
a écrit :Solectron passe de 35 à 40 heures
Question de " climat " : il y a Bosch à Vénissieux ; dans le discours, le gouvernement passe à l’offensive contre les 35 heures. Du coup, à l’usine Solectron de Canéjan (Gironde), qui emploie 1 200 salariés en CDI et des centaines d’intérimaires, quand la direction a signé, il y a une dizaine de jours, avec plusieurs organisations syndicales un avenant à l’accord de 1999 sur la réduction du temps de travail, la CGT a mis peu de temps à y voir une " remise en cause " des 35 heures. Entré en vigueur le 12 juillet dernier et censé expirer le 2 octobre prochain, cet accord " exceptionnel et temporaire " ne concerne qu’une partie de l’usine. La direction avance pour le justifier un " niveau de charge supérieur à celui envisagé ", qui " requiert un nombre de salariés qualifiés que le recours à l’intérim ne permet pas de satisfaire ". Cruelle ironie de l’histoire relevée par la CGT : lors du dernier plan de licenciements en 2003, la direction avait particulièrement visé les lignes qui souffrent aujourd’hui, selon elle, d’un déficit de main-d’oeuvre qualifiée.
Dans les faits, l’avenant à l’accord 35 heures établit chez Solectron les nouveaux horaires de plusieurs lignes de production : 3 fois 8 (au lieu de 4 fois 6), passage à 40 heures hebdomadaires (au lieu de 30 actuellement). En principe volontaires, les salariés qui acceptent de travailler plus voient leur salaire augmenter en fonction, mais, relève la CGT, avec " l’abandon des primes, les pauses fixées par le management et les difficultés pour se restaurer de certaines équipes ". Pour Christophe Videau, il n’y a guère de doute sur la nature de " test " de l’opération. " Pour le moment, cela ne concerne que cinquante à soixante-dix salariés, mais, après l’été, cela pourrait très bien s’étendre au-delà, affirme le délégué syndical CGT. Les salariés en CDI et une poignée d’intérimaires ont le choix de signer, ou non, l’avenant à l’accord RTT, mais la plupart des intérimaires n’ont absolument pas les moyens de refuser : c’est ça ou la porte de sortie ! Dans le climat actuel, avec les attaques contre les 35 heures qui se multiplient dans tout le pays, il est bien possible que la direction veuille faire travailler tout le monde au-delà des 35 heures. Alors que les aides financières liées aux mesures Aubry I et II s’achèvent ce mois-ci, c’est un risque véritable à prendre en considération. "
T. L.
36 heures chez Bosch, 40 heures chez Solectron... et après ?