L'emploi américain affole les marchés boursiers

Message par mael.monnier » 07 Août 2004, 16:34

(Lefigaro.fr @ samedi 7 août 2004 a écrit :A peine 32 000 créations d'emplois aux Etats-Unis en juillet
L'emploi américain affole les marchés boursiers

François Doux
[07 août 2004]

C'est une douche froide. L'économie américaine n'a créé que 32 000 emplois non-agricoles en juillet et les chiffres de juin ont été révisés à la baisse, à 78 000 contre 112 000. Les économistes de marché en attendaient huit fois plus, aux alentours de 240 000.

«C'est étonnamment faible et cela fait maintenant deux mois consécutifs, les chiffres de mai et de juin ont même été révisés à la baisse. Le seul point positif pour George Bush, c'est que le taux de chômage a diminué d'un dixième de point», note Robert Macintosh, économiste chez Eaton Vance Management. Le taux de chômage, calculé selon une méthode distincte, a en effet reculé à 5,5 % contre 5,6 %.
Reste que ces chiffres présagent un nouveau ralentissement de la croissance américaine au troisième trimestre. Les créations d'emplois, tout en totalisant 1,5 million depuis août 2003, n'ont cessé de diminuer depuis quatre mois. Elles sont tombées à leur plus bas niveau depuis décembre.
Rien de tel pour semer le doute chez des investisseurs déjà inquiets de l'envolée des prix du pétrole. L'indice Dow Jones chutait hier de 0,92 %, le Nasdaq de 1,36 % à la mi-séance. L'horizon est resté noir en Europe, alors que le baril de brent se maintenait à des niveaux record à Londres, au-dessus des 40 dollars. A Paris le CAC 40 a reculé de 2,60 % à 3 528,64 points, repassant au-dessous de son niveau du 31 décembre. A Londres le Footsie a perdu 1,71 %, à Amsterdam l'AEX 3,11 % tandis qu'à Francfort le Dax a cédé 2,65 %.

«Cela soulève de sérieuses questions sur la vigueur de l'économie américaine maintenant que le stimulus des baisses d'impôts se dissipe, explique Barry Bosworth, ancien cadre de l'administration Carter aujourd'hui économiste de la Brookings Institution, l'argument des démocrates disant que l'on n'est pas encore sorti du bois s'en trouve renforcé.»

La balle est maintenant dans le camp de la Réserve fédérale. Bon nombre d'économistes n'attendent plus un relèvement des taux de 1,25 % à 1,5 % à l'issue de la réunion de mardi prochain. Les responsables de la politique monétaire américaine pourront difficilement parler d'«amélioration» sur le marché de l'emploi comme le 30 juin dernier, lorsqu'ils avaient pour la première fois depuis quatre ans remonté leur taux directeur. La question se pose désormais en d'autres termes: la hausse des taux peut-elle se poursuivre à un rythme «mesuré», selon l'expression de la Fed, ou devra-t-elle être différée dans l'attente de meilleurs chiffres de l'emploi.

Les investisseurs trouvaient refuge hier sur les marchés obligataires. A New York, le rendement de l'obligation du Trésor à 10 ans, qui évolue en sens inverse des prix de l'argent, tombait à 4,22 % contre 4,4 % mercredi soir. A Paris l'OAT avril 2004 pointait à 4,08 % contre 4,16 % jeudi soir.

Conséquence logique de cette détente sur les taux d'intérêt, les opérateurs des marchés des changes sont de nouveau baissiers sur le dollar américain. L'euro a brusquement bondi de 1,77 % à 1,2276 dollar, alors que la devise européenne s'échangeait à 1,2050 dollar avant la publication des chiffres du département américain du Travail.
mael.monnier
 
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