un référendum sur la constitution européenne

Message par Valiere » 16 Juin 2004, 06:05

Après les Européennes, référendum !
-------------------------------------------

"Je vous ai entendus discuter entre vous dans les couloirs, pour dire
qu'il ne fallait surtout pas organiser un référendum sur la
constitution européenne, parce que les Français allaient voter
contre. Belle leçon de démocratie, messieurs !". Nous aurions préféré
que cela soit quelqu'un d'autre que Marine Le Pen qui énonce ces
faits, et qu'on lui rappelle que son parti soutenait l'Afrique du Sud
de l'apartheid et le Chili de Pinochet, et donc que les leçons de
démocratie ne peuvent pas venir d'elle.

Depuis la construction de l'Europe libérale, et donc la
déconstruction progressive du rôle des Etats-Nations, et des acquis
que des luttes sociales ont permis, le scénario se répète : à chaque
élection, les Français, mais aussi les Européens, vont de moins en
moins voter. Il n'empêche que, tels les représentants de la
gouvernance mondiale après les immenses manifestations
altermondialistes, gouvernements et commissaires européens s'en
moquent, et continuent, imperturbables. Pour eux, chaque élection est
un passage obligatoire pour habiller démocratiquement une politique
qui se décide ailleurs, entre experts et spécialistes de la pensée
unique, dans les grandes institutions (FMI, Banque mondiale, OMC).

Donc, les mêmes qui brocardent avec mépris les électeurs qui ont
châtié Raffarin aux dernières régionales insultent les
abstentionnistes qui, en restant chez eux, ont montré qu'ils
croyaient de moins en moins, sur l'Europe, en l'utilité de leur
bulletin de vote.

Il n'y a qu'un Fabius pour dire une énormité comme : "Cela confirme
mon opinion, il faut rendre le vote obligatoire !", un Rocard,
candidat exilé dans le Sud-Est, pour dire "Nous devons comprendre le
message, les Français veulent encore plus d'Europe" ou un Baroin pour
dire que l'UMP, avec 16 % de 40 % de votants, a échappé à une
nouvelle sanction !

Comme les Français pour Raffarin, les autres électeurs européens en
ont profité pour sanctionner les Blair, Berlusconi, Schröder et
autres qui leur racontent la belle histoire de la rigueur et du
chômage, passage obligé avant des lendemains qui chantent grâce à la
grande Europe marchande qu'on nous construit.

Il ne reste plus qu'à ratifier la constitution européenne, quelques
jours après l'élection (ultime pied de nez aux électeurs), avant les
vacances, et tout sera plié, nous serons régi par une constitution
qui grave dans le marbre le libéralisme, nous met sous la coupe de
l'Otan, de la Banque centrale européenne, et reconnaît les chrétiens
comme interlocuteurs privilégiés, négation même de notre laïcité, par
l'article 51. Des concordats de type Alsace-Moselle, partout, grâce
aux régions, enfants chéris des libéraux, voilà le rêve du Vatican !

Mais la mascarade anti-démocratique peut-elle continuer encore
longtemps ? En Europe, certes, ils sont tranquilles pour cinq ans, la
droite libérale est majoritaire, sachant que si cela avait été la
social-démocratie européenne, cela aurait été pareil.

En France, quel que soit l'avenir de Raffarin, ils ont deux ans et
demi devant eux sans échéance électorale. Désavoué massivement,
élections après élections, minés par la haine Chirac-Sarkozy, la
stratégie de Juppé du parti unique UMP broyant le centre ayant volé
en éclats, la droite, sauf accident de l'histoire, est encore au
pouvoir pour trois ans.

Elle tentera d'apprécier les rapports de forces, fera sans doute
quelques concessions, mais mènera quand même la politique que le
peuple rejette massivement (privatisation progressive de l'assurance
maladie, ouverture du capital ou vente des entreprises publiques,
politique de rigueur, politique pro-Medef...).

Le PS, grand vainqueur des dernières échéances, va rentrer maintenant
dans la bataille des écuries présidentielles. Aujourd'hui, chacun
fait semblant d'oublier le 21 avril, qui serait un accident de
l'Histoire. Pourtant, ce genre de mépris du suffrage universel est
une aubaine pour l'extrême droite, en France comme dans toute
l'Europe. Rappelons-nous, beaucoup avaient cru, après la scission Le
Pen-Megret, que c'en était fini du péril fasciste. Gare de ne pas
tomber dans le même optimisme, sous prétexte que Le Pen est
vieillissant, et que le FN ne progresse plus.

Hélas le rejet de plus en plus grandissant des partis politiques
classiques, leur absence de réponse à l'offensive neo-libérale
mondiale, est plus que jamais une aubaine pour le Front national et
tous les partis d'extrême droite.

Raison de plus pour se battre pour un référendum, et obtenir, par la
victoire du "non", une crise qui oblige à revoir la construction
européenne de la cave au grenier. En parlant référendum, rappelons
quand même ce scandale mondialement ignoré. Hugo Chavez a élu
régulièrement élu par une majorité de son peuple président du
Vénézuela. Il a été victime il y a deux ans d'une tentative de
putsch, avec kidnapping, par le patronat local, encouragé par les
Etats-Unis. Il y a un an une grève générale visant à obtenir son
départ était orchestré par le patronat, le lobby pétrolier, la presse
et des syndicats corrompus. Il est, en outre, régulièrement traité de
dictateur par les journaux vénézuéliens et toutes les télévisions du
pays, calomnies que relaient les socialistes et la droite du
parlement européen.
Il se soumettra pourtant, suite à une pétition où l'opposition a pu
recueillir un nombre de voix suffisant (en les achetant), à un
référendum pour savoir s'il doit rester au pouvoir, ou laisser la
place. A la moitié de son mandat, seulement.

Chiche que ces grands "démocrates", qui le traitent de dictateur
putschiste, en France et à Bruxelles, en fassent autant...

Réagissez sur [url=mailto:evariste@gaucherepublicaine.org]evariste@gaucherepublicaine.org[/url]
Valiere
 
Message(s) : 0
Inscription : 07 Mars 2004, 22:35

Retour vers Presse et communiqués

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 8 invité(s)