Quand la direction de la LDH se trompe encore de combat et
d'alliés !
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Michel TUBIANA vient de prendre position sur la grève de la SNCM et
sur l'accord obtenu par le syndicat des travailleurs corses avec
l'aval du gouvernement et son soutien actif. Encore une fois la LDH
et son président prennent position en faveur du communautariste.
Michel Tubiana commence : "Je voudrais faire part de ma position
personnelle à propos du débat qui s'est engagé sur l'accord signé
entre le Syndicat des travailleurs Corses et la SNCM. Un rappel
préalable : la SNCM est largement subventionnée par la collectivité
territoriale de Corse (ainsi que par l'Etat). L'accord conclu porte
sur un recrutement plus important de personnes domiciliées en Corse.
Si j'ai bien lu ce que les médias ont écrit, c'est actuellement une
minorité, la grande majorité des salariés résidant sur le continent.
Il n'a jamais été prévu dans cet accord que le recrutement serait
fondé sur le fait que ces personnes soient ou non « corses » (selon
quelle définition d'ailleurs '). Cet accord n'a donc aucun contenu «
ethnique » mais bien géographique."
Non, Michel Tubiana ! L'accord remet en cause un certain nombre de
principes d'équité républicaine qui veut que le recrutement du
personnel s'établisse dans la transparence et sans préférence
communautaire, locale ou régionale. Faut-il rappeler l'article I de
la constitution de 1791: " La souveraineté est une, indivisible,
inaliénable et imprescriptible. Elle appartient à la nation; aucune
section du peuple, ni aucun individu, ne peut s'en attribuer
l'exercice" ou la déclaration universelle des droits de l'homme de
1948: " Artcle 2.1. Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de
toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans
distinction aucune, notamment de race, de couleur, de langue, de
religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine
nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre
situation".
Cet accord remet en cause un certain nombre d'acquis en ce qui
concerne l'embauche, attachés par les confédérations et les
travailleurs, les remettre en cause en introduisant une préférence
géographique, communautaire de fait, c'est s'attaquer à un principe
et permettre de faire sauter les verrous de protection et faciliter
le clientélisme et de justifier de fait les pressions exercées par
des forces réactionnaires comme les nationalistes corses.
Tubiana continue : "Est-ce que l'on se souvient du slogan « vivre et
travailler au pays » ` Je crois que nous avons été nombreux à le
soutenir au Larzac ou ailleurs. Je ne vois pas trop de différence
entre ce slogan d'antan et l'accord d'aujourd'hui. Que la
collectivité territoriale de Corse cherche à créer des emplois chez
elle n'a rien d'extraordinaire et encore moins de raciste ! Il y a
une contradiction majeure à vouloir un développement économique de
la Corse et à s'offusquer lorsque l'on cherche à y créer ou à y
maintenir des emplois, surtout lorsque ces emplois dépendent, pour
beaucoup, des fonds de la collectivité territoriale concernée. Que
je sache, la région « Corse », n'est pas la seule à subventionner
l'activité économique et à souhaiter que les emplois créés n'aillent
pas être créés dans la région voisine'."
Encore une fois non, Michel Tubiana ! Ce slogan se rapportait à une
situation précise d'opposition à l'extension d'un camp militaire et
de refus d'une spoliation de paysans...
Etendu et pris tel que : il est profondément réactionnaire. En son
nom, il peut s'agir de supprimer toutes les garanties statutaires des
fonctionnaires qui permettent que des règles strictes de nomination
soient respectées. Pour prendre un exemple : un enseignant ne pourra
travailler dans telle ville ou telle région que si son barème le
permet. Les syndicats, toutes origines confondues ont combattu tout
favoritisme, toute tentative de potentats locaux favorisant le
recrutement de telle personne au dépend de telle autre. Toute
préférence régionale ou locale c'est une remise en cause de principes
d'ailleurs rappelés dans le préambule de la constitution: " La France
est une république indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle
assure l'égalité de tous les citoyens sans considération d'origine de
race, ou de religion"
Il conclut : "J'entends bien que ceci s'inscrit dans un contexte où
l'on voit aussi (re) fleurir les slogans du genre « les français
dehors », sans même évoquer les violences racistes et les menaces
contre la LDH ou d'autres.
Autant, il y a quelque chose d'insupportable à voir des individus
ainsi mis en cause à raison de leur origine (vraie ou supposée'),
autant cela n'a rien à voir avec mettre en place des politiques de
développement économique de la Corse et, donc de créations d'emploi
sur l'Ile et non sur le continent."
Amitiés à tous. Michel TUBIANA
Que de confusions, Michel Tubiana ! Il ne s'agit pas là de nier la
nécessité de mettre en place une politique de développement, il
s'agit de ne pas céder devant des revendications de prétendus
nationalistes corses qui veulent briser le cadre trop contraignant
pour eux de la République et obtenir des avantages particuliers.
Céder sur la question des emplois réservés à des "insulaires" c'est
accepter le principe du communautariste, c'est à dire de lois
spécifiques . Michel TUBIANA oublie que cette revendication d'emplois
réservés est la pointe immergée de l'iceberg du nationalisme corse
qui considère qu'un corse est celui qui a des racines dans le sol...
C'est une conception "ethnique" et raciste qui d'ailleurs a conduit
les "nationalistes" à s'en prendre à la LDH, elle-même.
Valière