Lisez et rigolez (ou pleurez selon votre humeur du jour).
PS: Assouline n'est pas seulement un ex LCR, il est passé par de nombreuse organisation d'extreme gauche, et a notemment dirigé la LOR (Ligue Ouvriere Revolutionnaire)
("LMiberation" a écrit :Avec David Assouline, la révolution arrive
A 45 ans, l'ex-trotskiste de la LCR devenu socialiste fera son entrée à la Haute Assemblée.
Par Didier HASSOUX
jeudi 23 septembre 2004 (Liberation - 06:00)
une taupe au Sénat. Dimanche soir, David Assouline va rejoindre le palais du Luxembourg avec l'ambition affichée d'y préparer une révolution. A 45 ans, l'ex-trotskiste de la Ligue communiste révolutionnaire, devenu socialiste en 1994 et actuelle cheville ouvrière du Nouveau Parti socialiste (NPS), ne se refait pas : «J'y vais pour me battre.» «David est l'avant-garde des partisans de la VIe République», assure Arnaud Montebourg, cofondateur du NPS.
«Révolutionnaire». Deux autres sénateurs du NPS, Gérard Roujas (Haute-Garonne) et Claude Saunier (Côtes-d'Armor), constituent cette «avant-garde» éclairée chargée d'introduire le ver dans le fruit. «Nous sommes les seuls à poser la question de la rupture institutionnelle», plaide Assouline. L'élu du XXe arrondissement de Paris précise que lui et ses camarades ne sont «pas opposés au bicamérisme». «Il ne faut pas supprimer le Sénat ; il faut le réformer en profondeur en changeant sa nature et son mode de désignation. Il doit, à la fois, être l'émanation des territoires et des forces vives. Et chacun devrait être élu à la proportionnelle intégrale. Ce serait vraiment révolutionnaire.» Et d'ajouter, l'oeil qui frise : «Ce que je vous dis là, c'est à peu près la réforme que voulait mener de Gaulle en 1969.» Et qui l'a fait chuter... Après avoir été copernicienne puis permanente, la révolution, pour Assouline, est désormais gaullienne...
C'est d'ailleurs grâce aux héritiers de De Gaulle Chirac, Pasqua et consorts que ce Berbère d'Algérie, naturalisé français en 1973, s'est rendu pour la première et unique fois au Sénat. C'était en 1987. Il répondait à la convocation de la commission d'enquête sénatoriale sur les événements de l'hiver 1986. En compagnie d'Isabelle Thomas et de Philippe Darriulat (tous deux devenus militants PS), il menait alors la fronde estudiantine contre la réforme Devaquet. Les policiers voltigeurs de la République laissaient pour mort un manifestant, Malek Oussekine. «Venir au Sénat était impressionnant, se souvient Assouline. Le moment était solennel. Et les sénateurs moins violents que les députés.»
«Choses concrètes». L'actuel maire adjoint de Paris chargé de la vie étudiante, qui démissionnera une fois élu sénateur, a d'ailleurs failli siéger au Palais-Bourbon. C'était en 1988. Après la réélection de François Mitterrand, les socialistes ont proposé aux amis de l'ex-communiste Pierre Juquin d'«être la couverture de gauche à l'ouverture à droite». Pierre Mauroy, premier secrétaire du PS, lui a proposé de devenir député de la 10e circonscription de l'Essonne. Assouline a refusé. C'est un autre ex-«ligard» qui a été élu à sa place : Julien Dray. Assouline ne le regrette pas : «Ça m'a permis de faire des choses concrètes, de m'impliquer dans des mouvements sociaux.» Et de préparer la révolution sénatoriale...