La dérive ethniciste

[Valiere]

Accord SNCM: "dérive ethniciste" (PCF et MRC), "discrimination positive" (Verts)

PARIS, 22 sept 2004 (AFP) - Le Parti communiste français et le Mouvement républicain et citoyen ont dénoncé comme "une dérive ethniciste" l'acceptation par le gouvernement de l'accord entre la SNCM et le Syndicat des travailleurs corses (STC),tandis que les Verts y ont vu de la "discrimination positive".

Dans un communiqué publié mercredi, le PCF, qui parle de "dérive ethniciste", "manifeste son opposition totale à cette nouvelle tentative du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin d'accepter la corsification des emplois demandés par les nationalistes corses".

"Cette dérive de la politique corse de la droite est constante depuis l'engagement du débat sur la décentralisation (...). Cette orientation de Jean-Pierre Raffarin est contraire à l'égalité des citoyen-nes sur l'ensemble du territoire", souligne le PCF.

Le porte-parole du MRC Georges Sarre écrit dans un communiqué qu'en approuvant l'accord de la SNCM le Premier ministre "soit ne sait pas lire, soit accepte sciemment une orientation digne de Jean-Marie Le Pen".

"Matignon croit pouvoir finasser sur les mots en refusant de lire, derrière le verbiage de l'accord, l'objectif discriminatoire de +corsisation+ des emplois", souligne M. Sarre, qui appelle le président de la République, garant des principes républicains, à désavouer "cette dérive ethniciste".

Les Verts en revanche ont souligné lors de leur point de presse hebdomadaire que l'accord ne parlait que de "droit des résidents" et ne signifiait pas "reconnaissance de la corsitude". "Ce n'est donc pas un accord ethniciste mais un acte de discrimination positive", a indiqué la porte-parole Anne Souyris.

Les Verts ont assuré néanmoins qu'ils seraient "vigilants" sur les intentions de "certains des acteurs de l'accord".

[alex]

SNCM: l’écueil de la «corsisation»
Jeudi 23 septembre 2004

Pas vraiment d’accord avec l’accord. Les salariés de la SNCM n’ont toujours pas digéré l’accord conclu dimanche entre la direction et le Syndicat des travailleurs corses (STC) à l’issue de plusieurs jours de grève. La compagnie maritime publique s’est engagée à « rééquilibrer les nouveaux recrutements de navigants résidant en Corse et dans les autres régions ». Hier, Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, a affirmé que son groupe « n’acceptera en aucun cas qu’on introduise un critère ethnique dans le Code du travail ». Seule la CGT Corse défend l’accord, évoquant un « contexte » particulier à l’île. Hier, le siège marseillais de la SNCM a été investi par des centaines de salariés. Le PDG, Bruno Vergobbi, sifflé par les manifestants, a fixé un rendez-vous aujourd’hui avec les mécontents, pour s’expliquer. Afin de pouvoir assister à cette rencontre, les marins CGT de la SNCM ont donc voté la grève, hier en fin de journée.

Politiquement, la crise de la SNCM a également provoqué des divergences inédites. Le Parti communiste a dénoncé une « corsification des emplois », les Verts y ont vu une « discrimination positive » et le PS a demandé « la publication complète de l’accord » dans un « souci de transparence ». Jean-François Copé, porte-parole du gouvernement, a justifié le texte comme « une volonté de rééquilibrage sur des critères de résidence » et non comme une « discrimination sur l’origine ». Le discours ne convainc pas vraiment, y compris dans son propre camp. Hier, Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille et vice-président délégué de l’UMP, a regretté « des particularismes non conformes à l’esprit de la République ».

[articulet]
blocages :
Confusion hier matin autour des navires de la SNCM. Selon la direction, deux bateaux ont été bloqués à quai par des manifestants, hier matin à Marseille, alors que la CGT affirmait n’en bloquer qu’un seul.

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[pelon]

L'article du dernier LO (pas encore en ligne) sur l'accord SNCM est très intéressant. J'y ai appris que les travailleurs corses ne sont pas favorables à cet accord qui représente d'autres intérêts que les leurs.