bagdad express

[emma-louise]

Empêcher la guerre !

La baudruche se dégonfle... Mais, avec les derniers discours de Bush, les menaces de guerre contre l'Irak n'ont jamais paru aussi proches. Seule la mobilisation des peuples peut encore s'opposer à l'irréparable.

Ce 27 janvier, présentant le rapport des inspecteurs chargés par l'ONU de contrôler l'état des armements irakiens, Hans Blix a bien dû admettre la réalité : il ne peut apporter aucune preuve des allégations de la Maison Blanche. Ce qui n'empêche pas l'émissaire onusien de suggérer un mensonge de Saddam Hussein, lequel "semble ne pas avoir complètement accepté le désarmement qui lui a été réclamé et qu'il doit mener pour gagner la confiance du monde".
Voilà bien la supercherie de la résolution 1441 en vertu de laquelle agit M. Blix. Ce dernier reconnaît que Bagdad a, dans l'ensemble, bien "coopéré", mais comme l'enquête ne confirme en rien les intentions belliqueuses de Washington, il s'estime en devoir de hausser le ton... contre le pouvoir irakien. Il n'est pas un observateur impartial, mais a pour mandat de devenir un procureur crédible. Résultat : même si les inspecteurs de l'ONU sont censés poursuivre leur travail, au moins jusqu'à la fin du mois de février, les ambiguïtés de leur compte-rendu de mandat laissent les mains totalement libres aux fauteurs de guerre. Comme pour en administrer une nouvelle démonstration, les prétentions impériales des Etats-Unis auront eu le loisir de s'afficher avec le discours annuel du Président étatsunien sur "l'état de l'Union". Un discours au cours duquel Bush aura annoncé que son secrétaire d'Etat, Colin Powell, fournira le 5 février les "preuves" justifiant, aux yeux de Washington, le déclenchement des opérations militaires dans le Golfe.
Inutile de tourner autour du pot : le scénario est bel et bien celui d'une intervention qui débuterait aux alentours du début du mois de mars. D'ici là, le Pentagone aura achevé la mise en place de son dispositif militaire. L'ensemble des Etats membres du Conseil de sécurité auront été mis en demeure de se rallier ou... d'oser défier la première puissance de la planète. A cet égard, si Jacques Chirac paraît conscient des catastrophes en chaîne qu'engendrerait cette guerre et cherche encore à gagner du temps, son refus d'annoncer qu‘il usera du droit de veto français à l'ONU accrédite ce qui se murmure à Washington : in fine, il s'enrôlerait dans l'expédition impérialiste, par souci de "tenir son rôle" sur la scène internationale.
Seul le mouvement des opinions peut encore arrêter la machine folle qui nous conduit à la barbarie. Le 15 février sera une étape décisive de cette indispensable intervention populaire, avec des manifestations monstres programmées dans toutes les capitales européennes. A Londres, les associations antiguerre attendent 750 000 personnes. A Paris, place Denfert-Rochereau, c'est par dizaines de milliers que, venus de tout le pays, en autocars ou par trains entiers, les partisans de la paix, de la justice et du droit doivent se retrouver.
Contre la guerre, c'est maintenant ou jamais !

Christian Picquet.

Rouge 2002 30/01/2003