Le combat contre la constitution européenne

Message par Valiere » 17 Août 2004, 15:52

Europe : le doute n'est plus permis
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La composition de la nouvelle commission européenne dite Barroso, du
nom de son nouveau président espagnol, provoque un électrochoc dans
la classe politique française.

Les conséquences du traité de Nice, que socialistes, Verts et RPR
jugeaient alors globalement satisfaisant, éclatent au grand jour. Au
nom du principe absurde : un homme par Etat membre, les commissaires
issus des grands Etats, qui représentent 75 % de la population
européenne, n'obtiennent que moins qu'un quart des sièges, et sont
même moins nombreux que ceux issus des anciens pays socialistes
d'Europe de l'Est.
Ce qui devait être l'axe de l'Europe, le couple franco-allemand,
passe sous la table. Ces deux pays, qui représentent une culture de
dialogue social, et où le salariat a imposé, par ses luttes et sa
force syndicale, des compromis au patronat, sont un contre-exemple,
malgré la politique des Schroeder-Raffarin, à un modèle ultra-libéral
qui ne cherche même plus à avancer masqué.
Les postes stratégiques vont aux ultra-libéraux. Les alliés des
Américains marquent des points, cela tombe bien, car c'était
l'objectif. Après avoir encouragé sans vergogne l'entrée de la
Turquie dans l'Union européenne (de quoi se mêle-t-il ?), Bush ne
peut que se réjouir de voir tous ceux qui ont soutenu sa criminelle
guerre contre l'Irak, avec des prétextes aujourd'hui révélés
fallacieux, prendre les rênes de Bruxelles.
Certes, Aznar et son Europe chrétienne ne sont plus là, mais Blair
et Berlusconi, épaulés par les nouveaux pays issus du Bloc
socialiste, sous perfusion américaine, pèsent aujourd'hui plus lourd
que l'axe franco-allemand. Et tout cela à cause de la droite, bien
sûr, mais aussi des socialistes européens et de la direction du PS,
qui ont endormi l'opinion en s'alliant, depuis des années, avec la
droite, à Bruxelles, et en accompagnant les projets néolibéraux de
déréglementation sociale.
Le référendum promis par Chirac, en 2005, sous la pression de
l'ensemble des partis, et de Sarkozy au sein de l'UMP, va permettre
de faire tomber les masques, à gauche.
Au sein du PS, avec des arguments parfois discutables, le non gagne
du terrain, au-delà des classiques opposants de l'aile gauche. Mais
ceux qui disent : "On ne va pas dire oui à Chirac pour la deuxième
fois, après mai 2002", s'y prennent mal. Ce n'est pas parce que c'est
Chirac qui pose la question qu'il faut dire "non", il faut imposer la
victoire du "non" pour enrayer la mécanique libérale de destruction
de toutes les conquêtes sociales, en France comme dans toute
l'Europe !
Et il est révélateur de voir qui mène le bal à gauche. Au sein du
PS, Guigou ! Celle qui a sillonné la France en 1992 avec Giscard pour
nous faire voter Maastricht. Kouchner, celui qui a approuvé la guerre
de Bush ! Rocard, celui qui a dit en plein conflit des retraites que
Fillon avait raison, et qui a été obligé d'aller se faire élire dans
le Sud-Est ! Et Boekel, le seul au sein du PS qui ose se dire
blairiste !
Qui les soutient ? Les Verts libéraux libertaires, que les
mots "Europe" ou "Régions" suffisent à faire entrer en transe,
convaincus que tous les droits à la différence leur permettront d'en
finir avec le centralisme jacobin, qu'ils exècrent…
Les Républicains de gauche feront tout pour que le "non" soit
largement majoritaire. Il faut d'abord infliger un camouflet à une
classe politique qui, de l'UMP à l'UDF en passant par le PS et les
Verts (soit 80 % de l'électorat), le soutiendra.
Il est indispensable que, dès maintenant, des hommes et des femmes de
gauche incarnent ce combat. Qu'ils aient certes une vision
européenne, mais construite autour d'objectifs sociaux, républicains,
laïques, égalitaires. Que, contrairement à 1997, et à la signature du
pacte d'Amsterdam par Jospin, ces leaders symbolisent le fait que
rien n'est joué, que notre pays, riche de ses traditions et de son
mouvement social, peut encore incarner une résistance à l'Europe
anglo-saxonne que les libéraux cherchent à nous imposer, comme Chirac
a su incarner mondialement la résistance à la guerre de Bush, en
s'appuyant sur l'Allemagne et la Russie.
Chacun sent bien confusément qu'il faut qu'il se passe quelque chose
de fort, que nous sommes dans une impasse, en France comme en Europe,
et qu'un déclic est nécessaire.
La victoire du non est LA condition pour provoquer un cataclysme
politique qui change la donne pour la présidentielle de 2007. Si le
oui l'emporte, on aura le ronron habituel, à gauche, avec le choix au
premier tour entre le socialiste de droite de service, le Vert, le
PCF, le LCR (à moins que le communautariste Bové ne fasse les trois à
la fois), et Arlette. Et plus rien ne s'opposera à la catastrophe
libérale.
La recomposition indispensable de toute la gauche, nécessaire après
le désastre du 21 avril, différée par les victoires en trompe-l'oeil
des régionales et des européennes (les électeurs ont utilisé le vote
PS pour châtier Raffarin), passe donc bien par le triomphe du non en
2005 !
Avanti populo…

Réagissez sur [url=mailto:evariste@gaucherepublicaine.org]evariste@gaucherepublicaine.org[/url]
Valiere
 
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