, un haut gradé de Tsahal a affirmé que le char avait ouvert le feu sur des hommes en armes qui venaient d'actionner une bombe qui avait blessé plusieurs soldats et de lancer une roquette anti-char sur des forces israéliennes opérant non loin.

Auparavant, deux militaires israéliens avaient été abattus par des Palestiniens de même qu'une femme effectuant son jogging matinal sur une route reliant deux colonies, et Tsahal avait tué 21 personnes, dont des activistes, dans le nord de la bande de Gaza. Près de 150 Palestiniens ont également été blessés selon les services de secours.

"SANG POUR SANG"

L'opération de Tsahal faisait suite à l'ordre donné à l'armée par Ariel Sharon de tout faire pour mettre fin aux attaques à la roquette artisanale qui se poursuivent malgré les raids et bombardements israéliens.

Mercredi, des activistes palestiniens ayant réussi à échapper à la surveillance de Tsahal avaient tiré à la roquette contre Sderot. Une fillette de deux ans et un garçon de quatre ans qui jouaient chez leurs grands-parents à la veille de la fête religieuse de Soukkot (Cabanes) avaient été tués.

Cette explosion de violence menace de compliquer la mise en oeuvre du plan controversé d'Ariel Sharon de retrait unilatéral de Tsahal et des colonies de la bande de Gaza d'ici la fin 2005.

Ses détracteurs n'ont pas manqué d'affirmer que ce plan avait encouragé les radicaux palestiniens soucieux de donner l'impression que les Israéliens étaient chassés de la bande de Gaza.

L'armée israélienne semble, elle, résolue à mettre au pas les groupes radicaux avant de quitter ce territoire.

"La formule est claire: sang pour sang, pilonnage pour pilonnage", a déclaré un milicien armé du Hamas au camp de Djabalia où, d'après des témoins, des bulldozers blindés ont démoli des maisons pour se frayer un passage dans ce camp bondé abritant 100.000 habitants.

C'était la première fois, depuis le début il y a quatre ans de la seconde intifada, que Tsahal se risquait aussi en profondeur dans les venelles du camp.

Les dirigeants palestiniens ont condamné cette opération, qui avait démarré mercredi.

"C'est une initiative dangereuse qui aboutira à l'échec", a déclaré Nabil Abou Rdainah, un collaborateur du président Yasser Arafat. Ce dernier a appelé les chefs d'Etats occidentaux à "intervenir immédiatement pour faire cesser les massacres continus".

Réponse de David Baker, un collaborateur d'Ariel Sharon: "Les actions menées par l'armée israélienne visent à permettre aux Israéliens de vivre une existence normale dans leurs communautés installées dans cette région et à empêcher les barrages quotidiens d'obus de mortier et de roquettes Kassam".