Les cheminots contre les suppressions d'emplois

[ianovka]

Les syndicats ont rejeté jeudi le budget 2003 présenté par la direction de la SNCF.


Les syndicats de cheminots ont rejeté, jeudi à l'unanimité, le projet de budget 2003 de la SNCF, présenté en Comité central d'entreprise (CCE). Celui-ci prévoit quelque 1.270 suppressions d'emploi, qui font suite à l'annulation du projet de 1.000 embauches lors de l'exercice 2002. «Il n'est pas acceptable de baisser les effectifs au moment où l'on se prépare à entrer dans la concurrence», a déclaré Denis Andlauer, secrétaire général de la CFDT-Cheminots, alors que six des sept fédérations de cheminots comptant des élus au comité d'entreprise ont regretté dans un communiqué que l'emploi «serve une nouvelle fois de variable d'ajustement».

Rassemblements. L'avis des syndicats est purement consultatif. A la sortie de la réunion, Patrice Boudet, responsable de la CGT-Cheminots, ne désespérait cependant pas: «Nous mettrons tout en ½uvre pour peser sur ce budget. Nous avons déjà fait évoluer des budgets.» Selon les syndicats, les réductions d'effectifs prévues touchent essentiellement le matériel et la traction, ainsi que les les directions centrales et régionales. Tout en déplorant que «les conséquences de cette politique sont prévisibles et ne se feront pas attendre», les syndicats ont lancé une menace à peine voilée à la direction: «Nous refusons tout retour en arrière (...). Dans le prolongement de notre grande manifestation du 26 novembre, où 55.000 cheminots ont porté des exigences sociales fortes et exigé des moyens pour le service public SNCF, nous entendons bien rester mobilisés sur ces questions stratégiques qui engagent l'avenir.»
Toutes les fédérations de cheminots à l'exception de l'UNSA ont appelé à des rassemblements devant les directions régionales et le siège de la SNCF le 29 janvier, jour du vote du budget.

Celui-ci devrait cependant être voté. La politique volontariste initiée par Louis Gallois à son arrivée aux commandes de la SNCF en 1999 (5.500 emplois supplémentaires, un accroissement des volumes) a vécu, d'autant que le ministère des Transports souhaite un retour à l'équilibre des comptes pour 2005. Et ni la conjoncture, ni l'effort demandé de productivité (le fret doit s'ouvrir à la concurrence le 15 mars) ne plaident pour une révision du budget présenté ce jeudi.