
a écrit :Comment défendre les saisonniers ?
Chaque été, des centaines de travailleurs saisonniers sont victimes d’employeurs peu scrupuleux. Les dérapages enregistrés chaque année par les organisations à la pointe de la défense de ces salariés, la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), la CFDT et la CGT se multiplient. " Travailler l’été ne veut pas forcément dire se faire arnaquer ", explique Thierry Garrido de la CFDT services dans les Hautes-Pyrénées. Mais les faits sont têtus : " À Lourdes, dès le début du mois, nous avons eu à traiter deux cas exemplaires de licenciements abusifs ", poursuit-il. " Le premier, un étudiant en contrat pour une durée de six mois a été remercié après une période d’essai d’un mois, au lieu des quinze jours légaux. La seconde, qui se voyait renouveler son contrat tous les étés depuis dix-huit ans, n’a pas été reprise cette année. D’après la loi, elle aurait dû bénéficier d’un CDI, car au bout de trois CDD, l’employeur est obligé de lui en proposer un. "
Pression constante, absence de contrat, de limitation de la durée quotidienne du travail, de pauses, harcèlement moral ou physique, rémunération au lance-pierre, sont ainsi les difficultés auxquelles sont confrontés les saisonniers inexpérimentés. Des exemples ? Arnaud, dix-neuf ans, employé l’été dernier comme garçon de café à la Grande-Motte. En cinq jours, après avoir effectué 65 heures de travail, le tout pour 100 euros payés au noir et sans contrat de travail, il démissionne, déprimé et démotivé. Tout aussi aberrant, le cas d’Élise, vingt-trois ans, embauchée en septembre dernier pour faire les vendanges dans un château du Médoc, et condamnée à engloutir un tiers de son salaire pour payer le camping, la nourriture et le transport. Il y a deux semaines, l’histoire se répète : alors qu’Élise ramassait des cerises dans une nouvelle exploitation, elle est à nouveau victime de pratiques illégales : " Nous étions payés au rendement, le panier de 5 kg à 3 euros. En une journée, il était possible de remplir six paniers. Au final, moins de vingt euros par jour, pour 8 heures de boulot, le tout sans contrat de travail. "
Dans ce contexte, la CGT propose l’adoption d’un projet de loi concernant les contrats saisonniers. Ce texte devrait, d’après le syndicat, définir clairement la durée de la " saisonnalité " (entre 4 mois minimum et 8 mois maximum), garantir " l’application des garanties collectives dont ils relèvent (formation, qualification, rémunération, ancienneté accumulée par les saisons) " et l’accès à une réelle protection sociale, ainsi que le paiement intégral des heures supplémentaires effectuées. " Le contrat de travail doit inclure la garantie d’ouverture de droits comme le chômage total ou partiel et comporter une clause automatique de reconduction pour les saisons suivantes ", propose encore la CGT.
Enfin, dans les cités les plus touristiques, la question du logement est cruciale. Trouver un appartement en été est souvent un véritable chemin de croix, notamment dans les stations balnéaires de la Côte d’Azur et de la Côte Atlantique. L’amélioration des conditions d’hébergement des saisonniers passe donc forcément, sur le long terme, par le développement d’un parc immobilier spécifique suffisamment important et bénéficiant de loyers modestes et, sur le court terme, par l’augmentation du nombre d’inspections (et d’inspecteurs) sur les lieux de travail. Sur ce point, toutes les organisations syndicales et la JOC sont d’accord. Encore faut-il que les pouvoirs publics prennent enfin au sérieux les problèmes que connaissent les saisonniers.
G. F.
:altharion:
Lamentable ! Voilà tout ce que propose aux saisonniers la JO"C", la CG"T" et la CFD"T"... Comme si leur rôle là-dedans n'aurait pas été de faire une coordination saisonniers pour pouvoir riposter de manière unitaire en cas d'attaques de la part du patronat. Avec des grèves de masses des saisonniers, les patrons auraient été obligés de reculer pour ne pas perdre leurs récoltes ou leurs clients...