voila l'article de libé
a écrit :Sao Paulo de notre correspondante
u pouvoir depuis le 1er janvier, Luiz Inacio Lula da Silva, le nouveau président du Brésil, se heurte déjà à la fronde. Et celle-ci ne vient pas de l'opposition, qui a promis de coopérer avec lui en votant ses réformes, mais de ses propres «camarades» : la gauche du Parti des travailleurs (PT), dont il est le chef historique.
Surnommés les «chiites» (par allusion à la révolution iranienne), les radicaux, qui représentent le tiers du directoire national du PT, avaient été réduits au silence pendant la campagne électorale, parce qu'opposés au recentrage de Lula et à ses alliances à droite. Représentés par un seul ministre sur vingt-neuf le trotskiste Miguel Rossetto (Réforme agraire) , ils ne cachent plus leurs divergences avec les modérés du pouvoir. Surnommés les «PT light», ces derniers représentent le courant majoritaire du parti, proche de la social-démocratie.
Grand écart. En cause, la po litique économique, jugée «conservatrice». «Les modérés n'en pensent pas moins mais ils se taisent en attendant de voir si elle va changer, nuance Milton Temer, un radical. Lula va devoir choisir entre le marché, qu'il veut rassurer, et la priorité au social. Le grand écart est intenable.» Le parti craint désormais que les radicaux ne votent pas les réformes de Lula, comme la réduction des retraites des fonctionnaires ou l'autonomie de la banque centrale, auxquelles ils s'opposent.
La tension a culminé vendredi, lors d'une réunion houleuse à laquelle les députés radicaux (28 des 92 parlementaires du PT) ont convoqué le ministre des Finances, Antonio Palocci. Ex-trotskiste devenu l'un des piliers du «PT light», Palocci, qui a décidé de durcir l'austérité budgétaire imposée par le Fonds monétaire international (FMI), a été accusé d'«approfondir les politiques néolibérales de l'ex-gouvernement, avec lesquelles le PT s'était engagé à rompre, pour séduire les marchés». Certains ont été plus loin, réclamant le non-paiement de la dette.
Or, le «Lula light» s'est engagé pendant sa campagne à s'acquitter de la dette et à ne pas rompre avec le FMI. Et s'il l'a emporté, après trois tentatives infructueuses, c'est justement parce qu'il a modéré son discours, a rappelé Palocci. Son recentrage lui ayant permis de ratisser plus large que l'électorat de gauche. «Les radicaux de gauche comme de droite ne voulaient pas croire qu'il ne s'agissait pas d'un discours électoraliste, a dit Palocci. Ils s'en rendent compte maintenant.» «Lula peut se permettre de se recentrer, il n'a pas de concurrence à gauche, note le politologue Braz de Araujo. Au Brésil, les extrêmes sont rejetés. Les risques de scission du PT sont donc faibles mais le parti va devoir négocier avec sa gauche chaque réforme à voter au Congrès.»
Inquiétudes. Fondé en 1979, le parti est familier des querelles internes. Grâce à son charisme, Lula a toujours réussi à en fédérer les divers courants, de l'extrême gauche à la social-démocratie. Cette mission incombe désormais au nouveau président du parti, José Genoino, un ex-guérillero maoïste devenu modéré. Ce dernier craint que la fronde des «chiites» inquiète les marchés, alors que le pays sort à peine de la crise financière due aux peurs de voir la gauche arriver au pouvoir. Il semble décidé à exclure les radicaux du parti. «Les conflits internes du PT prennent un autre tour maintenant qu'il est au pouvoir, note Araujo. Le parti doit montrer qu'il est capable de mater les radicaux pour consolider la confiance déposée en Lula. Celui-ci est désormais responsable devant tous les Brésiliens, et plus seulement ses électeurs.».
je sais qu'un des débats qui traversait DS outre le "y aller/ne pas y aller" était aussi "attendre les mobilisation/attaquer bille en tete" Visiblement lula aussi a décidé de ne pas attendre...