Les drames quotidien du Capitalisme

Message par Barikad » 24 Août 2004, 20:49

Humanité du 24 aout.
a écrit :Incendie.
Vive émotion après le drame de Saint-Denis


Privés d’électricité pour cause de factures impayées, la famille s’éclairait à la bougie. L’incendie a fait deux morts.

Le drame a eu lieu le 17 août. Il était 0 h 45 lorsque le feu s’est déclaré dans un appartement de 120 m2, situé au troisième étage d’un immeuble du logement social dionysien, dressé place des Pianos dans le quartier Pleyel de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Cet appartement était loué par une famille originaire du Congo, composée d’une mère de quatre enfants et de son compagnon âgé de cinquante ans. Cet homme et l’un des enfants (une fillette de six ans) ont péri dans l’incendie, intoxiqués par la fumée, malgré l’arrivée rapide des sapeurs-pompiers. Ceux-ci avaient été alertés par les voisins qui se sont aussitôt mobilisés pour manifester leur solidarité à cette famille particulièrement démunie, car l’homme était privé d’emploi.

La colère des élus

Les raisons du drame sont malheureusement on ne peut plus classiques. Croulant sous une dette d’électricité de 1 700 euros, cette famille a été victime d’une coupure de courant le 12 août. Depuis, les six personnes (deux adultes et quatre enfants) s’éclairaient à la bougie. Cet éclairage de fortune a mis le feu à un matelas et on connaît la suite. La direction d’EDF a " déploré un terrible accident " précisant que " la famille de Saint-Denis était identifiée comme une famille démunie qui a bénéficié de procédures de maintien d’énergie pendant plus d’un an ". La direction d’EDF reconnaît que la veille de la coupure d’électricité, la mère de famille (qui demande à conserver l’anonymat) s’était rendue à la mairie. Elle avait été reçue par une assistante sociale pour établir un dossier adressé à la direction d’EDF et tenter d’obtenir un recours. Mais il semble, selon le témoignage des services de la mairie, que la direction d’EDF aurait répondu que les " papiers " rassemblés étaient insuffisants pour obtenir un délai avant coupure...

Ce drame a, en tout cas, déclenché la colère du député-maire communiste de Saint-Denis, Patrick Braouezec, qui a déclaré qu’" allumée contre la peur du noir des plus jeunes enfants, la bougie a mis le feu à l’un des lits pendant qu’ils dormaient ". L’élu de Saint-Denis indique qu’" un hébergement provisoire a été trouvé dans l’attente d’un relogement. La famille est accompagnée par le service social. " " Je voudrais, par ailleurs, saluer le mouvement de solidarité spontané des Dionysiens qui s’exprime depuis la nuit du drame ", a ajouté le maire, qui rappelle que " d’autres cas similaires se sont déjà produits à Saint-Denis. (...) Privées de courant, ces familles sont contraintes de recourir à des méthodes dangereuses pour subvenir aux besoins de la vie quotidienne, pour s’éclairer, se chauffer ou préparer les repas. Sans nier la dette due au fournisseur d’énergie, il n’est pas acceptable que le règlement du contentieux passe par la mise en danger de ces familles démunies. "

Repas de soutien vendredi

Patrick Braouezec s’en prend " à la politique ultralibérale " du gouvernement Raffarin qui " substitue les missions de service public à une logique de rentabilité financière incompatible avec la garantie des droits fondamentaux. Seule une véritable politique de solidarité permettra à chacun l’accès aux droits élémentaires et à une vie digne ", explique-t-il, rappelant que " le 27 mai 2004, le conseil municipal de Saint-Denis adoptait un vou contre le changement de statut de EDF-GDF. La municipalité demandait au gouvernement d’abandonner son projet de privatisation de l’entreprise pour que celle-ci reste un service public nationalisé, garant de l’unicité de traitement et de la qualité du service rendu ". De son côté, le Réseau d’alerte et d’Intervention contre les coupures d’énergie (1), qui s’est constitué à Saint-Denis au moment où, durant la grève des agents d’EDF et GDF contre la privatisation de leur entreprise, les gaziers et les électriciens menaient des actions baptisées Robin des Bois pour rétablir le courant chez les familles les plus démunies, fait part de son " effroi " à l’annonce des deux morts de Saint-Denis. Avec le PCF, ce réseau prépare pour vendredi prochain midi, en liaison avec les familles du quartier et l’antenne jeunesse, un repas de solidarité en faveur de la famille victime de ce drame de la misère.

Pierre Agudo

(1) Ce réseau regroupe l’APEIS Saint-Denis, l’Union locale CGT Saint-Denis, SUD, CNT, CNL Saint-Denis EVT (Ensemble vivre et travailler), Femmes solidaires, LCR Saint-Denis, LO Saint-Denis, PCF Saint-Denis, CGT EDF-GDF Secours populaire.


Bon, au passage, Braouzec est un peu gonflé lorque l'on sait la politique qu'il a sur la question du logement sur sa ville.
Barikad
 
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Message par Valiere » 26 Août 2004, 16:47

D'où l'importance de réseaux de militants présents dans la ville et le quartier, réseaux comme le Secours Populaire qui apporte l'aide nécessaire et qui alerte le CCAS...Parfois cela va vite : j'ai appris pas le Secours Populaire qu'un couple dormait dans une voiture... Le premier adjoint a été alerté par mes soins et cinq minutes après j'emmenais le couple à l'hôtel au frais de la ville...
Si le secours populaire n'était pas présent, nous n'aurions rien su.
Valiere
 
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